29 mai 2018

Une dernière valse - Top 20

"Une dernière valse" classé n°14 en et sur / Fnac... 156 ventes/téléchargement gratuit depuis début mai :-)
Un succès inattendu pour ma petite nouvelle sur l'Avre... publiée il y a quelques années..

Elle porte à plus de 250 mes ventes de livre en mai... :-)

28 mai 2018

La loi et la vie - Saint Clément d’Alexandrie

" Si la Loi de Moïse pouvait nous donner la vie éternelle, pourquoi notre Sauveur serait-il venu au monde et aurait-il souffert pour nous depuis sa naissance jusqu'à la mort, parcourant toute une vie humaine ? Pourquoi le jeune homme qui accomplissait si fidèlement depuis sa jeunesse les commandements de la Loi, se serait-il jeté aux pieds d'un autre pour demander l'immortalité ? 
Ce jeune homme observait toute la Loi, et s'y était attaché dès sa jeunesse... Mais il sent bien que s'il ne manque rien à sa vertu, la vie lui fait encore bien défaut. C'est pourquoi il vient la demander à celui qui seul peut l'accorder ; il est sûr d'être en règle avec la Loi, cependant il implore le Fils de Dieu... Les amarres de la Loi le défendaient mal du roulis ; inquiet, il quitte ce mouillage dangereux et vient jeter l'ancre au port du Sauveur.

Jésus ne lui reproche pas d'avoir manqué à la Loi, mais il se met à l'aimer, ému par cette application de bon élève. Toutefois il le déclare encore imparfait... : il est bon ouvrier de la Loi, mais paresseux pour la vie éternelle. La sainte Loi est comme un pédagogue qui achemine vers les commandements parfaits de Jésus (Ga 3,24) et vers sa grâce. Jésus est « l'aboutissement de la Loi pour que soit donné la justice à tous ceux qui croient en lui » (Rm 10,4)" (1)
Nous le voyons bien. Nos vies trouvent sens dans une morale personnelle, dans un vivre ensemble. Mais cela ne suffit pas. La vie, celle dont parle Clément, celle évoquée par Jésus à Nicodeme est ailleurs. Elle est "en Christo", habitée, transformée par le don véritable, celui qui nous décentre et n'appelle aucun retour. Celui d'une mère pour son enfant, d'un Père à l'amour infini qui cours à la rencontre du Fils prodigue. La vie en Dieu est plus que toute morale. Elle vient de Dieu et reviens à Dieu.
(1) Saint Clément d'Alexandrie, Homélie, quel riche peut être sauvé? Trad. Ichtus, t. 6 p. 28 rev. Source: Évangile au quotidien 

27 mai 2018

Sainte Trinité - le mystère de Dieu 2

Que nous dit Paul en 1 Co 2, 14-16" : "L'homme, par ses seules capacités, n'accueille pas ce qui vient de l'Esprit de Dieu ; pour lui ce n'est que folie, et il ne peut pas comprendre, car c'est par l'Esprit qu'on examine toute chose.Car il est écrit : Qui a connu la pensée du Seigneur et qui pourra l'instruire ? Eh bien nous, nous avons la pensée du Christ !"Celui qui est animé par l'Esprit soumet tout à examen, mais lui, personne ne peut l'y soumettre.
Cette Parole a de quoi nous déranger,  car elle met un doute sur nos raisonnements raisonnants. Le mystère de Dieu est plus grand que nos limites humaines.
Laissons nous porter par le souffle de l'Esprit.
Avons - nous la pensée du Christ ? Non par nos forces. Mais l'Esprit qui nous conduit peut faire de nous des instruments de sa grâce.
Le mystère de la Trinité,  de la Circumincession divine est celui d'une danse à laquelle Dieu nous invite.  Elle passe par la kénose du Fils et nous conduit au décentrement véritable. 

24 mai 2018

Le mystère de Dieu - saint Colomban

« Qui donc est Dieu ? Père, Fils et Esprit Saint, Dieu est un. Ne te demande rien de plus au sujet de Dieu. Que ceux qui veulent savoir le fond des choses concernant Dieu commencent par considérer l'ordre naturel. Le savoir concernant la Trinité est en effet justement comparé à la profondeur de la mer, dont la Sagesse a dit : Ce qui est profond, qui peut l'atteindre ? Comme le fond des mers est invisible aux regards des hommes, ainsi la divine Trinité demeure insaisissable à la compréhension humaine. C'est pourquoi, si quelqu'un veut comprendre ce qu'il doit croire, qu'il ne s'imagine pas pouvoir le faire davantage par des raisonnements que par la foi ; car la sagesse divine ainsi recherchée se retirera plus loin encore.» (1)

Une belle correspondance avec la sourate 39 largement commentée dans mon livre « le mendiant et la brise » est donnée dans ce texte de l’office des lectures.

(1) Saint Colomban, instruction sur la foi



Kierkegaard dans la Pléiade

Saluons l’article d’Elodie Maurot aujourd’hui dans La Croix et cette belle citation du maître : «  De même que le lac immobile a sa cause première dans une source cachée à l’œil des hommes, de même l’amour de l’homme a sa cause première dans l’amour de Dieu et Celui-ci est une cause plus profonde encore. S’il n’existait pas de source dans les profondeurs, si Dieu n’était pas amour, il n’existerait pas plus de lac immobile que d’amour en l’homme », écrivit Kierkegaard (Vie et règne de l’amour, 1847).»

21 mai 2018

Oeconomicae et pecuniariae quaestiones - Considérations pour un discernement éthique sur certains aspects du système économique et financier actuel

La doctrine de la foi vient de publier un texte qui mérite qu’on s’attarde : Oeconomicae et pecuniariae quaestiones - Considérations pour un discernement éthique
sur certains aspects du système économique et financier actuel.

Extrait du n.17 : « Ce qui est moralement inacceptable, ce n’est pas le simple fait de faire un gain, mais celui d’utiliser à son avantage une inégalité pour générer des profits importants au détriment des autres; c’est de faire fortune en abusant de sa position dominante au détriment d’autrui ou de s’enrichir en nuisant au bien-être collectif ou en le perturbant »

N. 20 : «  Il est donc clair que les marchés ont besoin de directives solides et fortes, macro-prudentielles aussi bien que normatives, qui soient uniformes et partagées par le grand nombre. Ces règles doivent aussi être continuellement mises à jour, vu la réalité même des marchés constamment en évolution. Ces orientations doivent garantir un contrôle sérieux de la fiabilité et de la qualité de tous les produits économiques et financiers, en particulier les plus complexes. Lorsque la rapidité des processus d’innovation produit des risques systémiques excessifs, les opérateurs économiques doivent accepter les contraintes et les freins exigés par le bien commun, sans tenter de les contourner ou d’en réduire la portée. »

N.24 : « La circularité naturelle qui existe justement entre le profit – facteur inhérent à tout système économique – et la responsabilité sociale – élément essentiel pour la survie de toute forme de coexistence civile – est appelée à manifester toute sa fécondité. »

Un thème à creuser.


Voire sur le même sujet : Confessions d’un banquier d’affaires

11 mai 2018

Image de Dieu ? - Gaudete et Exsultate 98

« Quand je rencontre une personne dormant exposée aux intempéries, dans une nuit froide, je peux considérer que ce fagot est un imprévu qui m'arrête, un délinquant désœuvré, un obstacle sur mon chemin, un aiguillon gênant pour ma conscience, un problème que doivent résoudre les hommes politiques, et peut-être même un déchet qui pollue l'espace public. Ou bien je peux réagir à partir de la foi et de la charité, et reconnaître en elle un être humain doté de la même dignité que moi, une créature infiniment aimée par le Père, une image de Dieu, un frère racheté par Jésus-Christ. C'est cela être chrétien ! Ou bien peut-on comprendre la sainteté en dehors de cette reconnaissance vivante de la dignité de tout être humain ? » (1)

À méditer en vue de l'agir.

(1) Pape François, Gaudete et Exsultate n. 98

10 mai 2018

Dynamique sacramentelle de l’image

Dieu a mis en l'homme une étincelle de sa gloire insaisissable nous dit en substance le Ps 8. « L'homme a part à la forme théophanique de Dieu » surenchérit Hans Urs von Balthasar citant notamment Si 17, 1-10. Mais si la dimension dialogale et sexuelle de la rencontre est visée à travers Gn 2, dont on trouve les prémisses chez Osée et Jérémie, si l'homme, comme le suggère Karl Barth est « formellement préparé pour la grâce » (2), « l'affirmation reste flottante et ouverte, l'énigme ne se laisse déchiffrer que prospectivement en direction de la Nouvelle Alliance où le rapport homme-femme justement aussi avec sa différence de niveau, plongera dans la zone de la « gloire » (1 Co 11, 7-12), parce que le rapport charnel homme-femme ne sera plus seulement une image pour le rapport Dieu-humanité (...) mais en tant que rapport incarné du Christ époux et de l'Eglise épouse, deviendra le terme supra-sexuel auquel tendait tout le rapport entre les sexes. Le mariage n'est donc pas protologiquement « l'image » de Dieu ; il l'est eschatologiquement, au point où il se dépasse dans le rapport virginal et eucharistique du Christ-homme et de l'Eglise-femme » (3).
Comment résumer cela. Notre prétention à la gloire n'est qu'une trace insaisissable et sacramentelle d'une dynamique plus vaste, celle de la rencontre entre Dieu et l'homme, celle de l'amour entre le Christ et l'Église.

(1) Hans Urs von Balthasar, La Gloire et La Croix, 3, Théologie, Ancienne Alliance, Paris, Aubier, 1974 p. 84
(2) KD III/1 p. 331, cité par Hans Urs von Balthasar p. 89
(3) Hans Urs von Balthasar, ibid p. 90

Parole et décentrement

« Si la communauté (...) dispose d'un prêtre, donc de la messe, alors elle a tout et entre dans l'autosuffisance. Au fond elle n'a plus besoin des autres. Elle estompe la pauvreté du Christ [et oublie les affamés] »(1). Le diacre introduit la chance d'un « aller et retour entre l'Église déjà présente et les semences du Royaume »(2). Il est passeur, « serviteur de la Parole, au triple sens de phrases prononcées, d'acte de s'exprimer par toute la vie et de témoignage. Le ministère diaconal décentre l'Église d'elle-même »(3)

(1) Mgr Albert Rouet, diacres une Église en tenue de service, Paris, Mediaspaul, 2016, p. 173
(2) et (3) ibid p. 177

03 mai 2018

L’hostie fracturée - 2

« Loin de nous contenter et de nous remplir de satisfaction, l'eucharistie creuse en nous un plus large désir :
« c'est celui-ci [l'amour] qu'elle mange, et qu'elle mange à tout heure, car ce qu'elle ne cesse de manger, elle ne cesse, après l'avoir mangé, d'en avoir faim(1) ».

Je retrouve en d'autres mots une idée portée par Teilhard de Chardin dans La custode : on croit le tenir, mais déjà Il nous échappe...(2)

(1) Jean de Ford, Sermons sur le cantique, 51,3, Oka, Québec 2000 p. 97 cité par Mgr Albert Rouet, diacres une Église en tenue de service, Paris, Mediaspaul, 2016, p. 170
(2) cité de mémoire

Témoignage et unité

Après son allusion à l'aller-retour du diacre entre le monde et l'Église, Mgr Rouet précise les deux raisons principales de la « sacramentalité du diaconat : 1) témoigner de l'initiative [primerea - première (1)] de Dieu et 2) unifier la création dans le souffle de l'esprit qui prend les hommes pour collaborateurs" (2)
Une double dimension qui fait sens dans nos « hôpitaux de campagne » (3)

(1) expression chère au Pape François d'après Antonio Spadaro dans L'Église que j'espère, Flamarrion/Etudes, 2013 p. 119
(2) Mgr Albert Rouet, diacres une Église en tenue de service, Paris, Mediaspaul, 2016, p. 117
(3) Spadaro ibid p. 67

30 avril 2018

Église et homosexualité - La Croix du 21 avril

Saluons ce numéro du 21 avril qui ose aborder un sujet qui fâche dans notre Église. A l’aune des tensionsbpost-mnif pour tous, il fallait prendre du recul et oser un discours tout en nuance. Je retrouve lá certaines interrogations de mon livre “un désir brisé”.


29 avril 2018

La coupe percée

"Un corps qui saigne ne garde rien, il se vide (...) répandu sur l'univers [le corps du Christ] n'a pas de présence sans don de soi - c'est le sacrifice et [son] don est universel ; voilà pourquoi le [diacre] (...) celui qui partage la vie des hommes, leurs joies et leurs peines familiales, professionnelles, politiques... celui-là élève la coupe du sang" (1) et ce faisant, il fait de la grande doxologie finale un acte spécifiquement eucharistique, il entre ainsi dans la dynamique sacramentelle même où tout est eucharistié, partagé, offert et en cela "construit l'Église" (ibid).

(1) Mgr Albert Rouet, Diacres une Église en tenue de service, Paris, Mediaspaul, 2016, p. 166 et 164.

26 avril 2018

L’hostie fracturée

"l'hostie ronde, complète, intacte, qui révèle une Présence en soi, (...) ne va pas jusqu'au bout d'elle-même, en ce sens que la présence ne se donne comme présence réellement réelle, accomplie et parfaite, que lorsqu'elle se livre, se donne et se partage. C'est à la fraction du pain (le premier nom de la messe) que le Christ est reconnu par les pèlerins d'Emmaüs (Lc 24, 31). Le partage du pain entre les mains du Christ déchire la nourriture comme se fend le voile du temple, et "leurs yeux s'ouvrirent". (...) Sa présence ne peut s'effectuer autrement que sous la forme du don, de la source et de l'envoi. Loin d'être statique ou assignable à résidence (le divin prisonnier du tabernacle), Dieu se rend présent (...) est mouvement (...) souffle dynamique (...) levain dans la pâte" (1)
C'est dans l'hostie fracturée, immolée sur la Croix, signe du don et de la communion des souffrants que se réalise ce que Dieu veut signifier.

Est-ce en cela qu’il faut entendre ce que disait Augustin en donnant la communion, “deviens ce que tu recoit, le corps du Christ “(2) ?

(1) Mgr Albert Rouet, Diacres une Église en tenue de service, Paris, Mediaspaul, 2016, p. 158
(2) cité par André Brompart, dans La Croix du 19/4/18

17 avril 2018

Douceur - Maurice Bellet

Bel hommage à Maurice Bellet dans la Croix du 12 avril (1) avec cette citation qui résume l’homme et fait écho à ce que je citais récemment chez Emmanuel Mounier : «   la puissance de la charité, cette douceur « qui fait à l’autre ce don majeur : qu’il se sente exister, humain parmi les humains, sans que de lui ou d’elle on exige rien » 
(Un chemin sans chemin, Bayard, 2016). (1)

(1) Frédéric Boyer, La Croix du 12 avril 2018