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04 avril 2016

Sur le toit du monde - 2

Après avoir laissé résonner le silence du tombeau vide, la voix d'un fin silence nous fait entendre son chant. Il se murmure depuis l'éternité.  On l'entend dans l'entre-deux entre la terre et le ciel, où dans la nuit du jardin de l'homme,  alors que nous sommes emportés par le sommeil.
J'étais là (1)
Je suis celui qui suis (2)
Je serai qui je serai (2)
Je suis.(3)
Un "je suis" (ego eimi) répété trois fois auquel Pierre réponds,  à notre image un je ne suis pas (ouk eimi)
Il n'est que murmure,  car c'est la voix du silence(4) et de l'abaissement,  de l'humilité et du renoncement.  Et pourtant,  il ne cesse de résonner dans nos déserts, de crier sa soif de nous rejoindre.
Donne-moi à boire (5)
J'ai soif (6)
Sur la croix, le chant du Christ semble s'éteindre.  Il est remit au Père.
Et pourtant,  alors qu'on croit venue la fin, résonne un ultime chant. Est-ce le chant des anges ?
Je serai avec vous (7)
Allez
Il vous attend au coeur de l'humain,  en Gallilée
À ceux qui doutent encore,  il demeure un signe, celui d'un fleuve immense jailli du sein du Fils de l'homme.
Pour aller plus loin
(1) Proverbes 8, 27 - cf. C. Gripon, op. Cit. p.  61
(2) Ex 3
(3) Jn 18
(4) 1 Rois 19, cf. La voix d'un fin silence,  in L'amphore et le fleuve
(5) Jn 4
(6) Jn 19, cf. aussi Sur les pas de Jean
(7) Mt 28, 20

22 août 2015

Marie, chemin d'humilité


Je continue ma méditation matinale en lisant ce texte proposé d'Isaïe 37 :
"Voici la parole que Yahweh a prononcée contre lui : Elle te méprise, elle se moque de toi, la vierge, fille de Sion ; elle branle la tête derrière toi, la fille de Jérusalem ! (...) Parce que tu es furieux contre moi, et que ton arrogance est montée à mes oreilles, je mettrai mon anneau dans ta narine et mon mors à tes lèvres, et je te ferai retourner par le chemin par lequel tu es venu. (...) Et ceci sera un signe pour toi : On mangera cette année le produit du grain tombé; la seconde année, on mangera ce qui croit de soi-même; mais la troisième année, vous sèmerez et moissonnerez, vous planterez des vignes et vous en mangerez le fruit.  Car de Jérusalem il sortira un reste, et de la montagne de Sion des réchappés. Voilà ce que fera le zèle de Yahweh."
Le reste, un thème qui traverse la Bible, depuis 1 Rois 19 où Élie découvre qu'il n'est pas seul (2), jusqu'à ce rameau de Jessé évoqué plus haut.
Elle se moque de ton arrogance,  la vierge de Sion. Son "fiat" est foi inconditionnelle, "Me voici !" en réponse à l'éternel "où es-tu ?" de Dieu dans le jardin du monde (cf. Gn 3).
Elle est chemin d'humilité et n'ouvre la voix qu'à Cana pour dénoncer la soif du monde.
Figure à contempler donc, pour l'arrogant que je suis, sensible d'ailleurs à cette réflexion de saint Jean Chrysostome : " Pour que tu apprennes combien il est bon de ne pas avoir une haute idée de soi-même, représente-toi deux chars. Attelle à l'un la vertu et l'orgueil, à l'autre le péché et l'humilité. Tu verras l'attelage du péché devancer celui de la vertu, non certes par sa propre puissance, mais par la force de l'humilité qui l'accompagne, et tu verras l'autre dépassé non à cause de la faiblesse de la vertu, mais à cause du poids et de l'énormité de l'orgueil." (3)
(1) Isaïe 37:22, 29-30, 32 BCC1923
(2) cf. la thèse de François Varone, Ce Dieu sensé aimer la souffrance. "Il en reste 7000" que je reprends in Chemins d'Evangile, p. 641
(3) Sur l'incompréhensibilité de Dieu, 5, 6-7 ; PG 48, 745 (trad. Orval rev.), source AELF