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24 août 2019

Au fil de 1 Corinthiens 4, force est en toi 42 - La Croix et la faiblesse de Dieu comme chemin…

Au terme de notre voyage intérieur, il nous faut percevoir que rien n'arrête ceux qui ont tout laissé pour le suivre. Il y a dans la kénose, l'effacement et l'abandon de tout calcul humain une renaissance possible au sens soulevé par Jésus à Nicodème. Cette puissance c'est celle de la faiblesse d'un Dieu qui n'est qu'amour. De notre renoncement jaillit la force de l'Esprit.
«En fait, il me semble que Dieu nous a mis, nous les apôtres, à la dernière place: nous sommes comme des condamnés à mort jetés dans l'arène: nous sommes donnés en spectacle au monde entier, aux anges aussi bien qu'aux êtres humains. Nous sommes fous à cause du Christ, mais vous êtes sages dans l'union avec le Christ; nous sommes faibles, mais vous êtes forts; nous sommes méprisés, mais vous êtes honorés! A cette heure encore, nous souffrons de la faim et de la soif, nous manquons de vêtements, nous sommes battus, nous passons d'un endroit à l'autre; nous travaillons durement pour gagner notre pain. Quand on nous insulte, nous bénissons; quand on nous persécute, nous supportons; quand on dit du mal de nous, nous répondons avec bienveillance. On nous considère maintenant encore comme les balayures du monde, comme le déchet de l'humanité.»
‭‭1 Corinthiens‬ ‭4:9-13‬ ‭

Écoutons à ce sujet saint Jean Chrysostome : « La croix a gagné les esprits au moyen de prédicateurs ignorants, et cela dans le monde entier. Il ne s'agissait pas de questions banales, mais de Dieu et de la vraie foi, de la vie selon l'Évangile, du jugement futur. Elle a donc transformé en philosophes des rustres et des illettrés. Voilà comment la folie de Dieu est plus sage que l'homme, et sa faiblesse, plus forte.

Comment est-elle plus forte ? Parce qu'elle s'est répandue dans le monde entier, qu'elle a soumis tous les hommes à son pouvoir et qu'elle a résisté aux innombrables adversaires qui voulaient faire disparaître le nom du Crucifié. Au contraire, ce nom s'est épanoui et propagé ; ses ennemis ont péri, ont disparu ; les vivants qui combattaient un mort ont été réduits à l'impuissance. Aussi, quand un Grec dit que je suis fou, il manifeste que lui-même l'est au maximum, puisque moi qu'il juge fou, je me montre plus sage que les sages ; s'il me traite de faible, il se montre lui-même plus faible encore. En effet, ce que des publicains et des pécheurs ont pu réussir par la grâce de Dieu, les philosophes, les rhéteurs, les tyrans, bref la terre entière, dans toute son étendue, n'a même pas été capable de l'imaginer. ~

C'est en pensant à cela que Paul disait : La faiblesse de Dieu est plus forte que tous les hommes. Que la prédication soit l'œuvre de Dieu, c'est évident ici. Comment douze hommes, des ignorants, ont-ils pu avoir l'idée d'une pareille entreprise, eux qui vivaient auprès des lacs et des fleuves, et dans le désert ? Eux qui n'avaient jamais fréquenté les villes et leurs assemblées, comment ont-ils pu songer à se mobiliser contre la terre entière ? Ils étaient craintifs et sans courage : celui qui a écrit sur eux le montre bien, lui qui n'a voulu ni excuser ni cacher leurs défauts. C'est là une preuve très forte de vérité. Que dit-il donc à leur sujet ? Quand le Christ fut arrêté, après avoir fait d'innombrables miracles, la plupart s'enfuirent, et celui qui était leur chef de file ne resta que pour le renier.

Ces hommes étaient incapables de soutenir l'assaut des Juifs quand le Christ était vivant. Et lorsqu'il fut mort et enseveli, alors qu'il n'était pas ressuscité, qu'il ne leur avait donc pas adressé la parole pour leur rendre courage, d'où croyez-vous qu'ils se seraient mobilisés contre la terre entière ? Est-ce qu'ils n'auraient pas dû se dire : « Qu'est-ce que cela ? Il n'a pas été capable de se sauver lui-même, et il nous protégerait ? Quand il était vivant, il n'a pas pu se défendre, et maintenant qu'il est mort il nous tendrait la main ? Quand il était vivant, il n'a pu se soumettre aucune nation, et nous allons convaincre la terre entière en proclamant son nom ? Comment ne serait-il pas déraisonnable, non pas même de le faire, mais seulement d'y penser ? »

La chose est donc évidente : s'ils ne l'avaient pas vu ressuscité et s'ils n'avaient pas eu la preuve de sa toute-puissance, ils n'auraient pas pris un risque pareil. (1)

(1) Saint Jean Chrysostome, Homélie sur la première lettre aux Corinthiens, source office des lectures du 23/8/19, AELF


19 mai 2019

Homélie de baptême - 2

Ébauche - commentaires bienvenus 
Frères et sœurs, qu'est-ce que ces textes nous amènent à contempler à la lumière de ce qui va se passer tout à l'heure.
Allez baptiser les nations nous dit l'Évangile.
Baptiser pourquoi ?
Si l'on regarde ces trois enfants qui vont être baptisés tout à l'heure, rien ne va changer en apparence. Ils resteront des petits trésors, des enfants qui font le bonheur de leurs parents. Et pourtant tout aura changé. Car le Seigneur, le Dieu créateur qui les aiment depuis toute éternité a décidé de répondre à la demande de leurs parents, de les introduire plus en avant dans son cœur, de les faire entrer dans la communauté des enfants de Dieu.
Qu'est-ce à dire ?
A travers ce sacrement quelque chose se construit...
Ce pas, ce premier pas, est le début d'un long chemin où ils vont prendre conscience de cet amour inouï de Dieu pour l'homme et qu'à cet amour ils sont conviés, comme invités. Dieu veut danser avec eux !
Pour cela ils ont besoin de vous, parrains et marraines, parents, mais aussi de vous tous ici présents qui vous êtes déplacés pour venir à ce baptême. Ce que nous allons signifier par des gestes ne représente rien si vous ne mettez pas chacun votre petite pierre pour transformer ces enfants en signe visible de l'amour. Ils ont besoin de vous, ils ont besoin de votre amour pour rayonner eux-mêmes de l'amour dont ils sont issus et qu'il vont donner à leur tour. Vous avez choisi ce texte mais vous en avez aussi proposé d'autres. Il y a notamment cet extrait de l'Évangile de Jean au chapitre trois qui nous parle de renaissance. Pourquoi renaître alors qu'on vient de naître ?
Parce que, en fait, notre première naissance est une naissance de chair, elle a besoin d'aller plus loin, de quitter ce qui nous enferme dans des addictions, dans le mal avec un grand « M » et pour cela nous avons besoin de l'aide de Dieu et de l'aide de la communauté. De la communauté familiale, de la communauté chrétienne. Le baptême symbolise la traversée de la mort, la traversée de tout ce qui nous empêche d'aimer. Dans ce plongeon dans l'eau on se purifie de ce qui nous empêche d'avancer, mais ce chemin pour aller plus loin ne fonctionnera qu'à trois conditions : 
La première, qui conditionne toutes les autres et que chacun à sa manière vienne aider l'enfant à devenir plus aimant.
La deuxième et que vous puissiez l'introduire à la contemplation de l'amour dans sa manifestation la plus explicite : je parle de Jésus-Christ, celui qui a été jusqu'à mourir pour nous.
La troisième et que pour cela vous preniez tous les moyens pour l'éduquer dans la foi.
Parrain marraine, N.N. vous avez été désignés par les parents pour aider chacun de ces enfants à avancer sur ce chemin. S'il vous ont choisi, si Dieu vous a choisi, c'est parce qu'il y a quelque chose en vous qui signifie l'amour. Et cet amour qui est en vous, qui vous habite et qui fait que vous avez été choisis entre tous, votre responsabilité est de le transmettre, de faire fructifier ce que l'enfant à en lui, de rallumer la flamme qui dort, d'accompagner chaque enfant vers l'autonomie en amour. Cela ne va pas consister à gâter l'enfant, mais au contraire à lui faire trouver l'essentiel, ce qui est véritablement amour et l'amour est autre chose que des cadeaux matériels, c'est ce qui est le plus compliqué, le plus intime, c'est la capacité de se donner. Ce que le Christ seul a vraiment réussi.
Parfois les parents n'auront pas cette force parce qu'ils seront traversés, eux aussi, par des crises (après 32 ans de mariage je parle en expert). Votre responsabilité sera d'autant plus grande qu'ils vous auront choisis. Et je ne parle pas des drames qui peuvent arriver et que je n'espère pas, où là, votre responsabilité sera entière. Le baptême ne s'arrête pas aujourd'hui.
C'est le chemin d'une vie.

31 mars 2015

Sur les pas de Thérèse d'Avila

‎Nous reprenons une lecture longtemps ignorée et mise de côté :  La vie de Thérèse d'Avila de Marcelle Auclair et arrivons au début de sa conversion première sur cette phrase qui fait écho au "tout est vanité" de l'Ancien ‎Testament : "tout est rien". (1)
Ce matin je contemplais la mort du grain de blé qui en mourant explose de la vie de Dieu, et cette phrase de saint Basile dans son traité sur la Trinité qui parle d'imiter le Christ en mourant pour renaître. Alors ce que dit Thérèse prend sens : "Dieu a créé l'homme libre de choisir la perfection. Ce qu'il veut c'est cette décision"‎ (2).
Si tout est rien, autant mourir pour renaître...
Mais quelle mort ? : "Débarrasse ton coeur, vide le de toute créature (...) extrait l'amour de toute chose, (...) en Dieu et par Dieu" (3)

(1) La vie de Thérèse d'Avila de Marcelle Auclair, Seuil, 1960 p. 48
(2) p. 49
(3) ibid. p. 68