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18 juin 2014

L'esprit descend vers nous.

L'esprit descend vers nous. Peut-on dire qu'il ya, là aussi, kénose ?

L'attitude que cette descente génère en nous est très différente de cette vénération du Sinaï où il fallait "vénérer Dieu" dans sa hauteur, comme nous le rappelle saint Augustin dans la Lettre et l'Esprit, § 27*.

Pourquoi cette différence ? 

C'est peut-être comme l'exprimait très bien ce matin à la messe, notre vicaire,
parce qu'il doit s'agir non d'un bouleversement de notre attitude, mais d'une con-version (son geste d'une main qui se retourne disait bien le mouvement à accomplir). Je compléterai en parlant d'un changement d'axe, qui n'est plus axé sur la crainte, mais bien l'amitié, la communion.

Grâce à l'Esprit, nous sommes appelés à vivre "en christo" (en Christ) comme insiste bien à ce sujet H. UvB, dans l'un des tomes de sa Trilogie.

On pourrait compléter avec cette belle phrase du discours final : "Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai appris de mon Père." (Jn 15,15). Or l'ami ne craint plus de voir l'époux. Il l'attend et se réjouit de sa présence.

* Source Evangelizio
Crédit Image : C. Heriard, DR, Eglise de Saint-Lubin de Cravant

13 janvier 2008

Ecoute - II

« Mais ce n’est pas notre parole qui est première – elle est simple réponse – mais à l’origine », ajoute Hans Urs von Balthasar, « il y a le fait que l’Esprit qui sonde les profondeurs de la divinité (...) nous fait connaître les dons gracieux de Dieu. » (1 Co 2, 10-12, 16). (1)

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 363

18 décembre 2007

Corps et Esprit

Pour Hans Urs von Balthasar, le Mystère consiste dans le fait que dans le don de l’Esprit le Fils ressuscité se donne également lui-même, comme le Fils qu’il est, parce que l’on peut dire tout aussi bien, à l’inverse, que dans le don de l’Esprit, le donateur est parfaitement présent ». C’est pourquoi, ajoute-t-il, «l’Esprit dans l’Église exigera toujours une corporéité parfaite et sera hostile à toute spiritualisation idéaliste » (1)

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.287

16 décembre 2007

Dans sur - II

L’Esprit est dans et au dessus de l’Eglise. « Dans pour autant qu’il achève et conforme l’ordre des ministères inauguré par le Christ. Au dessus : pour autant que son ordre divin ; que nous ne pouvons embrasser du regard, ébranle toujours à nouveau l’ordre humain, se figurant lui-même, afin de le renouveler selon sa libre compréhension. (1)

A méditer

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.241

11 décembre 2007

Source

«L’autoprofération du Père dans le Fils (...) est suprêmement aimante et consentante. Or d’après Augustin, la Génératio Verbi elle-même contient déjà de l’amour car celle-ci est cum amor notitia. De la sorte, cette première procession en Dieu semble déjà contenir toute la circumincessio de la connaissance et de l’amour. Ainsi la mission du Fils par le Père dans le monde se fait elle aussi dans l’amour ».

Peut-on dire que l’Esprit est superflu ?

Non si l’on considère que la mission de l’Esprit dans le monde est d’après Hans Urs von Balthasar « par delà l’amour ici décrit du Père pour le Fils, même pour autant qu’il est la cause exemplaire du monde, peut-être même par delà même l’énoncé de Jn 3,16 « Dieu à tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (1)

Si l’on suit Hans Urs von Balthasar, il faudrait dire que son amour est plus débordant encore, et qu'il se manifeste dans l’Esprit qui telle une source chaude continue de jaillir du cœur de Dieu

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 214-215

08 décembre 2007

Image et ressemblance

La doctrine biblique de l’homme créé à l’image et la ressemblance précise pour Hans Urs von Balthasar que l’homme possède, dans son essence, une image non seulement du Fils, mais de la Trinité toute entière, donc aussi de l’Esprit Saint, ce sur quoi celui-ci doit s’appuyer. Et puisque l’oikonomia divine est intérieurement inséparable, il faut qu’il y ait à partir d’elle dans le monde, non seulement des logos spermatikoi*, mais également des spermata pneumatika**, de sorte que le domaine de l’Esprit, s’étende aussi loin que celui du Fils qui recouvre la création. (1)

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.193
* Logo spermatikoi, germes du verbe, théorie qui remonte à Saint Justin et qui dit en substance qu'en tout homme, même non baptisé, réside une parcelle du verbe
** Germe de l'Esprit

04 décembre 2007

Union trinitaire

« L’Esprit est le mouvement qui rend possible et que réussit cette disposition auprès du Père. L’Esprit fait que l’union hypostatique de la divinité et de l’humanité prend maintenant (sur la croix) une figure telle qu’elle fait apparaître jusqu’à l’extrême la différence entre Dieu et le pur homme. » (1)

« Le Père doit croître par le fait que le Fils dépose tout ce qui en lui est divin auprès du Père » (2)

Nous sommes plongés par là au cœur du mystère de la Trinité, comme un échange incessant entre le don de l’un et de l’autre et cette contemplation est porte du mystère. D’elle rayonne la lumière indicible du plan de Dieu sur l’homme.

(1) Adrienne von Speyr, Passion nach Matthaüs, Einsielden, Johannes Verlag, 1957, p. 154

(2) Adrienne von Speyr, ibid p. 153-154, cité par Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 166

17 novembre 2007

Kénose de l’Esprit - VIII

Calvin et à sa suite, Theo Preiss montre en détail le rôle de l’Esprit-Saint. « Témoin d’un triple point de vue, il énonce et exégètise ce qu’il a entendu lui-même, rendant ainsi présent le Christ vivant. Ensuite, il s’efface dans une sorte de kénose devant le Père et le Fils (et c’est pourquoi il est difficile à appréhender comme personne). Enfin, il détourne – à l’opposé de Montant et de tous les mouvements pentecôtistes – le regard sur lui-même, de sorte que nulle introspection n’est à même d’observer l’agir de l’Esprit Saint. Par tout cela l’Esprit fait signe vers le Christ ». (1)

Cette théorie qui rejoint mes propos sur la triple kénose n’est pas très en faveur des mouvements charismatiques, si elle considère que ces mouvements utilisent l’Esprit, dans leur schéma, sans lui laisser respiration et kénose possible. Il ne peut y avoir monopole de l’Esprit par construction. Cela n’interdit pas la prière de louange et la joie partagée, mais elle doit, comme partout, s’accompagner d’un discernement et d’une distance, sur la réalité de la présence et de l’absence de Dieu à nos côtés. Pour Hans Urs von Balthasar Luther va dans ce sens sur l’Esprit et la lettre : Pour lui, « le Saint Esprit, ce ne sont pas des doutes ou des opinions subjectives qu’il a inscrit dans nos cœurs, mais des affirmations plus certaines et plus fortes que notre vie même et que toute expérience ». (2).

Mais, ajoute Hans Urs von Balthasar, cela introduit à un rétrécissement au regard de l’idée traditionnelle de l’Esprit comme exégète. (3)

(1) T. Preiss, Le témoignage intérieur du Saint Esprit, Cahiers Théologiques de l’actualité protestante, 13, Neuchâtel, 1946, cité par Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.139

(2) Luther, MLO, V, 26 (WA18, 605,32)

(3) Hans Urs von Balthasar, ibid p. 140

16 novembre 2007

Kénose de l’Esprit - VII

Buber, dans le domaine de la pensée juive, a insisté sur « l’ineffabilité de l’Esprit qui a besoin de la rencontre entre les hommes pour pouvoir s’expliciter dans la Parole » (1)

(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, III – L’Esprit de Vérité p.137

15 novembre 2007

Kénose de l’Esprit - VI

Pour Thomas, l’Esprit Saint n’a pas besoin d’être représenté comme personne de la même manière que nous représentons comme tels, le Fils et le Père, chaque hypostase divine à son propre tropos hyperarxeôs ou son modus existendi » (1). En effet, pour moi la kénose de l’Esprit est telle qu’il ne vient pas "apparaître comme personne saisissable, puisque son mode d’être est justement d’être où il veut et insaisissable, tout en étant vecteur de l’unité de tous", en christoï .

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.130

13 novembre 2007

Unité

« Ce qui impressionne Basile tout aussi fortement que Cyrille de Jérusalem, c’est précisément l’unité de l’Esprit dans l’immense diversité de ses dons. C’est justement cette unité qu’il met sur un pied d’égalité avec l’unité du Père et du Fils ». (1)

Au-delà de la kénose, je pense qu’il faut ici introduire un autre aspect, qui ne fait pas voir l’Esprit comme un manipulateur, mais comme un souffle qui trouvera toujours un moyen pour souffler, malgré et au-delà de nos résistances individuelles. Et comme un torrent qui dévale au dessus des rochers, l’Esprit est la dynamique (dynamis) de Dieu en dépit de sa tendresse kénotique. C’est le paradoxe et c’est pourtant lumineux…

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.110

[limite sur une théorie, problème du nombre, cf. 114-115 et notamment le problème de la taxis des processions (ordre) introduit par Basile] 110

07 novembre 2007

La Chair et l’Esprit

Il y aurait deux cercles pauliniens : celui de la sarx (chair) qui ne comprend pas et celui du pneuma, qui est une folie inaccessible pour ceux du 1er cercle. (1)

Peut-on en tirer une explication de ces interventions de Jésus sur ceux qui ne veulent pas entendre, ce peuple à la nuque raide ? La question (mais est-ce une question) est où nous situons nous ?
Dans le cercle de la chair ou celui de l'esprit...
Malheureusement, il me semble que je reste dans le 1er cercle.

(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, III – L’Esprit de Vérité p.78

30 octobre 2007

Kénose de l’Esprit - IV

De la même manière, Dieu n’est pas visible (ou rarement) en tout cas dans le présent mais dans le retour en arrière sur nos vies. La vérité est en même temps grâce. Pour Hans Urs von Balthasar, l’ouverture de l’espace d’amour entre le Père et le Fils se produit dans le Fils par son oblation au monde. Pareillement l’introduction de l’Esprit dans cet espace d’amour ouvert, qui est la vérité, est en même temps l’oblation de l’Esprit dans l’intériorité de celui qui accueille son témoignage. (1)

Cela nécessite pour moi deux choses :
1) une ouverture au message,
2) un décentrement pour laisser s’emplir du don du Christ.

(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, III – L’Esprit de Vérité p. 65

27 octobre 2007

Kénose de l’Esprit - III

« Pourquoi le Fils ne suffit-il pas comme interprète, pourquoi faut-il encore l’envoi de l’Esprit ? » interpelle Hans Urs von Balthasar (1). C’est pour moi encore une question de pastorale où le Christ trace un chemin dans les cœurs mais n’impose pas la vérité. Il faut qu’il passe par la kénose et la mort pour que l’Esprit-Saint devienne interprète de ses actes et en cela révélateur de l’amour trinitaire.

Pour le théologien, une exégèse du Verbe fait chair dans sa totalité, la « vérité toute entière » ne peut être réalisée qu’à partir du moment où il est proféré jusqu’au bout : dans sa mort et sa résurrection » (…) « Ce n’est que [lorsque] elle est ainsi « embrassée et explicité dans son unité et sa profondeur (…) qu’est réalisée la vérité toute entière » (un message que seul le Paraclet peut transmettre à l’aune de l’Amour en actes et en Vérité du Christ) (2)

(1) Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.62

(2) ibid p. 64

23 octobre 2007

Kénose de l’Esprit - II

« Mais quand il viendra, lui, l’Esprit de Vérité, il vous introduira dans la vérité toute entière ; car il ne parlera pas de lui-même, mais ce qu’il entendra, il le dira et vous annoncera les choses à venir ». Jn 16, 13

Sans commentaires

11 octobre 2007

Esprit libre

« Le vent (du pneuma) souffle où il veut, et tu entendras sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va, nous rappelle Jn 3,8 21. Pour Origène, il faut cependant séparer l’Ancienne alliance (littera = lettre) de la nouvelle alliance : «la lettre inspirée de l’Esprit » et en ce sens un « parler autre » [allos – agorein], une manière de dire la même chose autrement et plus profondément.

Dans le Christ lui même la lettre est la chair (…) [mais] en tant que chair, éclairée par l’Esprit et imprégnée d’Esprit dans le Christ lui-même, elle fait partie de manière irrécusable de la Vérité. (1)

(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, III – L’Esprit de Vérité p. 23

09 octobre 2007

Kénose de l’Esprit

C’est peut-être un paradoxe puisque l’Esprit est ce qui nous reste depuis le départ du Fils, mais pour moi sa présence reste foncièrement kénotique. Elle est même en soi la quintessence de la kénose puisqu’il n’apparaît jamais en personne mais « nous permet de voir le Père » comme l’affirme saint Basile (1)

Et de fait sa présence agit comme un révélateur : « Il veut seulement nous animer de son souffle et non s’objectiver devant nous. « il est la lumière que l’on ne saurait voir ». N’en arrive-t-on pas à en conclure que le décentrement pourrait être simplement se laisser habiter par le souffle – le pneuma – le vent, ce qui en soi n’est pas incompatible mais interpelle sur le plan du discernement (nous y reviendrons)…

(1) cité par Hans Urs von Balthasar, La Théologique, III – L’Esprit de Vérité p. 19
(2) Hans Urs von Balthasar, ibid p. 20

07 octobre 2007

Esprit hors église

Ce que j'écrivais plus haut n’exclut pas ceux qui sont hors de l’Église. Pour Hans Urs von Balthasar, l’Esprit se manifeste dans tous les peuples : « de même qu’il y a chez eux un logos spermatikos, il faudrait postuler en eux quelque chose comme un pneuma spermatikon » (1)

(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, III – L’Esprit de Vérité p. 15

06 septembre 2007

Le temps de l’Esprit

Rupert de Deutz a semble-t-il organisé le schéma trinitaire en l’étendant à l’histoire du monde. Pour lui Dieu intervient dans la création, le Fils est présent du 1er Homme à l’incarnation comme verbe de Dieu, et de l’annonciation à la fin du monde, l’humanité serait d’après lui sous la mouvance de l’Esprit. (1)

Tout cela n’empêche pas, bien sur que les trois personnes agissent en commun.

Son originalité, souligne le théologien, est de commencer la période de l’Esprit non à Pâques mais dès l’annonciation (2).

Je trouve cette analyse très intéressante, dans la mesure où cela conforte l’impression laissée par les paroles du Christ rapportées par Jean. Il n’agit pas pour lui, mais dans la mouvance de l’Esprit. Et de fait, cela renforce cette circumincession kénotique de chaque personnes en Dieu, qui n’agissent pas pour eux-mêmes mais dans un don total, un décentrement constant.

(1) cité par Hans Urs von Balthasar, La Théologique, II ibid, p.220
(2) p. 222