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20 février 2007

Illumination réciproque

Pour Enzo Bianchi, il existe une sorte d'illumination réciproque de l'Ancien Testament et du Nouveau Testament. Pour lui l'événement pascal est la clé herméneutique qui permet de comprendre les Écritures. (1)

Il rejoint ainsi ce qu'il citait à propos de la métaphore d'Origène sur la Maison-Bible. J'ajouterais que l'Écriture permet en retour de trouver un sens à la Passion. La kénose du Christ éclaire celle tracée depuis deux mille ans dans l'Écriture, et en soulevant délicatement le voile, fait transparaître les traces de Dieu dans l'histoire. Quand on se dit qu'en lisant l'Écriture on lit sa propre histoire, on boucle d'une certaine façon la révélation. Dans notre histoire, un long regard en arrière permet de percevoir la trace de Dieu, même s'il nous échappe dans le présent de nos vies, de peur de forcer notre liberté de croire.

(1) Enzo Bianchi, Ecouter la parole, Les enjeux de la Lectio Divina, Lessuis 2006, p. 62

15 février 2007

Voile - III

Pour Origène "le Verbe de Dieu est couvert du voile de la chair" (1). Pour moi cette citation évoque beaucoup de chose. D'une certaine manière, en effet, c'est dans la nudité de la Croix et le flanc béant du Christ que le verbe transparaît comme un fleuve de vie.

(1) cité par Enzo Bianchi, Ecouter la parole, Les enjeux de la Lectio Divina, Lessuis 2006, p. 42-34

10 février 2007

Trinité

Certes, comme le dit Hans Urs von Balthasar, la fin dernière "est la vie trinitaire révélée en Jésus-Christ" Pour lui le dénouement ne peut être que trinitaire (1), mais d'une certaine manière, si l'on fait abstraction des contingences humaines et de la nature, ne sommes nous pas déjà dans un mouvement trinitaire. Cette trinité ne transpire-t-elle pas dans le monde, à la fois voilée et présente. Elle se révèle dans des indices imperceptibles, dans cette fleur qui révèle le Père, dans cet amour partagé qui s'origine et trahit l'amour du Fils et dans cette intelligence des choses qui ne viennent que de l'Esprit en nous. La Trinité est comme une source vive qui déborde de puissance sur nos chemins, s'infiltre sous la pierre et fait suinter la terre. Elle est l'âme de ce monde même si elle ne se révèlera qu'in fine, dans le tressaillement de la rencontre de Dieu. Alors le monde tremblera de joie, comme le décrit Dante, parce que les bienheureux verront Dieu.

D'une certaine manière, je rejoins ce que disait la grande Scolastique, qui voyait la création comme inscrite dans la Trinité comme dans son présupposé inconditionnel. Pour elle, la possibilité de création repose sur la réalité de la Trinité. "Un Dieu qui ne serait pas trinitaire ne pourrait être créateur." (2)

(1) d'après Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, IV, Le Dénouement, Culture & Vérité, Namur 1993 p. 47
(2) ibid p. 55

17 janvier 2007

Prier la parole - VI

Comme le dit Irénée de Lyon : "Le Christ récapitule en lui-même la longue histoire des hommes, il nous a procuré un raccourci vers le salut" (1) Nous nous trouvons face à un seul livre et ce livre unique c'est le Christ. Si nous lisons l'Ecriture avec ce critère unifiant nous sommes de ceux qui enlèvent le voile de la face du Seigneur (II Cor. 3, 12) (2)

(1) Adv. Her. III, 18, 1 SC 211 p. 342s.
(2) Enzo Bianchi, Prier la parole p. 31