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08 février 2017

Les mistrals gagnants - Anne-Dauphine Juilland

Un petit coin de ciel bleu dans l'univers médiatique que ce film tout en finesse qui nous emporte dans l'univers enchanté et en même temps grave voire douloureux de ces cinq enfants atteints de pathologies insupportables. On en sort plein d'espérance.  La vie est belle,  la vie est danse, et l'amour est plus fort que la mort.
Ces enfants ont en eux une vérité toute simple.
Dans la lignée de mes commentaires déjà postée sur les deux livres d'Anne-Dauphine Julliand, je vous invite à ce détour.
A voir, sans modération. En ce moment dans quelques salles parisiennes.

18 janvier 2017

Souffrance des enfants

A relire, la Croix de ce Week-end sur la souffrance des enfants et cette belle phrase citée sur cet « autre Dieu » que la protestante Marion Muller-Colard a découvert à l'âge adulte : Il n'est ni justicier (« si le mal me tombe dessus, c'est que je l'ai mérité »), ni pervers (« je n'ai pas mérité cela »). Il « compte sur chacune de nos vies pour circonscrire avec lui le chaos ».(1)

On y retrouve une préoccupation longuement évoquée dans mes travaux de 2013 et 2014(2)

(1) cité dans La Croix du 7-8/1/2017
(2) Quelle espérance pour l'homme souffrant et Où es-tu mon dieu ?

29 décembre 2016

Souffrance - Saint Bernard

"N'interroge pas ce que tu souffres, toi, mais ce qu'il a souffert, lui. À ce qu'il est devenu pour toi, reconnais ta valeur à ses yeux, afin que sa bonté t'apparaisse à partir de son humanité. En effet, l'abaissement qu'il accomplit dans son humanité a été la grandeur même de sa bonté, et plus il s'est rendu méprisable en ma faveur, plus il me devient cher." (1)

A méditer

(1) Saint Bernard,  Homélie sur l'épiphanie

26 septembre 2016

La nudité qui m'interpelle - Emmanuel Lévinas

Face aux cris de l'humanité en souffrance évoquée dès le début de l'Exode, il est bon également de relire ce qu'écrivait Emmanuel Lévinas en 1987 dans sa nouvelle préface de Totalité et Infini. "La nudité humaine m'interpelle (...) de sa faiblesse, sans protection et sans défense, mais elle m'interpelle aussi d'étrange autorité, impérative et desarmée, parole de Dieu et verbe dans le visage humain. (...) langage de l'inaudible, langage de l'inoui, langage du non-dit. Ecriture ! (1)

"Socialité utopique qui commande cependant toute l'humanité en nous et où les Grecs aperçurent l'éthique"(2)

Que tout juif qu'il est, il fasse mention des Grecs ne fait qu'ajouter du poids à nos propos précédents sur les semences du Verbe dans leur universalité. La souffrance est, par essence, le lieu d'interpellation de l'humanité et nos élans de charité, nos attentions "au visage" sont ce qui, de fait, nous rapproche des soucis de Dieu. Elle nous fait voir de ses yeux, entrer dans sa danse.

(1) Préface de 1987 de Totalité et Infini p. III, Martinus Nijhoff 1971
(2) Ibid

28 juillet 2016

Les limites de l'apathie

Nous continuons notre lecture du tome 7 de la Gloire et la Croix (GC7). Au delà de F. Suarez et Maître Eckhart, l'apathie chrétienne semble s'être affrontée au réel, à la souffrance, dans son irréductible réalité. Doit-on pour cela nier l'intérêt du chemin intérieur qui relativisait notre importance et nous rendait disponible à Dieu ?
L'erreur d'Eckhart semble être pour Balthasar dans l'excès. L'apathie peut conduire à l'indifférence à l'autre, à l'individualisme mystique. A l'autre bout du spectre, la souffrance peut aussi nous envahir au point de rejeter Dieu...

Le chemin est dans  l'entre- deux, et probablement dans un retour au centre qui ne rejette ni la souffrance ni la kénose.




27 juillet 2016

Face à la haine

On ne peut que penser à la clairvoyance du regretté René Girard, dans cette surenchère mimétique qui s'amplifie et montre jusqu'où la folie humaine peut conduire.  Plus que jamais le silence de la Croix semble être la meilleure réponse à la surenchère et au bruit.
Seul le souffrant, élevé sur le bois de la Croix, apparaît comme la solution à cette haine.

10 juillet 2016

Le bon Samaritain - Saint Sévère d'Antioche

Si dans la Parabole nous pouvons voir facilement que le Christ nous invite à sa suite à soigner l'humanité, nous pouvons contempler ce qu'ajoute Sévère d'Antioche : "Le Samaritain voyageur qui était le Christ donc — car il voyageait vraiment — a vu l'humanité qui gisait par terre. Il n'est pas passé outre, car le but qu'il avait donné à son voyage était « de nous visiter » (Lc 1,68.78), nous pour qui il est descendu sur la terre et chez qui il a logé. Car il n'est pas seulement « apparu, mais il a conversé avec les hommes » en vérité (Ba 3,38)... Sur nos plaies il a versé du vin, le vin de la Parole, et comme la gravité des blessures ne supportait pas toute sa force, il y a mêlé de l'huile, sa douceur et son « amour pour les hommes » (Tt 3,4)... Ensuite, il a conduit l'homme jusqu'à l'hôtellerie. Il donne ce nom d'hôtellerie à l'Église, devenue le lieu d'habitation et le refuge de tous les peuples... Et une fois arrivés à l'hôtellerie, le bon Samaritain a témoigné à celui qu'il avait sauvé une sollicitude encore plus grande : le Christ lui-même était en l'Eglise, accordant toute grâce... Et au chef de l'hôtellerie, symbole des apôtres et des pasteurs et docteurs qui leur ont succédé, il donne en partant, c'est-à-dire en montant au ciel, deux pièces d'argent pour qu'il prenne grand soin du malade. Par ces deux pièces, entendons les deux Testaments, l'Ancien et le Nouveau, celui de la Loi et des prophètes, et celui qui nous a été donné par les évangiles et par les écrits des apôtres. Tous les deux sont du même Dieu et portent la seule image de ce seul Dieu d'en haut, comme les pièces d'argent portant l'image du roi, et ils impriment en nos cœurs la même image royale par le moyen des saintes paroles, puisque c'est un seul et même Esprit qui les a prononcées... Ce sont les deux pièces d'un seul roi, donnés en même temps et à titre égal par le Christ au chef de l'hôtellerie...  Au dernier jour, les pasteurs des saintes églises diront au Maître qui reviendra : « Seigneur, tu m'as donné deux pièces d'argent, voilà qu'en les dépensant, j'en ai gagné deux autres », par lesquels j'ai accru le troupeau. Et le Seigneur répondra : « C'est bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle en peu de choses, je te préposerai à beaucoup. Entre dans la joie de ton Seigneur » (Mt 25,23)."

(1) Saint Sévère d'Antioche, Homélie 89 (trad. de Lubac, Catholicisme, Le Cerf 1947, p. 341 rev.), source AELF

07 juillet 2016

Face à la barbarie - Saint Jean-Paul Il

En ces périodes de trouble, j'apprécie tout particulièrement ce texte que nous rappelle l'AELF dans sa méditation du jour, Jean Paul II y évoque les événements du 11 septembre et conclut :"quel est le chemin qui conduit au plein rétablissement de l'ordre moral et social qui est violé de manière aussi barbare ? La conviction à laquelle je suis parvenu en réfléchissant et en me référant à la révélation biblique est qu'on ne rétablit pleinement l'ordre brisé qu'en harmonisant entre eux la justice et le pardon. Les piliers de la véritable paix sont la justice et cette forme particulière de l'amour qu'est le pardon." (1)

A méditer à la lumière de la Croix et de cette phrase issue du Cantique des Cantiques : "Fort comme la mort est l'amour" que nous aimons transformer en cette année de la miséricorde en disant, à la suite de nos pères "L'amour est plus fort que la mort"

(1) Saint Jean-Paul II, Message pour la Journée mondiale de la Paix 2002, §1-2 (trad. © Libreria Editrice Vaticana)

26 juin 2016

Caché - Dévoilé, Souffrance et harmonie -Jean Erigène

Contempler à la suite de Jean Erigène‎ le non-apparaissant qui apparaît, l'incompréhensible qui est compris, l'invisible rendu visible(1). Pour lui, nous dit Balthasar , "l'altérité de Dieu se manifeste surtout en ce fait que le monde est un tissu de contraires sinon de contradictions" (..) [Dieu] rassemble et concilie tout cela dans une merveilleuse et ineffable harmonie (2).
Y a-t-il là une réponse au chaos et à la souffrance ? Si elle se lit entre les lignes c'est dans un axe eschatologique, ce qui non sans raison rejoint l'idée d'une unique "prédestination, la prédestination au bien. Rm 8 et Eph 1 sont cités avec raison comme principaux temoins(3). L'opposition intérieure au monde des élus et des réprouvés doit nécessairement se résoudre en une harmonie finale (4).

(1) Jean Érigéne, De divisione Natura (DN), III, 633 AB, cité en GC7 p. 27
(2) DN II, 617 cf. GC7 p. 28
(3) De Predestinatio IV, 369sq et XI, 3,‎398 cf. GC7 p. 29
(4) GC7 ibid.


05 janvier 2016

Le sens de notre mort - 2

En première lecture, ni la mort des saints innocents, ni la mort du Christ n'avaient de sens pour le témoin direct du drame. Et pourtant, ils participent à ce plan de Dieu, à cette révélation profonde du drame de la violence et nous appelle à l'amour. La mort d'un proche, la mort d'un enfant est l'objet d'un cri et d'une souffrance extrême jusqu'à ce que nous prenions conscience de la communion qu'elle a engendré, de l'amour et de l'entraide qui jaillit au delà de la peine et nous pousse à l'amour véritable. C'est ce que j'exprime entre les lignes dans certains de mes romans comme "La caresse de l'ange, La danse des anges, mais aussi Le collier de Blanche ou Le chant du large".
"Il nous faut confier à l'anonymat du service ecclésial le sens ultime que notre mort peut revêtir pour l'humanité" disait Adrienne von Speyr (1)
"Il y a dans la vie terrestre du Seigneur une concentration de toute sa fécondité en direction de sa mort sur la Croix, et parce que son incarnation signifie communion avec nous, nous pouvons avec lui, dans l'Église, concentrer sur sa croix notre volonté (...) voir dans notre mort, quelle qu'elle puisse être, l'ultime récapitulation de notre oblation à Dieu." (2) l'idée centrale, inscrite dans la dynamique sacramentelle est de voir notre vie, comme participation à "l'explosion en force de toute vie humaine dans" (3) celle du Christ, Lui qui est "la résurrection et la vie".


(1) Adrienne von Speyr, Le mystère de notre mort, Culture et Vérité, 1953-1989, p. 61
(2) ibid

(3) p. 66‎

04 janvier 2016

Nous ne sommes pas immunisés

Il règne parfois un utopie véhiculée par certains courants religieux au sein de notre Église qui nous laisserait croire qu'une pratique régulière nous protégerait du "mal de peine"(1), de la maladie et de la mort. Adrienne von Speyr nous précise avec raison que "le Fils n'est pas venu nous faire le don d'une vie de foi qui serait d'entrée immunisée contre toutes les difficultés et tous les doutes, qui serait une sorte de bonheur inconscient qui se déroberait à toute difficulté et à toute souffrance. Une vie de ce genre ne serait pas une vie à la suite du Christ." (2)
Elle serait utopie et renfermement ‎communautariste dans l'illusion.

(1) Saint Thomas d'Aquin, dans sa Somme théologique distingue mal de peine et mal de faute‎. Le mal de peine est le mal subi.
(2) Adrienne von Speyr, Le mystère de la mort, Culture et Vérité, 1953-1989, p. 58

10 décembre 2015

Le mal

Après une longue contemplation sur le coquelicot et la beauté du monde créé, sur les pas de François d'Assise, Loew nous conduit, comme en contraste à envisager le mal comme lancinant et pernicieux. "Le mal m'apparaît comme n'étant pas la réponse définitive (...) Dieu ne peut laisser le dernier mot au mal, Dieu est innocent du mal : la seule définitive certitude est là, mais elle ne peut être dite qu'avec une douloureuse humilité, à genoux en quelque sorte. (...) plus l'un s'abaisse dans les ténèbres, plus nous sommes obligés de placer l'autre dans la lumière. Alors je puis affronter cette idée (...) plus lucidement, plus humblement, sans demander des comptes à Dieu".

A genoux devant l'homme, y compris devant l'homme porteur du mal, comme ce Christ à genoux devant Judas, allant jusqu'à lui laver les pieds, allant jusqu'à chercher à communier avec lui. Tel semble être le chemin tracé par Dieu face au mal dont il reste innocent puisque face à nos pulsions de mort, il se tait et il souffre. Son discours s'arrête sur la Croix, ultime abaissement de Dieu devant le mal, ultime signe aussi du jusqu'au bout de sa miséricorde.

(1) Jacques Loew, Mon Dieu dont je suis sûr, Fayard Mame, 1982, p. 67-68

26 novembre 2015

Utilité de la souffrance

A propos de la souffrance, sujet constant de réflexion sur ce blog depuis mon mémoire de licence, je ne peux ignorer ce petit texte de Madeleine, tiré d'une lettre à une amie polonaise. Il fait pour moi résonner encore cette Lettre au Romains d'Ignace d'Antioche déjà évoqué plus haut sur le froment du Christ. Face à la souffrance, dit Madeleine, "il ne nous est pas demandé à ce moment là d'être fort. On ne demande pas au blé d'être fort quand ‎on le broie mais de laisser le moulin en faire de la farine (...) Il est rare à ces moments là que nous comprenions en quoi que ce soit l'utilité de la souffrance. Elle ne nous apparaît que comme une monstrueuse contradiction... Nous ne reconnaissons pas la Croix en elle. C'est après seulement qu'il nous arrive de comprendre que par cette souffrance, nous sommes devenus ce que nous sommes" (1)

Qu'est à dire, si ce n'est le même mouvement de décentrement auquel aboutit Job : "j’ai parlé, sans les comprendre, de merveilles hors de ma portée, dont je ne savais rien" (2) ?


(1) Madeleine Delbrel, lettre à Joanna Muni, 5/11/62 in Gilles François / Bernard Pitaud op. Cit P. 288
(2) Job 42, 3

04 novembre 2015

Les compatissants

Intéressant chemin que celui de Madeleine Delbrêl en 1927 qui la conduit de l'écriture à la charité. Pour moi qui hésite encore entre les deux (peut/doit-on choisir ? )‎ je note cette strophe dédiée aux artistes qui résume bien mes essais de romans : "Dieu vous a choisis pour moissonner le blé des larmes". (1)

Loin de moi l'idée d'affirmer que j'ai été choisi par Dieu,  mais c'est pourtant bien dans cet axe que j'ai écrit "Le chant du large", "La caresse de l'ange" ou "Le collier de Blanche". Non pour me complaire dans un dolorisme morbide, mais pour souligner, à chaque fois, les germes d'espérance qui jaillissent de ces situations tragiques et révèlent les pas de Dieu à côté de l'homme.


14 octobre 2015

La caresse de l'ange - Roman


Vient de paraître : La caresse de l'ange.
Extrait :  "Pourquoi faut-il que les romans se finissent bien, que les histoires se terminent toujours par l'amour ? 

Depuis que je me suis installée dans mon petit appartement, loin du cocon familial, je vis seule. Non pas seule au monde, sur une île déserte, dans un désert perdu ou dans la jungle, Non !Seule au milieu d'une ville qui compte douze millions d'habitants, seule parce que dehors, je croise d'autres solitudes et que rien ne m'invite n les rompre. Seule, parce que celui qui aurait pu emplir ma vie ne s'est pas présenté à ma porte, n'a pas fait le siège de mon coeur, n'a pas tenté l'histoire. Seule parce que ma vie était ailleurs. Seule parce que rien, ni personne, ne peut communier à ce que je vis. Bien sûr, il m'arrive de rêver que le monde serait autre, que celui qui m'écoutera, un jour, me comprendra, que l'homme en quête d'amour reconnaîtra en moi celle qu'il n'espère plus. Mais aujourd'hui, il me semble que tout cela n'est qu'un rêve. Que si je m'y accroche, je risque de perdre, ce qui en moi, me fait encore vivre"

Ce nouveau roman est à lire dans la foulée de mes travaux sur la souffrance. L'histoire croisée de deux femmes confrontées à l'insupportable réalité et qui trouve, à leurs manières, un chemin d'espérance.

Il fait suite à la série suivante :

11 octobre 2015

Un autre regard sur le handicap - La caresse de l'ange

Mon dernier roman est aussi un moyen d'aborder la question du handicap. Quel regard l'autre porte sur l'handicapé. Comment ce regard peut changer. Ce week-end, j'entendais un témoignage d'handicapé en retour de pélérinage. Il disait :"ici au moins, on ne souffre pas du regard des autres..."
La caresse de l'ange est une petite tentative d'humanisation...
A découvrir...

07 septembre 2015

La communion des souffrants, ciments de l'Église

Troublante affirmation de Paul, dans sa Lettre aux Colossiens : "Frères, maintenant je trouve la joie dans les souffrances que je supporte pour vous ; ce qui reste à souffrir des épreuves du Christ dans ma propre chair, je l’accomplis pour son corps qui est l’Église." (1) que la liturgie nous donne à lire ce matin. Elle ne justifie aucune souffrance,  ne répond pas à la question de Job,  mais nous fait néanmoins percevoir ce ministère particulier des souffrants qui, comme le suggérait Danielou (2) ouvre en nous les failles de notre coeur,  nous fait percevoir le fleuve immense de l'amour.
En cela, le texte proposé de saint Césaire nous fait entrer en résonance :"Le Seigneur dira à ceux qui ont méprisé sa miséricorde : « Homme, c'est moi qui  (...) ai enduré les soufflets et les crachats de ceux qui se riaient de moi, j'ai bu le vinaigre avec le fiel. Frappé de verges, couronné d'épines, attaché à la croix, transpercé par la lance, j'ai rendu mon âme dans les tourments pour t'arracher à la mort. Vois la marque des clous auxquels j'ai pendu ; vois mon côté transpercé de blessures. J'ai supporté tes souffrances pour te donner ma gloire ; j'ai supporté ta mort pour que toi, tu vives pour l'éternité. J'ai reposé, enfermé dans le sépulcre, pour que toi, tu règnes dans le ciel.     « Pourquoi as-tu perdu ce que j'ai souffert pour toi ? Pourquoi as-tu renoncé aux grâces de ta rédemption ? ... Rends-moi ta vie, pour laquelle j'ai donné la mienne ; rends-moi ta vie que tu détruis sans cesse par les blessures de tes péchés. » (3)
(1) Lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens 1,  24
(2) cf. sa théologie de l'histoire
(3) Saint Césaire d'Arles (470-543), Sermons au peuple, n°57,4 (trad. SC 330, p. 25 rev), source AELF

01 septembre 2015

Souffrir avec le Christ

‎"Souffrir et être humilié pour le Christ et avec le Christ" (1)


Comme le note récemment le pape François, on compte plus de martyrs aujourd'hui qu'au premier siècle...

Combien faudra-t-il de martyrs pour parvenir au troisième jour évoqué par Origène (cf. plus haut) ? Seigneur que ton règne vienne !

‎(1) attribué à saint Jean de la Croix, cf. Bruno de Jésus Marie, saint Jean de la Croix, Paris,Plon, 1929, cité par Jean  XXIII, le journal de l'âme, op. Cit p. 85 et p. 467‎ en contemplation de la Pieta, Jésus mort et l'Addolorata


28 juin 2015

Au delà de la mort

Le lectionaire aujourd'hui nous donne à contempler deux textes d'espérance imbriqués l'un dans l'autre,  deux souffrances que Dieu entend et vient combler d'une grande nouvelle : La puissance et l'amour de notre Dieu vient au delà de nos peurs, de nos peines,  de notre mort.  Entrer en Dieu,  c'est croire à la vie éternelle,  dont Christ n'est que la porte étroite,  un aperçu de la gloire immense qui nous embrasera : "Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans… – 
elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré –…
cette femme donc, ayant appris ce qu'on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement.
Elle se disait en effet : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. »
À l'instant, l'hémorragie s'arrêta, et elle ressentit dans son corps qu'elle était guérie de son mal.
Aussitôt Jésus se rendit compte qu'une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait : « Qui a touché mes vêtements ? »
Ses disciples lui répondirent : « Tu vois bien la foule qui t'écrase, et tu demandes : "Qui m'a touché ?" »
Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela.
Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité.
Jésus lui dit alors : « Ma fille, ta foi t'a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. »
Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci : « Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître ? »
Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. »
Il ne laissa personne l'accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques. (...)
Il saisit la main de l'enfant, et lui dit : « Talitha koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! »
Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d'une grande stupeur.
Et Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne ; puis il leur dit de la faire manger. " (Marc 5, 23ss)
Joseph Ratzinger écrit à ce sujet :"La résurrection de Jésus nous dit que cette victoire est effectivement possible, que la mort ne faisait pas partie de la structure du créé, de la matière, en son principe et d'une manière irréversible... Elle nous dit de plus que la victoire sur les frontières de la mort est impossible à atteindre par des méthodes cliniques perfectionnées. Elle n'existe que par la puissance créatrice de la Parole de Dieu, et de l'Amour. Seules ces puissances sont assez fortes pour changer la structure de la matière de manière si radicale que les barrières de la mort deviennent surmontables...     La foi en la résurrection est une profession de foi en l'existence réelle de Dieu et une profession de foi en sa création, au « oui » inconditionnel qui caractérise la relation de Dieu à la création et à la matière... C'est ce qui nous autorise à chanter l'alléluia pascal au milieu d'un monde sur lequel plane l'ombre menaçante de la mort."
( 1) Jésus le Christ,  Paris, Fayard,  1975, p. 105ss
Source AELF

22 juin 2015

Oú es-tu, mon Dieu ? -2

Belle homélie de mon curé, le père Tryphon, sur ce thème hier à propos du texte de Job. J'ai retenu deux choses sur son interprétation de l'apparent silence de Dieu :
1) Dieu est compassion
2) il nous laisse libre de devenir adulte et responsable face aux "lois de la nature".  Cela rejoins ce que j'essaie d'exprimer dans mon essai éponyme à propos de l'appel que Dieu nous fait, mais je dois avouer que sa manière de dire était plus limpide.
La notion de responsabilité est elle à entendre à l'aune de Lévinas? À creuser. Dans ce sens cela s'appliquerait autant au mal de faute qu'au mal de peine.