(2) cf. plus haut le concept de grâce chez Diadoque de Photicé
Quelques milliers de notes et réflexions interactives sur la vie et la foi, à partir de lectures souvent théologiques et à la lumière d'un Autre... Petit "blog" catholique d'un apprenti théologien (Bac canonique), perdu dans l'immensité de la toile... (ordonné diacre en septembre 2018)...
15 novembre 2017
Le principe de l’agir - 2
(2) cf. plus haut le concept de grâce chez Diadoque de Photicé
Le principe de l’agir - Maurice Blondel
Après un long plaidoyer sur l'agir, Blondel en vient au cœur de notre sujet sur l'immanence : Il faut, pour lui, « rechercher s'il n'y a pas un mouvement initial qui persiste toujours, qu'on aime et qu'on veut, même quand on le renie ou quand on en abuse » (1).
C'est la peut-être le creuset de ce que je cherche à définir comme tressaillement, cette interaction fragile entre l'homme et l'auto-communication d'un Dieu agenouillé.
Ce mouvement est-il la symphonie du Dieu trine qui, dans le creuset de notre coeur, nous invite à danser une partition nouvelle ?
(1) Maurice Blondel, l'Action, Paris, Felix Alcan, éditeur, 1893, page XX de l'introduction.
Pertinence et impertinence de l’Église - Étienne Grieu
Cette affirmation ne va pas de soi. Elle est possible dans ce déplacement évoqué par Grieu à la suite de Théobald(1) dans la manière de penser la Révélation. Non pas un ensemble d'articles de foi mais une « dynamique relationnelle toujours à reprendre (...) une histoire qui se retisse et qui dans le feu de l'Esprit, projette de nouvelles lueurs sur ce qui nous a été donné par le Père » (2).
Dynamique qui avant d'être sacramentelle se tisse dans nos humanités...
« En redécouvrant l'Église comme fraternité nous sommes tout naturellement reconduits vers (...) ceux qui se tiennent au bord du monde », allusion explicite à la périphérie du pape François dans EG.
Cela nous ramène au coeur de l'alliance dans cet agenouillement de Dieu vers le monde.
Face à la tentation du repli, Grieu nous invite à une « audacieuse impertinence ». À méditer.
(1) Christoph Théobald, La réception du concile Vatican Il, Cerf, 2009
(2) Etudes n.4243 11/2017, op. Cit. p. 79
Immanence et transcendance
Le sujet lancé par Maurice Blondel en 1893 dans "L'action", un livre condamné à l'époque et dont on vient de me prêter un exemplaire n'est-il pas au coeur des tensions actuelles décrites par Théobald en début de son livre. Si l'homme est "capax dei" quelle place à la grâce ? Le chemin ouvert par Blondel a influencé beaucoup de recherche et il faut attendre Lubac et Rahner pour que les choses se tassent. Pour autant cette tension théologique mérite un détour.
Quel est l'enjeu ?
Je ne maitirise pas ces sujets. Pour moi le concept d'immanence est une reprise de ce que sous entendait Justin (logos spermatikos) et Diadoque de Photicé ? N'est ce pas ce que suggère aussi Nostra Aetate : l'homme a en soi la capacité de trouver Dieu, il a en lui des rayons de la vérité. De quel droit ? N'est ce pas au nom du souffle divin évoqué en Gn 1. La transcendance n'ajoute rien d'autre. Elle fait entrer en résonance. Entre vie et sacrements, l'enjeu est la danse. À contempler et approfondir.
Le mendiant et la brise -2
14 novembre 2017
Loi, gradualité, pastorale et Évangile
(1) j'invite le lecteur à relire lentement les propos de Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 215 à 219
13 novembre 2017
Recevabilité de l’Évangile
Comment creuser en l'homme ce désir, ce tressaillement intérieur qui rend sa terre féconde à la semence du Verbe ?
Notre mission d'évangélisation ne doit-elle pas s' auto-réguler pour accueillir et entendre ces freins à l'évangile ? C'est l'enjeu d'une pastorale du seuil (2).
(2) cf. mon essai éponyme
11 novembre 2017
Mission baptismale - Munera
A mon humble avis, le service du règne que je traduis par diaconie, fonde la vérité des autres fonctions et la hiérarchie de Vatican II n'a une importance que si la réalité du lien entre vie et sacrement prends corps. Pour ceux de la périphérie, qui sont loin du monde chrétien, ceux pour qui "le mystère ne leur évoquent plus rien"(3) seront plus touchés par le "climat d'humanité qui leur parle éventuellement, l'accueil de la fragilité humaine, le droit de cité donné au questionnement et au doute". C'est pourquoi il me semble, en dépit de SC 10, que pour eux la hiérarchie doit être inversée.
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 189
(2) Il reviendra en effet plus loin sur cette hiérarchie.
(3) ibid. p. 193
Pastorale du seuil
09 novembre 2017
"L'amour de ta maison" et les Marchands du temple - Jean 2
L'époux est là et l'heure de ses noces approchent. Il monte déjà charnellement et spirituellement à Jérusalem. Le bon vin, servi en dernier se prépare, après un long effort de Dieu vers l'homme. Le mendiant d'amour va tout donner (cf. plus haut) même son Fils.
La mère est là, au pied de la Croix et il crie d'angoisse. "Femme que me veux tu ?"
Est-ce déjà l'heure ?
Non, pas encore, mais "que ta volonté soit faite".
Allez, amis serviteurs, au puits de la rencontre, puisez l'eau vive ! (cf. Jn 4).
Remplissez les jarres, car la source est prête.
Dans cet axe, le zèle du Christ est à entendre à l'aune du psaume 68 (69) tout entier cité par Jean 2, 17. [Père], l'amour de ta maison est mon tourment. Outre le verset 10 cité c'est tout le psaume qui jaillit comme un cri. Face à cette plainte, la colère du Christ sur le traitement fait à la "maison du Père" semble bien légère.
03 J'enfonce dans la vase du gouffre, rien qui me retienne ;
* je descends dans l'abîme des eaux, le flot m'engloutit.
04 Je m'épuise à crier, ma gorge brûle.
* Mes yeux se sont usés d'attendre mon Dieu.
* ils sont nombreux, mes détracteurs, à me haïr injustement.
Moi qui n'ai rien volé, que devrai-je rendre ?
* 06 Dieu, tu connais ma folie, mes fautes sont à nu devant toi.
ceux qui t'espèrent, Seigneur, Dieu de l'univers ;
* qu'ils ne rougissent pas de moi, ceux qui te cherchent, Dieu d'Israël !
08 C'est pour toi que j'endure l'insulte, que la honte me couvre le visage :
10 L'amour de ta maison m'a perdu ; on t'insulte, et l'insulte retombe sur moi.
12 si je revêts un habit de pénitence,
je deviens la fable des gens :
13 on parle de moi sur les places, les buveurs de vin me chansonnent.
* dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi, par ta vérité sauve-moi.
15 Tire-moi de la boue, sinon je m'enfonce :
* que j'échappe à ceux qui me haïssent, à l'abîme des eaux.
* que la gueule du puits ne se ferme pas sur moi.
17 Réponds-moi, Seigneur, car il est bon, ton amour ;
* dans ta grande tendresse, regarde-moi.
* 19 Sois proche de moi, rachète-moi, paie ma rançon à l'ennemi.
* tous mes oppresseurs sont là, devant toi.
21 L'insulte m'a broyé le coeur, le mal est incurable ;
* j'espérais un secours, mais en vain, des consolateurs, je n'en ai pas trouvé.
31 Et je louerai le nom de Dieu par un cantique, je vais le magnifier, lui rendre grâce.
33 Les pauvres l'ont vu, ils sont en fête : « Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! »
35 Que le ciel et la terre le célèbrent, les mers et tout leur peuplement !
Il en fera une habitation, un héritage :
* 37 patrimoine pour les descendants de ses serviteurs, demeure pour ceux qui aiment son nom.
Alors la point du texte jaillit comme un chant d'espérance : " Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. »
Percez son sein et "et aussitôt, il en sorti[ra] du sang et de l’eau." (Jn 19, 34).
« J’ai vu l’eau qui jaillissait du Temple,
et tous ceux que cette eau atteignait étaient sauvés » (Antienne Vidi aquam)
leur feuillage ne se flétrira pas et leurs fruits ne manqueront pas.Chaque mois ils porteront des fruits nouveaux,car cette eau vient du sanctuaire.Les fruits seront une nourriture,et les feuilles un remède. » Ez 47, 1-2.8-9.12
08 novembre 2017
Mendiant d'amour
Et si Matthieu 25, 35 avait raison, et si c'était Dieu, dans ce mendiant à genoux devant l'homme ?
07 novembre 2017
Pour lui-même
"Nous devrions nous interroger sur la mystérieuse force de diffusion qui habite l'Évangile lui-même et, surtout, prendre au sérieux notre difficulté à nous initier les uns les autres à l'expérience "mystique" qu'il véhicule" (5)
(1) De Trinitate
(2) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 182
(3) cf. Le mendiant et la brise
(4) cf. A genoux devant l'homme
(5) Christoph Théobald, ibid. p. 185
06 novembre 2017
Gratuité et liberté religieuse
Si l'homme fait "l'expérience de l'inouï de l'intimité avec Dieu" peut-il se taire. C'est dans ce cadre qu'il prêche pour une "mission (...) respectueuse de la liberté du récepteur [basée sur] (...) l'amour de la véritable liberté d'autrui".
Pour lui, l'Église est capable de se laisser toucher ET enseigner et s'appuie sur "cet amour de la liberté d'autrui".
Je travaille dans ce sens en préparant la publication imminente (sous 3-4 jours) sur Amazon et fnac.com d'une petite nouvelle intitulée "Le mendiant et la brise". Une manière pour moi de dire que le mendiant n'est autre que Dieu lui-même.
Une nouvelle que j'illustre en couverture par cette annonciation peinte par ma soeur. Elle illustre bien l'agenouillement réciproque de ceux qui se tournent vraiment vers autrui :
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 171ss