30 septembre 2009

Les 3 humilités

Les trois sortes d'humilité : La première sorte d'humilité est
nécessaire au salut éternel. Elle consiste à m'abaisser et m'humilier
autant que cela m'est possible pour que j'obéisse en tout à la Loi de Dieu
notre Seigneur. De la sorte, même si on faisait de moi le maître de toutes
les choses créées en ce monde ou s'il y allait de ma propre vie temporelle,
je n'envisagerais pas de transgresser un commandement, soit divin soit
humain... La deuxième sorte d'humilité est une humilité
plus parfaite que la première. Elle consiste en ceci : je me trouve à un
point tel que je ne veux ni ne m'incline davantage à avoir la richesse
plutôt que la pauvreté, à vouloir l'honneur plutôt que le déshonneur, à
désirer une vie longue plutôt qu'une vie courte, étant égal le service de
Dieu notre Seigneur et le salut de mon âme... La troisième
sorte d'humilité est l'humilité la plus parfaite : c'est quand, tout en
incluant la première et la deuxième, la louange et la gloire de sa divine
majesté étant égales, pour imiter le Christ notre Seigneur et lui
ressembler plus effectivement je veux et je choisis davantage la pauvreté
avec le Christ pauvre que la richesse, les opprobres avec le Christ couvert
d'opprobres que les honneurs ; et que je désire davantage être tenu pour
insensé et fou pour le Christ qui, le premier, a été tenu pour tel, plutôt
que « sage et prudent » dans ce monde (Mt 11,25).

Saint Ignace de Loyola (1491-1556), fondateur des jésuites
Exercices spirituels, 2e semaine, 12e jour (trad. DDB 1986, p. 103)
Source : Evangile au quotidien

24 septembre 2009

Les enfants de l'Avre


Souvent la théologie, parce qu'elle reste de l'ordre des mots, n'est pas accessible aux plus grand nombre. Et c'est au travers d'une histoire humaine, au sein d'un chemin d'humanité que la tendresse du Dieu caché peut se révéler entre les lignes.

L'histoire de Marthe, située au cœur de l'une des crises les plus graves de notre histoire, n'est pas le récit d'une victoire par les armes. En 1424, elle a tout perdu, mais une médiation se fait et entre les lignes, au delà de la violence et de la mort, un souffle se révèle.

Au plus fort du roman, des paroles sont échangées, un chemin se trace... Est-ce que la révélation peut se faire, au sein même du désespoir... "C'est quand je suis faible que je suis fort"...

Un peu comme Le Monde de Sophie, c'est au cœur du roman qu'une théologie se dévoile. Un essai de traduction de la tendresse de Dieu.

Les enfants de l'Avre, une des nouvelles contenue dans Entre-Deux est maintenant achevé. Et attend vos commentaires. Disponible en téléchargement pour les amis... Vendu sur Lulu.com au profit d'un projet d'évangélisation... PS de 2011 : La genèse de se roman vient de paraître en octobre 2011 sous le titre "Simon le vieux" cf ici

24 juillet 2009

Dieu de tendresse

Une des caractéristiques de la prédication de Jésus n'est-elle pas d'être à la fois pleine d'autorité et de verve face aux sages, aux savants et aux hypocrites mais à l'inverse d'être pleine d'attention et de tendresse pour ceux que l'homme rejette, bannit et condamne.

Faut-il voir dans cette différence de traitement une des caractéristiques même de la tendresse de Dieu. Pourquoi cette attitude face aux brebis perdues, face à ces fils prodigues, qu'ils s'appellent Zachèe, la femme adultère ou le bon larron. Pourquoi critique-t-on ce Jésus qui mange chez les publicains, va au devant des samaritaines considérées comme impures, embrasse les lépreux et s'agenouille devant Judas... N'est-ce pas parce que justement, devant ceux que rejette l'homme; Dieu veut se faire humble. Est-ce là que l'on trouve les traces de la théologie de la Croix, celle d'un Dieu qui meurt au milieu des abandonnés, qui se fait pécheur pour sauver ce qui était perdu...?

21 juillet 2009

Chemins de Liberté - Aimer en vérité


Au-delà d’une fausse liberté qui le conduirait à suivre le chemin de la facilité, l’homme dispose d’une triple assistance. Cette assistance n’est en fait autre que le triple don de Dieu qui se manifeste par une parole qui libère, puis par un signe, un symbole, une figure dressée sur le bois de la croix ; celle du Christ qui a répondu oui à l’appel. A cela, l’Eglise ajoute l’importance du don de l’Esprit, qui renouvelle et aide à interpréter le sens de ce qui est déposé au cœur de chacun et permet d’entendre puis de répondre à l’appel.
Le don de liberté est de fait le fruit de cette assistance trinitaire qui donne à l’homme les moyens d’avancer dans ce choix. Et c’est au terme de ces trois dons, perçus de manière différente par chacun, que le choix doit se faire, et qu’il reste libre. C’est à l’issue de ce choix que prend sens la réponse à l’appel.
Au triple don de la liberté peut répondre un triple questionnement. Une interpellation qui ne vise pas l'homme extérieur, mais l'homme intérieur, le soi-même qui seul peut répondre à la question :
- est-ce que mon acte est digne du crucifié ?
- est-ce que j'agis pour ma propre gloire ?
- est-ce que mon amour est vrai ?
Peut-être faut-il pour cela quitter le domaine de la seule contemplation que nous avons emprunté dans les chemins précédents. En effet, il ne s"agit plus de regarder et contempler l'oeuvre de Dieu reçu ou déployé autour de nous, mais d'avancer dans l'intimité du "me voici" très personnel qui ne concerne personne d'autre que moi. Cela ne peut être une injonction faite aux autres, une morale clamée comme le chemin de l'humanité, mais la simple introspection personnelle...
On rejoint peut-être le chemin qui passe la triple tentation de l'avoir, du pouvoir et du valoir, que l'on doit écarter au profit d'une vérité véritable. Sur ce chemin, la méditation donnée par Benoït XVI dans sa dernière encyclique n'est pas à ignoer.(*) Caritas in veritate...


(*) Extraits de notes pour la dernière partie de l'Amphore et le fleuve : Chemins de liberté

23 juin 2009

Passons sur l'autre rive


Qu'est-ce qui sépare les deux côtés du lac... ?
D'un côté, le temps des paraboles, la recherche du bien, du beau et du vrai en soi...
Mais cette recherche est stérile, si tout cela est pour soi...
Il a un passage à faire, une mort à soi-même qui nous fait prendre conscience que cette course aux valeurs est vaine si l'on ne prend pas en compte la souffrance d'autrui... Ce saut intérieur, c'est ce à quoi nous conduit la kénose...
Dieu dort sur le bateau... Est-ce le sommeil de la mort...
Nous sommes affolés par cette tempête alors que Dieu dort...
Mais cette mort de Dieu est le chemin de notre passage et de notre libération.
C'est l'hyperbole qui nous jette ailleurs...
Du jeté là au jeté ailleurs...
Et alors vient la liberté véritable, celle des enfants de Dieu...
A la tempête succède la paix sur le lac, celle de ceux qui ont quitté leur parure (Ex 33) pour se tourner vers la tente de la rencontre...
Dans l'amphore et le Fleuve j'ai tracé ce chemin... Mais il reste encore à décrire cela...
Ce jeté ailleurs doit être développé... La route n'est pas finie.
Vous la trouverez entre les lignes dans Entre-Deux... Une petite surprise qui n'est pas affichée sur la couverture... Un passage...

06 mai 2009

Le cheval d'écume


Le cheval d'écume est l'histoire de la rencontre de deux amoureux de la mer. Drame de destins qui se croisent et se décroisent sur fond de tempête et d'accalmies. Un roman écrit qui est aussi une forme de parcours initiatique sur le mariage...

Après des années à écrire des choses sérieuses, j'ai voulu tenter de changer de style... L'écriture d'un roman est une nouvelle aventure. Mais peut-on changer vraiment ? Dans cet essai, je ne renie rien de ce qui m'anime...

A découvrir...

Comme toujours, mes livres sont vendus au profit de la FICPM, ONG...
PS : Pour les amis, une version gratuite est disponible sur demande...

12 avril 2009

Le fleuve

En illustration à ce que je disais sur l'amphore et le fleuve :

"Cours donc à cette source de vie et de lumière avec un vif désir, qui que tu sois et, dans ton amour de Dieu, crie-lui de toute la force de ton cœur : "Ô beauté indicible du Très-Haut, éclat très pur de la lumière éternelle, Vie qui vivifies toute vie, clarté qui illumines toute lumière et conserves en l'éternelle splendeur les astres divers qui brillent devant le trône de la divinité depuis l'origine des temps ! "Ô flot éternel et inaccessible, limpide et doux, dont la source est cachée aux yeux de tous les mortels ! Ta profondeur est sans fond, ta hauteur sans limites, ta largeur sans bornes, ta pureté sans aucun trouble. C'est de toi que découle le fleuve qui réjouit la cité de Dieu (ps 45, 5)... pour que nous te chantions des hymnes de louange, dans l'explosion de la joie et de l'action de grâce (Ps 41, 5), car nous savons par expérience qu'auprès de toi est la source de la vie et que dans ta lumière nous verrons la lumière (Ps 35, 10)."

Saint Bonaventure, l'arbre de vie, Opera Omnia, 8, 79

25 février 2009

Toute faiblesse


La toute faiblesse de Dieu est comme le pendant à la toute puissance des dieux grecs. Dieu n'a pas choisi la foudre et le tonnerre pour se révéler au peuple juif. Ou s'ils l'ont cru, d'abord, ce n'était pas la piste principale... La toute faiblesse de Dieu, la voix d'un fin silence, c'est peut-être la notion qui a pris le plus de temps à prendre dans notre société, du fait même de la coexistence des deux courants de pensée, mais aussi surtout de notre éternelle tentation de puissance, y compris dans l'Eglise...

07 février 2009

L'amphore et le fleuve


Face à ce fleuve d'amour qui se déverse sur l'homme, saint Bonaventure avait cette image fabuleuse d'un homme, tenant une amphore, debout dans le fleuve et incapable d'en saisir le flot.
C'est donc "L'amphore et le Fleuve" que j'ai choisi pour réunir en un seul tome mes trois dernières contemplations :
- "Retire tes sandales", une contemplation écrite suite à la lecture de l'œuvre d'Urs von Balthasar,
- "La voix d'un fin silence" une analyse transversale des théophanies de Dieu dans l'ancien et le Nouveau Testament
- "Les mains vides", une relecture philosophique de l'amour-don...

Rappel : Vous trouverez sous ce lien l'ensemble de mes publications y compris une contribution à un ouvrage collectif, Chemin vers le mariage, publié récemment chez Bayard sous la direction de S. Kerrien.

Les mains vides


Toute fécondité de l'homme vient de Dieu. Prendre conscience que nous ne sommes rien que des passeurs d'un amour infini qui nous vient d'ailleurs, c'est amorcer un chemin nouveau, aride et dérangeant. C'est avancer sur une terre inconnue, celle de la réalisation soudaine que si nous sommes les sarments d'une vigne, nous ne faisons que passer la sève qui vient d'ailleurs et qui coule en nous, nous irrigue et nous fait vivre.

Je vous annonce la naissance de ma troisième contemplation, "Les mains vides", qui reprend et médite sur ce thème.

18 décembre 2008

Communion

"Communier à Dieu, communier à l'homme, c'est donc une seule et même chose et, si l'homme de la rue qui ne sait rien de rien de ce que signifie Dieu entrait ici {dans l'église], il faudrait, si nous vivions en vision la messe, qu'il sente en entrant qu'il se passe un évènement colossal, un évènement unique, un action qui embrasse vraiment tout l'univers et qui récapitule toute l'histoire, il faudrait qu'il sente une telle charge d'humanité, qu'il en soit pénétré jusqu'au fond de son être et qu'il rencontre à travers nous le visage de Dieu, qu'il le respire en nous et que, sans que nous ayons besoin de rien dire, il s'en aille ayant rencontré, vraiment rencontré le Seigneur." (1)

Cela fait résonner en moi l'hymne de la FICPM : "Je voudrais qu'en vous voyant vivre les gens puissent dire, voyez comme ils s'aiment"... C'est peut être un rêve, mais c'est cela que l'on peut appeler pour moi la pastorale d'engendrement.

(1) Maurice Zundel, homélie du 6 fév. 1966 (cité par Magnificat, Décembre 2006)

25 octobre 2008

Dieu inutile

Que nous apporte-t-il pourrait-on dire ? Benoît XVI répond, Jésus nous a apporté qu’une chose Dieu. « Dès lors » ajoute-t-il, « nous connaissons le chemin que nous hommes, nous devons emprunter dans le monde. Jésus à apporté Dieu (...) la foi, l’espérance et la charité. Seule la dureté de nos cœurs nous fait considérer que c’est peu de chose » (1)

(1) J. Ratzinger (Benoît XVI), Jésus de Nazareth, Flammarion, 2007 p. 64

08 octobre 2008

Tentations


A la faim dans le monde qu’oppose le tentateur à Jésus, celui-ci répond par l’Eucharistie, nous dit Benoît XVI : « ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre, mais de la parole qui sort de la bouche de Dieu » Mt 4,4 (1)

(1) J. Ratzinger (Benoît XVI), Jésus de Nazareth, Flammarion, 2007 p. 53

PS : ce message est dédié à Bernard, qui me demande de continuer... Je serais moins régulier, faute de temps...

05 octobre 2008

53210 visiteurs

Depuis la création de ce blog, l'organisme officiel de statistiques Xiti indique 53.210 visiteurs uniques cumulés (20454 pour l'année pleine 2007)... A priori, il y a donc un peu d'intérêt pour ces pages. Mais est-il réel ? Que cherche le visiteur ? Est-ce que j'y réponds...? Comme vous avez pu le voir, ce blog est en pause depuis quelques mois, parce que je ne trouve plus le temps, mais peut-être aussi l'intérêt de continuer. Vos avis restent les bienvenus... Ce que ce blogue vous a apporté, ce qu'il pourrait vous apporter, ce que vous auriez aimé trouver... ?

Dans les faits, ces pages avaient surtout pour but de vous partager les découvertes faites au fil d'une lecture. Plusieurs centaines de billets sont issus, entre autre, de la lecture des 17 tomes de la trilogie d'Urs von Balthasar, un chemin qui a été pour moi passionnant mais qui est maintenant achevé (même si je relis actuellement deux tomes en français - je n'avais pour l'instant que les versions allemandes...)

Mais partager ses lectures ne peuvent avoir que deux finalités :
- donner envie de lire...
- susciter un dialogue.
Faute d'avoir réussi sur le deuxième point j'espère avoir stimulé le premier... en espérant ne pas avoir d'ailleurs dépassé mon "droit de citation", qui reste toujours difficile à cerner dans ce type d'exercice...
Si j'observe le faible nombre d'acheteur de mes livres, il ne me reste plus qu'à espérer que vous lisez les "maîtres..."
Mais le désert ne me stimule plus beaucoup...

Un blog reste un flash parcellaire et limité qui ne suscitera jamais la conversion intérieure que peut opérer la lecture cursive d'un livre ou d'un évangile...

J'attends vos réactions sur ce blogue ou sur mes livres, avant de continuer... S'il y en a... A défaut, je considérerais que c'était vain et que j'ai juste cédé comme bien d'autre à la vanité narcissique d'une technologie naissante et que ce blog n'avait pas d'intérêt... ce qui est très probablement vrai...

08 septembre 2008

La voix d'un fin silence


Une longue contemplation sur les déplacements de Dieu vers l'homme à travers l'Ancien Testament puis le nouveau, depuis le "Ou es tu ?" du jardin d'Eden jusqu'au silence de la croix. Je travaillais dessus depuis près d'un an. Le résultat de mes recherches est maintenant disponible sous ce lien : La voix d'un fin silence. Vous trouverez également sous ce lien, un accès à un extrait gratuit du document, de 74 pages à télécharger...