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01 juillet 2020

Dépouillement 14 - Homélie du 14ème Semaine du Temps Ordinaire, Année…

Projet 2

Quelles sont les trois grandes tentations ? Elles se résument, nous dit Jean, dans l'Avoir, le valoir et le pouvoir...
Nous avons là les trois tentations principales de l'homme... y compris celles de Jésus au désert...

Les textes d'aujourd'hui nous invitent à méditer leurs contraires, comme autant de facettes de Dieu.

A la tentation de l'avoir s'oppose la pauvreté du Christ
Au valoir s'oppose l'humilité de Dieu
A l'excès de pouvoir et la violence s'oppose la douceur...

Ces trois mots clés résonnent dans les textes d'aujourd'hui. Pauvreté, humilité et douceur...

Ces attributs de Dieu j'aimerais prendre le temps d'y faire écho...

Car notre chemin humain se résume dans l'écart creusé entre ces six tensions...

Choisir le dépouillement contre la tentation de l'avoir
Choisir la douceur contre nos tentations de pouvoir
Choisir l'humilité contre l'orgueil.

Écoutons maintenant à nouveau les textes de ce dimanche avec ces clés :
Pauvreté :
 « Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux, pauvre et monté sur un âne, un ânon, le petit d'une ânesse. » Za 9, 9-10
Zacharie nous fait contempler cette pauvreté de Dieu face à laquelle nos richesses deviennent bien pâles. Heureux les pauvres de cœur, le dépouillement les rendra libres...
Cherchons cette pauvreté du cœur qui transforme notre regard sur autrui pour devenir contemplation du visage de l'autre. La pauvreté est la première clé...
Ce qu'annonce Zacharie c'est la pauvreté et l'humilité de Dieu, c'est le Christ entrant à Jérusalem assis sur un ânon au lieu d'être debout sur un char de feu....
Il en est de même de cette douceur qu'évoque à nouveau Zacharie....
Le roi qui nous est promis n'est pas un violent il « fera disparaître d'Éphraïm les chars de guerre, et de Jérusalem les chevaux de combat ; il brisera l'arc de guerre, et il proclamera la paix aux nations. » Za 9, 10
Ce que Zacharie proclame à sa manière n'est t'il pas ce Christ doux et humble de cœur que nous décrit Matthieu 11.

Il y a une libération qui est ici en jeu... sortir de l'emprise de la chair, comme le suggère Paul (Rom 8) c'est retrouver la liberté de ceux qui se dépouillent de ces tentations qui nous empêchent d'atteindre douceur et humilité.

Choisir la vie, c'est se libérer de ce qui conduit à la mort intérieure : pouvoir avoir valoir.

Il y a finalement un pas à faire dans notre dépouillement, c'est celui de prendre le chemin du Christ, ce qu'il appelle son joug, ce fardeau léger qui est le chemin de la vérité et de la vie.
N'est-ce pas d'entrer dans la danse de Dieu. Suivre Jésus devient léger quand on renonce au pouvoir à l'avoir ou au valoir.

La Pauvreté du cœur, l'humilité et la douceur. Là sont les moyens de rendre le fardeau léger.

Quand vous avancerez devant l'autel, tout à l'heure prenez le temps de ce dépouillement intérieur, de ce renoncement à l'avoir au pouvoir et au valoir. Choisissez l'humilité et la douceur....

PS : il y a une phrase dans l’Évangile qui peut nous faire trébucher, c’est cette condition posée.
« personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils choisit de le révéler »
Au delà de la lecture littérale : deux pistes. La piste historique ou Mathieu se demande pourquoi les juifs n’ont pas suivi Jésus, pourquoi le Fils ne s’est pas révélé ?
La deuxième piste, consiste à  contempler la révélation comme un chemin dans lequel Dieu nous invite. Choisir de découvrir le Christ est un chemin complexe qui prend du temps. Certains refusent d’entrer dans cette voie. Ils ferment eux-mêmes la porte. Mais à ce qui choisissent d’avancer, Mathieu en parlant deux fois de révélation nous montre qu’il y a un chemin de révélation commencé dès le début de l’Évangile et qui se complète dans ce texte de Mathieu. 

08 avril 2020

Au fil de Matthieu 26 - Celui qui l’a livré - homélie et méditation…


Projet 2 à commenter...

Jusqu'où allons-nous dans le jugement ?
N'avons nous pas entendu l'évocation de la paille et la poutre ?
La phrase citée par Matthieu 26 tombe comme un couperet apparent : « Malheureux celui par qui le Fils de l'homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu'il ne soit pas né, cet homme-là ! »

Malheureux pour lui... pour lui..

Le psaume 68 nous donne une piste : « L'insulte m'a broyé le cœur, le mal est incurable »

Il y a une pointe de tristesse et de désespoir dans la phrase de Jésus... il a été jusqu'au bout de l'amour et pourtant rien n'a pu changer son cœur.

Jean renchérît à sa manière discrète en insistant sur deux points : le Christ a lavé les pieds de Judas, il lui a réservé la première bouchée... A la différence de Matthieu qui évoque le fait que Judas se sert en même temps que Jésus, Jean note un acte volontaire du Christ : «Je vais tremper un morceau de pain dans le plat: celui à qui je le donnerai, c'est lui.» Jésus prit alors un morceau de pain, le trempa et le donna à Judas, fils de Simon Iscariote
‭‭Jean‬ ‭13:26‬ ‭

Le Christ va jusqu'au bout de l'amour et pourtant nous détournons souvent le regard.

Le Christ s'est mis à genoux devant nous et nous avons détourné la tête...



Quand nous passons à côté d'une main tendue, entendons-nous la tristesse de Jésus à Gethsemani qui pleure sur toute les fois où son amour ne fait pas jaillir en nous l'amour...

Cessons de chercher Judas hors de nous...
Nous sommes Judas.
Je suis Judas à chaque fois que mes pas prennent un autre chemin que le don...
Et je pleure de larmes amères sur ma faute qui reviens sans cesse et que je n'ose présenter à nouveau à Dieu une nouvelle fois.
Orgueil, vanité, etc. Avoir, pouvoir valoir. Les tentations de Judas, mes tentations...

Laissons nous relever par le Dieu qui est toute miséricorde. Ne choisissons pas la voie de la culpabilité morbide. Entre Judas et Pierre, prenons le chemin de Pierre. Pleurons sur nos reniements et écoutons le Christ par trois fois nous dire m'aimes-tu ? (Jean 21)

Écoutons à nouveau le psaume 68 :
« Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! »
Car le Seigneur écoute les humbles,
il n'oublie pas les siens emprisonnés. »

Notre prison, c'est cette culpabilité maladive qui nous empêche de demander le pardon de Dieu. C'est le tentateur qui nous rend aveugle sur nous-mêmes et sur la miséricorde de Dieu, c'est cette poutre enfin qui nous conduit à juger autrui au lieu de nous concentrer sur ce qu'il y a changer et retourner en nous pour nous conduire à l'amour.