28 février 2005

Bilan de février...

Une semaine de méditation au bord de la mer m'ont fait le plus grand bien...
J'hésite toujours à reprendre ces pages d'écriture, mais l'exercice me semble intéressant au moins pour moi-même, en termes d'exposition.
Cela permet une réflexion intérieure qui prend de la distance sur le quotidien.
Je regrette cependant que cela reste un monologue...

25 février 2005

Technique

On démissionne souvent au profit de la technique. On s'en remet à la machine pour transmettre, en oubliant que seul le coeur à coeur peut transformer la relation. Seul l'amour pourra "amorisé" le monde...
d'après Balthasar, ibid

24 février 2005

Recevoir - V

Ce n'est pas tout de recevoir. Il y a au-delà du décentrement qui fait que l'on devient écoutant une nécessaire conversion du coeur, un retournement.
Ce n'est pas tout de recevoir. Nous sommes invités à vivre de ce don reçu, absorber les rayons de la grâce pour être passeur...
Le chrétien est appelé à favoriser ce mouvement intérieur, sans s'approprier la grâce pour sa seule grandeur, mais bien pour que chaque fibre de son coeur se mette au service d'autre chose, d'un autrement.

23 février 2005

Epiphanie - II

"Le péché et le non-beau, lieu de manifestation de la gloire"
d'après Balthasar, ibid
C'est au coeur de nos réalités humaines, de cette petitesse qui caractérise chacun de nos actes, que l'amour apparaît comme un appel lumineux à la transcendance.
C'est au coeur de notre blessure et dans le respect le plus fou de notre liberté que se manifeste la grâce.
C'est peut-être ce qu'exprime Jésus lorsqu'il mange parmi les prostituées et les pêcheurs. Car alors sa vie se manifeste dans la réalité d'un amour qui ne se masque pas derrière les apparences, l'hypocrisie et le non-dit, mais bien dans le non-jugement, l'hyperbole et l'appel à renaître.

22 février 2005

Mal voulu...

Mal voulu et subi, salut donné et reçu. Quatre pôles de lecture pour un regard sur la passion*. On retrouve dans cette distinction thomiste entre le mal de faute et le mal de peine, une première clé de lecture qui permet de placer Dieu et la liberté de l'homme.
Dieu est présent, comme le Christ le démontre dans la passion dans 2 des pôles. Il subit la violence, au côté de tous les souffrants et ce faisant il donne le salut.
L'homme se trouve lui interpellé dans les 4 pôles : à travers la conversion de son mal de faute, qui doit reconnaître et convertir, à travers sa manière de subir, vivre la souffrance, et surtout dans sa capacité de recevoir le salut. Dans ces trois dimensions, il peut alors devenir intermédiaire du salut, mais le Christ restant l'unique médiateur.

in Regards sur la passion du Christ, p. 53
Lectures du film de Mel Gibson
sous la direction de Jean-Gabriel Rueg, ocd, Philippe Raguis, ocd et Pascal Ide
Editions du Carmel, septembre 2004

21 février 2005

Recevoir... - IV

"Découvrir l'incapacité à épuiser la mer avec un coquillage".
Toujours d'après Balthasar, ibid.

Percevoir l'ampleur du don reçu n'est pas culpabilité pour le donner, mais hyperbole.
Chemin d'humanisation intérieure.

20 février 2005

Pauvreté...

"Dieu se révèle dans la pauvreté et en même temps il est plénitude."
d'après Balthasar, ibid

Cette oscillation entre ces deux "états", n'est-ce pas ce qui constitue le sens même de la kénose ? Cette pauvreté d'un homme qui se fait serviteur, petit parmi les pauvres et qui de ce fait est relevé d'entre les morts pour recevoir le nom de Dieu-Sauve.

"Lui qui était dans la condition de Dieu,
il n'a pas jugé bon de revendiquer son droit
d'être traité à l'égal de Dieu ;
mais au contraire, il se dépouilla lui-même
en prenant la condition de serviteur.
Devenu semblable aux hommes
et reconnu comme un homme à son comportement,
il s'est abaissé lui-même
en devenant obéissant jusqu'à mourir,
et à mourir sur une croix.
C'est pourquoi Dieu l'a élevé au-dessus de tout ;
il lui a conféré le Nom
qui surpasse tous les noms,
afin qu'au Nom de Jésus,
aux cieux, sur terre et dans l'abîme,
tout être vivant tombe à genoux,


(Philippiens 2, 6-10)

Transfiguration...

Le Christ en gloire évoque d'abord cette révélation progressive qui a marqué tout le chemin du Peuple de Dieu. Rappelons nous l'épisode de l'Exode, où Dieu ne permet pas de voir la face de Dieu, mais où il autorise que Moïse l'aperçoive de dos.
Que signifie alors cette apparition du Verbe en gloire. Il faut noter d'abord qu'elle n'est possible qu'à un petit nombre. Elle n'est pas une manifestation collective, mais bien réservée à ceux qui en auront le plus besoin, ceux-là même qui accompagneront le Christ dans son agonie.
Elle est manifestation explicite de la divinité du Christ, mais cette manifestation, ce signe éclatant n'est pas instrument de conversion. Elle est aboutissement d'un chemin de foi, d'un temps de purification spirituelle. Il faut êtes montés en haut du mont Thabor pour comprendre que cela n'est pas donné tous les jours...
Voir Dieu, c'est la joie des bienheureux dit le cantique. Mais cette joie ne protège pas de la tentation. On est si bien qu'on planterais la tente. N'est-ce pas là aussi la tentation du chrétien, de se reposer dans une certitude et oublier de rester chercheur. Avancer vers la vision de Dieu reste un chemin d'humanisation tout en étnt le fruit d'une grâce.

19 février 2005

Echapper...

"L'être tout entier m'échappe et moi à moi-même"

On retrouve cette image de la custode chez Theillard de Chardin.
Je suis le temple de l'infini disais-je hier.
Parce qu'il est infini, je ne peux le contenir.
Et cet échappement de moi complète ce décentrement qui fait que tout m'échappe.

Et en même temps, "je ne comprends pas ce que j'accomplis, car ce que je voudrais faire, ce n'est pas ce que je réalise ; mais ce que je déteste, c'est cela que je fais." (Romains 7)

Et en cela j'échappe aussi à moi-même.

18 février 2005

Je reçois donc je suis... - III

Je reçois mais je ne suis pas au sens de l'être.
C'est donc bien de l'ordre du décentrement.
J'existe parce que je reçois mais je ne suis qu'en puissance, en devenir....

Je ne suis que lorsque j'accepte de recevoir... et de me faire réceptacle de cet être en moi qui me fait être, sans que je sois.

Finitude, temple de l'infinitude.
Impuissance récéptacle de la plénitude.

17 février 2005

Je reçois donc je suis - II

"Ni les parents ni le monde ne sont substantiellement cet amour auquel je dois d'être".

D'après Balthasar, ibid.

Cela remonte le courant des origines. Même si le monde et la descendance a fait ce que je suis, il y a plus haut, de manière plus substantielle, un quelqu'un qui a lancé le mouvement.

En prendre conscience, c'est peut-être ressentir intérieurement un appel plus fort que le seul "devoir parental" ou devoir sociétal. C'est être interpellé sur le sens même de son existence et recevoir. Fondamentalement.

16 février 2005

Premier sourire...

Rien ne peut être plus grand pour l'homme que ce premier sourire entre la mère et l'enfant.

Il y a dans cet échange toute l'étincelle d'un amour.
Même si cet attachement est pour l'enfant encore de l'ordre du même,
il conditionne toute la naissance de son intériorité, de ses désirs.

15 février 2005

Etonnement - II

C'est toi qui as créé mes reins,
qui m'as tissé dans le sein de ma mère.

Je reconnais devant toi le prodige,
l'être étonnant que je suis :
étonnantes sont tes oeuvres
toute mon âme le sait.

PS 138

14 février 2005

Etonnement...

Toujours dans Balthasar, cette phrase relue page 370... :
"L'étonnement au sujet de l'être n'est pas seulement un commencement mais un élément permanent de la pensée"...

Cet étonnement rejoint ces étincelles qui nous révelent l'amour. Je l'évoquais le 12...

Un étonnement qui fait transparaître une réalité indicible. Et notre pensée intérieure atteint peut-être le rang de pensée véritable au sens cartésien, quand elle n'est pas enroulement autour de soi-même mais irruption d'un ailleurs en soi.

D'ou l'étonnement et l'étincelle.

Cela rejoint cet au-delà de Descartes déjà évoqué. Je reçois d'un autre ce qui fait de moi un participant à l'être.

13 février 2005

Homme réel

D'après Feuerbach :
L'homme pensant ne devient réel que dans la rencontre de l'autre.

Pour Marx, d'après Hans Urs von Balthasar qui cite cette phrase à la fin de son 3ème tome de Métaphisique, in La Gloire et la Croix, Feuerbach idéalise.

Certes, il idéalise dans le sens où la rencontre n'est qu'une interpellation. Mais comment cette rencontre va se traduire en humanité. Comment peut-elle être épiphanie du verbe, pour reprendre ma réflexion d'hier.

C'est là que tout ce joue.

Si l'on reprend la critique de Lévinas par Sibony, tout dépend du contexte. Si l'on se place comme Lévinas lors de la Scéne, c'est-à-dire au moment de la déportation, lorsque l'autre est enlevé et pas soi, notre humanité prend conscience de sa véritable faiblesse.

Cela appelle aussi à une autre scène plus ancienne, celle du reniement de Pierre. En voyant le film de Mel Gibson, je n'en ai trouvé qu'une certitude. Je n'aurais pas fait mieux. C'est là que commence le chemin hyperbolique intérieur, qui travaille notre conscience, en dehors de toute culpabilisation pour que notre capacité à passer de la pensée au réel soit mise en branle, actualisée. Passer du dire au faire.

Seul le Christ a vécu totalement en actes son dire. C'est là le sommet de l'hyperbole. Et c'est aussi notre chemin.

12 février 2005

Ephipanie

Dieu reste invisible aux yeux, et pourtant, à chaque fois qu'une étincelle d'amour vrai passe entre les hommes, c'est une épiphanie, c'est à dire l'apparition brève et fugace d'une présence qui nous dépasse.
Dieu se manifeste dans nos véritables humanité.

Vu d'en haut, au delà du néant, la terre brille de mille feux.

11 février 2005

Responsable...

Décidèment la lecture de Sibony me dérange et m'interpelle, même si je ne partage pas toute ces vues. Voilà qu'il démonte le principe de responsabilité de Jonas et de Lévinas.
On n'est pas que responsable de l'autre.
On est aussi responsable que l'autre devienne responsable par lui-même.
Cela me rappelle cette conférence de B. Ibal entendue récemment (cf. compte rendu) qui m'a également interpelé. On peut être plein de bonne intention, mais si l'on veut imposer à l'autre notre culture, l'aide-t-on à assumer la sienne, et à se responsabiliser soi-même. Les sables mouvants du dialogue interculturel...

10 février 2005

Fraction du pain

Quand il fut à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. (Luc 24, 30-31)

On retrouve la trace de la brisure du coeur évoquée dans le post précédent. Quelle est en effet cette fracture du pain qui devient signe sur le chemin si ce n'est cette évocation d'une fracture plus fondamentale encore dont elle n'est que le signe. La fraction du pain est ce coeur brisé et broyé exposé sur le bois de la croix, signe efficace de la grâce divine, signe élevé pour guérir et sauver.


(c) BTS - PMC Interactif

09 février 2005

Coeur brisé

"Tu ne retiens pas Seigneur un coeur brisé et broyé" Ps 50,19

Comme le souligne D. Sibony dans Don de soi, partage de soi, p. 150, le coeur brisé c'est la brisure où l'âme pleine d'elle même s'ouvre à celui qui est étranger.

Je crois que c'est un peu le chemin tracé par ce blogue... La question demeure cependant, est-ce que la brisure est réelle, ou n'est-ce qu'une apparence d'ouverture. On retombe sur la question de la vanité déjà soulevée, mais aussi du masque, de l'apparence et surtout de cette indifférence que l'on porte à autrui (et je mets "on" comme je pourrais mettre je, mais suis-je le seul ?

08 février 2005

Bas les masques...

Je commence la lecture de la Dramatique de Hans Urs von Balthasar.
Après la fastidieuse mais éclairante lecture de la Gloire et la Croix, un nouveau monde apparaît.
Je vrai retrouver peut-être ce qui m'avait tend plu chez Claudel et Gabriel Marcel...

Mais la notion de masque me saute à la figure...

Blog = masque ?
Vérité cachée ou révélée.
Intérieur ou extérieur.
Vrai, apparent, incarné ?

07 février 2005

Hen kai Pan

L'un et le tout...
Le tout unifié.
Ou l'unique que l'on respecte,
qui reste unique et qui ne se perd pas dans le tout.
Je préfère là encore le thème de la custode évoqué par Theillard, ou la fusion ne peut se faire.
L'autre reste autre, même quand il s'abrite dans le temple de notre intérieur.

06 février 2005

Arbre de vie...

Qu'est-ce qui nous retient à la branche ?
Qu'elle est la sève qui coule en nos veines ?

Rester attentif à recevoir d'ailleurs.
Ou chercher cette indépendance qui reste toute-puissance
Fusionner dans un tout sans saveur
Ou osciller entre un je qui se cherche et un autre qui m'irrigue.

Rechercher la source vive.
Cheminer au travers et au delà du doute.

Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. (Jn 15, 5)

05 février 2005

Cosmos...

Le cosmos est-il le lieu d'un déploiement du divin ?
On peut rester la tête perdue dans les étoiles et c'est vrai que l'infini appelle à une élévation de l'âme...
Mais comme toute nature elle masque des volcans et le vide glacial des espaces interstellaires.
Alors...
On peut retomber dans un anthropocentrisme dans lequel l'homme se sent au centre de l'univers.
On peut aussi parler d'oscillations entre cet infini et le fini de nos vies.
Se concentrer sur le réél, l'immédiat, l'autre.

04 février 2005

Totalité et infini

Je reprends mes notes de lecture du troisième tome "métaphysique" de la Gloire et la Croix d'Urs von Balthasar. La découverte de la totalité hégélienne me laisse penseur.
Est que l'individu se fond dans le tout quand il se décentre. Où est-ce qu'au contraire, il ne se renforce pas dans son identité tout en perdant ce qui en fait sa puissance, pour découvrir qu'il se reçoit d'ailleurs tout en existant.
Une existence où l'autre est premier.
Un chemin vers "l'autrement qu'être" lévinassien.
Ou un "partage de soi", si l'on suit la thèse de D. Sibony.
En tout cas, je pense que la fusion n'est pas la voie.
Parce la fusion tue la possibilité d'une relation et pour moi c'est dans la relation et la différence qu'un amour est possible.
Je pense que la thèse de la distance et de la proximité évoquée par Marion dans l'Idôle et la distance continue à me marquer particulièrement.

Comme dans toute relation, c'est dans cette oscillation respectueuse entre distance et proximité qu'un chemin peut être tracé. Quitter son désir fusionnel, respecter l'autre comme autre, quitter son moi tout puissant, s'ouvrir à l'autre.
Cela rejoint le thème des tours que j'évoque par ailleurs...

03 février 2005

O toi l'au-delà de tout...

O toi l'au-delà de tout
N'est-ce pas là tout ce qu'on peut chanter de toi ?
Quelle hymne te dira, quel langage ?
Aucun mot ne t'exprime.
A quoi s'attachera-t-il ?
Tu dépasses toute intelligence.

Seul, tu es indicible, car tout ce qui se dit est sorti de toi.
Seul, tu es inconnaissable, car tout ce qui se pense est sorti de toi.
Tous les êtres, ceux qui pensent et ceux qui n'ont point la pensée,
te rendent hommage.

Le désir universel, l'universel gémissement tend vers toi.
Tout ce qui est te prie, et vers toi tout être qui pense ton univers
fait monter une hymne de silence.

Tout ce qui demeure, demeure par toi;
par toi subsiste l'universel mouvement. De tous les êtres tu es la fin;
tu es tout être, et tu n'en es aucun. tu n'es pas un seul être;
tu n'es pas leur ensemble ; tu as tous les noms et comment te nommerais-je,
toi qu'on ne peut nommer?

Quel esprit céleste pourra pénétrer les nuées qui couvrent le ciel même?
Prends pitié, 0 toi l'au-delà de tout n'est-ce pas là tout ce qu'on peut chanter de toi ?

Prière de saint Grégoire de Nazianze (IVe siècle)

02 février 2005

Décentrement...

Je l'ai déjà évoqué à plusieurs reprises et c'est sous entendu dans le titre de ce blogue (blog).

Un décentrement, c'est chercher en dehors de soi quelque chose, une altérité qui interpelle.

Cet exercice n'est pas simple sur un blogue, au moins à ce stade, parce que le monologue recentre au contraire sur soi. Cela n'aurait pas de sens si je ne cherchais pas ailleurs.

Peut-être que le décentrement, ce n'est pas être possesseur d'une idée mais bien d'être saisie par elle. On la reçoit, elle travaille intérieurement, comme une graine plantée en terre et on lui donne progressivement la place qu'elle mérite. A petit pas.

01 février 2005

Bilan de Janvier...

Un mois de blog...
Un commentaire seulement.
Ce n'est pas un véritable dialogue.
Patience.

C'est le temps de la mise en place, du référencement.
Mais c'est aussi pour moi le balbutiement d'une écriture.
Un nouveau mode de pensée. Cela passe par un Moi je dis, je pense.
Mais au delà de la vanité des mots, j'apprécie cet exercice intérieur.
Ce temps de la réflexion qui permet d'avancer par la pensée. Poser des mots, des concepts et se laisser interpeler. En attendant l'interpellation par le tiers...

31 janvier 2005

Je reçois, donc je suis...

A la différence de la pensée cartésienne, il me semble que la pensée n'est pas ce qui caractèrise l'être mais bien cette capacité de recevoir "d'ailleurs".
Le fait de recevoir est l'état premier de l'homme. Mais sa capacité à participer à l'être dépend de cette prise de conscience qu'il reçoit de l'autre, d'un autre, ce qui lui a permis d'exister.
On peut s'arrêter au géniteur, mais la réception implique une chaine humaine, mais aussi spirituelle.
Prendre conscience de cette réception est un chemin, celui qui permet d'entamer le décentrement qui nous conduit à exister véritablement.
Je te reçois et alors, je peux me donner...

30 janvier 2005

Le voile...

"Le rideau du Temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas. " (Mc 15, 38)

Cette phrase de Marc correspond pour moi à l'hyperbole de la révélation.
Au delà du silence, un symbole qui révèle pour moi qu'il n'y a plus besoin de mettre un voile entre les hommes et Dieu, puisque le sommet de la révélation est atteint.
Cela n'enlève pas le mystère mais cela conduit nos efforts vers une méditation constante du mystère de la passion, du sens de cette mort...

29 janvier 2005

La graine tombée en terre...

Entre le geste du semeur et l'éclosion de la graine,
il y a le temps du silence.

Le temps du silence en soi.
Le temps où l'on reçoit,
Le temps où l'on meurt
Le temps où l'on renaît...

Il y a aussi le temps où rien ne se passe.
Un autre silence.
Le silence d'une liberté qui demeure.
Mais la graine peut louper un printemps,
Elle peut en louper plusieurs...
Et renaître plus tard.
C'est l'espérance du semeur.

28 janvier 2005

Silence et timidité

Et si mon goût pour ce silence n'était qu'une timidité.
Le manque d'espérance dans l'épiphanie de Dieu.
Il subsite toujours se paradoxe entre la demande d'évangéliser les nations
et celui d'une kénose où tout se taît pour laisser l'homme libre.
Je crois qu'il faut rester dans cette tension.

27 janvier 2005

Judas, premier communiant...

Je viens d'achever ma lecture de Moi, je ne juge personne (cf. post précédent).
Une phrase m'interpelle en relisant mes notes.
Judas fut le premier à communier à la Cène, note Lytta Basset
J'avais déjà noté qu'il lui avait lavé les pieds. Je n'avais pas noté ce détail complémentaire.

On retrouve ce souci qu'à Jésus, jusqu'au bout, de se mettre au pied du pêcheur, et de continuer à lui offrir son amour.

Pas étonnant, que sur la croix, il confirme son souci du pauvre, du perdu en promettant la vie éternelle à celui des deux brigands condamnés avec lui qui a eu pitié de lui...

26 janvier 2005

Silence - II

Toujours dans Projet, un fiche lecture sur un livre parlant des prêtres ouvriers. Je note cet extrait qui fait écho à cette méditation sur le silence évoquée il y a deux jours... :
Un silence total - Avares de paroles nous l'étions aussi dans notre comportement. Nous ne mettions pas spontanément en avant notre état de prêtres (...) En s'enfonçant en nous, ce silence nous révèlait sa signification et sa profondeur. Partageant la vie de ceux qui se taisent parce que ceux qui ont la parole les empêchent de parler, nous faisions notre cette parole de Jésus : "Père, je te loue de ce que tu as caché cela aux sages et aux intelligents, et de ce que tu as révèlé aux plus petits ! . Par notre silence nous entrions dans le mystère des béatitudes et du message évangélique...*"


On retrouve ce bruit d'un fin silence, qui apparaît à Elie sur la montagne (1 Rois 19), cette brise légère en l'homme qui trahit la présence de Dieu, sans violer notre liberté mais interpelle notre coeur...

Dans une excellente émission sur Madeleine Delbrel, KTO m'avait fait goûter le sens de ce ministère de l'invisible...


* A propros du livre : Prêtres et ouvriers, une double fidélité mise à l'épreuve, 1944-1969 par Charles Suaud et Nathalie Viet-Depaule, Karthala, 2004, 598 p. 47 euros...

25 janvier 2005

Projet n°284

La Revue Projet n°284 publie un dossier sur l'immigration en Europe.
On est frappé par ce qui apparaît à la lecture comme une forteresse.

La forteresse Europe.

C'était déjà pour moi un thème entendu en matière économique, mais à la lecture de ces articles je mesure ce monde protégé dans lequel nous vivons, à peine inquiétés par cette immigration massive.

Un monde protégé à côté de la misère.
On se sent impuissant et pourtant...
A méditer

24 janvier 2005

Silence - I

Il semble que je m'oriente vers une vision qui favorise la "toute-faiblesse" de Dieu. Un Dieu qui pousserait son amour de l'homme au point de s'effacer dans le silence.
cf. 1 Rois 19 : "Le bruit d'un fin silence"
ou Le silence du Christ pendant la passion (à 7 paroles près, et quelles paroles...)

Dans difficile liberté, E.Lévinas disait que le monde aurait accès à la lumière quand l'Eglise arrêtera de la cacher...

Un chemin ?
Certains pensent que c'est une erreur...
Je cherche...

Certes on a besoin de lumière et de repères...
Mais peut-on être forcé sur une voie avant d'avoir été saisi au coeur par un amour infini qui nous ébranle et nous pousse à ce décentrement...

Croire aujourd'hui

Le dernier numéro de Croire aujourd'hui a quelques articles remarquables.
- Une petite histoire entre un homme préssé (chacun de nous ?) et un mendiant... Histoire de mettre à l'épreuve, ce "moi, je ne juge personne qui m'a interpellé cette semaine". La réponse est claire. A lire.
- B. Sesboué intervient sur le sens de l'existences des différentes religions. Une bonne question, de bonnes réponses... A lire.
Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas plongé dans cette revue "Jèse". Depuis que je lis Christus et ses merveilles.
Je suis heureux d'apprendre que mon frère a abonné ma fille... Elle aura de bonnes lectures...

23 janvier 2005

Ensemble sans fusionner

Unité n'est pas fusion, mais capacité à conjuguer nos couleurs sans qu'elles se fondent en un seul magma informe et sans couleur...
L'unité des chrétiens serait alors l'art d'aller au bout de nos convictions en reconnaissant aussi chez l'autre ce vent de l'Esprit dont nous ne sommes pas propriétaire. Un chemin où l'autre est accepté comme il est et où sa présence, sa différence, sa couleur interpelle "ma" vision du monde...

22 janvier 2005

Sainte Agnès...

Une gamine de 12 ans, martyre.
Elle a choisi la foi en premier, elle a tout perdu pour le Christ.
Et moi qui reste là...

Tu ne veux pas de sacrifice...
Mais tu nous appelles à l'amour.
Une petite flamme légère.
Un brin de folie dans l'éternité si froide.

21 janvier 2005

Semaine de l'unité

L'unité se travaille tous les jours, par une déchirure du coeur.
Mon coeur est capable de t'accepter différent, mais pas trop.

Je me sens si proche de toi ami protestant.
J'aime goûter comme toi à la Parole...

Mais toi, l'autre, le différent, tu me fais peur.
Comment faire pour qu'au delà de la blessure de notre séparation,
nous trouvions un chemin pour rester uni à la vigne véritable...

Comme le disait St Cyprien, l'unité, c'est comme la tunique du Christ, on ne peut la déchirer...
Mais quel chemin...

Chemin de dialogue, de respect, d'écoute, d'attention où l'autre est autre.

20 janvier 2005

Trahir...

Lytta Basset termine son livre, Moi, Je ne juge personne, sur la trahison de Judas. Cela interpelle sur nos propres trahisons perpétuelles, sur cette fidélité de tout les jours bafouée par notre paresse du coeur.

Je n'ai pas cessé de trahir mais tu me remets sur la voie.
En me donnant la bouchée que tu as tendu à Judas.
Parce que tu crois en moi.

19 janvier 2005

Fidélité...

On alterne souvent entre la position du fils prodigue et du fils ainé.
Fils ainé, je sombre principalement dans le jugement. Mais souvent, j'ai tendance à croire que je suis sur la voie, même si cela reste présomptueux...
La phrase du Père continue cependant à m'interpeller.
'Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi." (Luc 15)
Difficile de recevoir vraiment.
Car pour recevoir, il faut faire de la place et pour cela il convient de poursuivre ce décentrement intérieur, cette ouverture à l'autre.
Enfin, qui peut dire qu'il est avec... Dans le sens de Dieu c'est une certitude, il est avec nous. Mais dans le sens de l'homme, sommes nous avec lui ?

18 janvier 2005

Vielles outres...

Le texte d'hier continue de me marquer... Suis-je une outre neuve capable d'accueillir le message, où est-ce que je reste gentiment engoncé dans le confort de ma vie, dans le non questionnement.

Je pense qu'il faut un grand décentrement pour arriver à devenir une outre neuve, capable d'accueillir à chaque fois la parole comme un bouleversement, une révolution intérieure.
Accueillir la parole ou accueillir l'autre, qui m'interpelle et en même
temps me dérange.

Combien de fois quand je suis interpellé par l'autre, le proche, je serre les dents, détourne le regard.
Il reste un chemin à faire.

17 janvier 2005

Quand on croit avancer...

On pense avoir trouvé une lumière.
On pense être le premier.
Mais c'est faire fi de l'avant.
C'est oublier de faire mémoire.
C'est oublier la souffrance de ceux qui ont cherché.
Et qui on parfois trouvé.
De ceux qui ont fait mieux mais qui sont tombés dans l'oubli.
Alors qu'ils avaient été plus loin.
Qu'ils nous avaient dépassé.
Qui sommes nous d'ailleurs,
Dans le temps, dans la poussière d'une éternité,
Un pas devant et combien en arrière...

16 janvier 2005

Le dire et le faire...

La grande difficulté de tout homme est de rapprocher le dire, ce qui est théorisé, pensé de la réalité de ses actes, le faire. "Je ne réalise pas le bien que je voudrais, mais je fais le mal que je ne voudrais pas" dit St Paul dans Romains 7,19...
C'est tout un chemin que la méditation quotidienne de cette distance, ce fossé entre la parole et ce que nous en faisons, ce que nous vivons dans l'aujourd'hui.
Je repense aussi à cette distance entre dire et dit qu'exprime Lévinas dans "Autrement qu'être", une distance qui trouve son hyperbole sur le chemin de l'Unique...
Il y a la toute la distance que notait Bonnaventure entre la trace, l'image et la distance.
Dans la fleur, le dire de Dieu s'est cristallisé en une trace.
Dans l'homme, le dire de Dieu peut être image fragile,
Dans le Christ, le dire de Dieu prend dans un dit une véritable ressemblance.
Un chemin...

Tsunami et ONG...

Sur le forum de Chemins, un visiteur m'interpelle. Ou est-il ton Dieu ?
Dimanche dernier, le prédicateur parlait de la vague... Dieu n'est pas sur la vague, dit-il, mais sous la vague. Cela a inspiré ma réponse...
"Je comprends votre colère et votre peine. mais pour moi, le dieu souffrant est bien dans le coeur de ceux qui aident, ceux qui se dévouent par amour. il est dans chacun de nos actes au service du souffrant. c'est par cette présence, par nos mains, qu'il est présent. La souffrance du Christ est complétée par la souffrance de tous les hommes et l'amour qui nous unit à ces moments là est participation à l'amour de dieu. Cet amour n'est pas imposé, il respecte notre liberté. sa puissance n'est pas imaginaire, elle est en tout homme de bonne volonté qui avec Dieu (et parfois sans le savoir) agit au service de l'autre."
Cela fait résonner en moi ce livre boulversant d'Etty Hillesum que j'ai commenté dans Chemins. Comme elle le dit si bien, dans un camp de transit avant un camp de la mort. Dieu a besoin de nos mains... Que serait-il si nous n'étions acteurs et signes de sa tendresse pour le monde. Paradoxe de sa présence, de la liberté qu'il nous laisse et de ce chemin à trouver pour qu'Il soit, en nous...

Veau d'or

Le hasard de la lecture. Je retombe sur ce vieux texte d'Exode 32. Ils ont donné leur boucles d'oreille et leurs ceintures pour se construire un dieu, un veau d'or. Que donnerions nous aujourd'hui pour trouver le bonheur. Nous irions sombrer dans la recherche d'une consommation effreinée, nous nous achaiterions le dernier écran plat, le lecteur USB pour vénérer le Dieu techno, acquérir la puissance, la recherche du valoir... Mais cette course est stérile et la tristesse et la solitude reste. Il faut alors se détourner des idoles et rechercher ailleurs, au fond de soi et dans l'autre un autre chemin...

15 janvier 2005

Persévérance...

Il y a des jours où l'on perd espoir, où les choses ne vont pas comme on voudrait qu'elles aillent. On perd pied.
C'est pourtant dans la persévérance que l'on peut avancer.
La routine établie dans les jours de joie peuvent aider pour habiter le présent, se recentrer sur l'essentiel en prenant de la distance sur ce qui blesse, ce qui fait mal. Se recentrer c'est aussi opérer un décentrement. Paradoxe du centre et de l'autre. Le centre, c'est notre intériorité la plus profonde, mais cette dernière nous échappe parce qu'elle est reçue d'un autre, d'un ailleurs.
J'avais découvert ainsi un très beau texte de Theillard de Chardin qui s'appelle la custode. Il parle de cette réception de l'Eucharistie. On veut faire corps, fusionner avec cet autre en moi et pourtant il nous échappe toujours, parce qu'il est autre en moi...

14 janvier 2005

La peur...

Je suis plongé depuis novembre dans la lecture de quelques ouvrages de Lytta Basset.
Actuellement la lecture de "Je ne juge personne" fait rebondir en moi quelques idées qui m'habite.
Une grande surprise cependant. Cette notion de peur. Peur de Jésus pendant sa vie. Peur de la mort.
Ce soir une phrase m'a marqué. La peur la plus insondable dit-elle est la peur de ne pas être entendu. Est-ce cette peur qui me pousse à écrire sur ce blog. Peut-être, en espérant que d'autres entendront... Un chemin ?

13 janvier 2005

Icone ou idole

C'est moi tout craché. Toujours à courir derrière la dernière invention, le dernier logiciel, tester, apprendre. Et puis écrire, s'exposer. Vanité des vanités dit l'Ecclésiaste. Et cependant cette vanité, se désir de paraître me fait vivre. Sans lui je ne suis rien, alors autant utiliser cette tension pour avancer, progresser. Le but étant de transformer, de sublimer ce désir, pour qu'il laisse place à l'écoute, au bruit d'un fin silence, à un autrement qu'être pour reprendre les termes d'E. Levinas, un autre livre qui m'habite depuis une dizaine d'années...
Un chemin à l'écoute de l'autre où je puisse me perdre pour qu'Il soit...

12 janvier 2005

Tout a commencé...

Tout a commencé pour moi par cette lecture déjà évoquée de François Varillon, Joie de croire, joie de vivre, conseillé par mon aumônier CPM.
Un texte facile d'accès. Si l'on ne peut retenir qu'une chose de cette lecture, c'est que pour Varillon, Dieu n'est qu'amour. Le que est important. Il ajoute : Si Dieu est tout puissant, ce n'est que par son amour.
Varillon a écrit d'autres livres dont celui déjà commenté dans
http://chemins.eklesia.net/lecture/souffrance.php3.
Ou l'on voit que Dieu n'est qu'amour dans la toute-faiblesse et la toute tendresse de son Fils mort par amour.

Quelques traces...

Cette expérience n'est pas la seule sur le réseau...
J'ai un peu le clavier facile :-)
Tout à commencé par le désir de mettre en ligne quelques pages sur le mariage.
L'expérience, qui date de 1998, a été riche en rencontre, dialogue, enseignement personnel.
Le premier site, publié pour informer des parisiens sur l'offre en matière de préparation au mariage a été visité par de nombreuses personnes du monde entier. La magie d'internet. Je ne m'y attendais pas. La première surprise fut de recevoir comme premier mail, une lettre du Canada. J'étais donc loin de mon public parisien. Cela m'a fait prendre conscience qu'à l'époque, en matière d'information et de lieu de réflexion sur le mariage, il n'y avait qu'un grand désert. D'ou le succès de PMC, ce portail que je lançais rapidement...
Les premières versions ont été hébergées sur de nombreux hébergeurs successifs, au gré des possibilités. Nombreux hébergeurs ont ensuite été abandonnés, après que la publicité soit devenue très envahissante :
http://www.geocities.com/chdcpm/ (relooké depuis). Première version de PMC (30 pages) publiées en 1998.
http://www.ifrance.com/cpm-paris/ (relooké depuis)
http://www.ifrance.com/bdcouple/ (relooké depuis)
http://www.ifrance.com/terresainte/
http://mariage.pmc.free.fr (relooké depuis)
http://www.mariage.chretien.free.fr (relooké depuis)
http://bonheur.couple.free.fr
http://coeur.coeur.free.fr
http://jeux.pmc.free.fr
http://mariage.eklesia.net
http://chemins.eklesia.nethttp://animal.paris.free.fr/
Un aperçu d'une des premières version de PMC peut se voir sous ce lien

Cette expérience sur le réseau m'a relancé dans l'envie d'écrire. Pour moi l'écriture est en effet un chemin de méditation. Car pour écrire, il faut d'abord penser, peser les mots.
C'est ce qui m'attire dans cette nouvelle expérience, sans compter l'intérêt d'une relecture, d'un dialogue à construire...

Crédits...
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Héritage

Tout a commencé par un article des Echos sur le Blog de P. Bilger et mon premier message sur ce Blog... :
Le fait de mentionner l'héritage chrétien est toujours à double tranchant, mais il donne une coloration intérieure à ce blog. C'est ce qui m'a poussé à venir depuis l'article des Echos.
Toute histoire est le cumul d'héritages et de chemins. On peut rejeter un héritage, se référer à un autre, la vraie difficulté est plus de rester écoutant à une altérité parfois dérangeante, à un message, une parole qui interpelle.
Un vieux sage, F. Varillon, disait dans Joie de Croire, Joie de vivre que la seule caractéristique d'un chrétien c'est d'être à l'écoute d'un Tiers. Cette écoute est chemin pour sa propre vie, sa propre liberté et sa propre humanité.
La question reste là . Elle est personnelle, mais aussi commune.
Que faisons nous de notre héritage ?
On verra ce que cela donnera...