Affichage des articles dont le libellé est circoncision. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est circoncision. Afficher tous les articles

30 janvier 2020

Marchez vers la lumière - Jean de Naples - Amour est en toi - 51

Il y a une déchirure nécessaire, ce que Paul appelle une circoncision du cœur à la suite de Deutéronome 30, 6ss que je vous propose de contempler : « Le Seigneur ton Dieu te circoncira le cœur, à toi et à ta descendance, pour que tu aimes le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme, afin de vivre ; le Seigneur ton Dieu fera tomber toutes les malédictions sur tes ennemis et sur ceux qui te haïssent et te persécutent.
Quant à toi, tu reviendras et tu écouteras la voix du Seigneur, tu mettras en pratique tous ses commandements que je te donne aujourd'hui.
Le Seigneur te comblera de bonheur en toutes tes œuvres : il fera fructifier ta famille, ton bétail et ton sol ; oui, de nouveau le Seigneur prendra plaisir à ton bonheur, comme il prenait plaisir au bonheur de tes pères, pourvu que tu écoutes la voix du Seigneur ton Dieu, en observant ses commandements et ses décrets inscrits dans ce livre de la Loi, et que tu reviennes au Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme.
Car cette loi que je te prescris aujourd'hui n'est pas au-dessus de tes forces ni hors de ton atteinte.
Elle n'est pas dans les cieux, pour que tu dises : « Qui montera aux cieux nous la chercher ? Qui nous la fera entendre, afin que nous la mettions en pratique ? »
Elle n'est pas au-delà des mers, pour que tu dises : « Qui se rendra au-delà des mers nous la chercher ? Qui nous la fera entendre, afin que nous la mettions en pratique ? »
Elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique.
Vois ! Je mets aujourd'hui devant toi ou bien la vie et le bonheur, ou bien la mort et le malheur.
Ce que je te commande aujourd'hui, c'est d'aimer le Seigneur ton Dieu, de marcher dans ses chemins, de garder ses commandements, ses décrets et ses ordonnances. Alors, tu vivras et te multiplieras ; le Seigneur ton Dieu te bénira dans le pays dont tu vas prendre possession.
Mais si tu détournes ton cœur, si tu n'obéis pas, si tu te laisses entraîner à te prosterner devant d'autres dieux et à les servir, je vous le déclare aujourd'hui : certainement vous périrez, vous ne vivrez pas de longs jours sur la terre dont vous allez prendre possession quand vous aurez passé le Jourdain. Je prends aujourd'hui à témoin contre vous le ciel et la terre : je mets devant toi la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance, en aimant le Seigneur ton Dieu, en écoutant sa voix, en vous attachant à lui ; c'est là que se trouve ta vie, une longue vie sur la terre que le Seigneur a juré de donner à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob. »

L'oraison de l'office des lectures continue ainsi : « Jésus, le Seigneur, est venu pour que nous ayons la vie. Si tu reviens au Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, il te rassemblera à nouveau du milieu des peuples. Serais-tu égaré à l'extrémité des cieux, même là le Seigneur ton Dieu viendra te prendre. Je te propose aujourd'hui la vie ou la mort : choisis la vie, en aimant le Seigneur ton Dieu.

Ce choix est celui de la lumière, comme le suggère Jean de Naples : « Le Seigneur est ma lumière et mon salut : de qui aurais-je peur ? C'était un grand serviteur, celui qui savait comment on était éclairé. Il voyait la lumière, non pas celle qui baisse sur le soir; mais cette lumière que l'œil ne voit pas. Les âmes éclairées par cette lumière ne courent pas vers le péché, ne trébuchent pas dans le vice.
Le Seigneur disait en effet : Marchez tant que vous avez la lumière. De quelle lumière parlait-il, sinon de lui-même ? Il a dit en effet : Moi, la lumière, je suis venu dans le monde, afin que ceux qui voient ne voient plus, et que les aveugles reçoivent la lumière. C'est donc lui, le Seigneur, qui est notre lumière, notre soleil de justice, lui qui a fait rayonner son Église catholique répandue partout, et c'est pour l'annoncer que le Prophète s'écriait : Le Seigneur est ma lumière et mon salut : de qui aurais-je peur ?
L'homme éclairé intérieurement ne boite pas, il ne s'écarte pas du chemin, il supporte tout. Celui qui voit de loin la patrie endure les difficultés, ne s'attriste pas des épreuves temporelles mais trouve sa force en Dieu : il abaisse son cœur, et il endure : son humilité entraîne la patience. Cette lumière véritable qui éclaire tout homme venant en ce monde se donne à ceux qui craignent Dieu, se répand en celui que le Fils veut, partout où il veut, elle se révèle à qui le Fils de Dieu veut.
Celui qui était assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort — dans les ténèbres du mal et dans l'ombre du péché — lorsque la lumière se lève, a horreur de lui-même, s'humilie, se repent, rougit de honte et dit : Le Seigneur est ma lumière et mon salut : de qui aurais-je peur ? Ce salut est une grande chose, mes frères. Ce salut ne craint pas la faiblesse, ne redoute pas la fatigue, ne voit pas la douleur. ~ Nous devons donc crier de toutes nos forces, non seulement vocales mais spirituelles : Le Seigneur est ma lumière et mon salut : de qui aurais-je peur ? Si c'est lui qui éclaire, si c'est lui qui sauve, de qui aurais-je peur ? Que viennent les brouillards des tentations, le Seigneur est ma lumière. Elles peuvent venir, elles ne peuvent pas gagner ; elles peuvent assaillir notre cœur, mais non le vaincre. Que vienne l'aveuglement des passions, le Seigneur est ma lumière. Il est notre force, lui qui se donne à nous ; aussi donnons-nous à lui. Accourez au médecin pendant que vous le pouvez, pour éviter de le vouloir quand vous ne le pourrez plus. » (1)

Vers toi j'ai les yeux levés,
Seigneur qui te tiens au ciel.
Le jour du Seigneur arrive
comme un voleur en pleine nuit.
Vous qui êtes enfants de la lumière,
enfants du jour, restez éveillés et sobres.
Toujours joyeux, priez sans cesse,
en toute condition, soyez dans l'action de grâce.

Ne mettons pas la lumière sous le boisseau.

(1) Jean de Naples, Homélie, source AELF, office des lectures du 30/1/20

23 mai 2019

Au fil de Jn 14, 23-29, garder sa Parole - homélie du 6ème Dimanche de Pâques. Assemblée dominicale en absence de prêtre (ADAP)

« Si vous n'acceptez pas la circoncision
selon la coutume qui vient de Moïse,
vous ne pouvez pas être sauvés. »
Ac 15, 1-2.22-29

Qu'est-ce que la circoncision des juifs symbolisait et pourquoi y échappe t on ? Elle avait une vertu hygiénique dans un pays de poussière et de sable, mais l'enjeu était ailleurs, elle signifiait pour les juifs une ouverture véritable du cœur, un schma Israël : Écoute... 

Saint Paul l'explique : « Le vrai Juif, ce n'est pas celui qui l'est au dehors, et la vraie circoncision, ce n'est pas celle qui paraît dans la chair. Mais le Juif, c'est celui qui l'est intérieurement, et la circoncision, c'est celle du cœur, dans l'esprit, et non dans la lettre: ce Juif aura sa louange, non des hommes, mais de Dieu. » Romains 2, 27-28

Il développe pour cela une exhortation de Jérémie : « Si tu veux revenir Israël, - oracle de Yahweh, reviens vers moi. (...) : Défrichez vos jachères, et ne semez pas dans les épines. Circoncisez-vous pour Yahweh, et enlevez les prépuces de votre cœur, hommes de Juda et habitants de Jérusalem » Jérémie 4:1 ;3 BCC1923

Il nous faut nous aussi devenir plus attentif, devenir écoutant, devenir signe efficace du Verbe que nous avons reçu...

Nous allons recevoir le pain de vie. Certains l'attrape avec deux doigts comme un truc à saisir. Non, ce n'est pas un truc, c'est Jésus qui vient et mettre nos deux mains ouvertes et dire amen, c'est commencer à signifier l'attitude intérieure qui se fait en nous. 

Combien de temps portons nous le Christ en nous ? Est-ce qu'il demeure vivant en nous ? 
Combien de temps avant que les soucis du monde reprennent le dessus sur le Christ ?
Cette expérience que nous venons de faire de l'Ecriture, [ce partage en petits groupes, cette manducation lente et silencieuse] doit éclairer et interpeller notre façon de vivre la messe du dimanche. Est-ce que nous prenons vraiment part à la danse à laquelle Dieu nous invite ?

Entendons-nous son cri : « J'ai joué de la flûte et vous n'avez pas dansé » (Luc 7, 32)

Il nous faut transformer nos corps et nos cœurs pour devenir temple véritable du corps du Christ, être de véritable « porte-Christ » comme le disait une vieille catéchèse des premiers siècles.

L'Apocalypse 21 nous y invite : « Dans la ville, je n'ai pas vu de sanctuaire, car son sanctuaire, c'est le Seigneur Dieu, Souverain de l'univers, et l'Agneau. La ville n'a pas besoin du soleil ni de la lune pour l'éclairer, car la gloire de Dieu l'illumine : son luminaire, c'est l'Agneau. »

Nous ne devrions plus avoir besoin d'aller à la messe tous les dimanches si nos corps et nos cœurs continuaient de porter le Christ comme le centre de nos vies, si nous demeurions signe vivant de Dieu ressuscité, si notre joie était image fidèle du sacrement que nous avons reçu comme ces 7 enfants baptisés ce week-end et que je vous demande de porter dans la prière. 

Je vais maintenant exposer le saint sacrement et je vous invite à écouter une nouvelle fois l'Evangile, comme un trésor : 
: « Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole ; mon Père l'aimera,
nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure.
    Celui qui ne m'aime pas ne garde pas mes paroles.
Or, la parole que vous entendez n'est pas de moi : elle est du Père, qui m'a envoyé.
    Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ;
    mais le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.
    Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n'est pas à la manière du monde
que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé.
    Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m'en vais,
et je reviens vers vous. Si vous m'aimiez, vous seriez dans la joie
puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi.
    Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu'elles n'arrivent ; ainsi, lorsqu'elles arriveront, vous croirez. »(1)

Ce Dieu qui vient, nous pouvons nous sentir indigne de le porter, surtout si nous n'avons pas confessé nos fautes depuis longtemps. Quand viendras la communion, faites-le en toute conscience. Dieu entendras alors votre cri et quel que soit votre geste (mains tendues ou croisées » il habitera votre cœur, telle est ma foi...

(1) Textes liturgiques, source © AELF.
-

25 août 2016

La circoncision du coeur

Il existe une correspondance subtile entre Jr 4, 1-4 et Rom 2, 29, c'est celle qui conduit l'homme à quitter sa tour d'orgueil pour s'exposer à la lumière divine(1). 

Relisons les deux textes :

Romains 2:27-29 BCC1923

Bien plus, l'homme incirconcis de naissance, s'il observe la Loi, te jugera, toi qui, avec la lettre de la Loi et la circoncision, transgresses la Loi. Le vrai Juif, ce n'est pas celui qui l'est au dehors, et la vraie circoncision, ce n'est pas celle qui paraît dans la chair. Mais le Juif, c'est celui qui l'est intérieurement, et la circoncision, c'est celle du cœur, dans l'esprit, et non dans la lettre: ce Juif aura sa louange, non des hommes, mais de Dieu.

Jérémie 4:1-4 BCC1923

Si tu veux revenir Israël, - oracle de Yahweh, reviens vers moi. Et si tu ôtes tes abominations de devant moi, tu ne seras plus errant! Et si tu jures "Yahweh est vivant!" avec vérité, avec droiture et avec justice, les nations se diront bénies en lui; et se glorifieront en lui. Car ainsi parle Yahweh aux hommes de Juda et de Jérusalem: Défrichez vos jachères, et ne semez pas dans les épines. Circoncisez-vous pour Yahweh, et enlevez les prépuces de votre cœur, hommes de Juda et habitants de Jérusalem, de peur que ma colère n'éclate comme un feu et ne consume, sans que personne éteigne, à cause de la méchanceté de vos actions.

N'est ce pas le chemin d'Exode 33 et de Gn 2, 25, quittez son vêtement pour se retrouver nu devant l'Autre ? A contempler...

(1) intéressante interprétation d'Annick de Souzenelle sur ce thème