Affichage des articles dont le libellé est Sören Kierkegaard. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Sören Kierkegaard. Afficher tous les articles

24 mai 2018

Kierkegaard dans la Pléiade

Saluons l’article d’Elodie Maurot aujourd’hui dans La Croix et cette belle citation du maître : «  De même que le lac immobile a sa cause première dans une source cachée à l’œil des hommes, de même l’amour de l’homme a sa cause première dans l’amour de Dieu et Celui-ci est une cause plus profonde encore. S’il n’existait pas de source dans les profondeurs, si Dieu n’était pas amour, il n’existerait pas plus de lac immobile que d’amour en l’homme », écrivit Kierkegaard (Vie et règne de l’amour, 1847).»

04 mai 2017

L'épée de l'infini - Kierkegaard

Elle crée en nous une faille béante qui entrouvre en notre coeur l'appel incessant de Dieu et nous dispose à le recevoir. Écoutons encore Cheng nous citer Kierkegaard :"pour qui l'homme est cet être dont la chair finie est transpercé par l'épée de l'infini. (...) la vraie vie est dans l'humble abandon à quelque chose de plus grand, de plus élevé, de plus infini que soi"(1), un abandon qui conduit à la vraie joie "indescriptible" au delà de tout bonheur futile.

(1) François Cheng, De l'âme, op cit. p. 79.

24 juillet 2015

Figure du Christ

Au delà de ce que j'ai écrit à propos de la dynamique sacramentelle,  on peut écouter en écho ce que nous révèle Balthasar,  en ce qu'il dit de la "figure placée devant le regard de l'homme (...) quoi qu'il en soit du caractère caché (...) déguisé (Luther), incognito (Kierkegaard), (...) nous sommes ici devant une figure authentique,  déchiffrable, (...) plus et autre chose qu'un simple signe (...) Fils de Dieu."
Plus que la fleur(2) qui n'est vue telle que si elle est aperçue comme manifestation d'une profondeur divine, "la figure de Jésus n'est vue telle qu'elle se donne elle même,  que si elle est appréhendée et reçue comme la manifestation d'une profondeur divine, dépassant toute nature du monde (3)".

(1)  Hans Urs von Balthasar,  La Gloire et la Croix,  GC1, p. 128-9 
(2) on retrouve chez lui cette comparaison dans son commentaire de Bonaventure ( cf. GC2, Styles, 1) et notamment sur les 6 niveaux de ressemblances qu'il note entre la trace, l'image et la ressemblance de Dieu.
(3) GC1, ibid.

03 mai 2015

Beauté de Dieu, Barth 2

‎Poursuivons sur ce thème. Barth, dans son réquisitoire pour remettre un peu d'esthétique après les critiques froides du début du 20ème siècle (Kierkegaard, Bultmann), défend une thèse qu'un chercheur en pastorale ne peut ignorer. Le sérieux, la morale manque de "joie, d'éclat et d'humour" (1).
La voie qu'il trace entre en tension avec la question que nous ne cessons de soulever sur la souffrance. Barth ne l'ignore pas en affirmant que si "l'on cherche la beauté du Christ dans une gloire qui ne serait pas celle du Crucifié, on la cherchera toujours en vain" (2).
"La beauté de Dieu, en se révélant elle-même, englobe la mort et la vie, la crainte et la joie, ce que nous trouvons laid comme ce que nous trouvons beau". (3)
Cela rejoint ce que je lisais récemment chez Thérèse d'Avila qui insistait sur la contemplation de la Croix (4) que l'on ne peut mettre de côté.
Peut être qu'une véritable esthétique n'entre pas dans les canons de la beauté mondaine. Elle part dans cette quête "du désert" que nous cherchons à entreprendre, en quittant la douceur apparente du monde pour trouver un ailleurs, un autrement qu'être qui n'ignore ni le bien, ni la souffrance, qui trace un chemin autre, visant la joie des assoiffés de Dieu, visant cette source qui bouleverse la Samaritaine et la conduit à chanter sa joie, à courir au village (Jn 4, 29), criant un "j'ai trouvé celui que mon coeur aime" qui nous rapproche du Cantique des Cantiques.


(1) Karl Barth ibid. p. 737, cité par Hans Urs von Balthasar, GC 1, ibid. p. 45
(2) ibid.
(3)‎ ibid. 750, GC p. 46

06 juin 2007

La spirale infernale

On s’engage dans le péché au point de ne plus éprouver même le sursaut qui permettrait de nous libérer. C’est bien ce qui arrive quand Judas demande « serait-ce moi, Rabbi ? » et que Jésus réponds « tu l’as dit » (Mat 26,25). A ce moment la porte du tribunal se referme nous dit Hans Urs von Balthasar. (1)

Cela contredit pour moi ce qu’il avait dit précédemment, sur le fait que cela se poursuivait au-delà de la croix, même si je comprends ce que cela signifie sur le plan du refus de Dieu…

Mais je note au-delà du mystère du jugement de Dieu sur Judas, que nous nous trouvons sans cesse dans cette spirale infernale qui nous fait trahir ce qui nous est le plus cher. Pierre a suivi d’une certaine manière la même voie avant de se ressaisir. Son péché était-il moins lourd. Ce qui compte, c’est peut-être ce sursaut d’humanité qui nous relève, quel que soit la profondeur de notre chute et surtout cette espérance d’un Dieu qui continue de croire en notre humanité, jusqu’à se s’agenouiller à nos pieds pour couvrir nos pieds de ses larmes d’amour. La réponse du Christ à Marie de Béthanie est plus grande, plus infinie et c’est en cela que je veux croire… Même s’il est possible que par mon péché, je ne puisse franchir la marche…

En effet l’œuvre d’une vie ne correspond pas à ce que le Père a prévu dès l’origine. « Eloigne toi de moi car je suis pécheur » (Luc 5,18) C’est ce que je pourrais dire à la suite de Sören Kierkegaard : « je n’ai jamais été aussi loin de ma vie et je ne dépasserais sans doute jamais ce point que l’on nomme « crainte et tremblement » (…) Dire aux autres vous êtes perdus, je ne m’en donne pas le droit (...) tous les autres sont sur la voie, moi seul je manquerai le coche » (2)

(1) Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, IV, Le Dénouement, Culture & Vérité, Namur 1993 p. 263

(2) cité par Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, IV, Le Dénouement, Culture & Vérité, Namur 1993 p. 267