15 avril 2015

Où es-tu mon dieu ?

Je vous l'avais annoncé il y a quelques jours, je viens de terminer "Où es tu mon Dieu ?" un travail de recherche pastorale sur la tension théologique entre création et souffrance.

Extrait : Où est Dieu ? Est-il tout-puissant ? S’il l’est, pourquoi n’agit-il pas ? Et s’il agit, comment ? L’idée d’un Dieu créateur du beau peut-elle persister alors que nous ne cessons d’être confrontés à « l’horreur du mal » ? Toutes ces questions restent de l’ordre du mystère. Ici, tout chercheur doit reconnaître à la fois son incompétence et sa révolte. Et pourtant, il serait dommage de poser la plume, tant cette question reste au cœur du refus de nos contemporains d’adhérer à toute idée de Dieu. S’ils ne peuvent tolérer que le monde ne soit pas parfait, que la création ait des « ratés » et que l’horreur reste possible, qu’elle soit liée au mal de faute (la violence des hommes) ou au mal de peine (la nature et ses dérèglements) , la place de Dieu reste en question.

Où es-tu mon Dieu ?  fait suite à mon mémoire de licence : "Quelle espérance pour l'homme souffrant ?".


12 avril 2015

Sur les pas de Thérèse d'Avila - 4

"‎Crois tu, ma fille‎, que se délecter soit un mérite ? Le seul mérite, c'est d'agir, de souffrir, d'aimer".

(1) Pensées sur l'amour de Dieu, in La vie de sainte Thérèse d'Avila, op. Cit. p. 259

11 avril 2015

Oraison selon saint Jean de la Croix

Saint Jean de la croix distingue 3 temps :
1) la représentation imaginaire des mystères sur lesquels on doit méditer 
2) la considération intellectuelle des mystères représentés 
3) le repos amoureux et attentif à Dieu où se recueille le fruit, où s'ouvre à l'illumination divine la porte de l'entendement. On passe de la connaissance naturelle à la connaissance surnaturelle‎ lorsque l'âme se met dans le repos pacifique, amoureux et tranquille à la fois (1).

Source : La vie de sainte Thérèse d'Avila, op. Cit. p. 254

09 avril 2015

Danse de Thérèse

Pour ceux qui connaissent mes pages sur la "danse trinitaire", ces lignes de la vie de sainte Thérèse parleront peut-être : "La tendresse, la gaîté, étaient pour Térésa de Jésus de si pures manifestations de l'amour du prochain, donc de l'amour de Dieu, qu'il lui arrrivait, dans ces récréations de s'enflammer d'ardeur impétueuse, et incapable de résister à l'élan de l'esprit, elle se mettait à danser". 

(1) Ibid. p. 240

08 avril 2015

Sur les pas de Thérèse - 3

‎"L'humilité c'est être dans la vérité (...) nous ne sommes rien, mais Dieu nous habite et Dieu est tout" (1).

Sans commentaires...

(1) Ibid. p. 168

01 avril 2015

Sur les pas de Thérèse - 2

‎Il est difficile d'adhérer du haut de notre rationalisme post-moderne aux élans mystiques de Thérèse et pourtant qui peut rester indifférent à ce qu'une vie de prière et d'oraison peut apporter à une âme. Dans un monde où les distractions sont infiniment plus nombreuses le "tout est rien" déjà cité, et la contemplation de la vie de Thérèse  ne peuvent que nous conduire à percevoir combien son "Dieu est tout" peut devenir le centre de nos vies
 A sa suite, nous pouvons alors crier : Dieu embrase mon âme, car loin de toi, je ne suis rien.

31 mars 2015

Sur les pas de Thérèse d'Avila

‎Nous reprenons une lecture longtemps ignorée et mise de côté :  La vie de Thérèse d'Avila de Marcelle Auclair et arrivons au début de sa conversion première sur cette phrase qui fait écho au "tout est vanité" de l'Ancien ‎Testament : "tout est rien". (1)
Ce matin je contemplais la mort du grain de blé qui en mourant explose de la vie de Dieu, et cette phrase de saint Basile dans son traité sur la Trinité qui parle d'imiter le Christ en mourant pour renaître. Alors ce que dit Thérèse prend sens : "Dieu a créé l'homme libre de choisir la perfection. Ce qu'il veut c'est cette décision"‎ (2).
Si tout est rien, autant mourir pour renaître...
Mais quelle mort ? : "Débarrasse ton coeur, vide le de toute créature (...) extrait l'amour de toute chose, (...) en Dieu et par Dieu" (3)

(1) La vie de Thérèse d'Avila de Marcelle Auclair, Seuil, 1960 p. 48
(2) p. 49
(3) ibid. p. 68

26 mars 2015

Le Jésus de la danse



Dans sa conclusion du tome 3, John P. Meier souligne que Jésus est probablement plus un Jésus de joie et de fête qu'un Jésus de jeune et de sacrifice. C'est en cela qu'il se distingue de Jean le Baptiste, une opposition d'ailleurs marqué dans la mise en parallèle des deux prophètes en Matthieu 11, 17ss

Tome 3 p. 415.

Hérodiens


Pour John P. Meier, la presence presque stratégique des hérodiens au côté des Pharisiens en Marc 3,6 et 12,13 relève plus d'un chiasme encadrant l'activité de Jésus d'une hostilité religieuse et politique que d'une réalité historique ou chronologique.

Tome 3 p. 392 ss

14 mars 2015

Le doigt de Dieu

L'expression est assez rare dans la Bible nous dit John P. Meier. On la trouve notamment deux fois dans l'Exode (8, 15, et 31, 18).
Jésus la reprend dans la péricope de Luc 11,14-23 : "En revanche, si c'est par le doigt de Dieu que j'expulse les démons, c'est donc que le règne de Dieu est venu jusqu'à vous."
Mais si dans l'Exode 31, 18 c'est le doigt de Dieu qui grave les tables de la loi, en Jn 8, 6 Jésus "écrivait sur la terre avec le doigt".
La différence du support peut être contemplée. Trace-t-elle une autre façon de voir la loi, celle qui touche le coeur. Alors s'accomplit la prophétie d'Ezéchiel : " et j'ôterai de leur chair le cœur de pierre, et je leur donnerai un cœur de chair"...

13 mars 2015

Marc 12, 18-27 - Résurrection : la preuve par Jésus

John P. Meier nous précise que Jésus nous donne (1) une démonstration très originale de la résurrection des morts. Son analyse du "sitz im Leben" qui nous place dans le contexte historique et intellectuel de Jésus au 1er siècle, nous montre que dans la controverse de Marc 12, 18-27 (3) , l'allusion faite par Jésus  à Exode‎ 3,6 est à comprendre en effet comme l'allusion d'un Dieu des vivants. Le Dieu ne peut être le Dieu des morts, dit il en substance (en lien avec Isaie 38, 18-19 et les Psaumes 6, 6; 30, 8-10; 88, 4-12) mais bien celui des vivants (2)

(1) John P. Meier ‎, op cit. Tome 3, p. 286 et ss.
(2) ibid p. 297
(3)
18 Des Sadducéens, qui nient la résurrection, l'abordèrent ensuite et lui firent cette question :19 " Maître, Moïse nous a prescrit que, si un frère meurt, laissant une femme sans enfants, son frère doit prendre sa femme, et susciter des enfants à son frère.20 Or, il y avait sept frères ; le premier prit une femme, et mourut sans laisser d'enfants.21 Le second la prit ensuite, et mourut aussi sans laisser d'enfants. Il en arriva de même au troisième,22 et chacun des sept la prit, et ne laissa pas d'enfants. Après eux tous, mourut aussi la femme.23 Eh bien, dans la résurrection, lorsqu'ils seront ressuscités, duquel d'entre eux sera-t-elle la femme ? car les sept l'ont eue pour femme. "24 Jésus leur répondit : " N'êtes-vous pas dans l'erreur, parce que vous ne comprenez ni les Ecritures, ni la puissance de Dieu ?25 Car, une fois ressuscités des morts, les hommes ne prennent point de femmes, ni les femmes de maris ; mais ils sont comme les anges dans le ciel.26 Et touchant la résurrection des morts, n'avez-vous pas lu dans le livre de Moïse, au passage du Buisson, ce que Dieu lui dit : Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob ?27 Il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Vous êtes donc grandement dans l'erreur. "


10 mars 2015

Chemins croisés, une lecture de Matthieu

Vient de paraître : "Chemins croisés", Une lecture pastorale et transversale de l'évangile selon saint Matthieu: Volume 4 (Lectures pastorales)

Une lecture commentée de l'Évangile selon saint Matthieu qui met en perspective le travail de l'évangéliste par rapport à ses sources (Marc, la source Q, M) mais aussi effectue un travail de croisement avec d'autres textes (Luc, Jean, Paul). Elle se nourrit des recherches récentes (et notamment de l'œuvre magistrale de John P. Meier) longtemps commentée dans ce blog.

Ce travail s'inscrit dans une lecture plus globale du Nouveau Testament et suit la parution de :


Ces livres sont vendus à prix coûtant sur Createspace/Amazon et disponibles pour la plupart en version epub gratuite sur lulu.com (Voir aussi le lien dans "publications"). L'auteur, apprenti-théologien (bac canonique), partage ici sa lecture cursive de l'Écriture. Il participe depuis de nombreuses années à des groupes de lecture de l'Évangile, mais se distingue surtout par une longue expérience pastorale de la « périphérie ».

05 mars 2015

Avis de recherche

A paraître prochainement : Où es-tu mon Dieu ?, une étude pastorale sur les limites d'un discours sur Dieu créateur dans une société marquée par la violence des hommes et de la nature. Un travail qui reprend d'autres pistes de recherche, déjà publiées et notamment : "Quelle espérance pour l'homme souffrant ?", mon mémoire de licence.

03 mars 2015

Ce Dieu qui rend possible l'amour

Peut être que la grande erreur est de croire que Dieu est omni-créateur.  Il peut l'être parfois, mais en ce qui nous concerne, il n'est à mon avis créateur que de la possibilité du beau, du bien et du vrai.  Cette différence entre un Dieu qui serait créateur de tout et un Dieu qui se réserve dans l'acte de création est ce qui rend aussi l'existence de la liberté et donc de la possibilité du mal, sachant que, dans certains cas le mal lui-même permet parfois d'être plus aimant. Heureuse faute qui rend l'amour possible ?
Heureux l'homme, s'il comprend, en tout cas, qu'en lui l'amour devient possible parce que Dieu l'a déposé comme une possibilité de vie.

PS : Version éditée le 10/3 mars suite à une remarque de lecteur...





01 mars 2015

La cathédrale des souffrants

La création toute entière gémit et crie vers le Seigneur,  mais pas une des ses souffrances ne sera ignoré du "Dieu des souffrants".

Écoutons saint Augustin : "Ce sang qui jaillit du [corps du Christ], n'est-ce pas la souffrance des martyrs, qui appartient à toute l'Église ? (1)"

Ces hommes méprisés,                          
ces femmes humiliées,
ces enfants que tout rejette,
ces meurtris, ces torturés,
tous ces visages bafoués :
Seigneur Jésus,
c'est toi qui me regardes. (...)
Il n'a ni beauté, ni éclat,
homme des douleurs,
rebut d'humanité.
Mais ce sont nos souffrances qu'il porte,
nos misères dont il est accablé. (2)



(1) Saint Augustin, commentaire du psaume 140

(2) Hymne du temps de carême