31 janvier 2006

Sagesse du monde

"Gardons nous de la sagesse de ce monde (...) car ils ne cherchent pas une religion et une sainteté intérieure mais une religion et une sagesse qui apparaissent extérieurement aux hommes." (1)

Pour un blogger ça dérange...

(1) Saint François d'Assise

30 janvier 2006

Imitation de Jésus-Christ

"Si tu savais à fond la Bible et les sentences de tous les philosophes, a quoi tout cela te servirait-il sans l'amour de Dieu et sans la grâce" (1)
Sans commentaires

(1) Imitation I 2,1

Une auto-critique de la raison éclairée....

"La foi ne doit pas s'opposer à la raison mais elle n'accepte pas de se soumettre à la domination exclusive de la raison "éclairée" et de ses méthodes" (1)
Je pense que l'on peut méditer là sur la différence entre croyance et foi. J'entends par croyance cette béate naïveté qui nous fait prendre le sensible pour une expression du divin. Elle est nécessaire au simple mais ne doit pas laisser place à un aveuglement. A l'inverse, la raison tue ce qui est incarné en nous. On retrouve la vision du balancier qui doit nous maintenir entre la tentation du subjectif et de l'objectif...
"La foi chrétienne affirme des vérités qu'elle ne soumet pas à une interprétation symbolique largement ouverte mais qu'elle comprend comme des assertions vraies immédiatement valables (...) elle affirme que Jésus a vécu, est mort et ressuscité en un temps déterminé ! Elle affirme même que le même Dieu qui est devenu homme dans le Christ est le créateur de l'Univers. Par de telles assertions, la foi chrétienne dépasse le domaine de la connaissance purement symbolique pour atteindre celui de l'intelligence historique et philosophique". (2)
Charge à nous d'être témoin de cette lumière, sans l'imposer mais sans la mettre non plus sous le boisseau...
Apprends nous à évangéliser...
(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 365
(2) ibid p. 367

Balises : Evangelisation Ratzinger foi raison

29 janvier 2006

Praxis...

Pour le pseudo-Denys c'est l'écriture sainte qui est véritablement pour lui ce que les anciens entendaient par ce mot "Parole de Dieu en langage humain". Bonnaventure rejoint ce point de vue en affirmant que seule l'Ecriture est théologie au sens propre du terme... "La théologie est une science spirituelle. Les théologiens types sont les auteurs de l'Ecriture Sainte. On ne peut étudier la théologie que dans le contexte d'une praxis spirituelle correspondante et se maintenir dans la disposition de la comprendre en même temps comme exigence de vie. (1)
Ce lien entre la théologie de l'Ecriture Sainte et la vie s'explique pour moi dans ce que cherchait à faire le texte sublime de l'Imitation de Jésus-Christ. S'il a un peu vieilli dans son style, il demeure cet essai de vivre en Christ, c'est-à-dire de chercher par une profonde communion à sa vie, à sa parole dans la voie de l'unique et de parvenir ainsi à découvrir l'intouchable...
A défaut, on prend le risque que la théologie se dégénère en mentalité académique Or la théologie n'a d'intérêt que si on la fait et on la vit avec ses tripes comme l'exprime J.H. Gagey dans le colloque Rahner Balthasar sur lequel je reviendrais...

(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 361

28 janvier 2006

L'intouchable

Il y a dans la kénose une piste essentielle, celle d'un homme qui va jusqu'à se déposer lui-même et à rendre possible grâce à l'histoire de Dieu parmi les hommes la rencontre de l'être même de Dieu. Pour J. Ratzinger (1) on peut tracer là un parallèle entre Thomas d'Aquin et Irénée de Lyon : "le véritable fondement de la théologie catholique dans ses démêlés avec le gnosticisme : ce que Jésus-Christ apporte de nouveau dit-il, c'est qu'il a ouvert accès à la rencontre avec l'Intouchable, avec celui qui était jusqu'alors inaccessible, avec le Père lui-même, et qu'il a abattu le mur infranchissable qui séparait l'homme de l'être de Dieu et de sa vérité".
Cela implique que le sens même de la christologie est manqué, dès lors qu'elle reste enfermée dans le cercle de l'anthropologie et de l'histoire et ne devient pas une théo-logie dans laquelle s'exprime la réalité métaphysique de Dieu lui-même.
J'ajouterai que nous devons poursuivre cette démarche qui consiste à partir de la rencontre de l'homme, sans s'arrêter au seuil d'une révélation qui donne sens, sans se révéler totalement mais comme une aube nouvelle où la lumière divine vient tout d'un coup couronner le chemin du montagnard.
Souvent nous percevons la cîme derrière les nuages, mais notre chemin reste embué par nos propres errements, nos hésitations et souvent nous restons sans lumière... La méditation, le retour à l'essentiel de notre foi est chemin... et la route est longue...

(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 358

Balises : Ratzinger kenose anthropologie

25 janvier 2006

Benoît XVI - Deus Caritas est

La nouvelle encyclique est un petit bijou.
Claire, limpide, d'une grande cohérence. Je la commenterai plus en détail, mais je veux saluer l'événement. J'ai aimé y retrouver des traces de la philosophie personnaliste de Jean Paul II, telle que développée dans l'Amour Humain sur le plan divin (Catéchèses du Mercredi), mais il va plus loin dans la recherche d'une cohérence globale :
- entre l'eros et l'agapé
- entre amour et eucharistie,
- entre charité et église
- solidarité et prière...
A lire absolument

Le texte intégral...

Premiers Commentaires

Catéchisme et évangélisation

J. Ratzinger écrivait en 1982 que le refus de tout catéchisme au cours des dix dernières années est finalement une attitude qui se laisse dicter son objet par la praxis de la transmission et qui ne cherche plus à partir de l'objet les modes possibles de la transmission. Cela interpelle nos chemins pastoraux. Et c'est vrai que nous tombons souvent dans ce travers au nom de la brebis perdue que l'on ne veut pas forcer à entendre une bonne parole, par respect de sa fragile liberté.

Je pense que dans les deux thèses il y a l'expression d'un souci, celui de trouver le bon ton entre l'explicite et l'implicite, la pédagogie et le besoin de donner des repères. Le plus important pour moi, n'est pas de se figer dans une des deux positions mais de maintenir une tension qui permet à l'autre d'être mais qui n'oublie pas l'importance du message et la libération qu'il apporte quand les repères s'effondre.
Rigueur, progressivité, respect, invitation, éclairage...
tout un chemin.

Balises : Ratzinger Pédagogie Pastorale Evangélisation Catéchisme

24 janvier 2006

Communion à construire

Sur le chemin d'une unité en devenir, on sent l'existence de plus en plus nécessaire de groupements où l'on puisse expérimenter la communauté de foi (1) mais cela implique que cette ouverture soit réelle, qu'il n'y aie pas de cohabitation passive mais un désir réciproque et ce désir, c'est dans la qualité de l'amour partagé qu'il peut prendre naissance...
Il nous faut travailler cette unité "en vertu de la foi et dans l'espérance que Dieu donnera cette unité quand il saura que le temps en est venu" (2). En attendant soyons vigilants sur ce qui rassemble et sépare...
Et rendons grâce à Dieu de ces conversions du coeur, rendues possibles par ces rencontres de l'autre différent et pourtant animé, au fond de lui, du même désir...

(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 346
(2) ibid p. 349

23 janvier 2006

Jeûne eucharistique

Selon Origène "Jésus ne peut boire seul le calice ; il ne veut le boire qu'en union avec tous ses disciples. Le calice festif de Jésus est reporté au jour où il pourra le boire avec tous." (1)
Pour J. Ratzinger, il faut peut-être permettre l'éclosion de célébration liturgique où les chrétiens séparés, rassemblés en tant que séparés, entrent de façon constante dans cette abstention de Jésus, se mettent en communion avec lui, donc entre eux, précisément dans cette abstinence, s'unissent (...) et célèbrent ainsi l'Eucharistie de l'Espérance ? (2)

A méditer...

(1) in Lev. hom. VII, 2 ; vol 2 édition Baehrens p. 374/380
(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 342

20 janvier 2006

Commenter l'Evangile...

Lire ensemble l'Evangile selon saint Jean, à raison de 2 ou 3 versets par jour...
Un nouveau projet en gestation.
Renseignements et inscription :
http://selonsaintjean.blogspot.com/

Oecuménisme

Le risque et le potentiel de l'oecuménisme de base "sans institution..." est à la fois de générer des lieux de rencontre et de progression mais parfois aussi de parvenir à une guerre et une division plus grande.
En cela l'Institution doit promouvoir le bon, distinguer ce qui n'est pas valable et rendre possible pour l'ensemble ce qui est profitable. "Elle a un rôle d'encouragement, de discernement, de décantation et de médiation". Le but est favoriser l'unité de tous, ne pas attendre à chaque fois les ordres d'en haut mais innover "dans la responsabilité à l'égard de l'ensemble et dans l'ouverture à l'ensemble".

Je pense qu'en cette semaine de l'unité, il est à la fois utile de rappeler les limites mais important de stimuler toutes les initiatives. Toutes ces rencontres qui permettent qu'au delà des discours nous percevions la richessse de nos propres chemins. Non pas pour renier nos différences, mais pour percevoir à quel point, il y a dans chaque homme, une parcelle du Verbe qui s'agenouille et qui tend à l'unité...

(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 335-340

Autres liens sur ces thèmes : Oecuménisme Unité Dialogue Ratzinger Chemins de dialogue Prière pour l'unité

19 janvier 2006

Les conditions d'une communauté

Pour que la communauté reste ecclésiale, il faut que s'instaurent ces allers retours entre le haut et le bas, que l'échellon local reste lié à l'échellon diocésain mais aussi au niveau de l'église toute entière.
Et je crois que notre Eglise prend doucement la direction de cette ouverture, dans la dynamique de la réception de LG 37, même s'il reste encore un long chemin à parcourir pour que la brebis perdue accède à sa vocation de membre à part entière dans l'Eglise.
C'est là pourtant un chemin pleinement évangélique et me rappelle cette vieille femme du temple, qui par son obole avait son nécessaire. Chacun a reçu des talents. Nous sommes tous appelés, à la hauteur de ce que nous avons reçu à avancer dans cette direction...

18 janvier 2006

Le droit au sacrement

Le droit des fidèles aux sacrements est à la fois une vue "trop individualiste du fonctionnement mais d'un autre point de vue cela constitue un rappel important de la valeur que possède devant Dieu chaque croyant en tant que personne. La question du Salut est une question personnelle." (1)

Je pense qu'avant de décider que tel ou tel n'est pas "mur" pour le sacrement, il faudrait y réfléchir à deux fois. En toutes hypothèses nous ne serons jamais dignes d'être un signe efficace de l'amour du Christ, alors laissons à Dieu le jugement et cherchons à accueillir les brebis perdues, ne fermons pas la porte à ceux qui restent en chemin. D'ailleurs, avons nous trouvé la porte de sortie ?

(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 333

NB : Ce qui me frappe en ce début de la semaine pour l'unité, c'est notre difficulté à être signe, à être lieu d'unité. Je ne peux concevoir ce blogue par exemple comme un lieu de revendication qui exploite cette nouvelle capacité d'expression pour en faire le lieu d'une revendication personnelle, de communautarisme primaire. L'écriture est pour moi bien au contraire un lieu de cheminement intérieur que j'aime partager un peu, pour voir si mes balbutiements font hurler mes frères en humanité... Et en cela je suis allergique à ces jugements trop rapide, à ce moralisme sec qui classe et caractérise les idées et les personnes. Le drame est réel, mais il intervient au sein d'un monde complexe. Et chaque personne est digne de respect, même si l'aveuglement où l'erreur apparente semble troubler ses pas.

Balises : Communion unité jugement Ratzinger

17 janvier 2006

Projet n°290 - Ukraine, quotas...

Après le n°289, le N°290 de la revue Projet du Ceras amène son lot d'interrogations et d'analyse. Surprenant qu'avec cette revue on touche autant au réel, au coeur des problématiques d'aujourd'hui.
Projet est au coeur de l'actualité internatioanale et sociale de notre temps :
- L'Ukraine,
- Les quotas pour immigrés,
- Le respect de la personne,
- Que faire dans nos banlieues...
- La presse sous pression...
Encore un grand cru... A lire et relire...
Renseignement et abonnements...

Prendre le temps...

Prendre le temps de s'arrêter, de réfléchir, ne pas se laisser entraîner par le feu de l'action, par la course à la productivité, par le tout tout de suite mais se laisser habiter par autre chose, un ailleurs, une lente découverte au fond de soi d'un appel, d'une parole.

Se laisser habiter par une présence, discrète, respectueuse.

Prendre le temps pour laisser venir Dieu.

Parcourir, méditer sa parole.

S'arrêter pour qu'il vive en nous.