01 février 2017

La pastorale des deux aveugles chez Marc

Entre la guérison difficile, en deux temps, d'un aveugle en Mc 8, 22 et celle de Bartimée en Mc 10, 46 il y à l'annonce de la Passion. Ce chemin difficile est celui de tout homme. C'est notre chemin. Il doit intégrer un temps de désert avant de monter vers Jérusalem à la suite de Jésus et doit passer, entre temps par la mort de nos désirs pour entre dans le plan de Dieu.
Pour vivre cet entre-deux et comprendre l'exigence que cela comporte, il faut du temps, un chemin de désert(1), "l'expérience de la fragilité humaine", le renoncement et "faire confiance à Jésus en cheminant à sa suite (2)".

(1) cf. mon travail éponyme
(2) Flipo, ibid p. 173

30 janvier 2017

Surin - la troisième voie

Entre un activisme où on se perd(1), une quête spirituelle authentique, il existe pour Surin une troisième voie, celle de ceux qui "ont rendu leur coeur libre par le dégagement de toutes choses, par l'amendement de leur vie, ayant déraciné tout orgueil, avarice et prétention humaine, ils rencontrent toutes choses et ne font rien que pour lui plaire" laissant le Seigneur libre d'agir en eux, puisqu'en tout leur intention et leur amour ne recherchent rien, que Dieu même (2).

(1) voir à ce sujet le dernier numéro de Projet
(2) Surin cité par Flipo, ibid. p. 166

28 janvier 2017

La barque de Solwenn - réédition

Vient de paraître sur Fnac.com / Kobo
une nouvelle édition numérique de ma trilogie "Le chant du large", un roman sur l'amour, la souffrance et l'espérance :
1) La barque de Solwenn (en téléchargement gratuit)
2) Maria et Elena
3) Le sourire de Nolwenn
Un roman qui se nourrit de mes recherches pastorales.

Le chant du large (texte intégral) est aussi disponible en version papier sur Amazon.fr, sous ce lien.

27 janvier 2017

Mère Térésa et l'Église

Je ne peux m'empêcher de citer cette anecdote reprise par Flipo (1): "un journaliste demanda un jour à mère Térésa : "que faudrait-il changer dans l'Église pour la réformer ?" Après in silence, elle le regarda et lui dit : "vous et moi !". Heureux, conclut Flipo celui qui, comme Simon-Pierre reconnaît sa propre faiblesse et renonce à sa suffisance".

Heureux celui qui reconnaît sa "docte ignorance", disait hier mon curé...

Bienheureuse humilité...
Chemin inaccessible à l'homme, mais grâce donnée par Dieu ?

(1) Claude Flipo, ibid. p. 117-8

25 janvier 2017

Jaïre, croire au delà de la mort

C'est probablement le plus grand acte de foi du NT nous dit Flipo que celui de se père ébranlé par la mort de sa fille de 12 ans. Et pourtant Jésus l'entraîne à sa suite. "Aie seulement la foi". Pourrons nous croire comme cet homme au coeur de l'adversité et de la souffrance. Le parallèle avec Thérèse de Lisieux fait par Flipo en page suivante est édifiant. Jusqu'ou Seigneur ?

(1) Claude Flipo, Hommes et Femmes du Nouveau Testament, cinquante portraits bibliques, ibid. p. 78.

24 janvier 2017

Centre et décentrement

Écouter est au coeur de notre vocation première. Elle est le préalable. "Ce qui définit l'homme (...) est qu'il est capable de comprendre que son Créateur et Seigneur s'adresse à lui (...) mais l'homme dès qu'il a pris conscience de sa liberté a préféré écouter une autre voix, celle de l'Adversaire, et se faire centre, plutôt que d'entrer en relation de louange et de service(1)", et se faisant de ce décentrer.

(1) Claude Flipo, ibid. p. 107

23 janvier 2017

La foi qui touche

Flipo(1) nous partage une phrase d'Augustin à propos de l'hémoroisse qui appelle un commentaire. Elle a touché Jésus par le coeur. Et nous, comment le touchons-nous. Je trouve qu'il devrait y avoir une méditation sur le fait de prendre Jésus dans sa main, pour accompagner le geste de réception, l'amplifier.

Mais peut-être que je donne trop la communion en paroisse et que ces bouches ouvertes manquent de charme... :)

(1) Claude Flipo Ibid p. 174

22 janvier 2017

Va chercher ton mari - Jn 4

Dans mon interprétation de ce dialogue avec la Samaritaine je m'attachais à la symbolique des 5 maris et du compagnon de cette femme y voyant le signe d'un manque affectif que l'arrivée de Jésus transformait et convertissait. Claude Flipo à une interprétation plus contextuelle et voit dans les cinq une allusion aux dieux de ce peuple d'immigrés voisins d'Israël (1). Une chose nous rapproche : "Le va chercher ton mari est un appel à une autre quête, celle du vrai Dieu. Il se base sur Osée 2 où le "ton Baal" devient "Ton Mari". Épousailles d'un autre niveau.

(1) Claude Flipo, ibid. p. 66

21 janvier 2017

De l'Église à l'homme

La contemplation du récit de la guérison du paralytique par Marc, nous dit Claude Flipo s'inscrit dans une trame qui vise l'intérieur de l'homme, sa conversion intime. Et ce travail passe par l'aide d'une petite église : quatre hommes qui ont la foi jusqu'à faire un trou dans le toit pour descendre leur ami devant Jésus.
On ne sait rien, à ce stade de la foi de l'homme, mais il faut goûter à ce passage de la foi des autres à sa propre espérance. "Ne regarde pas mes péchés mais la foi de ton Église". C'est bien la foi de l'Église qui nous porte jusqu'à Lui, alors même que la nôtre est encore fragile, et que notre coeur est bien pauvre en amour"(1).

(1) Claude Flipo, ibid. p. 51

20 janvier 2017

Joseph le passeur

Belles images que ces 50 portraits bibliques de Claude Flipo(1) que je découvre 10 ans après leur parution.
Après celles de Zacharie, d'Elisabeth et des bergers qui entrent en résonance avec Silo le berger, ma dernière lecture pastorale, je m'arrête sur la figure de Joseph. Flipo en fait un portrait de passeur, d'écoutant du "bruit de fin silence", de lanceur qui mérite d'être contemplée dans une lectio très ignatienne.


(1) Claude Flipo, Hommes et femmes du nouveau testament, cinquante portraits bibliques, Paris, Seuil, 2006, p. 30ss.

19 janvier 2017

Le cosmos pour Aristote

"Voir le cosmos comme un temple du divin(1)" selon Aristote a-t-il aujourd'hui un sens ? Non si l'on considère ce que l'on sait du vide et de l'espace. Oui si l'on passe dans la contemplation spirituelle de l'ordre des planètes et ce qu'il révèle du Dieu créateur. Non si l'on s'arrête au chaos. Oui si l'on cherche au delà le sens, la direction, l'oméga...

(1) Hans Urs von Balthasar, GC6, p. 187

18 janvier 2017

Souffrance des enfants

A relire, la Croix de ce Week-end sur la souffrance des enfants et cette belle phrase citée sur cet « autre Dieu » que la protestante Marion Muller-Colard a découvert à l'âge adulte : Il n'est ni justicier (« si le mal me tombe dessus, c'est que je l'ai mérité »), ni pervers (« je n'ai pas mérité cela »). Il « compte sur chacune de nos vies pour circonscrire avec lui le chaos ».(1)

On y retrouve une préoccupation longuement évoquée dans mes travaux de 2013 et 2014(2)

(1) cité dans La Croix du 7-8/1/2017
(2) Quelle espérance pour l'homme souffrant et Où es-tu mon dieu ?

17 janvier 2017

Joie céleste - Dante

C'est probablement le passage du tome 2 de la Gloire et la Croix qui m'avait le plus marqué il y a douze ans. Il s'agit de cette vibration céleste où "la montagne entre en transe chaque fois qu'une âme se sent purifiée (...) le purgatoire tout entier accompagne d'un Gloria tumultueux qui ébranle ses fondements mêmes, cette irruption dans la liberté éternelle" (1). Elle est pour moi une belle anticipation de la cité de Dieu, non lieu de rédemption individuelle mais collective. L'image se complète par celle des "corps lumineux des bienheureux" (...) "qui tournent sur eux-mêmes, comme des roues de lumière" (2) et me font penser à cette "danse des anges(3)" si bien représenté dans le "jugement dernier" de Fra Angelico que l'on trouve maintenant à Florence.

(1) Hans Urs von Balthasar, GC2 p. 384
(2) Dante, Par. 24, 13, cité p. 385
(3) cf. aussi mon livre éponyme.

15 janvier 2017

Bonnes nouvelles du cosmos - Un film, un livre, une rencontre...

Je sors de ce film, ému jusqu'au fond de l'être. Une magnifique rencontre de la personne humaine dans sa différence et la densité de sa profondeur. Et en prime, surprise, elle était là samedi au Luminor, en chair et en os avec sa mère et la réalisatrice pour répondre à nos questions. Sa réponse écrite lettre à lettre à ma question sur Dieu me laisse d'autant plus rêveur que je l'ai entendu dit d'une autre manière dans l'Évangile de demain. "L'infini était avant Babouillec", le nom que cette jeune autiste s'est donnée.

Elle a écrit, lettre à lettre, un livre très dense poétiquement : "Algorythme éponyme".
Voir aussi  :
- La bande annonce : http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19565405&cfilm=247964.html
et sur ce film, la recension de la revue Etudes de décembre 2016...
D'après Julie Bertuccelli, réalisatrice, le DVD sort le 9 mars avec plein de bonus...

Dynamique sacramentelle 2

"Béatrice regarde Dieu, Dante regarde Béatrice, et dans ce pur miroir voit le signe que Dieu lui fait. Car la bien-aimée n'enferme pas en elle le poète; au contraire, elle lui ouvre le regard à toute réalité, alors qu'il se serait contenté d'elle seule et qu'il sent sa parole et son esprit se dérober lorsqu'il s'agit de dépeindre l'amour qui jaillit de ses yeux sanctifiés". (1) Dante le souligne d'ailleurs ainsi "Elle me dit : "Retourne-toi et écoute, car ce n'est pas dans mes yeux qu'est le Paradis"(2)

(1) Hans Urs von Balthasar GC2 p. 376
(2) Dante, La divine comédie, par. 18, 13-21.