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09 juin 2016

Contempler l'Église

"Sous la double forme d'esclave d'une Église vraiment pécheresse et défigurée par les pécheurs, éclate la splendeur de l'amour du Christ, non point comme un point isolé dans l'amour d'un seul homme"(1), mais‎ dans sa dynamique collégiale et eschatologique telle que contemplée par Jean dans l'apocalypse : ces hommes qui ayant à leur tour "trempé leurs vêtements dans le sang de l' Agneau", ces martyrs visibles et invisibles qui ont complété en leur chair l'amour donné par l'unique médiateur et le peuple immense des hommes de bonne volonté.

(1) Hans Urs von Balthasar, GC1 op Cit p.‎ 510

24 mai 2016

Contempler et agir

Il y a équivalence pour Balthasar entre contemplation et appropriation. Pour lui la contemplation n'est pas tant une prise de distance qu'une interaction intérieure entre le regard porté sur le Christ, la mise en vibration de cette révélation lumineuse et son effet sur l'agir. ‎On rejoint pour moi ici les trois stades de la vie spirituelle dont parle Jean-Jacques Olier.
La contemplation de la Croix, gloire tragique de notre Seigneur "nous transforme en cette même image/icône" (2 Co 3, 18). Sa lumière, en pénétrant en nous, nous transperce et nous transforme. "La figure qui s'inscrit [ainsi] dans ma propre vie devient pour moi le salut (...) C'est en elle que j'apprends, que je déchiffre" ce qui est "désordre sans figure".
On se trouve là au coeur de la méditation du chemin de tout homme.

Pour le couple, coeur de notre étude et dont nous ne devons pas abandonner la perspective, comme pour tout homme, dynamique sacramentelle et rejoint le chemin tracé par GS 48, faire de sa vie un sacrement.
tout cela s'inscrit au coeur de sa

(1) Hans Urs von Balthasar, GC1, op. Cit p. 410.


16 décembre 2015

Wacite - poète musulman

"Celui qui veut contempler la gloire de Dieu, qu'il contemple une rose rouge." (1) 
Cette citation de Jacques Loew en 1982 a plus de goût à mon oreille que les propos actuels véhiculées par certains médias. Nous n'avons pas le monopole de la contemplation, même si notre vision de la gloire de Dieu est clouée sur une Croix.

(1) Wacite, cité par Jacques Loew, Ce Dieu dont je suis sûr, p. 144


14 décembre 2015

Chercheur d'humanité

Chercheur d'humanité : C'est un titre que j'ose me donner parfois, dans la lignée de cette contemplation de l'homme avec un grand H découverte chez Mounier, Maritain ou Jean-Paul II. Jacques Loew peut être assurément classé dans cette race là. A partir d'une réflexion du professeur Joyeux, il souligne que l'homme a sur l'animal cette supériorité d'être capable d'admirer. (1)

Cela fait résonner en moi le premier stade de l'Oraison précisée plus haut chez Jean-Jacques Olier : contempler.

L'homme est homme quand il contemple, c'est à dire quand il est capable d'humilité devant le Beau qui se révèle à lui. Et ce faisant, il se dépouille de sa puissance, de même que le Christ dépose son vêtement avant de s'agenouiller devant l'homme...

(1) op Cit p. 75

09 septembre 2015

Contemplation et reflet - 2

‎Le stade esthétique (Kierkegaard) ne sert à rien, s'il n'est dépassé par une mise en oeuvre de l'être, prêt à refléter véritablement cette figure du bien qui s'est révélée à lui dans la foi. "Cette compréhension commençante‎ de la figure" doit être comprise "dynamiquement" (1) à travers "joie et souffrance, insouciance et ascèse" dans un "équilibre sans faute" (2)

Cette foi peut alors être prise dans la grâce, devenir une force d'attraction, une victoire du Christ sur nos impuissances humaines, chemin de conversion véritable.

(1) Hans Urs von Balthasar, GC1, op Cit p. 159.

04 septembre 2015

Contemplation et reflet

‎Contempler pour refléter...(1). Je vois dans ce mouvement une respiration sacramentelle, à l'image de cette recherche sur la "dynamique sacramentelle" publiée récemment. 
Voir l'Eucharistie comme contemplation et reflet, c'est prendre conscience qu'en s'abreuvant à la source, en s'ennivrant‎ de la Croix, on est appelé ensuite à en refléter l'essence. Rien ne sert de s'en nourrir si on l'enferme sous le boisseau. Tout un programme...

Heureux les hommes dont tu es la force :
des chemins s’ouvrent dans leur cœur !
7Quand ils traversent la vallée de la soif,
ils la changent en source ; Ps 83, 7

(1) P. Pierre Remise, salutation liturgique, Magnificat de septembre 2015, p. 5

16 juillet 2015

Laudato si - dynamisme trinitaire

‎La lecture de l'encyclique nous introduit dans la contemplation du mystère de notre maison commune. Le texte mérite bien sur d'être analysé et discuter en paroisse (cf post plus haut). Je note, en attendant le numéro 240 qui fait écho à mon dernier livre : il y parle du "dynamisme trinitaire que Dieu a imprimé [en chaque personne humaine] depuis sa création". Le pape François nous invite dans ce cadre à "mûrir une spiritualité de la solidarité globale qui jaillit du mystère de la Trinité"

30 juin 2015

Ton amour

‎Le début du Psaume d'aujourd'hui peut ouvrir nos yeux pour la journée :
"J'ai devant les yeux ton amour, Seigneur."‎ Ps 25(26), 2

En ouvrant les yeux, nous contemplons tes merveilles.

02 mai 2015

Beauté de Dieu, Barth, postface 2

‎Je poursuis ma relecture de Balthasar. Il ouvre, avec Karl Barth, dont j'ai découvert récemment que ce n'était autre que son voisin de rue, une réflexion sur la beauté qui me trouble, dans le bon sens du terme. Barth a selon lui une approche contemplative. "Dans quelle mesure la lumière de Dieu, lorsqu'il se donne à connaître, est-elle lumière, donc éclairante ?". Pour Barth en effet, il ne s'agit plus de foi nue, mais d'une fois habitée (gnosis) de l'intérieur où par la contemplation on découvre que Dieu est beau "à la manière qui lui est propre (...) comme la beauté originelle et inaccessible (...) créant le désir (...) en tant que Dieu digne d'amour" (1).
Il me semble que cette voie est celle que je prends dans mon nouveau travail de recherche sur le désert, comme voie contemplative...

(1) dogmatique, II, 1, p. 732 s. Trad. Fr. (Genève, 1957) vol. 2, t. I, 2, p. 405 ss.,cité par Hans Urs von Balthasar, GC 1, ibid. P. 45

07 décembre 2014

La custode

J'ai lu il y a quelques années, dans une retraite à Aix, un petit livre de Teilhard de Chardin, baptisé la custode. Il décrivait ce Christ auquel l'on communiait et qui s'échappait quant on voulait le "garder pour soi". 
Je viens de trouver ce que je crois en être un petit extrait dans une conférence : "« Ô ! Seigneur, je le désire, que mon acceptation soit toujours plus entière, plus large, plus intense, que mon être se présente toujours plus ouvert, plus transparent à Votre influence »
Je n'ai jamais pu remettre la main sur ce texte, mais, en lisant ce texte de Benoît de Ford (1), un cistercien du 11ème siècle, je retrouve un peu cette idée : « Je suis le pain de vie, dit Jésus ; celui qui vient à moi n'aura jamais faim, celui qui croit en moi n'aura jamais soif » (Jn 6,35)... Il exprime ainsi par deux fois le rassasiement éternel où rien ne manque plus.La Sagesse dit pourtant : « Ceux qui me mangent auront encore faim, et ceux qui me boivent auront encore soif » (Si 24,21). Le Christ, qui est la Sagesse de Dieu, n'est pas mangé pour rassasier dès à présent notre désir, mais pour nous faire désirer ce rassasiement ; et plus nous goûtons sa douceur, plus notre désir en est stimulé. C'est pourquoi ceux qui le mangent auront encore faim, jusqu'à ce que vienne le rassasiement. Mais lorsque leur désir aura été comblé, ils n'auront plus faim ni soif.
« Ceux qui me mangent auront encore faim. » Cette parole peut aussi s'entendre du monde futur, car il y a dans le rassasiement éternel comme une sorte de faim qui ne vient pas du besoin mais du bonheur. Le rassasiement n'y connaît pas de satiété ; le désir n'y connaît pas de gémissements. Le Christ, toujours admirable dans sa beauté est aussi toujours désirable, « lui que les anges désirent contempler » (1P 1,12). Ainsi, alors même qu'on le possède, on le désire ; alors même qu'on le tient, on le cherche, selon qu'il est écrit : « Sans relâche cherchez sa face » (Ps 104,4). Il est en effet toujours cherché, celui qui est aimé pour être possédé à jamais. "
(1) cité par Évangile au quotidien,
Benoît de Ford, Le Sacrement de l'autel, PL 204, 690 (trad. Orval) ‎



25 octobre 2014

Les deux vêtements du Christ - Exégèse médiévale 2


L'Écriture et le monde sensible sont les deux vêtements du Christ nous disent les commentateurs du Moyen-âge (1), ils tamisent la lumière trop vive de la divinité pour nous protéger de sa lumière tout en nous révélant la beauté de la Vérité.

(1) H. de Luvac, op. Cit. P. 122s

22 octobre 2014

La fleur et la montre - Le Serviteur IV

Une petite contemplation qui le vient de la lecture citée dans le post précédent : " Qu'est-ce qui est le plus complexe : la fleur ou la montre ?" Les geeks répondront probablement la montre, fruit de l'intelligence humaine. 
Mais c'est probablement la mauvaise réponse.  La fleur qui ne dure que ce dure les roses n'est pas reproductible. Si l'on pense aux processus qui la font passer de graine en plante, aux capteurs qui la font tendre et s'ouvrir vers la lumière,  à tout ce qui attire l'abeille qui fécondera ses étamines,  au parfum qu'elle distille, on est là devant une merveille silencieuse du Verbe serviteur de l'homme.  Et le comble, c'est que l'on idolâtrera la montre, fruit du génie de l'homme et passera à côté des dons de Dieu à l'homme.


On peut contempler sur ce sujet le Psaume 8

4A voir ton ciel, ouvrage de tes doigts,
la lune et les étoiles que tu fixas,
5qu'est-ce que l'homme pour que tu penses à lui,
le fils d'un homme, que tu en prennes souci ?

6Tu l'as voulu un peu moindre qu'un dieu,
le couronnant de gloire et d'honneur ;
7tu l'établis sur les oeuvres de tes mains,
tu mets toute chose à ses pieds : "

Ce à quoi j'ai envie d'ajouter à l'aune de la révélation finale : " jusqu'à ton Fils que tu mets aux pieds de l'homme"... (1)

(1) Cf. Nos développements sur Christ serviteur
Cf. aussi Retire tes sandales,  in L'Amphore et le Fleuve

07 février 2009

L'amphore et le fleuve


Face à ce fleuve d'amour qui se déverse sur l'homme, saint Bonaventure avait cette image fabuleuse d'un homme, tenant une amphore, debout dans le fleuve et incapable d'en saisir le flot.
C'est donc "L'amphore et le Fleuve" que j'ai choisi pour réunir en un seul tome mes trois dernières contemplations :
- "Retire tes sandales", une contemplation écrite suite à la lecture de l'œuvre d'Urs von Balthasar,
- "La voix d'un fin silence" une analyse transversale des théophanies de Dieu dans l'ancien et le Nouveau Testament
- "Les mains vides", une relecture philosophique de l'amour-don...

Rappel : Vous trouverez sous ce lien l'ensemble de mes publications y compris une contribution à un ouvrage collectif, Chemin vers le mariage, publié récemment chez Bayard sous la direction de S. Kerrien.

Les mains vides


Toute fécondité de l'homme vient de Dieu. Prendre conscience que nous ne sommes rien que des passeurs d'un amour infini qui nous vient d'ailleurs, c'est amorcer un chemin nouveau, aride et dérangeant. C'est avancer sur une terre inconnue, celle de la réalisation soudaine que si nous sommes les sarments d'une vigne, nous ne faisons que passer la sève qui vient d'ailleurs et qui coule en nous, nous irrigue et nous fait vivre.

Je vous annonce la naissance de ma troisième contemplation, "Les mains vides", qui reprend et médite sur ce thème.