Affichage des articles dont le libellé est Christ. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Christ. Afficher tous les articles

26 janvier 2020

Lumière du Christ et conversion intérieure - Saint Colomban


« Sur ceux qui habitaient dans le pays de l'ombre et de la mort, une lumière s'est levée »
Christ, daigne allumer toi-même nos lampes, toi notre Sauveur plein de douceur ; fais-les brûler sans fin dans ta demeure, et recevoir de toi, lumière éternelle, une lumière indéfectible. Que ta lumière dissipe nos propres ténèbres, et que par nous elle fasse reculer les ténèbres du monde. Veuille donc, Jésus, je t'en prie, allumer ma lampe à ta propre lumière, et qu'ainsi, à cette clarté, m'apparaisse le Saint des saints où toi, Prêtre éternel des temps éternels, tu fais ton entrée sous les portiques de ce temple immense (He 9,11s). Qu'à ta lumière je ne cesse de te voir, de tendre vers toi mon regard et mon désir. Alors, dans mon cœur, je ne verrai que toi seul, et en ta présence ma lampe sera toujours allumée et ardente.
Fais-nous la grâce (...), puisque nous frappons à ta porte, de te manifester à nous, Sauveur plein d'amour. Te comprenant mieux, puissions-nous n'avoir d'amour que pour toi, toi seul. Sois, nuit et jour, notre seul désir, notre seule méditation, notre pensée continuelle. Daigne répandre en nous assez de ton amour pour que nous aimions Dieu comme il convient. Remplis-nous de ton amour (…), pour que nous ne sachions plus rien aimer sinon toi, qui es éternel. Alors les grandes eaux du ciel, de la terre et de la mer ne pourront éteindre en nous une si grande charité, selon cette parole du Cantique des cantiques : « Les grandes eaux n'ont pas pu éteindre l'amour » (8,7). Qu'en nous se réalise, en partie tout au moins, ce progrès de l'amour par ta grâce, Seigneur Jésus » (1)

Ruminatio
Oratio
Contemplation



Comme le disait de manière imagée Mgr Christory dans son homélie d'hier, tournons nos paraboles vers le Christ, il est la vraie lumière....

Qu'en ce premier dimanche de la Parole, nous soyons éclairés par cette source unique du Verbe fait chair.

(1) Saint Colomban (563-615), moine, fondateur de monastères, 12e Instruction spirituelle, 2-3 (Livre des jours – Office romain des lectures ; Le Cerf – Desclée de Brouwer – Desclée – Mame ; © AELF Paris 1976 ; 28e mar.), source : l'Évangile au Quotidien

12 janvier 2017

La violence n'est pas en Dieu...

Depuis la publication de mon tome 10 des lectures pastorales sous le titre "Dieu n'est pas violent" (1), il me semble que cette piste de théologie négative mérite d'être poussée plus loin. 

Dire que Dieu n'est pas, c'est avancer dans le mystère.  C'est aussi vérifier dans nos coeurs et nos vies combien cela prend corps.

Que le Christ ait rejeté toute violence, nul n'en doute. 
Pourquoi Pierre avait-il alors sur lui une épée ? (Jn 18, 10). Quid aussi de la fameuse colère de Dieu et du jugement dernier.  Sont-ils compatibles avec l'amour de l'ennemi ?  (Luc 6, 27-35 / Mat 5, 44)
Quid surtout de la violence qui monte en nous face à l'injustice,  à la violence du monde, à l'islam ? Peut-on suivre le Christ les armes à la main ?

Dieu est amour,  miséricorde... jusqu'où...?
La violence de l'apocalypse est-elle compatible avec le Dieu amour ?
Jusqu'où balayer devant notre porte avant de critiquer l'extrémisme islamique ?
Peut-on aller plus loin ? Face au judaïsme radical et un coran intégral où se situe le "plus" chrétien ? N'est-il pas dans le jusqu'au bout de l'amour ?  Est-ce utopie, naïveté ou fidélité au chemin sur lequel le Christ nous conduit ?
Un travail de recherche à venir...

(1) : Lectures pastorales (essai de numérotation)
0. A genoux devant l'homme (Jean)
1. Chemins de miséricorde (Luc)
2. Sur les pas de Marc
3. Sur les pas de Jean
4. Chemins croisés (Matthieu)
5. Chemins d'Evangile (Recueil : 1 à 4)
6. Chemins d'Église (Actes)
7. Kénose et Diaconie (Actes et Paul)
8. NT, tome 3 (Autres lettres et Apocalypse) 
9.  Lire l'AT, tome 1 - Osée et Genèse
10. Dieu n'est pas violent (Exode et Rois)
11. Chemins de prière (psaumes)
12. Silo le berger (Luc 2)




24 novembre 2016

Christ au centre

En tant que "verbum incarnatum", le Christ est au centre de la théologie de Bonaventure poursuit Hans Urs von Balthasar. Mais la Trinité de Dieu permet d'en approcher la profondeur. "La profondeur du Dieu fait homme, c'est à dire son humilité, est si grande que la raison s'y brise (1) (...) Il est le centre qui s'efface en indiquant le Père dans le Saint-Esprit" (2).
On trouve déjà là des accents kénotiques repris par Balthasar dans sa Dramatique, semence de cette triple kénose qu'il commentera largement. 

(1) Hex. 8, 5 (V, 370a), cité in GC2 p. 295
(2) De Don. Sp. Sti. 1, 10, ibid. p. 296

16 septembre 2016

De l'art à Dieu

Ce gouffre évoqué plus haut a cependant des ponts et Hans Urs von Balthasar en déploie un avec majesté en affirmant qu'il existe dans l'art des semences du verbe, "logos spermatikoi" que l'on peut "rassembler dans la figure de révélation dont le centre est le Christ". (1)

(1) GC6 p. 24

27 juillet 2016

Face à la haine

On ne peut que penser à la clairvoyance du regretté René Girard, dans cette surenchère mimétique qui s'amplifie et montre jusqu'où la folie humaine peut conduire.  Plus que jamais le silence de la Croix semble être la meilleure réponse à la surenchère et au bruit.
Seul le souffrant, élevé sur le bois de la Croix, apparaît comme la solution à cette haine.

18 mai 2016

Parler avec autorité

Qu' st-ce qui permet au Christ de parler avec puissance et autorité demande non sans raisons Balthasar ? La question mérite d'être posée tant elle semble contradictoire avec l'humilité du Christ qui est au coeur de sa nature et de sa révélation. "Religieusement, cela rend un son intolérable (...) ce n'est pas le Dieu‎ dévoilé qui parle ainsi, c'est un homme (...) il ne peut y avoir pour cela qu'une seule justification : c'est que cet homme agit dans l'obéissance (...) cela n'est possible que parce que cet homme qui obéit en se "faisant" Dieu, est un Dieu qui obéit en se faisant homme. La première démarche serait hubrys [démesure](...) s'il n'obéissait jusqu'à la mort" (1)

Il reste à contempler une autre question subsidiaire qui a aussi son importance : qu'est ce qui justifie nos propres prises de parole? La limite entre orgueil, vanité et vérité se situe probablement dans une tension identique : celle de trouver avant tout, en dépit de tout discours la vérité en actes, l'humilité et l'obéissance, un chemin qui reste fragile, un chemin de désert.(2)
 
(1) Hans Urs von Balthasar, GC1 p. 404-405
(2) cf. mon essai éponyme

10 novembre 2015

Être le Christ - kénose de L’Église -suite

Dans la fondation de son groupe intitulé "la charité" sous la direction spirituelle du P. Lorrenzo, une nuance apparaît sur laquelle il convient de s'arrêter. A la différence d'autres fondations de l'époque qui veulent travailler "pour le Christ"‎, Madeleine Delbrêl préfère "être le Christ, pour faire ce que fait le Christ" (1). Cette nuance qui rejoint l'axe de lecture de Paul depuis Ph. 3, 17 dans l'imitation de Jésus Christ (2) me semble porter sur un refus d'une évangélisation intrusive et surtout "insuffisamment ancrée dans l'être chrétien" (4). L'enjeu est d'abord de se "conformer au Christ", d'en "être", de se retrouver "en Christ", dans une recherche de "spiritualité intérieure plus intense" qui transforme l'action de l'intérieur et permet à cet effacement véritable, cette kénose où ce n'est plus moi qui agit pour transformer l'autre mais Dieu qui trouve en moi sa demeure et fait de moi un instrument de sa grâce.

(1) B. Pitaud, Madeleine Delbrêl‎, Poète assistante sociale et mystique, op. Cit p. 96
(2) cf. mon commentaire dans  Serviteur de l'homme, kénose et diaconie
(3) B. Pitaud, op. Cit p. 91
(4) ibid p. 98 (saluons là l'apport remarquable de l'analyse des pères Gilles François et Bernard Pitaud qui, à travers l'étude des correspondances de Madeleine Delbrêl  mettent en lumière son chemin spirituel).  ‎ 



07 novembre 2015

Parler d'absolu

Les critiques du relativisme sont nombreuses dans l'Église‎. Elles sont parfois la voix de ceux qui prêchent un arc-boutisme sur la Tradition avec un grand T. Loin de moi l'idée de critiquer l'oeuvre de la tradition, mais la loi n'a de sens que pour montrer à chacun un chemin intérieur, une conversion profonde et véritable qui nous travaillent personnellement, au fond de nos particularités et de nos adhérences (1).
Si l'on conjugue morale avec le commandement de ne pas juger autrui, il nous reste peu de champ, sauf à trouver un sens éthique à notre vie, un éclairage intérieur. Pour autant, nous avons aussi à refuser le relatif facile. 
Jean Paul Il le rappelait au prêtres : "au milieu des hommes de cette génération, si plongés dans le relatif, vous devez être des voix qui parlent d'absolu" (2).

Qu'est ce que l'absolu ? Balthasar parlerait probablement d'un "Retour au centre" : Le Christ, qui nous révèle l'amour infini de Dieu, son don incommensurable et l'appel à un "destin de plénitude" (3)

(1) je préfère ce mot à celui galvaudé de "péché", même si cela sent le relativisme.
(2) Bologne, 18 avril 1982, cité in ‎"Avec vous je suis prêtre", Archevêché de Lyon, p. 40.

07 octobre 2015

Christ, image de Dieu - Col 1, 15

Je reprends ma lente manducation des lettres du Nouveau Testament après la publication de mes commentaires des lettres de Paul, dans "Serviteur de l'homme". J'aborde maintenant celles dont l'origine est plus controversée avec la série commençant par Colossiens et Éphesiens. Deux lettres qui méritent un détour.
La contemplation de Col 1, 15 retombe dans celles suscitées par la lecture de GC1 (cf plus haut) chez Balthasar. Relisons le texte : "C'est lui qui est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toutes les créatures" (1) Un commentaire d'Urs von Balthasar pourrait être fait à partir de ce qu'il écrit dans GC2 : En Jésus-Christ, vers qui tendent les révélations
de la création et de l'histoire, est manifestée la "dissemblance toujours plus grande" de Dieu par rapport à tout ce qui n'est pas Dieu ; non pas manifestée seulement comme à travers des signes ni simplement connue (...) mais littéralement aperçue dans la figure de la révélation. (...) Quand Dieu apparaît par lui-même (si profondément voilé qu'il reste malgré tout) une telle apparition inclut finalement un cadeau, amour et par là don de soi (2)


Le terme "image de Dieu" mériterait par ailleurs un excursus particulièrement développé à l'aune des travaux du même Balthasar dans ce même tome GC2 sur les considérations entre image et ressemblance chez Bonaventure. Nous y reviendrons.

En attendant, il nous reste à contempler "l'éclat jaillissant de cet amour qui se donne sans réserve en entrant dans la figure terrestre d'impuissance" (3)

On sent jaillir dans la plume de Balthasar cet embryon de ce que j'appelle chez lui la triple kénose, cette contemplation amorcée de la "danse trinitaire" que j'ai repris dans "L'amphore et le fleuve".

(1) Col 1, 15 traduction OST‎
(2) Hans Urs von Balthasar, La Gloire et la Croix , Styles, d'Irénée à Dante, 2 (GC2), Paris, Cerf : DDB p. 9




25 septembre 2015

Le mystère de l'Église

Loin de cette Église triomphante que dénonçait le cardinal de Smedt dans l'aula du Concile Vatican II, Madeleine nous conduit à un réalisme qu'il ne faut pas perdre de vue.

"Parce-que nous rêvons d'un Christ-Église triomphant aux yeux des hommes, nous ne savons pas toujours nous souvenir que le mystère du Christ est le mystère de l'Église et que fin des temps il sera le sauveur humilié, camouflé sous des hommes, des hommes limités et pécheurs, et que c'est en eux qu'il faudra le reconnaître.‎ (...) Le laïc le plus majeur est moindre dans un certain ordre de grâce que le prêtre le plus mineur parce que dans ce prêtre il y a une communication du Christ à laquelle le laïc ne participe pas." (1)

Cela me rappelle des propos du même genre chez Benoît XVI à propos des prêtres minables qui en célébrant sont pourtant signe d'autre chose(2).

Madeleine ajoute " cela ne veut pas dire que le laïc doit être un passif. Il a à devenir ce qu'il est".



(1) Madeleine Delbrel, Nous autres gens des rues, op. Cit p.110
(2) Joseph Ratzinger Les principes de la théologie catholique, op. Cit. 

24 septembre 2015

Christ et Église - 2

Au delà des propos rapportés plus haut, il faut entendre l'appel au renoncement qui en découle. "La lumière de la foi n'est lumineuse que si l'homme, se détachant de lui même et renonçant à sa propre évidence, se livre tout entier à la Source qui se tient ouverte pour lui par grâce. Mais il ne peut accomplir de dépassement intérieur correctement et sans identification mystique secrète, que s'il reconnaît l'origine de la lumière dans la figure du Christ, telle qu'elle vient à lui dans le domaine de l'Église". (1)

C'est pro‎bablement là que l'indépendance franco-française résiste le plus. Mes propos dans "Cette Église que je cherche à aimer" le disait à leur manière. Il y a pourtant là une voix que je prends à petit pas, éclairé également par ce que dit, d'une manière finalement assez similaire Madeleine Delbrel. Il y a là une voie difficile, l'ultime renoncement, celui qui nécessite kénose et effacement véritable devant la triple nécessité de contempler Écriture, Tradition et Sens des fidèles comme un chemin supérieur à l'indépendance farouche qui vient de mon incurable orgueil.... :-)

(1) Hans Urs von Balthasar, GC1 p. 182

Christ - Église 3

"Le travail du Christ c'est le salut du monde. Le travail de l'Église c'‎est le salut du monde; le monde ne peut être sauvé que par l'Église. L'Église n'est l'Église que parce qu'elle sauvé. Nous ne sommes pas l'Église ‎si nous ne sommes pas toute l'Église : chaque membre appartient à tout le corps. Et nous ne sommes toute l'Église que si nous sommes à notre place en elle" (1)

Il faut avoir lu ce passage pour comprendre ce qu'elle dit ensuite sur l'unité qui a pour elle une cohésion, un sens vital. L'obéissance dans le corps du Christ est aussi un état de fait. Le sang ne coule que dans un sens. (...) L'autorité de l'Église ‎peut nous broyer,  nous enténébrer : il faut obéir parce que pour nous c'est vivre" (2)

Cette unité doit primer. Souvent quand vient en nous la tentation de croire que la hiérarchie se trompe peut être faut il laisser le temps nous éclairer, abandonner la tentation de croire que notre ego prime, qu'il a en main toutes les données et croire surtout dans le travail de l'Esprit que personne ne peut revendiquer pour soi.

"Par le baptême le chrétien a échangé sa liberté contre la liberté du Christ".

(1) Madeleine Delbrel,  Nous autres gens des rues, op. Cit. p. 108
‎(2) ibid p. 109

23 septembre 2015

Christ et Église

Long développement de Balthasar sur l'importance d'une doctrine/ dogmatique  ecclésiale. Mais, précise t-il, la fonction ecclésiale est avant tout service, donc renvoie au Christ. Elle prend part à la figure que dessine le Christ. Elle est moyen, là où la vie ecclésiale est but. Nous ne sommes fils de Dieu "que si l'on évite (...) toute confusion entre le membre et la tête. (...) Ce qui est vraiment Saint est toujours celui qui se confond le moins avec le Christ, ce qui lui permet d'être transparent au maximum pour le laisser voir ". (1)

Quel est l'enjeu de cette distinction ? D'abord reconnaître que ‎nous restons blessés et reflétons bien mal la figure du Christ. Ensuite percevoir que l'individuel n'est rien à côté de ce qui se joue dans la dynamique sacramentelle vivante de l'Église, enfin percevoir l'enjeu de la distance qui ne fera jamais de nous des modèles, mais bien des traces et de pâles images de l'amour infini qui apparaît dans la relation intradivine.

(1) Hans Urs von Balthasar, La gloire et la Croix, tome 1 (GC1), op. cit. p. 176ss


08 septembre 2015

La figure du Christ


"Le Christ est la figure historique qui dans sa réalité positive humaine, rend présent d'une manière définitive pour le monde l'être divin (...) lumière [pour notre foi], image qui se place elle-même devant nous, comme quelque chose d'humainement inimaginable‎ et qui ne peut être perçu, compris et cru que comme une invention de l'amour de Dieu." (1)

Au delà de la notion de dette vis à vis de Dieu, que je trouve chez un auteur, il me semble que nous avons affaire là à autre chose. Ce n'est plus de l'ordre de la dette, de l'obligation, mais de l'interpellation en résonance avec cet "où es-tu ? " de Gn 3, 9 contemplé plus haut.

(1) Hans Urs von Balthasar, La Gloire et la Croix, tome 1 GC1, op. Cit p. 144-5

12 août 2015

Le rameau de Jessé, étendard des nations

La liturgie des heures nous fait contempler ce matin, ce beau texte d'Isaie qui a lui tout seul est une belle annonce du Christ.  A contempler sans modération.
Isaïe 11:1-2, 10, 16 BCC1923
Un rameau sortira du tronc de Jessé, et de ses racines croîtra un rejeton.  Sur lui reposera l'Esprit de Yahweh, esprit de sagesse et d'intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte de Yahweh;  (...) Et il arrivera en ce jour-là : La racine de Jessé, élevée comme un étendard pour les peuples, sera recherchée par les nations, et son séjour sera glorieux.  (...) Et ainsi il y aura une route pour le reste de son peuple, ce qui en subsistera au pays d'Assyrie, comme il y en eut une pour Israël au jour où il monta du pays d'Egypte.
On sait que Jessé était le père de David.  On y voit ausi une allusion au serpent de bronze évoqué depuis Nb 11 par le Christ (cf. Jn 3, 13)...
Notre prière ira jusqu'en Syrie...

12 mai 2015

Suivre le Christ

Est ce que le chemin est accessible à l'homme....
Prendre le chemin du désert,  c'est prendre un chemin de crête, c'est renoncer à ces adhérences au monde qui nous retiennent. Écoutons saint Cyrille :

Même s'il est encore dans la chair, puisqu'il est redevenu vivant le troisième jour et qu'il se trouve dans le ciel auprès du Père, on comprend qu'il est au-dessus de la chair : mort une fois pour toutes, il ne mourra plus, sur lui la mort n'a plus aucun pouvoir. (...) il faut absolument que nous suivions ses traces et qu'on nous voie vivre non pas tellement dans la chair qu'au-dessus de la chair. Saint Paul a eu tout à fait raison de dire : Si quelqu'un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s'en est allé, un nouveau monde est déjà né. ~ En effet, nous avons été rendus justes par la foi au Christ, et la malédiction n'a plus aucune force. Il est redevenu vivant pour nous, après avoir terrassé le pouvoir de la mort. Nous avons reconnu qu'il est Dieu par nature et véritablement. (1)

Sans commentaire....

(1) Saint Cyrille d'Alexandrie,  commentaire sur la seconde lettre aux Corinthiens

21 avril 2015

Par lui et en lui

Belle messe dominicale à l'issue d'une retraite avant hier.
Au moment de la consécration,  le prêtre nous a invité à déposer sur l'autel toutes nos offrandes.
Elles ont alors jailli de l'assemblée,  offrandes et prières multiples, feu d'artifice de nos vies réunies.
Aujourd'hui,  l'hymne du bréviaire (sexte) résonne comme une réponse :
Le Fils de Dieu,
les bras ouverts,
A tout saisi dans son offrande,
L'effort de l'homme et son travail,
Le poids perdu de la souffrance.
L'élan puissant de son amour
Attire à lui la terre entière,
Il fait entrer dans son repos
Le monde en marche (..)
La création devient en lui
Première étape du Royaume.
C'est aussi un peu le résumé de ce que je viens d'écrire dans "où es tu ?"

28 septembre 2007

Unis par le reflet de la beauté du Christ

La beauté est la cause unique de l'amour; il faut donc que la religion catholique ait revêtu l'homme d'une beauté qu'il n'avait pas auparavant. Mais laquelle ? Si je vous regarde du dehors, vous n'êtes pas changés, votre visage est celui de l'antiquité, et même vous avez perdu quelque chose dans la rectitude des lignes de la physionomie. Quelle beauté nouvelle avez-vous donc reçue ? Ah ! Une beauté qui vous laisse hommes et qui est pourtant divine ! Jésus Christ a mis sur vous sa propre figure, il a touché votre âme avec la sienne, il a fait de vous et de lui un seul être moral. Ce n’est plus vous, c’est lui qui vit en vous. Cette beauté que le monde ne voit pas, nous chrétiens, nous l’entrevoyons ; elle perce à travers l’humanité déshonorée, nous la sentons ; elle nous séduit, non pour un jour, comme la beauté humaine, mais avec l'indélébile magie de l'éternité. Si je vous aime, si je suis forcé de vous parler, si je donnerais ma vie pour le salut d'un seul d'entre vous, ce n'est pas que je sois plus qu'un homme; mais je vois en vous une inexprimable lueur qui vous enveloppe, vous pénètre, et me ravit au-dedans de vous. Je l'ai moi-même à votre oeil si vous êtes chrétiens. A moi comme à vous, dans la vie et dans la mort, il nous restera la beauté qui vient du Christ, son visage qui est sur nous, et l'amour qui en jaillit pour nous réjouir vivants et nous embaumer au tombeau.

Henri Lacordaire, O.P. 25ème conférence de Notre-Dame, in La Liberté de la parole évangélique, Paris, Cerf, p 271-272, coll. Sagesse Chrétienne

17 janvier 2007

Prier la parole - VI

Comme le dit Irénée de Lyon : "Le Christ récapitule en lui-même la longue histoire des hommes, il nous a procuré un raccourci vers le salut" (1) Nous nous trouvons face à un seul livre et ce livre unique c'est le Christ. Si nous lisons l'Ecriture avec ce critère unifiant nous sommes de ceux qui enlèvent le voile de la face du Seigneur (II Cor. 3, 12) (2)

(1) Adv. Her. III, 18, 1 SC 211 p. 342s.
(2) Enzo Bianchi, Prier la parole p. 31