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01 mars 2019

Au fil de Marc 10,1-12. - il s’attachera à sa femme - Saint Jean Chrysostome

Au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme.
À cause de cela, l'homme quittera son père et sa mère,
il s'attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair.
Donc, ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas ! »

Commentaire 1 :
« Une seule chair » (Marc 10, 8) : Allusion au chapitre 2 de la Genèse v 24. Le terme "chair" (en grec sarx) évoque une réalité plus grande que le terme français. Une seule chair traduit une relation, un lieu de rencontre où les différences subsistent, mais la communion est entière. Une seule chair traduit la rencontre et le don, l'élan du don sans retour, voire même l'enfant. Dans cette phrase essentielle pour la compréhension du sacrement de mariage, la logique du don sans retour, du « je me donne à toi et je te reçois » prend sens.
Jésus fixe ici la barre haute. Il en appelle au plan de Dieu pour l'homme. Ce chemin de crête est à contempler à la lumière d'autres attitudes du Christ envers les pécheurs (Mc 2, 13-18) ou la femme adultère (Jn 8).(1)

Commentaire 2 :
Le « une seule chair » englobe la relation au sens large, une symphonie où chacun doit trouver sa place au service d'une unité à construire. Faire « une seule chair » n'est pas fusionner en un, mais prend le sens d'une harmonie toujours à parfaire, dans laquelle, l'unité, la joie et la fécondité au sens large peuvent trouver leur place.
Cette dimension du couple déplace le rigorisme des pharisiens sur un autre ordre. Dans la lignée de l'axe théologique pris par Matthieu dans les chapitres précédents, on retrouve cette insistance, non sur la norme, mais sur l'esprit de la loi : l'amour, au sens large.
Les petits calculs humains qui jouent avec la loi pour assouvir leurs désirs sont ici jugés mesquins, par rapport à l'axe même de l'amour.
Bien sûr, le chemin tracé par Jésus est hyperbolique. Deux mille ans plus tard, sans perdre de vue l'enjeu tracé par Jésus, on ne peut ignorer les souffrances causées par la rupture d'un couple. Si l'Église travaille à mettre en place une nouvelle pastorale dans ce sens, elle ne peut nier l'enjeu dévoilé par le Christ. Il y a donc une tension à trouver entre ceux qui cherchent à « sauver ce qui était perdu » (Mt 18, 11) et la force de la Parole qui éclaire les consciences et conduit à l'amour.(2)

Commentaire de saint Jean Chrysostome :
« L'homme...s'attachera à sa femme et tous deux ne feront plus qu'un »
Que faut-il que tu dises à ta femme ? Dis-lui avec beaucoup de douceur : « ...Je t'ai choisie, je t'aime et te préfère à ma propre vie. L'existence présente n'est rien ; c'est pourquoi mes prières, mes recommandations et toutes mes actions, je les fais pour qu'il nous soit donné de passer cette vie de manière à pouvoir être réunis dans la vie future sans plus aucune crainte de séparation. Le temps que nous vivons est court et fragile. S'il nous est donné de plaire à Dieu durant cette vie, nous serons éternellement avec le Christ et l'un avec l'autre dans un bonheur sans limites. Ton amour me ravit plus que tout et je ne connaîtrais pas de malheur plus insupportable que d'être séparé de toi. Quand je devrais tout perdre et devenir plus pauvre qu'un mendiant, encourir les derniers périls, et endurer n'importe quoi, tout me sera supportable tant que ton affection pour moi demeure. Ce n'est qu'en comptant sur cet amour que je souhaiterai des enfants » .
Il faudra aussi conformer ta conduite à ces paroles... Montre à ta femme que tu apprécies beaucoup de vivre avec elle et que tu aimes mieux, à cause d'elle, être à la maison que sur la place. Préfère-la à tous les amis et même aux enfants qu'elle t'a donnés ; et que ceux-ci soient aimés de toi à cause d'elle...
Vos prières, faites-les en commun. Que chacun de vous aille à l'église et qu'à la maison le mari demande compte à sa femme, et la femme à son mari, de ce qui a été dit ou lu... Apprenez la crainte de Dieu ; tout le reste coulera comme de source et votre maison s'emplira de biens innombrables. Aspirons aux biens impérissables, et les autres ne nous feront pas défaut. « Cherchez d'abord le Royaume de Dieu, nous dit l'Évangile, et tout le reste vous sera donné par surcroît » (Mt 6,33)(3)

(1) Cf. mon livre Chemins d'Évangile, p. 50
(2) ibid p. 371
(3) Saint Jean Chrysostome, Homélie 20 sur la lettre aux Éphésiens, 8, 9 ; PG 62, 140s (trad. Orval), source : l'Évangile au Quotidien

22 juin 2016

Une dernière valse...

Une dernière valse est une petite nouvelle qui présente, sous une forme poétique, l'amour fou d'une femme pour son mari. Une manière d'aborder de manière imagée le coeur à coeur d'un homme et d'une femme qui traverse une vie de joie et de souffrance et continue à s'aimer jusqu'au bout.

Extrait : "Son cœur battait encore des joies du passé. Sa vie était toujours emportée dans la danse. Elle virevoltait encore comme au premier jour, dans une valse qui n'avait cessé de l'emporter plus loin, dans un pas de deux qui ne s'arrêterait jamais. Elle aurait aimé que le chauffeur s'arrête, une dernière fois en vue du moulin, pour contempler le jet sonore et puissant de la rivière. L'Avre préparait déjà ses crues d'hiver, montait doucement le long des berges, inondait déjà le champ où paissaient les moutons, l'été. Elle traçait déjà dans la plaine les premiers ruisseaux qui s'étendraient, par endroits, dans la vallée en des petits lacs argentés, quand l'hiver atteindrait son apogée.
Encore deux ou trois semaines, au plus, avait dit le médecin en signant son hospitalisation ! Qu'est-ce que quelques jours au crépuscule d'une vie qui comptait plus de quatre-vingt-dix années ? Une poussière sur l'océan de sable, un dernier chapelet de fleurs sauvages quand le temps ne compte plus, quand les souvenirs vous habitent et vous enchantent... Son cœur vibrait encore de la première danse. Elle voulait se laisser bercer par les vagues encore joyeuses de sa mémoire, avant de goûter aux noces éternelles qui l'attendaient là-haut."
Nouvelle qui s'insère et constitue la deuxième partie de l'édition 2016 du roman "au cœur de la vallée", "Une dernière danse" est le dernier voyage de Sophie : un retour sur le passé et une vie amoureuse.
Téléchargeable gratuitement au format epub sous ce lien, en vous souhaitant un bon été...
Mes romans sont présentés sur www.avre-passion.fr


13 avril 2016

La dimension sacramentelle - La joie de l'amour 7

Le sacrement de mariage, "signe sacramentel" (AL 71) est aussi un "don pour la sanctification et le salut des époux, (...) rappel permanent de ce qui est arrivé sur la croix (...) vocation (...) réponse à l'appel spécifique à vivre l'amour conjugal comme signe imparfait de l'amour entre le Christ et l'Église" (AL 72).

On note là chez notre pape un léger glissement entre la vision idéaliste de ses prédécesseurs et le réalisme pastoral de François. En liant la vocation sponsale à la Croix, il ne dénature pas le sens commun du sacrement, mais insiste sur la difficulté qui‎ en découle. Comme je l'ai souvent écrit, le mariage est "impossible à l'homme et possible avec Dieu". C'est probablement ce que l'imparfait du n. 71 veut signifier. Dans Aimer pour la vie, j'insiste à la suite d'Augustin et de Bonaventure sur la différence entre l'image et la ressemblance, soulignant que seul le Christ est ressemblance parfaite. 
François nous donne une leçon d'humilité. Nous ne serons jamais à la ressemblance de l'amour trinitaire. Mais c'est à quoi nous sommes appelés.

04 mars 2014

Devenir sacramentel - II

Poussons plus loin le raisonnement. J'avance dans le vide d'une recherche sans frontière. On a parlé du mariage à étape. En charge d'une pastorale du seuil depuis plus de 20 ans, je me suis toujours demandé comment faire pour proposer à ceux que je rencontre, de plus en plus éloignés de l'Eglise mais quand même intéressés par le mariage (pour des raisons qui vont de l'esthétique du porche de l'église à l'attrait du sacré ou à la présence d'une flamme inconnue en eux), un chemin qui respecte leurs hésitations et les engage sur un chemin qui ne force pas.
Peut-on proposer un mariage qui soit indissoluble par désir* (sinon on ouvre la porte au mariage jetable), mais qui ne soit pas encore sacramentel ? Charge à eux, de découvrir à terme, que leur engagement est à parfaire, que le travail de la grâce non sacramentelle reçue dans le cadre d'une simple prière de bénédiction (au seuil de l'église par exemple) peut être confirmée ensuite, comme un baptême d'enfant devient confirmé par la confirmation d'un adolescent ou jeune adulte. C'est respecter le chemin et ne pas surcharger de sens.
On me dira, et j'entends, voir je partage, que le sacrement agit en l'homme au delà de son désir. C'est vrai. Mais peut-être qu'il existe un entre-deux à trouver.
Il y a parfois la projection du célébrant sur une réalité qui demande encore à être épurée...
Il y a souvent une maturité à construire. Moi-même, pécheur pardonné, je dois l'admettre, n'ai pris conscience de mon engagement que deux ans après mon mariage...

Quel sera le statut de ce premier passage ? Pourra-t-on le rompre et quel conséquence sur les intéressés ? Cela pose bien sûr de nombreuses questions. Je pense que l'on pourrait concevoir, en regard, que ces bénédictions du seuil peuvent faire l'objet d'une reconnaissance de nullité, de manière plus automatique que le mariage sacramentel. On le voit... Ces propos décousus posent des problèmes. Il mérite pourtant que l'on y réfléchisse.

* J'entends qu'il s'engage à cette indissolubilité même s'ils sont conscients de la fragilité de cet engagement.

17 octobre 2013

Le vieil homme et la perle - Accueil des divorcés remariés

Comment aborder sereinement la question du remariage dans l’Église ? Plusieurs amis paroissiens m'ont demandé comment je pouvais leur répondre. Auteur de plusieurs livres sur le mariage, je ne pouvais esquiver de m'intéresser à la question. J'ai choisi d'articuler cette réponse sous forme de roman. Le vieil homme et la perle est d'abord le récit romancé de ces vieux prêtres qui m'ont fait aimer l’Église. En les mettant en scène dans un roman, en leur faisant aborder la situation de l'accueil d'un couple de divorcés dans une paroisse parisienne, je cherche à traduire, de manière pratique et accessible, les débats actuels sur le sujet. Je repars notamment de la "disputatio" qui en son temps avait tracé une ligne pastorale dans l’Église, entre les cardinaux Kasper et Ratzinger. Ce débat illustre bien deux directions et deux approches, entre celle qui veut protéger le sens de l'indissolubilité du mariage et celui qui traduit la miséricorde de Dieu pour tout homme. Le vieil homme et la perle, en racontant les discussions entre prêtres et paroissiens sur ce thème, cherche à articuler des éléments de réponse sur un sujet qui reste complexe...

Post publié à l'origine en novembre 2012
NB : Dernière mise à jour du 15/3/2014
Le sujet continue de diviser notre Eglise. Espérons qu'un compromis soit accessible.

16 février 2012

Marions-nous ! Un sacré chemin

Après une longue collaboration avec les Editions de l'atelier, E. Grieu, des équipes CPM, de la JOC et des prêtres de la Mission de France, j'ai la joie de vous annoncer la parution de Marions-nous ! un sacré chemin. Un guide pour ceux qui s'interrogent sur l'éventualité d'un mariage à l'Eglise... Ce guide de 96 pages est l'aboutissement d'un travail sur la pastorale du seuil, déjà longuement commenté dans ce blog.
Pour en savoir plus...

30 juin 2011

Léa (texte intégral)

Une nouvelle version de Léa est en ligne.
Elle intègre des travaux de recherche sur la préparation au mariage...
Mais oui, vous ne rêvez pas. Mette en roman une séance de préparation au mariage s'est avéré pour moi un exercice intéressant, car il permettait de mettre en pratique des idées théoriques. L'interaction entre des personnages de roman et le projet de guide que je suis en train de travailler pour un éditeur catholique m'a permis de détecter les lourdeurs du projet.
Selon mes premiers lecteurs, Léa est pour tous les couples, une bonne initiation à la préparation de son mariage ou une bonne révision, pour ceux qui ont déjà franchis le pas...
De fait, cela devient plus qu'un roman. Une initiative intéressante de pastorale de l'engendrement ?
A travailler.

02 février 2011

Ethique du mariage


Autour d’une lecture

Compte rendu à la suite de la lecture d’Ethique du Mariage (1) et d'un entretien avec l’auteur.

Ce qui surprend, c’est qu’en dépit du titre de l’ouvrage et de la personnalité de l’auteur, théologien moraliste et doyen du Theologicum, le livre est tout en nuances, j’oserais dire tout en tendresse sur la situation de l’homme dans son rapport avec le mariage. Il faut dire que le P. Bordeyne est aussi délégué diocésain pour la préparation au mariage de Nanterre, ce qui l’oblige probablement à conjuguer morale et pratique pastorale. Lors de la présentation du livre à l’ICP, il a rendu hommage à ceux qui l’ont aidé dans ce sens. Ce qui compte pour lui, c’est probablement de faire état des tensions intérieures qui traversent l’histoire du mariage, son rapport avec le temps et la société, d’en dénoncer les failles et de présenter des ouvertures.
Pour en savoir plus...

05 juin 2010

La Danse de l'espionne


Quand on commence à laisser ses doigts danser sur le clavier, la magie des mots qui nous arrivent du plus profond du coeur traduit souvent des impressions mêlées. Depuis des années j'explore le monde de la théologie à la recherche d'un dire sur Dieu. Intellectuel... tel à été le verdict amical d'un ami avec qui j'ai souvent la joie de déjeuner. Certes le monde des idées m'habite, envahit mes réflexions solitaires et génère l'envie pour moi de partager avec d'autres ces contemplations multiples.
Mais le monde du réel est souvent loin de celui des idées. Depuis Le cheval d'écume et Les enfants de l'Avre, mes deux premiers romans, cette confrontation entre le récit et la pensée théologique m'a conduit sur d'autres chemins. Et comme l'un de mes lieux de détente était le monde de l'espionnage (rien à voir avec la théologie, me direz vous), je me suis mis à écrire aussi dans ce sens. Comme ces textes étaient à mille lieux des écrits précédents, j'ai commencé à écrire cette nouvelle série sous un pseudonyme. Mais la théologie m'a reprise... Même le monde violent des armes et du suspense ne peut échapper à l'interpellation de Dieu. C'est pourquoi, après presque neuf mois d'absence, je vous propose de découvrir La danse de l'espionne. Ce roman de plus de 500 pages est en fait un recueil de 4 nouvelles. A partir d'une trame de guerre nucléaire, c'est devenu le roman d'une femme confrontée à ses propres contradictions. Touchée par l'amour, elle n'échappe pas à la grâce. Comme dans Les enfants de l'Avre, c'est la rencontre d'hommes d'exception et notamment de l'aumônier d'une grande école d'ingénieurs qui va la conduire à se laisser habiter par le souffle invisible de Dieu... A découvrir...

14 février 2008

Dialogue

Dans le dialogue « la parole de l’interlocuteur est, de toute évidence, l’extériorisation de l’autre : ce dernier veut que soit compris non les sons qui sortent de sa bouche mais lui-même ». (1)

L’intérêt dans ce cadre d’une démarche conjugale est par la relation de permettre de prendre conscience qu’au-delà de soi-même l’autre existe, est irréductiblement autre et par mon désir m’appelle à être moi-même et pour l’autre. En ce sens, le désir est fondement de mon décentrement.

On retrouve d’ailleurs plus loin chez Hans Urs von Balthasar, une idée qui vient élargir ce concept : « Les amants, du fait qu’entre eux règne l’être englobant, ne se ferment jamais l’un pour l’autre mais dans leur fécondité (quel qu’en soit le résultat) s’ouvrent au mystère fondamental de l’être. La fécondité liée à la seule nature (la procréation d’un enfant par exemple) demeure un symbole, important il est vrai, mais tout de même limité de cette fécondité de l’amour. Il reste qu’à celui-ci doit correspondre à l’intérieur de l’identité divine quelque chose qui demeure inexprimable au niveau de l’archétype. » (2)

(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue, ibid, p. 37

(2) ibid. p. 40

03 août 2007

Image du Dieu invisible - II

Dieu a fait la créature à son image et sa ressemblance pour qu’elle soit capable de l’intérieur et par sa grâce, de lui servir en quelque sorte de caisse de résonance où il puisse se dire et se rendre intelligible.
On retrouve la le thème principal de ma deuxième partie du le tome 2 de Bonheur dans le Couple...

(1) D'après Hans Urs von Balthasar, ibid p. 86

09 avril 2007

Chemins d'Humanité, Chemins vers Dieu


Après 20 ans de lectures, de réflexions et d'écriture, je vous annonce la mise en publication de trois volumes reprenant mes recherches en pastorale du mariage :
- Bonheur dans le couple, une approche anthropologique
- Bonheur dans le couple, tome 2, une relecture à l'aune de l'Ecriture
- Chemins d'humanité, chemins vers Dieu, réflexions sur un chemin pastoral.
Ces ouvrages sont disponibles sur le site de lulu.com
soit de manière séparée, soit en package... (c'est l'intérêt des publications numériques).
Le premier tome est tout public et ne fait pas référence explicite à la fois chrétienne, il constitue une maïeutique vers l'essentiel de la conjugalité...
Les deux autres tomes sont destinés à approfondir ces explorations au coeur de la foi chrétienne. Un itinéraire pour tout couple, avant ou après le mariage...