Affichage des articles dont le libellé est Sacerdoce. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Sacerdoce. Afficher tous les articles

14 février 2020

Querido Sacerdocio

En écoutant le débat sur RND, il semblerait que le pape François a eu raison de ne pas mêler la question du célibat des prêtres à l’Amazonie qui nécessitait une attention particulière.
Peux-t-on espérer que c’est reculer pour mieux sauter et que la question de l’ordination des hommes mariés voire même le diaconat ou à terme une certaine forme de sacerdoce féminin soit abordée plus tard ?

À suivre.

12 octobre 2019

La tradition apostolique ? - Hyppolite de Rome - Pouvoir et religion

« Ordination et office cultuel, canons liturgiques (...) Tout cela remontrait à un petit livre écrit vers 215 par Hipolyte, evêque de Rome (...)  un livre qui ne tarda pas à faire loi en tout lieu, sans doute à cause de son titre, La tradition apostolique. Titre trompeur en ce sens que rien de ce qu'il prône n'était pratiqué ni imposé du temps des apôtres (...) ni de leurs successeurs immédiats ni même plus lointains (...) nom mensonger toutefois parce que les réformes qu'il préconise ont été acceptées partout sans contestation sous l'impulsion et l'autorité de la foi des apôtres victorieuse de la gnose et des troubles qu'elle avait engendrés. Il est beaucoup plus hasardeux de faire remonter cette institution religieuse à Jésus lui-même, qui attendait la venue imminente du Royaume de Dieu dont il rassemblait déjà les élus (Mt 16,18), sans jamais avoir laissé entendre qu'il préparait une religion nouvelle destinée à supplanter le judaïsme et à durer jusqu'à la fin des temps. (1)

Et si le cléricalisme était le fruit d'une tentation de pouvoir, loin du message évangélique originaire et auto-entretenu par ceux qui s'y retrouvent.. Depuis que je suis clerc, moi-même, je me méfie de cette tentation inhérente à ma fonction qui me fait chercher une autorité qui serait personnelle et non « donnée » comme tout charisme.
À méditer en ces temps de crise de l'Église.

« Le monde est rempli de prêtres, mais on rencontre rarement un ouvrier dans la moisson de Dieu ; nous acceptons bien la fonction sacerdotale, mais nous ne faisons pas le travail de cette fonction. »(2)

(1) Joseph Moingt, L'esprit du christianisme, Paris, Temps présent, 2018, p. 114
(2) Saint Grégoire le Grand, Homélie sur l’évangile, source office des lectures du 12/10/19 Aelf

13 mai 2017

Monopole du prêtre ?

L'analyse d'Alphonse Borras part en fait d'un constat qui prend sa source dès les premiers siècles jusqu'à aboutir à une situation de fait : le monopole du prêtre dans la paroisse, avec tout ce que cela entraîne de clichés et de "mimétisme"(1)
Pour autant son analyse est disruptive puisque plus loin, rejoignant d'ailleurs la lettre du pape au cardinal Ouellet, il invite tout chrétien à un "sacerdoce d'existence" qui est pour lui "plus radical encore qu'un sacerdoce de fonction"(2). Cela ne nie pas la grâce sacramentelle de l'ordre mais donne à celle du baptisé toute sa puissance. C'est bien cela que je qualifie de dynamique sacramentelle.
(1) op cit p. 34
(2) p. 61

13 juin 2015

Un véritable décentrement

On se préoccupe trop de savoir si l'on est à la hauteur de la tâche.  Le véritable décentrement,  c'est de percevoir que l'on n'est ni homme,  ni femme, ni juif, ni esclave mais bien " serviteur de l'homme,  de la joie et du Verbe". (1)

Dans un sermon célèbre, repris aujourd'hui dans la liturgie des heures, saint Laurent Justiniien disait ainsi : "Heureuse, certes, l'âme de la bienheureuse Vierge : habitée par l'Esprit et par son enseignement, elle obéissait toujours et en toutes choses aux ordres du Verbe. Elle n'était pas guidée par son sentiment personnel, pas sa propre décision ; mais ce que la sagesse suggérait intérieurement à sa foi, elle l'accomplissait extérieurement pas son corps." (2)

De même le prêtre soulignait Joseph Ratzinger n'a pas besoin d'ajouter quelque chose de personnel à sa liturgie : "Dans la réalisation concrète du service ecclésial, [il doit] se livrer totalement à l'inclusion dans le Christ; non pas construire un être à côté de lui, mais seulement en lui ; et permettre ainsi que devienne enfin réalité cette exclusivité qui ne détruit pas mais libère toute chose en la faisant entrer dans sa propre immensité" (3).  Alors peut importe sa nature. "Cela donne aux paroles d'un prédicateur, fut-il minable, le poids des siècles" et cela inclut la liturgie, "si démunie soit-elle" dans une dynamique qui la dépasse. "En acc
eptant de devenir sans importance en lui-même, il pourra devenir vraiment important parce qu'il sera pour le Seigneur un lieu d'irruption dans ce monde" (4) En agissant in Persona Christi,  en lui se substitue Celui pour qui il vit.  La dynamique sacramentelle devient alors signe au delà du signe, creuset où le fleuve du Verbe prend son lit, pour arroser le monde,  depuis le coeur blessé du Christ jusqu'aux confins de l'humanité.

Alors peut-on contempler la parole d'Isaïe, également donnée dans la liturgie d'aujourd'hui : "Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car il m'a vêtue des vêtements du salut, il m'a couverte du manteau de la justice, comme le jeune marié orné du diadème, la jeune mariée que parent ses joyaux. Comme la terre fait éclore son germe, et le jardin, germer ses semences, le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange devant toutes les nations." (Isaïe 61, 10-11) 

(2) saint Laurent Justinien, source AELF,  bréviaire du 12 juin
(3) J. Ratzinger, Les principes de la théologie catholique, Paris, Téqui, 1982, p. 315
(4) ibid p. 318

02 juin 2015

Reconsidérer le sacerdoce commun

Reconsidérer le sacerdoce commun. ‎Kasper (1) nous invite dans ce sens. Non seulement pour inviter le prêtre à descendre de son piédestal (sic) mais surtout en enrichissant notre rôle de baptisés et redonnant, par conséquence, une conception plus riche de "la compréhension que le prêtre a de lui-même pour lui redonner sa véritable dignité dans le peuple de Dieu". 
Il me semble lire là des accents familiers, probablement type de ce que Congar écrit dans sa théologie du Laïcat.‎..
Mais Kasper va plus loin en citant Paul qui parle de l'offrande d'une vie, du sacrifice et du service de la foi de la communauté (Ph 2, 17) et souligne que d'après lui "toute la communauté doit être une offrande agréable à Dieu" (Rm 15, 16).‎ (2). L'idée souligne Kasper n'est pas d'arriver à une cogestion mais d'une "construction d'une maison spirituelle faite de pierres vivantes, (...) à partir de la pierre angulaire qu'est Jésus Christ."
Afin d'être prêtre pour les autres, le ministre ordonné ajoute t il, doit être chrétien avec les autres et, comme Jean sur la poitrine de Jésus, apprendre dans l'amitié avec le Christ à être ami de Dieu et des hommes" sans s'en isoler, mais en famille.

(1) Serviteur de la joie, op. Cit. p. 32
(2) ibid. p. 35‎ et 36