15 février 2005

Etonnement - II

C'est toi qui as créé mes reins,
qui m'as tissé dans le sein de ma mère.

Je reconnais devant toi le prodige,
l'être étonnant que je suis :
étonnantes sont tes oeuvres
toute mon âme le sait.

PS 138

14 février 2005

Etonnement...

Toujours dans Balthasar, cette phrase relue page 370... :
"L'étonnement au sujet de l'être n'est pas seulement un commencement mais un élément permanent de la pensée"...

Cet étonnement rejoint ces étincelles qui nous révelent l'amour. Je l'évoquais le 12...

Un étonnement qui fait transparaître une réalité indicible. Et notre pensée intérieure atteint peut-être le rang de pensée véritable au sens cartésien, quand elle n'est pas enroulement autour de soi-même mais irruption d'un ailleurs en soi.

D'ou l'étonnement et l'étincelle.

Cela rejoint cet au-delà de Descartes déjà évoqué. Je reçois d'un autre ce qui fait de moi un participant à l'être.

13 février 2005

Homme réel

D'après Feuerbach :
L'homme pensant ne devient réel que dans la rencontre de l'autre.

Pour Marx, d'après Hans Urs von Balthasar qui cite cette phrase à la fin de son 3ème tome de Métaphisique, in La Gloire et la Croix, Feuerbach idéalise.

Certes, il idéalise dans le sens où la rencontre n'est qu'une interpellation. Mais comment cette rencontre va se traduire en humanité. Comment peut-elle être épiphanie du verbe, pour reprendre ma réflexion d'hier.

C'est là que tout ce joue.

Si l'on reprend la critique de Lévinas par Sibony, tout dépend du contexte. Si l'on se place comme Lévinas lors de la Scéne, c'est-à-dire au moment de la déportation, lorsque l'autre est enlevé et pas soi, notre humanité prend conscience de sa véritable faiblesse.

Cela appelle aussi à une autre scène plus ancienne, celle du reniement de Pierre. En voyant le film de Mel Gibson, je n'en ai trouvé qu'une certitude. Je n'aurais pas fait mieux. C'est là que commence le chemin hyperbolique intérieur, qui travaille notre conscience, en dehors de toute culpabilisation pour que notre capacité à passer de la pensée au réel soit mise en branle, actualisée. Passer du dire au faire.

Seul le Christ a vécu totalement en actes son dire. C'est là le sommet de l'hyperbole. Et c'est aussi notre chemin.

12 février 2005

Ephipanie

Dieu reste invisible aux yeux, et pourtant, à chaque fois qu'une étincelle d'amour vrai passe entre les hommes, c'est une épiphanie, c'est à dire l'apparition brève et fugace d'une présence qui nous dépasse.
Dieu se manifeste dans nos véritables humanité.

Vu d'en haut, au delà du néant, la terre brille de mille feux.

11 février 2005

Responsable...

Décidèment la lecture de Sibony me dérange et m'interpelle, même si je ne partage pas toute ces vues. Voilà qu'il démonte le principe de responsabilité de Jonas et de Lévinas.
On n'est pas que responsable de l'autre.
On est aussi responsable que l'autre devienne responsable par lui-même.
Cela me rappelle cette conférence de B. Ibal entendue récemment (cf. compte rendu) qui m'a également interpelé. On peut être plein de bonne intention, mais si l'on veut imposer à l'autre notre culture, l'aide-t-on à assumer la sienne, et à se responsabiliser soi-même. Les sables mouvants du dialogue interculturel...

10 février 2005

Fraction du pain

Quand il fut à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. (Luc 24, 30-31)

On retrouve la trace de la brisure du coeur évoquée dans le post précédent. Quelle est en effet cette fracture du pain qui devient signe sur le chemin si ce n'est cette évocation d'une fracture plus fondamentale encore dont elle n'est que le signe. La fraction du pain est ce coeur brisé et broyé exposé sur le bois de la croix, signe efficace de la grâce divine, signe élevé pour guérir et sauver.


(c) BTS - PMC Interactif

09 février 2005

Coeur brisé

"Tu ne retiens pas Seigneur un coeur brisé et broyé" Ps 50,19

Comme le souligne D. Sibony dans Don de soi, partage de soi, p. 150, le coeur brisé c'est la brisure où l'âme pleine d'elle même s'ouvre à celui qui est étranger.

Je crois que c'est un peu le chemin tracé par ce blogue... La question demeure cependant, est-ce que la brisure est réelle, ou n'est-ce qu'une apparence d'ouverture. On retombe sur la question de la vanité déjà soulevée, mais aussi du masque, de l'apparence et surtout de cette indifférence que l'on porte à autrui (et je mets "on" comme je pourrais mettre je, mais suis-je le seul ?

08 février 2005

Bas les masques...

Je commence la lecture de la Dramatique de Hans Urs von Balthasar.
Après la fastidieuse mais éclairante lecture de la Gloire et la Croix, un nouveau monde apparaît.
Je vrai retrouver peut-être ce qui m'avait tend plu chez Claudel et Gabriel Marcel...

Mais la notion de masque me saute à la figure...

Blog = masque ?
Vérité cachée ou révélée.
Intérieur ou extérieur.
Vrai, apparent, incarné ?

07 février 2005

Hen kai Pan

L'un et le tout...
Le tout unifié.
Ou l'unique que l'on respecte,
qui reste unique et qui ne se perd pas dans le tout.
Je préfère là encore le thème de la custode évoqué par Theillard, ou la fusion ne peut se faire.
L'autre reste autre, même quand il s'abrite dans le temple de notre intérieur.

06 février 2005

Arbre de vie...

Qu'est-ce qui nous retient à la branche ?
Qu'elle est la sève qui coule en nos veines ?

Rester attentif à recevoir d'ailleurs.
Ou chercher cette indépendance qui reste toute-puissance
Fusionner dans un tout sans saveur
Ou osciller entre un je qui se cherche et un autre qui m'irrigue.

Rechercher la source vive.
Cheminer au travers et au delà du doute.

Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. (Jn 15, 5)

05 février 2005

Cosmos...

Le cosmos est-il le lieu d'un déploiement du divin ?
On peut rester la tête perdue dans les étoiles et c'est vrai que l'infini appelle à une élévation de l'âme...
Mais comme toute nature elle masque des volcans et le vide glacial des espaces interstellaires.
Alors...
On peut retomber dans un anthropocentrisme dans lequel l'homme se sent au centre de l'univers.
On peut aussi parler d'oscillations entre cet infini et le fini de nos vies.
Se concentrer sur le réél, l'immédiat, l'autre.

04 février 2005

Totalité et infini

Je reprends mes notes de lecture du troisième tome "métaphysique" de la Gloire et la Croix d'Urs von Balthasar. La découverte de la totalité hégélienne me laisse penseur.
Est que l'individu se fond dans le tout quand il se décentre. Où est-ce qu'au contraire, il ne se renforce pas dans son identité tout en perdant ce qui en fait sa puissance, pour découvrir qu'il se reçoit d'ailleurs tout en existant.
Une existence où l'autre est premier.
Un chemin vers "l'autrement qu'être" lévinassien.
Ou un "partage de soi", si l'on suit la thèse de D. Sibony.
En tout cas, je pense que la fusion n'est pas la voie.
Parce la fusion tue la possibilité d'une relation et pour moi c'est dans la relation et la différence qu'un amour est possible.
Je pense que la thèse de la distance et de la proximité évoquée par Marion dans l'Idôle et la distance continue à me marquer particulièrement.

Comme dans toute relation, c'est dans cette oscillation respectueuse entre distance et proximité qu'un chemin peut être tracé. Quitter son désir fusionnel, respecter l'autre comme autre, quitter son moi tout puissant, s'ouvrir à l'autre.
Cela rejoint le thème des tours que j'évoque par ailleurs...

03 février 2005

O toi l'au-delà de tout...

O toi l'au-delà de tout
N'est-ce pas là tout ce qu'on peut chanter de toi ?
Quelle hymne te dira, quel langage ?
Aucun mot ne t'exprime.
A quoi s'attachera-t-il ?
Tu dépasses toute intelligence.

Seul, tu es indicible, car tout ce qui se dit est sorti de toi.
Seul, tu es inconnaissable, car tout ce qui se pense est sorti de toi.
Tous les êtres, ceux qui pensent et ceux qui n'ont point la pensée,
te rendent hommage.

Le désir universel, l'universel gémissement tend vers toi.
Tout ce qui est te prie, et vers toi tout être qui pense ton univers
fait monter une hymne de silence.

Tout ce qui demeure, demeure par toi;
par toi subsiste l'universel mouvement. De tous les êtres tu es la fin;
tu es tout être, et tu n'en es aucun. tu n'es pas un seul être;
tu n'es pas leur ensemble ; tu as tous les noms et comment te nommerais-je,
toi qu'on ne peut nommer?

Quel esprit céleste pourra pénétrer les nuées qui couvrent le ciel même?
Prends pitié, 0 toi l'au-delà de tout n'est-ce pas là tout ce qu'on peut chanter de toi ?

Prière de saint Grégoire de Nazianze (IVe siècle)

02 février 2005

Décentrement...

Je l'ai déjà évoqué à plusieurs reprises et c'est sous entendu dans le titre de ce blogue (blog).

Un décentrement, c'est chercher en dehors de soi quelque chose, une altérité qui interpelle.

Cet exercice n'est pas simple sur un blogue, au moins à ce stade, parce que le monologue recentre au contraire sur soi. Cela n'aurait pas de sens si je ne cherchais pas ailleurs.

Peut-être que le décentrement, ce n'est pas être possesseur d'une idée mais bien d'être saisie par elle. On la reçoit, elle travaille intérieurement, comme une graine plantée en terre et on lui donne progressivement la place qu'elle mérite. A petit pas.

01 février 2005

Bilan de Janvier...

Un mois de blog...
Un commentaire seulement.
Ce n'est pas un véritable dialogue.
Patience.

C'est le temps de la mise en place, du référencement.
Mais c'est aussi pour moi le balbutiement d'une écriture.
Un nouveau mode de pensée. Cela passe par un Moi je dis, je pense.
Mais au delà de la vanité des mots, j'apprécie cet exercice intérieur.
Ce temps de la réflexion qui permet d'avancer par la pensée. Poser des mots, des concepts et se laisser interpeler. En attendant l'interpellation par le tiers...