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06 février 2021

Quelle place a encore le sacrement de réconciliation dans nos/vos églises ? - danse 34

 Quelle place a encore le sacrement de réconciliation dans nos/vos églises ? - danse 34

Outre le fait (1) qu’il est entaché chez nous d’un passé trop janséniste (2) qu’il est refusé aux divorcés remariés(*), je me demande quelle réalité ecclésiale il prend encore. Je lis en ce moment une thèse interpellante sur « La Réconciliation » (1) qui évoque p. 70 le chemin ecclésial possible autour de ce sacrement. Cela donne envie de pousser dans ce sens, pour vivre une dimension plus communautaire du pardon et ainsi faire corps. 

On ne peut pas dire que ce sacrement ait le vent en poupe. Pourtant il y a là une piste à creuser...

Comment en effet faire Corps si l’on ne redécouvre pas ensemble la miséricorde divine ? 

Quelle bilan avant nous tiré de l’année de la miséricorde ? Si l’on n’en fait pas une joie partagée(2), comme celle du Père du fils prodigue accueillant, courant même au devant de l’homme contrit et tuant le veau gras... quel message portons nous ?

Avons nous conscience que ce sacrement est un « cadeau (...) grâce qui jaillit du cœur ouvert du Christ (3) ». 

Isabelle va plus loin. Son livre consacré surtout au néophyte interpelle notre capacité à les intégrer dans une dynamique communautaire : ne pas les isoler dans une démarche de réconciliation mais en faire une fête où nous sommes tous en chemin (4). Une autre danse est possible à l’image de David rentrant nu à Jérusalem. Nudité bien symbolique à contempler ensemble, même si elle choquait sa belle... 


(1) Isabelle de la Garanderie, La Réconciliation, Chemin d’initiation et de croissance ecclésiales, CLD Editions, 2020

(2) ibid p.79sq

(3) pape François Angelus du 19/2/14, ibid p. 88

(4) cf. p. 94


(*) je viens de passer l’après-midi avec un groupe de divorcés remariés qui me confiait leur douleur de ne pas accéder à ce sacrement. Comment ne pas évoquer ici aussi mon profond désarroi sur cette position encore rigide de l’Église. Comment lire le chapitre 8 d’Amoris Laetitia et ne pas espérer que les choses avancent sur ce point aussi...

08 avril 2020

Au fil de Matthieu 26 - Celui qui l’a livré - homélie et méditation…


Projet 2 à commenter...

Jusqu'où allons-nous dans le jugement ?
N'avons nous pas entendu l'évocation de la paille et la poutre ?
La phrase citée par Matthieu 26 tombe comme un couperet apparent : « Malheureux celui par qui le Fils de l'homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu'il ne soit pas né, cet homme-là ! »

Malheureux pour lui... pour lui..

Le psaume 68 nous donne une piste : « L'insulte m'a broyé le cœur, le mal est incurable »

Il y a une pointe de tristesse et de désespoir dans la phrase de Jésus... il a été jusqu'au bout de l'amour et pourtant rien n'a pu changer son cœur.

Jean renchérît à sa manière discrète en insistant sur deux points : le Christ a lavé les pieds de Judas, il lui a réservé la première bouchée... A la différence de Matthieu qui évoque le fait que Judas se sert en même temps que Jésus, Jean note un acte volontaire du Christ : «Je vais tremper un morceau de pain dans le plat: celui à qui je le donnerai, c'est lui.» Jésus prit alors un morceau de pain, le trempa et le donna à Judas, fils de Simon Iscariote
‭‭Jean‬ ‭13:26‬ ‭

Le Christ va jusqu'au bout de l'amour et pourtant nous détournons souvent le regard.

Le Christ s'est mis à genoux devant nous et nous avons détourné la tête...



Quand nous passons à côté d'une main tendue, entendons-nous la tristesse de Jésus à Gethsemani qui pleure sur toute les fois où son amour ne fait pas jaillir en nous l'amour...

Cessons de chercher Judas hors de nous...
Nous sommes Judas.
Je suis Judas à chaque fois que mes pas prennent un autre chemin que le don...
Et je pleure de larmes amères sur ma faute qui reviens sans cesse et que je n'ose présenter à nouveau à Dieu une nouvelle fois.
Orgueil, vanité, etc. Avoir, pouvoir valoir. Les tentations de Judas, mes tentations...

Laissons nous relever par le Dieu qui est toute miséricorde. Ne choisissons pas la voie de la culpabilité morbide. Entre Judas et Pierre, prenons le chemin de Pierre. Pleurons sur nos reniements et écoutons le Christ par trois fois nous dire m'aimes-tu ? (Jean 21)

Écoutons à nouveau le psaume 68 :
« Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! »
Car le Seigneur écoute les humbles,
il n'oublie pas les siens emprisonnés. »

Notre prison, c'est cette culpabilité maladive qui nous empêche de demander le pardon de Dieu. C'est le tentateur qui nous rend aveugle sur nous-mêmes et sur la miséricorde de Dieu, c'est cette poutre enfin qui nous conduit à juger autrui au lieu de nous concentrer sur ce qu'il y a changer et retourner en nous pour nous conduire à l'amour.

07 juin 2013

Je t'ai aimé bien tard

Je t'ai aimée bien tard, Beauté si ancienne et si nouvelle, je t'ai aimée bien tard ! Mais voilà : tu étais au-dedans de moi quand j'étais au-dehors, et c'est dehors que je te cherchais ; dans ma laideur, je me précipitais sur la grâce de tes créatures. Tu étais avec moi, et je n'étais pas avec toi. Elles me retenaient loin de toi, ces choses qui n'existeraient pas, si elles n'existaient en toi. Tu m'as appelé, tu as crié, tu as vaincu ma surdité ; tu as brillé, tu as resplendi, et tu as dissipé mon aveuglement ; tu as répandu ton parfum, je l'ai respiré et je soupire maintenant pour toi ; je t'ai goûtée, et j'ai faim et soif de toi ; tu m'as touché et je me suis enflammé pour obtenir la paix qui est en toi. 
Saint Augustin, Confessions