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20 mai 2015

Le pont des planches - Nouvelle


Mars 1944.
Une histoire d'amours impossibles à la veille de la libération.
Je vous livre ici une petite histoire au sein de cette vallée qui m'enchante et m'inspire depuis plus de 7 ans. Le pont des planches est un récit de résistance, d'honneur et de fraternité.

Contrairement aux apparences données par ce premier extrait, cette nouvelle est le début de la saga la plus "théologique" des mes "oeuvres" romanesques.

Extrait : "Quand, venant du lieu-dit Le Chêne-Simon et sortant de la grande forêt on parvient sur la route qui longe la vallée de l'Avre, le regard quitte les couleurs légères des jeunes pousses de fougères pour se perdre dans un vaste horizon de verts plus soutenus. Vers l'ouest on aperçoit les méandres de la rivière qui épousent la colline sud jusqu'à la Mulotière avant de rejoindre les contreforts du village médiéval de Tillères, son château et les restes du vieux prieuré bénédictin . Au nord, la vue plonge dans la vallée et se laisse distraire par la haute flèche de l'église d'Acon. Puis, se tournant vers l'est, il suit la route qui longe la crête.
C'est là que vers dix heures, alors que les derniers signes du brouillard qui masquaient la vallée disparaissaient en de fines volutes blanches, le cheval galopait sur la crête... Bertille se laissait entraîner dans sa course folle. Ses longs cheveux ondulaient dans le vent, masquant parfois son visage de grandes boucles noires qu'elle repoussait d'un geste. Elle était de grande
taille, avec un joli cou qui apparaissait par instant, au gré des sauts de l'animal. Si elle n'avait pas eu ce visage un peu chevalin, elle aurait pu ressembler à cette Diane chasseresse qui ornait le mur du salon, au-dessus de la grande cheminée. Elle avait néanmoins un certain charme et avait compté déjà
quelques déclarations enflammées. Pourtant, son cœur était encore libre. Aucun des prétendants ne valait pour l'instant la joie de ses courses folles dans la campagne normande. En ces temps de guerre, elle aspirait surtout à un peu de calme et d’air pur...
Au loin dans la vallée les premières pousses claires semblaient jaillir au faîte des feuillus, comme autant de promesses d'un printemps qui tardait pourtant à revenir après le long hiver qui avait enveloppé l'Avre d'un lourd manteau de neige.
Après un mois de février 1944 particulièrement sec et frais, la nature semblait exprimer au monde son désir de liberté. Un cri que tous partageaient, mais n'osait encore clamer, tant la France occupée ployait encore sous la souffrance et cette armée brutale qui lui ôtait toute joie.
Trois ans déjà qu'elle avait quitté Paris et sa vie tumultueuse pour s'enfermer dans les murs protecteurs de la grande maison bourgeoise cachée au fond des ruelles de Nonancourt. Elle s'était pliée à l'ordre paternel, sans rechigner, se contentant de goûter à la joie de se glisser à l'aube avec Nora, sa jument, sur les chemins discrets des alentours. La plupart du temps, elle grimpait sur la colline qui dominait Saint-Rémy à laquelle on accédait par une combe verdoyante. Là elle trottait dans les sous-bois, parcourait les sentiers qui la menaient jusqu'au château d'Escorpain, où elle déjeunait avec sa cousine Maëlle.
Depuis qu'en 1941, juste après son départ de Paris, son père avait réussi à rejoindre l'Angleterre, elle n'avait pas de nouvelles régulières. Allait-il survivre à cette reconquête qui s'annonçait si délicate ? Elle ne pouvait repousser la nuit des angoisses qui l'habitaient, quand elle l'imaginait à la tête d’une compagnie, se battant pour défendre sa liberté. C'était un homme doux dont la force reposait plus sur les mots que sur les armes. Pourquoi avait-il rejoint Londres ? Elle le savait proche du Général depuis qu'ils s'étaient croisés à Paris, mais cela n'expliquait pas son geste à ses yeux.
Depuis qu’il n’était plus là, l’inquiétude l’envahissait souvent. Seules la présence chaude de Nora, cette harmonie qui unit un cheval et sa cavalière lui apportaient du réconfort et guérissait partiellement la souffrance de cette absence.
Depuis la mort de sa mère, en 1938, elle avait développé pour son père un attachement presque fusionnel qui rendait sa fuite difficilement supportable.
Elle avait maintenant 25 ans... Et elle savait que tout cela ne serait que temporaire. Elle aspirait aussi à un nouveau printemps.
En ces premiers jours d'avril, les champs avaient une teinte chaude. Les sous-bois étaient couverts de campanules aux teintes violettes et les jeunes pousses de fougères surgissaient sous leurs manteaux de feuilles. Pour changer de ses paysages habituels, elle avait décidé de remonter la rivière, passer les moulins d'Islou et d'Heudez et grimper sur les hauteurs sud de la vallée
d'Acon, là où la vallée s'élargit et révèle tous ses charmes.
Elle tira sur la bride et remit Nora au pas. La jument souffla bruyamment, et un peu de vapeur d'eau s'échappa de ses flans. À l'horizon une silhouette apparut."



Cette petite nouvelle constitue en effet la nouvelle première partie d'une saga en constitution qui compte déjà 6 petits opus dont 5 déjà disponibles sur fnac.com, kobo.com , Amazon et kindle :
1. Le pont des planches
2. Le vieil homme et la perle
3. Le vieil homme et la perle (tome 2)
4. La perle
(version kindle et papier des tomes 2 à 4)
5. Le désir brisé
6. Chronique d'une fin de vie (projet, en cours d'écriture)

Rappel : mes 97 premiers titres...

18 avril 2015

La tentation du désert

Avis de recherche. ‎Après où es tu ? Je travaille sur un texte qui pourra s'intituler chemin de désert, une méditation sur ce tout est rien / Dieu est tout croisé chez Thérèse d'Avila.

Il y a la bonne tentation du désert, celle qui nous permet de faire silence ‎et de trouver Dieu et la mauvaise tentation celle qui nous conduit à un repli sur nous mêmes et nous éloigne de notre tâche sur terre.
Comme le souligne Rom 14, 7-9 : "aucun d'entre nous ne vit pour soi même (...) si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur. (...) Dans notre vie‎, nous appartenons au Seigneur."
Il existe une tension à maintenir entre Marthe et Marie. Le chemin du désert est celui qui purifie cette tension et fortifie à la fois notre vie intérieure et notre agir.

13 décembre 2014

Serviteur de l'homme - Un nouvel essai

Je l'ai annoncé et en ai distillé quelques extraits dans ce blogue sous le titre de "Christ serviteur". La première édition du livre vient de paraître en version papier sur Amazon à prix coûtant et sous forme d'epub en version gratuite sous ce lien.

"Serviteur de l'homme" est la suite d'une série de "Lectures pastorales" qui a commencé par la publication de mes lectures de Marc, mais surtout de Jean (A genoux devant l'homme), de Luc (Chemins de Miséricorde), puis des Actes des Apôtres (Chemins d'Eglise).
"Serviteur de l'homme" reprend Chemins d'Eglise (inclus dans ce nouveau recueil) et le complète par :
- Une lecture chronologique des lettres attribuées à Paul
- Une longue annexe sur l'humilité du Christ (Kénose) et sur son invitation au service (Diaconie)

Extrait : Serviteur ou ami ?

Selon John P. Meier , la version originelle du Notre Père en araméen devait commencer par « abba », qu'il traduit par "notre père chéri". Même si la notion de père est parfois difficile à porter pour certains enfants de nos générations blessées, on peut contempler le Christ appeler son Père ainsi et nous inviter à faire de même. En soi, cette invitation dit beaucoup de la relation intra-trinitaire.
Plus encore, alors que Meier souligne le contraste saisissant entre cette appellation familiale et l'idée de royaume qui suit dans les deux versets suivants de la prière de Jésus, notre contemplation d'un Christ serviteur peut nous conduire à une autre voie.
N’y a-t-il pas, en effet, un biais à étudier, celui du serviteur qui devient fils ou ami ? On a là en effet une tension qui s'ouvre entre distance et proximité, entre puissance et faiblesse, volonté et renoncement.
C'est peut-être dans ce sens que le texte de Jean 15 est à méditer : « Je ne vous appelle plus serviteur (doulos), car le serviteur ne sait point ce que fait son maître, mais je vous appelle amis (philios), parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai entendu de votre Père ». (Jn 15,15).


Saint Paul note une progression similaire dans le chapitre 4 de Galates, avec l’utilisation plus forte de « fils » : « 1 Aussi longtemps que l'héritier est enfant, il ne diffère en rien d'un esclave, quoiqu'il soit le maître de tout; (...) 3 De même, nous aussi, quand nous étions enfants, nous étions sous l'esclavage des rudiments du monde. 4 Mais lorsque est venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils (...) 5 pour affranchir ceux qui sont sous la Loi, afin de nous conférer l'adoption. 6 Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans vos cœurs l'Esprit de son Fils, lequel crie : Abba ! Père ! 7 Ainsi tu n'es plus esclave, tu es fils; et si tu es fils, tu es aussi héritier grâce à Dieu. ».

Nous avons noté déjà, dans notre étude des lettres de Paul que la reprise au verset 6 de Galates de la notion de Père, dans la langue araméenne (Abba) implique que notre humilité de serviteur laisse advenir en nous ce qui est plus grand que nous et dont nous ne sommes que le temple (1 Co 6, 19). Notre liberté, c’est d’accueillir en nous l’Esprit, de faire en nous sa demeure et d’entrer ainsi dans sa danse.

NB : Photos de couverture :
1. La poutre de gloire de l'Eglise de Dampierre sur Avre
2. Eglise de Saint Lubin de Cravant dans l'Eure et Loir




17 août 2007

Retire tes sandales !

Comme annoncé, je viens de mettre en ligne mon dernier livre : Retire tes sandales !
Ce chemin est celui d'une "petite contemplation" sur la Trinité, esquissée à partir de l'oeuvre de celui que Benoît XVI appelle le "théologien agenouillé". A partir d'une méditation sur les 17 volumes que constituent la trilogie de Hans Urs von Balthasar, "Retire tes sandales !" constitue un très court essai de méditation sur ce qu'apporte la théologie de Balthasar et d'Adrienne von Speyr sur la Trinité. Loin des milliers de pages que constitue l'oeuvre à laquelle il fait référence, cet essai se veut simple et accessible. Une petite contemplation sur la révélation de Dieu depuis le buisson ardent jusqu'à la Croix, un chemin de découverte intérieure, le fruit de plusieurs années de lecture et de méditation.
Les produits de cette vente seront consacrés entièrement à un projet d'évangélisation.
Ce livre est disponible sur : http://stores.lulu.com/cheriard