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13 décembre 2018

L’Amour est en toi - 24 - Saint Amboise

Saisir et se laisser saisir.
La course infinie de l’homme vers Dieu est dépassée par celle de Dieu vers l’homme.
 « Celle qui cherche (...) le Christ, celle qui trouve le Christ, peut dire : Je l'ai saisi et ne le lâcherai plus ; je le ferai entrer dans la maison de ma mère, dans la chambre de celle qui m'a conçue. Qu'est-ce que la maison de ta mère et sa chambre, sinon l'intimité la plus profonde de ton être ? Garde-la, cette maison, purifie-la dans ce qu'elle a de plus secret. Ainsi, lorsque ta maison sera sans aucune tache, ~ elle s'élèvera comme une demeure spirituelle pour être un sacerdoce saint, cimentée sur la pierre angulaire, et le Saint-Esprit y habitera.
Celle qui cherche ainsi le Christ, celle qui l'implore ainsi, n'est pas abandonnée par lui ; bien plus, il vient souvent la visiter, car il est avec nous jusqu'à la fin du monde. »


(1) Saint Amboise, traité sur la virginité, source AELF

21 janvier 2016

Église et miséricorde

Poursuite de ma lecture. Cette citation par notre pape d'Ambroise de Milan pourra faire grincer des dents.: "Là où il s'agit de dispenser la grâce, le Christ est présent. Lorsque l'on doit exercer la rigueur, seuls les ministres du culte sont présents, mais le Christ est absent". (1) 

Elle interpelle nos "tentations de frère aîné" selon Luc 15. Le texte cité aujourd'hui entre en écho :"Si Dieu avait été prompt au châtiment, l'Eglise n'aurait pas connu l'apôtre Paul ; elle n'aurait pas reçu un tel homme dans son sein. C'est la miséricorde de Dieu qui transforme le persécuteur en apôtre ; c'est elle qui change le loup en berger, et qui a fait d'un publicain un évangéliste (Mt 9,9). C'est la miséricorde de Dieu qui, touchée de notre sort, nous a tous transformés ; c'est elle qui nous convertit." (2)


(1) Ambroise de Milan, De Abraham, cité par  Pape François, Le nom de Dieu est miséricorde, Paris,Robert laffont et Presses de la renaissance 2016‎, p. 84

(2) Saint Jean Chrysostome,  7eme homélie sur la conversion,  source AELF


03 septembre 2015

Confiance et doute

Dans le désert de nos vies, combien de fois sommes nous désemparés par le silence apprarent de Dieu.  Peut être que ce silence n'est autre que la manifestation du brouillard qui entoure notre âme.  Il nous faut prendre de la distance. Écoutons saint Ambroise : "il fait encore nuit. (...) je n'ai encore rien pris. J'ai lâché le filet pendant le jour. J'attends que tu me l'ordonnes ; sur ta parole, je le lâcherai encore. La confiance en soi est vaine, mais l'humilité est fructueuse. Eux qui jusque-là n'avaient rien pris, voici que, à la voix du Seigneur, ils capturent une énorme quantité de poissons".(1)
Dans son commentaire de Luc 5, 1-11, Ambroise lâche une phrase qui m'éclaire : peut être ai-je trop confiance en moi, y compris en la pertinence de mes choix quand Dieu montre la fatuité de nos projets.  Seuls compte l'abandon à la grâce... "Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux".  Luc 22, 42. Ces paroles du Christ constitue le commentaire véritable de ce passage.  Quelles soient prononcées devant la croix nous laisse pantois.

  ( 1) Saint Ambroise,  commentaire de Luc IV,  71-76, SC 45 (traduction SC, cf. p. 180), source AELF

21 juin 2007

Les 3 morts

Saint Ambroise distingue trois espèces de mort :

a) l’âme qui pèche doit mourir (Ez 18,4),

b) la mort mystique, c'est à dire qu’on l’on meurt au péché afin de vivre pour Dieu en étant comme le dit Paul, « ensevelis par le baptême dans la mort » (Rm 6,4)

c) celle au terme de la vie

« la première est mauvaise, la deuxième est bonne, la troisième est en soi indifférente : elle se fait amère pour la plus part qui s’attachent aux biens terrestres ; au contraire, elle est désirée par ceux qui aspirent à être avec le Christ » (1)

Qu’est-ce que cette mort mystique, n’est-ce pas d’une certaine manière ce que nous n’avons de cesse d’approcher à travers nos recherches sur la kénose et le decentrement, un rejet volontaire de tout ce qui nous entraîne dans la spirale du péché, ce qui nous rattache au monde pour mourir à cette part de nous-mêmes qui n’est pas en Dieu… La mort mystique, qu’elle soit sacramentelle ou en vue de Dieu est le chemin…

« Dans la vie comme dans la mort nous appartenons au Seigneur » (Rm 14, 7_8) (...) l’espace disponible, le décentrement créé par « le détachement de la foi est alors occupé par le Christ et son Esprit qui nous confirme que nous sommes comme le Fils, devenus enfants du Père, entraînés dans la relation que l’Esprit suscite avec le Fils, si bien que l’imago trinitatis s’achève pleinement en nous. (...) nous sommes co-héritiers « si par ailleurs nous souffrons avec lui pour être aussi glorifiés avec lui
» Rm 8,17 (2)

(1) cité par Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, IV, Le Dénouement, p.303
(2) ibid. p. 305