Je note ici, pour retenir et partager ce que l'on peut résumer du chapitre 9 de Christoph Théobald (1) sur les 7 étapes d'une ecclesiogenèse.
1) créer des espaces hospitaliers
2) lire ensemble l'Écriture
3) être attentifs aux personnes
4) faire une expérience collective
5) donner du corps à nos célébrations
6) voir le travail de l'Esprit
7) contempler l'œuvre de Dieu
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 429sq et notamment la p. 460-1
Quelques milliers de notes et réflexions interactives sur la vie et la foi, à partir de lectures souvent théologiques et à la lumière d'un Autre... Petit "blog" catholique d'un apprenti théologien (Bac canonique), perdu dans l'immensité de la toile... (ordonné diacre en septembre 2018)...
04 décembre 2017
Faire renaître l’Eglise
Rite et intériorité
Théobald rejoint ici la quête de François Cassingena-Trévédy déjà décrite dans ces pages. Face au mendiant d'amour toutes nos stratégies échouent. Seuls l'humilité souvent inaccessible et le décentrement laissent place à ce que Christoph Théobald appelle le « miracle », le moment fugace de la brise.
(1) Christoph Théobald , Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 398sq
(2) cf. sur ce point ma deuxième édition du Mendiant et la brise, où j'ai ajouté une petite méditation très personnelle sur le tressaillement...
02 décembre 2017
Une lecture triophonique de l’Écriture
1. d'entendre ce que nous dit le texte, dans son contexte large du monde biblique
2. d'entendre notre conscience et ses appels
3. de voir juger et agir dans le monde.
L'enjeu est de trouver « son unité interne, répondant ainsi à ses souhaits et désirs les plus profonds, à savoir la paix intérieure et la paix messianique entre tous ? »(1)
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p.396sq
28 novembre 2017
Vie et sacrement - 2
Christoph Théobald cite un texte d'Augustin qui résume bien la problématique : « est esclave d'un signe celui qui fait ou révère un acte signifiant, sans en connaître la signification »(2). Si Augustin se réjouit que les signes de l'Ancienne Alliance se soient simplifiés en des sacrements « faciles à faire et très augustes et à comprendre », on peut s'interroger sur la réalité de cette compréhension dans une société marquée par l'exculturation du catholicisme.
J'apprécie également la distinction soulevée par Congar entre sacrements signes et sacrements personnes(3). Elle rejoint ce que j'ai cherché à exprimer dans ma « dynamique sacramentelle ». L'enjeu de ces sacrements personnes est, par leur seule présence d'être « en relation significative avec d'autres ». Tout cela inaugure dit Christoph Théobald un « état de mutation continuelle et de conversion missionnaire » (...) un appel « à revêtir le Seigneur Jésus-Christ »(Ga 3, 27) et à cette imitation de Jésus-Christ qui nous fait passer de l'image à la ressemblance comme le soulignait Bonaventure.
Je rejoins là l'idée de gradualité et de morale vectorielle déjà commenté dans ces pages...
L'enjeu est probablement d'axer nos élans missionnaires dans la compréhension de ces « vecteurs » de progression ouverts à tous, en direction du sacrement source qu'est le Christ lui-même.
(1) cf. Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 349
(2) Saint Augustin, La doctrine chrétienne, livre III, 12 et 13 cité in op. Cit p. 352
(3) Y. Congar, Esquisse du mystère de l'Église, Paris, Cerf, 1966, p. 22
27 novembre 2017
Vie et sacrement
Le travail des prêtres ouvriers avait en soi cette exigence et l'on peut regretter qu'elle n'est pas trouvé une forme qui la fasse durer. La vie professionnelle des diacres est-elle son substitut...? Diaconie transformante...
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 347
(2) cf. ma « dynamique sacramentelle »
26 novembre 2017
Lire Matthieu 25 - Le jugement dernier
Mettons nous à la place de Matthieu, alors que son peuple vient d'être massacré par les Romains. Tout ce qui faisait son bonheur, Jérusalem, le Temple, sa famille, tout est détruit. Que dirions nous dans un tel contexte à ceux qui nous entourent ? Dirions nous, ne vous inquiétez pas, vivez dans l'espérance d'un bonheur pour tous. Non !
Matthieu cherche l'essentiel. Et l'essentiel c'est d'aimer. À ceux qui cherchent avant tout l'amour des frères il promet le règne de Dieu. Il vend l'espérance de temps meilleur, du Royaume annoncé par Jésus. À ceux qui rejettent le message, il ne promet rien. Ils n'auront rien de mieux que ce qu'ils viennent de vivre, l'enfer déjà là, l'enfer qu'ils viennent de subir.
Lire Matthieu comme cela ne doit pas étouffer ce que le Christ a enseigné de la miséricorde. Luc 15 et le Dieu qui court après l'homme pour se convertir n'est pas un rêve, mais Matthieu ne peut effacer les images de désolation.
Les textes qui précédent l'Évangile d'aujourd'hui adoucissent d'ailleurs les propos de Mathieu
Ez 34, 11-12.15-17
Parole du Seigneur Dieu : Maintenant, j'irai moi-même à la recherche de mes brebis, et je veillerai sur elles. Comme un berger veille sur les brebis de son troupeau quand elles sont dispersées, ainsi je veillerai sur mes brebis, et j'irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées un jour de brouillard et d'obscurité. C'est moi qui ferai paître mon troupeau, et c'est moi qui le ferai reposer, déclare le Seigneur Dieu. La brebis perdue, je la chercherai ; l'égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la soignerai. Celle qui est faible, je lui rendrai des forces. Celle qui est grasse et vigoureuse, je la garderai, je la ferai paître avec justice. Et toi, mon troupeau, déclare le Seigneur Dieu, apprends que je vais juger entre brebis et brebis, entre les béliers et les boucs.
PSAUME22, 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6
Le Seigneur est mon berger :je ne manque de rien.Sur des prés d'herbe fraîche,il me fait reposer.Il me mène vers les eaux tranquilleset me fait revivre ;il me conduit par le juste cheminpour l'honneur de son nom.Si je traverse les ravins de la mort,je ne crains aucun mal,car tu es avec moi :ton bâton me guide et me rassure.Tu prépares la table pour moidevant mes ennemis ;tu répands le parfum sur ma tête,ma coupe est débordante.Grâce et bonheur m'accompagnenttous les jours de ma vie ;j'habiterai la maison du Seigneurpour la durée de mes jours.
1Co 15, 20-26.28
Le Christ est ressuscité d'entre les morts, pour être parmi les morts le premier ressuscité. Car, la mort étant venue par un homme, c'est par un homme aussi que vient la résurrection. En effet, c'est en Adam que meurent tous les hommes ; c'est dans le Christ que tous revivront, mais chacun à son rang : en premier, le Christ ; et ensuite, ceux qui seront au Christ lorsqu'il reviendra. Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra son pouvoir royal à Dieu le Père, après avoir détruit toutes les puissances du mal. C'est lui en effet qui doit régner jusqu'au jour où il aura mis sous ses pieds tous ses ennemis. Et le dernier ennemi qu'il détruira, c'est la mort. Alors, quand tout sera sous le pouvoir du Fils, il se mettra lui-même sous le pouvoir du Père qui lui aura tout soumis, et ainsi, Dieu sera tout en tous.
Source AELF
Pour aller plus loin :
- Dieu n'est pas violent
- Chemins de miséricorde
24 novembre 2017
Nouvelles directions pastorales
Ce qu’il dit sur la formation de passeur (p.329sq) la manière de susciter des charismes (332) et de les conforter, l’art d’une
communauté à construire, la formation duelle entre prêtres et laïcs (338sq) me semblent essentiel et j’invite les lecteurs lassés par les 302 premières pages de considérations liminaires (utiles pourtant au chercheur) à sauter au coeur du sujet. Ici se déploie cette pastorale d’engendrement qui faisait déjà la force des premiers écrits du « maître ».
23 novembre 2017
Qui est le sujet de nos célébrations ?
La question posée par Christoph Théobald est essentielle. Qui est le sujet de nos célébrations ? Est-ce le prêtre venu parfois de l'extérieur au service d'une paroisse rendue passive ou est-ce la communauté elle-même « sujet collectif qui l'accueille pour qu'il la préside au nom du Christ(1) ». Derrière cette question se trouve l'enjeu de la refondation d'une unité véritablement sacramentelle de nos communautés, une pastorale de l'engagement et de la responsabilité sans tomber dans le double écueil du cléricalisme ou de l'excès d'autonomie des laïcs. Au milieu, la place du diacre est-elle de trancher d'un côté ou de l'autre ou d'avoir toujours en tension l'idée d'être un entre-deux qui favorise la prise de conscience de la dynamique sacramentelle de la communauté.
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 323sq
21 novembre 2017
Le tressaillement de Zachée
« Jésus leva les yeux et lui dit :
« Zachée, descends vite :
aujourd'hui il faut que j'aille demeurer dans ta maison. »(Luc 19,5).
Contempler le Christ descendu à Jéricho jusqu'à Zachée, c'est voir le Christ agenouillé devant l'homme pour demander de demeurer en lui. Un acte qui préfigure le mystère de l'eucharistie et nous fait tressaillir comme a dû le faire le petit homme devant la phrase du Fils de Dieu.
Un monde à l'envers. Il cherche à monter et Jésus descend...
Seigneur, je ne suis pas digne, mais dit seulement une parole et je serais guéri...
(1) Op. cit. p. 47 et 62
19 novembre 2017
Goûter au temps de Dieu
16 novembre 2017
Belles paroles
Blandel va jusqu’à utiliser un terme qui parle : « l’autolâtrie »(3)
(1) Maurice Blondel, l'Action, Paris, Felix Alcan, éditeur, 1893, p. 8
(2) ibid p. 13
(3) p.16
Rendement pastoral ?
Une question récurrente me turlupine...
Y a-t-il un rendement pastoral à la place du diacre à l'autel ?
Certes la liturgie est le sommet d'une pratique chrétienne, mais le fondement même de l'idée de diaconie est ailleurs.
J'ai eu sur ce point des discussions houleuses.
Pour moi, il y a un risque de folklorisation qu'on ne peut évacuer.
Autant le prêtre a son rôle, autant celui du diacre n'est pas forcément essentiel, sauf bien sûr s'il lui arrive de présider un sacrement.
Sa fonction d'acolyte est chargée de sens, mais elle peut être effectuée par bien d'autres laïcs.
L'action qui fonde son ministère est surtout ailleurs.
En disant cela, je rejoins les questions de hiérarchie des munera pointées par Christoph Théobald (2)
La réponse n'est pas simple.
À méditer...
Ajout : Sur ce point le débat continue. Un ami diacre m'a confié que selon lui, le curé pouvait mieux célébrer grâce à lui, car le matériel étant géré par lui, il pouvait se consacrer à l'essentiel. Un point...
(1) petite allusion à l'expression d'Etienne Grieu, citée hier.
(2) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 187sq.
Diversité polyédrique et ouverture
Ne pas voir la une loi mais une bonne nouvelle, c'est reconnaître l'importance « d'un discernement spirituel qu'exige cette diversité polyédrique de situations culturelles et personnelles marquées par de très grandes fragilités ».
C'est un élargissement du regard.
A la différence de la loi, l'évangile ouvre un chemin inexploré : celui de l'âme humaine.
La notion de polyèdre et de gradualité conjuguée par notre pape introduit pour moi la nécessité d'une morale « vectorielle », c'est à dire d'un chemin qui devient polyédrique par essence.
A chacun ce vecteur qui le pousse plus loin.
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 221
15 novembre 2017
Christianisme, pouvoir et pénitence chez Michel Foucault
Le principe de l’agir - 2
(2) cf. plus haut le concept de grâce chez Diadoque de Photicé