18 octobre 2013

Homosexuels catholiques

Je viens de terminer la lecture d'Homosexuels Catholiques, sortir de l'impasse, aux Editions de l'Atelier, de Claude Besson.
Un livre dont je ne peux que recommander la lecture. Plein de sagesse pastorale, il invite à s'interroger en profondeur sur la souffrance des personnes, leur tiraillement intérieur. Il présente une recherche argumentée qui d'une certaine manière est pastoralement plus riche et plus actuel que les ouvrages de Xavier Thévenot (même si la lecture de ce dernier, et en particulier de sa thèse vaut le détour).
Claude Besson nous donne des pistes pour avancer, sans jugement, dans une situation qui a été trop explosive et souvent peu respectueuse de la complexité du sujet.
A l'heure où notre pape appelle à regarder la personne avant ses actes, il y a là un chemin pratique pour tous.

PS : Ce livre est un pendant à mes propres recherches sur le sujet, un petit roman "pastoral", qui fait suite au "vieil homme et la perle", récemment publié sous le titre : "Le désir brisé" chez Amazon.


Mise à jour du 24 Juin :
A noter aussi la parution du texte de l'instrumentum laboris qui reprend certains soucis pastoraux sur ce sujet.

17 octobre 2013

Le vieil homme et la perle - Accueil des divorcés remariés

Comment aborder sereinement la question du remariage dans l’Église ? Plusieurs amis paroissiens m'ont demandé comment je pouvais leur répondre. Auteur de plusieurs livres sur le mariage, je ne pouvais esquiver de m'intéresser à la question. J'ai choisi d'articuler cette réponse sous forme de roman. Le vieil homme et la perle est d'abord le récit romancé de ces vieux prêtres qui m'ont fait aimer l’Église. En les mettant en scène dans un roman, en leur faisant aborder la situation de l'accueil d'un couple de divorcés dans une paroisse parisienne, je cherche à traduire, de manière pratique et accessible, les débats actuels sur le sujet. Je repars notamment de la "disputatio" qui en son temps avait tracé une ligne pastorale dans l’Église, entre les cardinaux Kasper et Ratzinger. Ce débat illustre bien deux directions et deux approches, entre celle qui veut protéger le sens de l'indissolubilité du mariage et celui qui traduit la miséricorde de Dieu pour tout homme. Le vieil homme et la perle, en racontant les discussions entre prêtres et paroissiens sur ce thème, cherche à articuler des éléments de réponse sur un sujet qui reste complexe...

Post publié à l'origine en novembre 2012
NB : Dernière mise à jour du 15/3/2014
Le sujet continue de diviser notre Eglise. Espérons qu'un compromis soit accessible.

14 août 2013

Lectio Divina

Après plusieurs lectures cursives de Jean (cf. http://selonsaintjean.blogspot.fr) j'initie une lecture cursive de Luc à laquelle vous pouvez participer par vos commentaires (ouverts mais modérés). La lecture cursive d'un évangile est toujours une aventure spirituelle particulière. Elle nous décentre et permet un retour au coeur de notre foi.
Principaux posts :
- Pourquoi une lecture cursive de Luc
- Bibliographie
- Premiers versets commentés

12 juillet 2013

Pourquoi j'ai mal - III


Après un an de travaux, je vous informe de la publication de mon petit travail sur la souffrance que vous trouverez sous le titre " Quelle espérance pour l'homme souffrant ? Approches pastorales de la souffrance " chez Createspace/Amazon. Ce texte très théologique a été rédigé dans la lignée ou parallèlement aux trois romans suivant, qui constituent de ce fait un complément "pratique" à cette approche théorique et difficile de la souffrance :
  •  Le collier de Blanche (rédigé de 2009 à 2011 est un roman historique qui nous plonge dans l'histoire d'une famille en Normandie pendant la guerre de cent ans)
  • - La barque de Solwenn (publié fin 2012 est l'histoire d'une famille de pêcheurs à la fin du XIX° siècle)
  • - Le désir brisé (est une petite nouvelle "pastorale", histoire d'un jeune prêtre contemporain à l'écoute de personnes en souffrance : veuvage, homosexualité, deuil, mort d'un enfant). 

  • Ces trois approches très différentes nous permettent de percevoir, au delà des questions posées par la peine, qu'elles peuvent être les moyens de sortir de l'abîme et envisager des chemins de vie et d'espérance.
    Ces quatre livres constituent un ensemble cohérent avec la pensée et les recherches de l'auteur, dans l'accompagnement et la prise de distance, sur un sujet qui reste délicat.
    Ici, la question de la place et de l'existence de Dieu est questionnée, remise en cause, jusqu'à percevoir les solutions esquissées par les nouvelles avancées d'une réflexion sur l'humilité et la souffrance de Dieu (à la suite des réflexions de Varillon, Balhasar, Moltmann, Metz, Gutierrez et Moingt)...

    07 juin 2013

    Je t'ai aimé bien tard

    Je t'ai aimée bien tard, Beauté si ancienne et si nouvelle, je t'ai aimée bien tard ! Mais voilà : tu étais au-dedans de moi quand j'étais au-dehors, et c'est dehors que je te cherchais ; dans ma laideur, je me précipitais sur la grâce de tes créatures. Tu étais avec moi, et je n'étais pas avec toi. Elles me retenaient loin de toi, ces choses qui n'existeraient pas, si elles n'existaient en toi. Tu m'as appelé, tu as crié, tu as vaincu ma surdité ; tu as brillé, tu as resplendi, et tu as dissipé mon aveuglement ; tu as répandu ton parfum, je l'ai respiré et je soupire maintenant pour toi ; je t'ai goûtée, et j'ai faim et soif de toi ; tu m'as touché et je me suis enflammé pour obtenir la paix qui est en toi. 
    Saint Augustin, Confessions

    29 mai 2013

    Pénètre mon âme...

    "Tu es la vie de mon âme ; pénètre donc en elle, modèle-la à ton image, qu'elle soit sans tache ni ride pour que tu l'habites et la possèdes entièrement. Telle est mon espérance, voilà pourquoi je parle, et cette espérance fait ma joie, quand ma joie est saine. Quant aux autres biens de cette vie, plus on les pleure, moins ils méritent d'être pleurés ; moins on pleure sur eux, plus ils méritent d'être pleurés."
    Saint Augustin,  Confessions

    09 mai 2013

    La mulotière, retour en 1942

    Avis de publication... Vous le savez, en dehors de mes études théologiques, l'écriture des romans restent une passion. Ci-joint un extrait de la dernière nouvelle publiée chez Lulu et Amazon. "Des enfants, portant des habits de la ville et tous marqués d’une tache jaune qui ressemblaient à une étoile, descendirent des camions en silence, sous la conduite de deux prêtres en soutane. Bientôt les deux camions firent demi-tour et disparurent. Ce qui nous surprit le plus, ce fut le silence de ces enfants. Au lieu des rires joyeux, on sentait qu’un drame pesait sur eux, et les oppressait. Dans les bras d’une jeune fille, un bébé pleurait." Il y a des rencontres qui s'écrivent en lettres de feu dans notre mémoire. Rien ne peut les effacer. Au cœur d'un drame contemporain, un homme se souvient de la Mulotière, le moulin de son enfance. Entre un passé oublié et son présent, des liens se font et interpellent sa vie. "La Mulotière " est une nouvelle qui nous replonge dans l'histoire d'une Vallée perdue.... Une autre histoire en vallée d’Avre

    16 avril 2013

    De la douceur !

    Il nous faut, comme le souligne certains, y compris Mgr Poitevin ce matin sur RND, relire la lettre de Pierre Mendes France : « Il n’y a des choses qu’une majorité fragile ne peut imposer à une minorité ardente. La majorité doit toujours éviter de procéder par violence. Des hommes d’Etat dignes de ce nom doivent chercher le plus grand dénominateur commun ». Dans une lettre au responsable de la pastorale familiale de Buenos Aires, notre pape parlait aux ardents, sur le même sujet d'une nécessaire "douceur". op. cit. p. 79

    15 avril 2013

    Dieu dans la ville - 2

    Mea culpa. C'est d'ailleurs le véritable intérêt d'une lecture. Dans le post précédent, je parlais de tension entre distance et proximité, reprenant un concept cher à Jean Luc Marion (1), mais notre pape François nous appelle à aller plus loin, à marcher à la rencontre de la ville. Il critique ceux qui restent à distance (2), où se réfugie comme moi à cet instant même, dans la distance du virtuel. Il nous demande d'aller dans la ville, de sortir à la rencontre, comme le "Père miséricordieux qui sort chaque matin et chaque soir sur la terrasse de se demeure, guettant le retour du fils prodigue" (cf. Lc 15) et dès qu'il le voit" court à sa rencontre pour l'embrasser. A méditer. (1) Jean Luc Marion, L’idole et la distance,Poche, 2003 (2) Jorge Maria Bergoglio, Seul l'amour nous sauvera, Rome / Paris, librairie Vaticane, Parole et silence, 2013, p. 31

    14 avril 2013

    Dieu dans la ville

    "La foi nous enseigne que Dieu est présent dans la ville (...). Les ombres (...) ne peuvent nous empêcher de chercher et de contempler le Dieu de la vie jusque dans les milieux urbains." (1). A propos de ce texte, notre nouveau pape François,  nous invite, "pour voir la réalité (...) à avoir un regard de foi, un regard de croyant (...) à élargir l'espérance commune que nous partageons avec tous les habitants de notre ville, et (...) susciter une action commune conduite par la charité":. (2)

    Il rappelle à ce sujet la marche de l'Exode. Dans un étude exégètique d'Ex. 33, je soulignais que la tente de la rencontre n'était pas dans le campement, mais à l'écart. (3). Il y a là une invitation à une tension entre proximité de la ville et transcendance, qui pour moi ne contredit pas la citation mais la complète. Nous avons à rester écartelé entre proximité et vie spirituelle. Ne pas se contenter d'être une ONG humanitaire, mais nous dit encore le pape dans sa première  homélie,  "confesser Jésus-Christ". (4)

    (1) Aparecida, n○ 514, conférence des évêques latino-américains
    (2) Jorge Maria Bergoglio, Seul l'amour nous sauvera, Rome / Paris, librairie Vaticane, Parole et silence,  2013, p. 23 à 27
    (3) l'amphore et le fleuve
    (4) J-M Bergoglio, ibid p. 14

    15 mars 2013

    Habemus papam jesuitam : le pape François

    On ne peut que se réjouir, dans ce blog, des premiers gestes de notre pape François, de son humilité (je parlerais même de sa kénose). Les lecteurs de ce blog ont en effet souvent noté mon insistance sur l'abaissement, sur ce geste du Christ qui ne se met pas en avant, mais se penche vers l'homme, s'agenouille devant lui et devant le père. Ce pape penché à la fenêtre, devant Dieu et son peuple de Rome, est le signe que j'attendais d'un pape. Il va dans le sens d'une pastorale du seuil. C'est cette église que j'ai envie d'aimer.

    25 décembre 2012

    La barque de Solwenn - Pourquoi j'ai mal ? - II

    En septembre 2012, je lançais un avis de recherche sur la pastorale des souffrants. Ce travail de mémoire d'année de licence me conduit à un certain nombre de déplacements. La question du "pourquoi j'ai mal ?" me semble au coeur de l'actualité d'un monde souffrant, à la recherche d'un Dieu qui puisse aborder une réponse au scandale du mal être. Dans cette quête, et conformément à une habitude que j'ai développé depuis 2008, mon travail se nourrit d'une activité romanesque parallèle. C'est dans ce cadre qu'est paru, fin décembre, la barque de Solwenn tome 1. Un petit roman breton, situé à la fin du XIX° siècle qui explore le monde de la souffrance, dans une situation particulière : un petit village de pêcheur confronté à une vie rude, à une mer sans merci. Cette analyse d'une vie familiale simple, d'une fratrie qui se serre les coudes face à l'adversité, vient compléter mes autres recherches romanesques sur la souffrance comme Simon le vieux, les enfants de l'Avre et le Collier de Blanche. Issu il ne s'agit plus du terroir mais de la mer, dans ce qu'elle a de beau et de tragique. Une contemplation où l'amour et la mort se croise et se conjugue en un roman. Ce travail est suivi de deux tomes : - Maria la rousse - La souffrance d'Elena Le tout réuni dans un texte intégral qui gardera le titre original de la Barque de Solwenn. Mais nous en reparlerons.

    20 octobre 2012

    Je viens de finir la lecture des "deux pieds dans un bénitier" d'Anne Soupa et C. Pedotti... On ne peut plus l'éviter maintenant que Christine Pedotti a fait son coming out... et que Pietro de Paoli perd un peu de sa masculinité légendaire. Au fil de la lecture, si je retiens avec intérêt leur leitmotiv : "ni se taire, ni partir", je préfère, à la suite de mon propre chemin de relecture (cf. lien) qui m'a conduit chez Congar et Lubac, une version plus positive... Un "je veux hurler parfois, mais je cherche à aimer"... Certes notre église est pécheresse pardonnée... Certes elle faute parfois... Pourtant, les propos du livre manquent parfois de retenue. Je ne suis pas femme et donc la souffrance du mépris m'échappe peut-être. Il y a des analyses qui provoquent un déplacement. Il reste des choses que je n'aurais pas écrites et d'autres sur lequel je signe... Leur chemin ne laisse, en tout cas, pas indifférent...

    14 septembre 2012

    Pourquoi j'ai mal ? - Avis de recherche

    Depuis la nuit des temps, la question de la souffrance interpelle l'homme ? Cette question, il la pose aussi à Dieu, dès qu'il en perçoit la présence. La Bible nous fait état, à plusieurs reprises de cette question et les psaumes retentissent, souvent de ce cri. A la suite de l'exil, cette question de la souffrance et en particulier de la souffrance des justes, se cristallise dans le texte de Job. Il rebondit ensuite, plus tardivement, dans la question posée par la mort des martyrs d’Israël. Jésus se fait écho de cette question dans l'épisode de la tour de Siloë. Et l'explication qu'il donne, reste alors sous forme d'une aporie. Peut-être, parce qu'une seule réponse nous est offerte, celle de la Croix..., signe élevé pour le monde. Cette question fondamentale pour l'homme affleure dans toutes les rencontres avec les gens du seuil. Un des exemples les plus criants, m'a été rapporté par un jeune, l'année dernière, dans cette phrase : « Quand je vais bien, je regarde le ciel et je lui demande, qu'est-ce que tu vas m'envoyer encore, comme malheur ?»... Face à ce lien entre la peine et Dieu, nous sommes souvent démunis. Et pourtant, l’Église n'a cessé de tenter d'apporter une réponse à cette question. Elle y est parvenue avec plus ou moins de conviction et a peut-être manqué en tout cas de clarté dans sa réponse. Nous chercherons, chez des théologiens comme Moltmann et Balthasar, des clés d'interprétation. Peut-être que ce chemin nous conduira ailleurs, notamment sur la question de la déréliction, mise en avant par A. von Speyr. Une certitude : au delà des concepts, la traduction pastorale ne cessera d'être notre préoccupation... Parce que les mots de l’Église, ses références, ne parlent plus aux hommes d'aujourd'hui. Cet argumentaire trace en quelques mots, mes préoccupations de cette année à venir, puisque je vais y consacrer l'année, dans le cadre de ma dissertation de licence de théologie. Les suggestions de lecture sont les bienvenues...