23 juin 2005

Sang versé

"Dans le sang et l'eau, jaillissant du coeur ouvert (...), il n'est plus aucune parole temporelle à prononcer, parce que la dernière objection du Mal, dores et déjà, est assumée et réfutée : mais cela veut dire aussi que cette ultime Parole fait jaillir désormais une source intarissable de discours" (1)
Dans ce signe offert, on peut percevoir combien l'amour du Christ s'étend dans le temps et l'espace pour être dans nos aujourd'hui, à tout moment, un "événement actuel" et non restrictif, un constant passage dans l'aujourd'hui : "c'est maintenant que Jésus promet de l'eau à celui qui a soif, et c'est une eau qui devient source". (2)
S'il n'y a pas de croissance en humanité, on peut dire par contre que l'intelligence de la révélation est en croissance à la mesure de celle de l'inhumanité des hommes. La révélation ne cesse d'être éclairée par la parole renouvelée de tout homme et cette révélation douloureuse s'abreuve à la source du sang versé. Chaque fois que le sang continue à couler, c'est le coté de Dieu qui s'ouvre et interpelle. C'est peut-être cela l'évangile de la souffrance, qu'évoque Jean-Paul II dans Salvifici Doloris.

(1) D'après Urs von Balthasar, ibid p. 61
(2) ibid.

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