15 mars 2014

Saint Philippe - II, Le bien commun, in "Eglise et Société", Doctrine sociale de l'Eglise

Tant qu'à évoquer la vie de la "Paroisse de midi" à Saint-Philippe du Roule, autant citer aussi le projet en cours qui travaille sur le thème "Eglise et Société".

A - Extrait du programme

Comme les années précédentes, ce temps de partage hebdomadaire est proposé pendant le Carême,
chacun des cinq mercredis suivant le Mercredi des Cendres, de 12h30 à 13h30,
c'est-à-dire les 12, 19, 26
mars, 2 et 9 avril.

Cette année, le thème retenu est :
ÉGLISE ET SOCIÉTÉ ? TOUS CONCERNÉS !
Nous réfléchirons sur ces valeurs et principes très actuels que sont :

  1. Le bien commun (le 12/3/14)
  2. La propriété et la destination universelle des biens (le 19/3)
  3. L'attention aux plus pauvres (le 26/3)
  4. La subsidiarité (le 2/4)
  5. L'engagement dans la vie publique et dans la vie associative (9/4)


Où ?
À la salle Baltard de l’église Saint-Philippe du Roule (au fond à
gauche) ou à défaut, à l'ancienne sacristie, au fond à droite de l'église.

Comment ?
Un temps de discussion conviviale suivi d’un temps de prière libre à partir d'un document, envoyé au préalable
et dont vous trouverez en PJ le premier chapitre. Après inscription, des sandwichs seront proposés pour la deuxième séance.

Accès ?
Libre, mais vous pouvez vous inscrire à saintphilippepros@hotmail.fr pour recevoir les chapitres suivants.


B - Extrait révisé du Compte-rendu de la première séance


Un participant lit le texte des Actes des Apôtres, 4.31-37 en guise de prière.
La discussion s’ouvre. Elle aborde le bien commun sous différents angles, hésite, balbutie :  qu’est-ce au juste  que le bien commun ? Est-ce en référence à la propriété ? aux talents de chacun ? Est-ce lié au respect de la personne ? à la responsabilité personnelle ?

Un conflit semble exister entre les textes du Nouveau Testament (Talents, Mise en commun, voir C). On parle d'une tension théologique...

L’entreprise et ses problématiques de licenciement sont abordées. La notion de bien commun est rapprochée du bien de certains groupes :
- la famille,
- les membres d’une entreprise versus la société.

Une jeune femme évoque sa difficulté à voir l’entreprise rechercher le bien de ses salariés. Pour elle, l’entreprise recherche avant tout son profit, la croissance de son chiffre d’affaire et de ses revenus sans égard pour ses salariés.

Pourtant, certaines personnes trouvent dans leur fonction – qui peut-être humble -  un accomplissement personnel de par le rayonnement qui en résulte, ainsi une femme qui participe à la constitution des dossiers de mécénat d’une entreprise.

Le bien commun est-il du même ordre que l’intérêt général? L’intérêt général recherche le bien du plus grand nombre, non celui de chaque personne. Au moment du nazisme, les personnes handicapées étaient perçues comme inutiles et massacrées sous prétexte qu'elles portaient préjudice à l’intérêt général…
Ce n'est pas le bien commun...

Si l’entreprise est porteuse d’un bien commun, directement fondé sur l’épanouissement de chaque personne qui la constitue, pourrait-on faire une analogie entre l’entreprise et le monastère ?

Une encyclique de 1961 évoque le bien commun comme « l’ensemble des conditions sociales permettant à la personne d’atteindre  mieux et plus facilement son plein épanouissement » (Mater et Magistra, 1961). L’entreprise pourrait-elle s’inscrire pleinement dans cette perspective, son projet viser aussi l’épanouissement de chacun de ses membres dans ses talents particuliers ? La phrase de St Basile est à nouveau évoquée : « le charisme propre de chacun devient le bien commun de l’ensemble…de sorte que dans la vie commune, la force du Saint-Esprit donne à l’un devient nécessairement celle de tous » (St Basile, Grande Règle, 7).  Les talents de l’un appartiennent à tous et sont la richesse de la communauté. Si l’entreprise parvenait à développer les talents de ses membres, ceux-ci ne s’avéreraient-ils pas un surcroît de valeur, d’engagement, et de fidélité à son actif ?

Cela semble idéaliste. Et pourtant, nombre d’entreprise cherchent à développer les critères ESG pour attirer des talents (cf. aussi l'article sur ce sujet dans la Croix du 12 mars). C’est un premier pas, peut-être un facteur bénéfique pour l’entreprise. Mais qu’en est-il du projet commun ?

Un participant évoque l’entreprise qui est la sienne et sa direction exemplaire : le dirigeant fondateur a toujours vu son entreprise comme une communauté de personnes, et il a associé le développement économique de sa société à celui des hommes qui la constituait. L’entreprise ne doit pas trop s’écarter de cette visée, sous peine de toutes sortes de déviations et d’errements, la première étant la recherche effrénée de la croissance pour elle-même…

Un autre évoque un groupe qui met en place, en son sein, un groupe de réflexion éthique. Les salariés peuvent alors évoquer un point qui gène leur éthique personnelle. Cela conduit à l'évolution d'une charte interne de déontologie.

Finalement, la société elle-même semble en carence de toute idée de bien – ou de projet -  commun, comme les entreprises. Pourtant le secret d’un vrai succès – d’une véritable cohésion sociale -  ne se cacherait-il pas dans la redécouverte de cette dimension sociale et spirituelle d’un bien commun – d’une richesse commune -  compris comme la recherche de l’épanouissement de chacun de ses membres ? Au niveau de la famille, de l’entreprise, de la société, de l'Église et au-delà…


C  - Support de la réunion


Texte/Prière d'ouverture Actes 4, 31-37

31 Quand ils eurent fini de prier, le lieu où ils étaient réunis se mit à trembler, ils furent tous remplis du Saint-Esprit et ils disaient la parole de Dieu avec assurance.
32 La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cœur et une seule âme ; et personne ne disait que ses biens lui appartenaient en propre, mais ils avaient tout en commun.
33 C’est avec une grande puissance que les Apôtres rendaient témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus, et une grâce abondante reposait sur eux tous.
34 Aucun d’entre eux n’était dans l’indigence, car tous ceux qui étaient propriétaires de domaines ou de maisons les vendaient,
35 et ils apportaient le montant de la vente pour le déposer aux pieds des Apôtres ; puis on le distribuait en fonction des besoins de chacun.
36 Il y avait un lévite originaire de Chypre, Joseph, surnommé Barnabé par les Apôtres, ce qui se traduit : « homme du réconfort ».
37 Il vendit un champ qu’il possédait et en apporta l’argent qu’il déposa aux pieds des Apôtres.

Le bien commun - Autres textes du Nouveau Testament

Mat 25 : 20 Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, présenta cinq autres talents et dit : “Seigneur, tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres.”
21 Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.”

Actes 5 : 1-4 1 Un homme du nom d’Ananie, avec son épouse Saphira, vendit une propriété ;
2 il détourna pour lui une partie du montant de la vente, de connivence avec sa femme, et il apporta le reste pour le déposer aux pieds des Apôtres. 3 Pierre lui dit : « Ananie, comment se fait-il que Satan a envahi ton cœur, pour que tu mentes à l’Esprit, l’Esprit Saint, et que tu détournes pour toi une partie du montant du domaine ? 4 Tant que tu le possédais, il était bien à toi, et après la vente, tu pouvais disposer de la somme, n’est-ce pas ? Alors, pourquoi ce projet a-t-il germé dans ton cœur ? Tu n’as pas menti aux hommes, mais à Dieu. »


§ 164 De la dignité, de l'unité et de l'égalité de toutes les personnes découle avant tout le principe du bien commun, […] par bien commun on entend: « cet ensemble de conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu'à chacun de leurs membres, d'atteindre leur perfection d'une façon plus totale et plus aisée ».


Le bien commun - Compendium


Le bien commun ne consiste pas dans la simple somme des biens particuliers de chaque sujet du corps social. Étant à tous et à chacun, il est et demeure commun, car indivisible et parce qu'il n'est possible qu'ensemble de l'atteindre, de l'accroître et de le conserver, notamment en vue de l'avenir. Comme l'agir moral de l'individu se réalise en faisant le bien, de même l'agir social parvient à sa plénitude en accomplissant le bien commun. De fait, le bien commun peut être compris comme la dimension sociale et communautaire du bien moral.

§ 165 Une société qui, à tous les niveaux, désire véritablement demeurer au service de l'être humain, est celle qui se fixe le bien commun pour objectif prioritaire, dans la mesure où c'est un bien appartenant à tous les hommes et à tout l'homme. La personne ne peut pas trouver sa propre réalisation uniquement en elle-même, c'est-à-dire indépendamment de son être « avec » et « pour » les autres. Cette vérité lui impose non pas une simple vie en commun aux différents niveaux de la vie sociale et relationnelle, mais la recherche sans trêve du bien sous forme pratique et pas seulement idéale, c'est-à-dire du sens et de la vérité qui se trouvent dans les formes de vie sociale existantes. [...]
166 Les exigences du bien commun [...] concernent avant tout l'engagement pour la paix, l'organisation des pouvoirs de l'État, un ordre juridique solide, la sauvegarde de l'environnement, la prestation des services essentiels aux personnes, et dont certains sont en même temps des droits de l'homme: alimentation, logement, travail, éducation et accès à la culture, transport, santé, libre circulation des informations et tutelle de la liberté religieuse.[...]
167 Le bien commun engage tous les membres de la société: aucun n'est exempté de collaborer, selon ses propres capacités, à la réalisation et au développement de ce bien. Le bien commun exige d'être servi pleinement, non pas selon des visions réductrices subordonnées aux avantages partisans que l'on peut en retirer, mais à partir d'une logique visant à prendre les responsabilités aussi largement que possible. Le bien commun découle des inclinations les plus élevées de l'homme, mais c'est un bien difficile à atteindre, car il requiert la capacité de réaliser le bien des autres comme si c'était le sien et de le rechercher constamment.
Tous ont aussi le droit de bénéficier des conditions de vie sociale qui résultent de la recherche du bien commun. L'enseignement de Pie XI demeure très actuel: « Il importe donc d'attribuer à chacun ce qui lui revient et de ramener aux exigences du bien commun ou aux normes de la justice sociale la distribution des ressources de ce monde, dont le flagrant contraste entre une poignée de riches et une multitude d'indigents atteste de nos jours, aux yeux de l'homme de cœur, les graves dérèglements »*.

Patristique

Si tu cherches un exemple de mépris pour les biens terrestres, tu n'as qu'à suivre celui qui est le Roi des rois [...]  ; sur la croix, il est nu, tourné en dérision, couvert de crachats, frappé, couronné d'épines, enfin abreuvé de fiel et de vinaigre.  Ne sois donc pas attaché aux vêtements et aux richesses, car ils se sont partagé mes habits ; ni aux honneurs, car j'ai subi les moqueries et les coups ; ni aux dignités car, tressant une couronne d'épines, ils l'ont enfoncée sur ma tête ; ni aux plaisirs car, dans ma soif, ils m'ont abreuvé de vinaigre.
Conférence de Saint Thomas à ses étudiants sur le credo

Le charisme propre de chacun devient le bien commun de l’ensemble… de sorte que, dans la vie commune, la force du Saint-Esprit donnée à l’un devient nécessairement celle de tous.
Saint Basile, Grande Règle, 7

« Celui qui a recevra encore ; mais celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il a »
Heureux le serviteur qui fait hommage de tout bien au Seigneur. Celui au contraire qui en revendique une part pour lui-même, celui-là cache au fond de lui-même l’argent du Seigneur Dieu, et ce qu’il croyait posséder en propre lui sera enlevé (Mt 25,18.28).
Saint François, Admonitions, 19-22.28 (trad. Desbonnets et Vorreux, Documents, p. 50s)

Pistes pour les échanges

  • On n'a rien qui ne nous ait été donné par Dieu. L'échange sacramentel du mariage le dit à sa manière. Il ne parle pas de donner puis de recevoir mais de recevoir avant de donner. Une distinction qui donne à penser.
  • Ce don du meilleur de Dieu, s’exprime enfin dans cette source jaillissante du cœur du Christ, qui traduit l’immensité du don, mais aussi son humilité, puisque le donateur s’efface dans la mort. Comme le souligne Jean-Luc Marion, « il se donne d’autant mieux qu’il disparaît (inconnu, mort) aux yeux de son éventuel donataire1 ».
  • Le bien commun en entreprise qu'est-ce que c'est ? L'entreprise elle-même ? Notre capacité à la maintenir vivante et porteuse de sens, d'humanité. Ses hommes ? Ses résultats ?
  • Est-ce un rêve ou quelque chose d'accessible ?

Pour aller plus loin :

1 Jean-Luc Marion, Jean Luc Marion, La conscience du don, in Jean-Noël Dumont et Jean Luc Marion, Le Don, Colloque interdisciplinaire, Novembre 2001, Le Collège supérieur, Lyon, p. 66sq.

13 mars 2014

Saint Philippe I - Un banquet de la parole sur les lavements des pieds

J'aimerais vous rendre compte de la joie de ce petit exercice de lectio divina en groupe, mardi, dans ma paroisse de semaine : Saint Philippe du Roule. Après une mise en condition (bougie) et une prière d'introduction, nous avons lu successivement trois textes, selon la méthode ignatienne (se mettre en condition en imaginant la scène, se faire petit serviteur..., lecture commune, puis silencieuse, puis échange en n'utilisant que des seules phrases du texte) avant une mise en perspective finale. L'originalité de ce jour a été de faire un "banquet de la Parole"* en mettant en lien 3 textes :


Une manière de sentir comment Dieu veut danser avec nous. Étonnante mise en perspective de ces textes où l'on retrouve trois Simon (dont Judas, fils de Simon), trois résistances...
On aurait pu aller plus loin et ajouter Jean 8 : une autre femme adultère.
Il y a une étonnante parenté dans ces trois textes, au point que l'on peut se demander si le lavement des pieds de Jésus par les femmes n'a pas inspiré notre Seigneur quand il se met à genoux devant les apôtres.

Prochaine réunion, ancienne sacristie, prévue pour le 8 avril, à 12h30. Nous continuerons la lecture de Jean 13.

* La lecture synoptique ne m'était pas inconnue. J'ai par contre découvert l'expression lors d'une retraite au Chemin neuf...



11 mars 2014

Avoir, Valoir, Pouvoir - Les trois tentations

Quelqu'un m'a dit un jour que l'on pouvait résumer les trois tentations du Christ au désert à ces trois mots. Je dois reconnaître, depuis, que cette interprétation résume bien les trois écueils de nos vies, au sein duquel nous ne cessons (moi le premier) d'être attiré.
En méditant encore une fois cela, j'ai aussi découvert, ce qui n'est pas une surprise, que Dieu peut se définir à l'inverse de ces trois termes. On parlera alors de kénose, d'humilité et de faiblesse, trois thèmes que je n'ai cessé d'explorer dans ce blog ou ailleurs (1).
En pastorale, dimanche, alors que le récit des tentations résonnaient dans nos églises, j'ai eu l'inspiration (on peut toujours s'interroger d'où elle vient, celle là :-) de dire à ces fiancés qui se préparaient au mariage que tout ce qu'ils venaient de dire sur la fécondité (inverse de l'avoir), la fidélité et la liberté (inverses du pouvoir et du valoir) pouvait aussi se dire de Dieu (sans parler de cette indissolubilité que le prêtre qui m'accompagnait à souligné comme la "marque de Dieu".
Alors qu'ils essayaient à dire la place de Dieu dans leur vie, je leur ai alors suggéré que toutes ces valeurs humaines qu'ils avaient développées le matin même sur les piliers du mariage, n'étaient autres que celles de Dieu même. En voulant tendre vers la fidélité, la fécondité et la liberté véritable, ils s'éloignaient de l'avoir, du pouvoir et du valoir et se rapprochaient de Dieu...

Une maïeutique qui m'a semblé pertinente et que je voulais vous partager.

Finalement, n'y a-t-il pas là un chemin à creuser pour nous mêmes et pour comprendre Dieu ? C'est bien sûr réducteur de définir Dieu par trois négations. L'indicible nous dépassera toujours... Mais cette "voie de contemplation" ne cesse de m'habiter.

(1) cf. mes 3 petits essais : "Retire tes sandales", "A genoux devant l'homme", "Dieu de faiblesse",...
NB : Crédit photo : voyage en terre sainte, 2009, Le mont de la tentation

04 mars 2014

Devenir sacramentel - II

Poussons plus loin le raisonnement. J'avance dans le vide d'une recherche sans frontière. On a parlé du mariage à étape. En charge d'une pastorale du seuil depuis plus de 20 ans, je me suis toujours demandé comment faire pour proposer à ceux que je rencontre, de plus en plus éloignés de l'Eglise mais quand même intéressés par le mariage (pour des raisons qui vont de l'esthétique du porche de l'église à l'attrait du sacré ou à la présence d'une flamme inconnue en eux), un chemin qui respecte leurs hésitations et les engage sur un chemin qui ne force pas.
Peut-on proposer un mariage qui soit indissoluble par désir* (sinon on ouvre la porte au mariage jetable), mais qui ne soit pas encore sacramentel ? Charge à eux, de découvrir à terme, que leur engagement est à parfaire, que le travail de la grâce non sacramentelle reçue dans le cadre d'une simple prière de bénédiction (au seuil de l'église par exemple) peut être confirmée ensuite, comme un baptême d'enfant devient confirmé par la confirmation d'un adolescent ou jeune adulte. C'est respecter le chemin et ne pas surcharger de sens.
On me dira, et j'entends, voir je partage, que le sacrement agit en l'homme au delà de son désir. C'est vrai. Mais peut-être qu'il existe un entre-deux à trouver.
Il y a parfois la projection du célébrant sur une réalité qui demande encore à être épurée...
Il y a souvent une maturité à construire. Moi-même, pécheur pardonné, je dois l'admettre, n'ai pris conscience de mon engagement que deux ans après mon mariage...

Quel sera le statut de ce premier passage ? Pourra-t-on le rompre et quel conséquence sur les intéressés ? Cela pose bien sûr de nombreuses questions. Je pense que l'on pourrait concevoir, en regard, que ces bénédictions du seuil peuvent faire l'objet d'une reconnaissance de nullité, de manière plus automatique que le mariage sacramentel. On le voit... Ces propos décousus posent des problèmes. Il mérite pourtant que l'on y réfléchisse.

* J'entends qu'il s'engage à cette indissolubilité même s'ils sont conscients de la fragilité de cet engagement.

22 février 2014

Saint Luc (Lectio divina)


Comme annoncé en septembre, après six mois d'une lecture journalière, sans prétention, de l'intégrale de l'évangile selon saint Luc, je vous signale le terme de ce parcours et la parution de "Chemins de miséricorde", l'intégrale de Luc commenté en version blog ou version epub gratuite à télécharger 

On ne fait pas ce chemin sans y laisser des plumes.
Le texte reste ouvert à vos propres commentaires. Une lecture à plusieurs est toujours préférable.

Pour les intéressés, je poursuit celle de Jean en paroisse, le deuxième mardi de chaque mois avec une petite équipe.

Je m'attaque maintenant aux actes des apôtres... Avis aux amateurs.

01 février 2014

Devenir sacramentel

Discussion passionnante hier avec un collègue sur ce thème.
Au delà de la force même du sacrement où Dieu se manifeste et donne sa grâce, n'y a-t-il pas, du côté de l'homme une dynamique qui se met en mouvement et qui nous appelle à devenir "sacramentel", c'est-à-dire à rendre visible ce don discret de Dieu en nous, le faire "signe efficace de la grâce". Cette dynamique que j'appelle "entrer dans la danse" (1), est ce mouvement intérieur de l'homme, qui rentrant en lui-même (au sens rahnérien de la découverte de l'auto-communication de Dieu) prend conscience du don reçu et se laisse transformer pour devenir pierre vivante de cette église du royaume à construire.
Nous ne cessons de passer à côté de l'invitation de Dieu à danser.
Mais quand nous entrons dans la danse, il y a quelque chose qui se joue en nous, qui nous habite et nous conduit "plus loin que nous ne voudrions aller" (cf. Jean 21). Alors nous devenons participant du projet de Dieu en l'homme.
En pratique n'est-ce pas :
- le mouvement qui fait du jeune baptisé un homme en devenir entrant dans le chemin de la confirmation
- la dynamique d'un jeune marié qui comprend qu'au delà de l'amour humain et en dépit des aléas de sa vie intra-conjugale, quelque chose l'appel à devenir aimant et fécond au sens large
- la force d'une vie sacramentelle qui nous transforme enfin et nous fait devenir "enfants de Dieu".
Tout cela nous échappe totalement. Démaîtrise où nous entrons dans la danse divine.

(1) dans La danse trinitaire in "A genoux devant l'homme"

19 janvier 2014

Les écueils de l'évangélisation - Avis de recherche


Ci-joint le premier jet d'un travail à approfondir. Pardon, pour une fois, d'être long.
Ces pages sont susceptibles d'être éditées. Version en ligne : 2

a) Nécessité et limites d'un agir missionnaire

Depuis plusieurs dizaines d'années le lent effritement de l'Église dans nos sociétés développées fait naître des questions sur le besoin d'une nouvelle évangélisation. Déjà, Paul VI dans un texte que nous ne voulons ignorer, « Evangelii Nutiandi, sur l'évangélisation dans le mondemoderne » publié le 8 décembre 1975, soulignait à la fois l'enjeu de cette annonce, mais insistait, non sans raison, sur :
  • sur l'importance d'une conversion préalable de l'évangélisateur lui-même, comme le nécessaire « renversement intérieur que l'Évangile désigne sous le nom de “ metanoia ”, une conversion radicale, un changement profond du regard et du cœur » §10.
    En effet, dit-il, il n'y a pas « il n’y a pas d’humanité nouvelle s’il n’y a pas d’abord d’hommes nouveaux, […] et une vie selon l'Évangile. » § 18
  • et sur la primauté du témoignage d'une vie doit être pour lui, la clé première : « Voici un chrétien ou un groupe de chrétiens qui, au sein de la communauté humaine dans laquelle ils vivent, manifestent leur capacité de compréhension et d’accueil, leur communion de vie et de destin avec les autres, leur solidarité dans les efforts de tous pour tout ce qui est noble et bon. Voici que, en outre, ils rayonnent, d’une façon toute simple et spontanée, leur foi en des valeurs qui sont au-delà des valeurs courantes, et leur espérance en quelque chose qu’on ne voit pas, dont on n’oserait pas rêver. Par ce témoignage sans paroles, ces chrétiens font monter, dans le cœur de ceux qui les voient vivre, des questions irrésistibles : Pourquoi sont-ils ainsi ? Pourquoi vivent-ils de la sorte ? Qu’est-ce — ou qui est-ce — qui les inspire ? Pourquoi sont-ils au milieu de nous ? Un tel témoignage est déjà proclamation silencieuse mais très forte et efficace de la Bonne Nouvelle. » § 21

b) Écouter le monde

« Malheur à moi si je n'évangélise pas », dit-il plus loin, citant 1 Co 9, 16. Et pourtant, l'élan missionnaire des premiers chrétiens doit-il se faire avec la même verve dans un monde qui rejette si profondément le message apparent de l'Église ? N'y-a-t-il pas, d'une certaine manière, avant de sortir l'étendard des vertus évangéliques et revendiquer l'autorité de l'Église, une attention particulière à avoir sur les nouvelles souffrances de notre temps.

Nous devons entendre le cri du monde, dans sa complexité (cf. ibid § 17), avant d'imposer nos valeurs. Pourquoi ? Pas seulement parce que le monde s'est détourné de Dieu, mais peut-être parce qu'une partie du message de l'Église a été mal transmis, ou a brouillé le message.
On peut lire avec intérêt sur ce thème le livre cité dans un des posts précédent (Confession d'un cardinal). Le pape François ne nous invite-t-il pas lui-même à la prudence : « je préfère une Église accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins, plutôt qu’une Église malade de la fermeture et du confort de s’accrocher à ses propres sécurités. Je ne veux pas une Église préoccupée d’être le centre et qui finit renfermée dans un enchevêtrement de fixations et de procédures » EvangeliiGaudium § 49

Pourquoi une église sale, blessée, voire « pécheresse » comme le suggère certains théologiens comme Moltmann ou Küng doit-elle être préférée à l'Église triomphante, dénoncée par Mgr de Smedt au concile ?

Parce que la rencontre de l'homme moderne ne peut se faire, à mon avis, que dans la fragilité et la tendresse de Dieu.

  1. Le message des petits aux petits
Il y a probablement « un travail intérieur et pastoral à articuler, qui n’est pas éloigné, nous le verrons, de celui qu’a fait Dieu en se révélant à l’homme(*)». Pourquoi est-il nécessaire ? Probablement parce que l'homme qui peut être touché par Dieu est un être souffrant. Or, devant la souffrance, il y a, peut-être, plus qu’ailleurs, d’abord nécessité de se taire. Se taire permet d’entendre la révolte cachée. À négliger ce temps, « on risque de nier l'humanité de la personne et de proposer une parole chrétienne plaquée qui ne peut produire son effet d'humanisation (1)».
Le silence, dit K. Rahner, après une méditation sur la nuit de l’Esprit, est chemin : « Tu as voilé ton Amour dans l'ombre de Ton Silence. Tu m'as délaissé pour m'obliger à te trouver (2) ... » Ce silence qui suit le cri, y compris celui du « tombeau vide »(3), est de fait l’antichambre de la venue en l’homme d’une présence plus intérieure(4). La difficulté est que cette venue, cette brèche, évoquée par J. Daniélou(5), est peut-être justement un lieu pastoral. Il faut néanmoins que la personne souffrante ne demeure pas dans ce cri et parvienne à découvrir autre chose.
En disant cela, on ne s'éloigne pas du chemin de Dieu vers l'homme, de son agenouillement. N'est-ce pas celui de Jésus devant la Samaritaine (cf. Jn 4), qui commence par partager sa souffrance en lui disant, avant tout discours : « J'ai soif ». J'ai soif de toi. Une évangélisation qui ne se met pas humblement à genoux devant l'homme avant de porter le message d'une joie intérieure et fragile, n'est pas « évangélique ».
Dans l'humilité et la fragilité, une rencontre est possible. La kénose est ce chemin que Dieu nous montre, pour nous conduire à cette union des souffrants, que nous ne pouvons regarder de haut. D’ailleurs, note avec justesse X. Thévenot, « il y a un personnage qui a réussi à rejoindre Jésus dans sa souffrance, alors que les autres l'injurient ou se taisent. C'est justement un personnage qui souffre également. C'est le Bon Larron(6)».
Ce renoncement n’est pas effacement, mais amour. Comme le note D. Brown : « [le] plus problématique [...] dans les diverses analogies kénotiques est celui qui affirme, sans poser de questions, que dans la kénose Dieu entrait dans une forme d'existence inférieure plutôt que dans une sorte d'être différente. Bien entendu, elle était inférieure au sens où il y avait moins de puissance, de connaissance, et ainsi de suite, mais cela ne comporte aucune implication nécessaire d'un moindre degré de valeur ou d'accomplissement potentiel dans cette forme d'existence très différente(7). » L’amour d’un Dieu souffrant n’est pas celui d’un sous-dieu. C’est celui qui nous entraîne ailleurs, fait prendre conscience que « seul l’amour est digne de foi(8)» et que la chaîne humaine qui peut prendre naissance en faisant Église, permet d’engendrer mutuellement dans la foi.
D’une certaine manière, on rejoint les propos rassemblés par P. Bacq et C. Théobald lorsqu’ils tracent le chemin d’une pastorale d’engendrement(9). On peut discuter les moyens « kénotiques (10) » qu’ils défendent. Il me semble que la lente manducation de la Parole, la redécouverte de l’histoire d’un peuple souffrant comme celle d’un Dieu souffrant, notamment par la lectio divina (11), demeure le chemin vers la découverte de l’amour, et par delà l’amour, de l’espérance d’une vie après la mort.
Ce chemin s’insère dans l’un des trois axes principaux d’une pastorale de proposition(12), au titre de la diaconie (13) (servir la vie des hommes). Il n’exclut pas, mais complète et prépare les autres approches, y compris la liturgie.
Nous l’avons vu, il n’existe pas pour autant de réponse pastorale idéale. Le risque peut être de s’arrêter trop vite aux premiers temps, sans permettre d’aller plus loin. Le travail d’une pastorale d’engendrement peut être celui qui passe de l’accueil de l’émotion à « une opération de symbolisation, c'est-à-dire favoriser un passage d'une émotion brute à une émotion élaborée et symbolisée en la reliant. En la reliant au passé et au futur de la personne, à son entourage, à Dieu, à un message comme celui de l'Évangile. L'émotion brute fige la personne alors que la symbolisation redonne de la vie par fluidification, par relation reconstituée(14)».
C’est probablement dans l’articulation mesurée de ces approches et de ces accompagnements que l’on pourra trouver un moyen de réduire les rejets que la souffrance a générés.

  1. Des souffrances que l'on ne peut ignorer.
Parmi les principaux écueils actuels à l'évangélisation, on ne peut que citer quelques sujets qui fâchent et notamment une nécessaire et urgente pastorale vis-à-vis des blessés de la vie que sont l'ensemble des souffrants au sein duquel on peut et doit compter les divorcés remariés, les homosexuels, les femmes marquées par l'avortement ou par la violence.
Une pastorale qui s'attaque pas déjà à ces lieux où l'Église est pour l'instant absente ne pourra qu'ériger un discours qui passera à côté de ceux qui sont le plus marqués par le rejet de l'Église. Or le message ne peut être qu'universel, si le mot catholique veut prendre son sens le plus complet.

e) Des pistes à trouver

Il n'y a pas qu'un chemin vers le coeur de l'homme. Danièle Hervieu Léger, dans un de ses ouvrages parlait de ces multiples voies (culturel, social, tradition, sensible) qui sont autant de failles. On ne peut articuler une seule voie d'évangélisation mais réfléchir ensemble à des pistes et des sentiers qui mettent la priorité sur l'écoute et la fragilité et permettent de faire sentir qu'il ne s'agit pas d'abord d'une morale, mais bien d'une joie, celle d'un évangile qui parle au coeur de l'homme, le transforme de l'intérieur et le fait grandir. 

f) Un inépuisable travail de recherche.

Ce blog a déjà recensé plusieurs ouvrages qui m'ont accompagné sur ce chemin et me semblent utiles pour avancer sur cette piste.
Citons, au risque d'en omettre beaucoup mes dernières lectures (notamment dans le cadre de mon travail sur la souffrance - cf. plus loin) :

  1.  Exégèse

Asurmendi, Jesus, Job, Paris, Éditions de l’Atelier, 1999.
Balmary, Marie, Le sacrifice interdit, Paris, Seuil, 1994
Beauchamp, Paul, Cinquante portraits bibliques, Paris, Seuil, 2000.
Beauchamp, Paul, La Loi de Dieu, Paris, Seuil, 1999.
Beauchamp, Paul, L'un et l'Autre Testament, Seuil, 1976.
Buis, Pierre, Le livre des Rois, Paris, Librairie Lecoffre, J. Gabalda et Cie, «  Sources Bibliques », 1997.
Pury (Albert de), Le Pentateuque en question, Genève, Labor & Fides, 1989.
Savran, George W., Encountering the divine, theophany in Biblical Narrative, London & New York, T&t Clark Ltd, 2005.
Wenin, André, L’homme biblique, Lectures du Premier Testament, Paris, Cerf, 2004


2. Philosophie

Jonas, Hans, Le principe responsabilité, Flammarion, Insel Verlag, 1979, Cerf 1990.
Lévinas, Emmanuel, « Transcendance et Mal », Dieu qui vient à l’idée, Paris, Vrin, 1982, texte repris dans Nemo, Phillipe, op. cit. Job et l’excès du mal, Paris, Albin Michel, 1999, p. 143ss
Lévinas, Emmanuel, Autrement qu’être ou au-delà de l’essence, La Haye, Martinus Nijhoff, 1974.
Marion, Jean-Luc, « La conscience du don », Jean-Noël Dumont et Jean Luc Marion, Le Don, Colloque interdisciplinaire, Lyon, Le Collège supérieur, 2001.
Marion, Jean-Luc, Étant donné, Paris, PUF, Collection Epithémée, 1997.
Nemo, Philippe, Job et l’excès du mal, Paris, Albin Michel, 1999.
Porée, Jacques, Le mal, Homme coupable, homme souffrant, Paris, Armand Colin/HER, 2000.
Ricœur, Paul, Philosophie de la volonté, notamment le tome 2, Finitude et culpabilité, Paris, Aubier, 1960.
Ricœur, Paul, Le mal, un défi à la philosophie et la théologie, Genève, Labor et Fides, 1996.
Sibony, Daniel, Don de soi ou partage de soi ? le drame Lévinas, Paris, Odile Jacob Poches 2004.

3. Études théologiques

Antony, Arockia Savariappan, Les funérailles chrétiennes, un évènement ecclésial, Mémoire de licence canonique, sous la dir. d'Hélène Bricout, Paris, Institut catholique de Paris, ISL, 2012.
Barth, Karl, L’humanité de Dieu, Genève, Labor et Fides, 2e Édition, 1956.
Brown, David, La tradition kénotique dans la théologie britannique, Paris, Mame Desclée, 2010.
Cantalamessa, Raniero La vie dans la Seigneurie du Christ, Le message spirituel de l’épître aux Romains, Paris-Montréal, Cerf-Médiaspaul, 2010.
Corbin, Michel, La vie de Moïse selon Grégoire de Nysse, Paris, Cerf, 2008.
Daniélou, Jean, La foi de toujours et l’homme d’aujourd’hui, Paris, Beauchesne, 1969.
Daniélou, Jean, Platonisme et théologie mystique, Essai sur la doctrine spirituelle de saint Grégoire de Nysse, Paris, Aubier, 1947.
Gesche, Adolphe, Dieu pour penser – I, Le Mal, Paris, Cerf, 1993.
Garrigues, Jean-Michel, Dieu sans idée du mal, La liberté de l’homme au cœur de Dieu, Limoges, Critérion, 1982.
Gutierrez, Gustavo, « Chapitre IV : Théologie à partir de l’envers de l’histoire », p. 163-235, La force historique des pauvres, Paris, Cerf, 1986,
Kasper, Walter, Jésus der Christus (Jésus le Christ), Matthias Grünewald Verlag, Mayence 1974, Paris, Cerf, 1991
Metz, Johann-Baptist, Memoria passionis, un souvenir provoquant dans une société pluraliste, Paris, Cerf, Cogitatio Fidei, Tr. fr. Jean-Pierre Bagot, 2009.
Metz, Johann-Baptist, La foi dans l’histoire et dans la société, Paris, Cerf, Cogitatio fidei, 1979.
Moingt, Joseph, L’homme qui venait de Dieu, Paris, Cerf, Cogitatio Fidei, 1993-2002.
Moltmann, Jürgen, Le Dieu crucifié, La croix du Christ, fondement et critique de la théologie chrétienne, Paris, Cerf, 1999.
Moltmann, Jürgen, The Trinity and the Kingdom of God, Londres, SCM, 1981, cité par D. Brown ; (Trinité et Royaume de Dieu, Contributions au royaume de Dieu, Paris, Cerf, 1984). 
Moltmann Jürgen, Le Seigneur de la danse, Paris, Cerf-Mame, 1977
Pannenberg
Nietzsche, Friedrich, L’Antéchrist, 1888, traduit par J.L. Hémery in F. Nietzsche, Œuvres philosophiques, tomes 8-1, Paris, Gallimard, 1974.
Rahner, Karl, Appel au Dieu du silence, Mulhouse, Salvator 1970.
Rahner, Karl, Warum läβt Gott uns leiden in Schuld und Leid, Shriften zur Theologie, Band XIV, Zürich, Einsielden, Köln, Benziger Verlag, 1980.
Speyr, Adrienne von, in Philipper, Dienst der Freude, 10, 90-92, cité par Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, IV, Le Dénouement, Culture & Vérité, Namur 1993.
Speyr, Adrienne von, Passion von Innen, cité par Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, IV, op. cit.
Thomas d'Aquin, Somme théologique, t. 1 et 4, Paris, Cerf, 1984 et 1986.
Urs von Balthasar, Hans, La Gloire et la Croix, II. Styles, 1. D'Irénée à Dante, Paris, Aubier, 1968.
Urs von Balthasar, Hans, Dramatique Divine II, 2, Namur, Éditions Culture et Vérité, série «Ouvertures», 1988.
Urs von Balthasar, Hans, Dramatique Divine, IV, Le Dénouement, Namur, Culture & Vérité, 1993.
Urs von Balthasar, Hans, Théologique II, Namur, Éditions Culture et Vérité, série «Ouvertures», 1994.
Urs von Balthasar, Hans, Présence et Pensée, Essai sur la philosophie religieuse de Grégoire de Nysse, nouvelle édition, Paris, Beauchesne, 1988.
Varillon, François, La Souffrance de Dieu, Paris, Le Centurion, Octobre 1975.
Varillon, François, L'humilité de Dieu
Varillon, François, Beauté du monde et souffrance des hommes, Paris, Le Centurion, 1980.

4. Sociologie et Pastorale

Bacq Philippe et Théobald, Christoph (dir.), Une Nouvelle Chance pour l'Évangile, Vers une pastorale d'engendrement, Paris, Lumen Vitae/Novalis/Éditions de l'Atelier, 2004.
Commission Episcopale de Liturgie et de Pastorale Sacramentelle, Pastorale des funérailles, Paris, Cerf/CNPL, Guides Célébrer, 2003.
Gagey, Henri-Jérôme, La nouvelle donne pastorale, Paris, Éditions de l’Atelier, 1999.
Grieu, Etienne, « Pourquoi parler de " diaconie ?" », Paris, Études n° 4143, Mars 2011, p. 353-363.
Hervieu Léger, Danièle, Catholicisme, la fin d'un monde, Paris, Bayard, 2003.
Rondet, Michel
Vibert, Pierre, Les Funérailles avec les personnes éloignées de l'Église, Paris, Éditions de l’Atelier, 2000.
Villemin, Laurent et Pian, Christian (dir.), Les funérailles aujourd’hui, aspiration des familles, proposition de l'Église, Paris, Éditions de l'Atelier, 2009.

5. Essais et spiritualité

Beaulieu, C. Ma blessure est tendresse, Paris, Éditions de l’Emmanuel, 2007.
Duley, Joseph-Alvare, R.P. Fr., Visions d'Anne-Catherine Emmerich sur la vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ, La douloureuse Passion et l'établissement de l'Église par les Apôtres ; coordonnées en seul tout, selon l'ordre des faits ; Traduction du texte allemand, par M. Charles d'ebeling, Paris, Téqui, 1947-1995, chapitre 1 & 2.
Germain, Sylvie, Les personnages, Paris, Gallimard, 2004.
Hillesum, Etty, Une vie bouleversée, Journal Intime 1941-1943 et autres lettres de Westerborck, Paris, Seuil 1995.
Thévenot, Xavier, La souffrance a-t-elle un sens ? Paris, Éditions don Bosco, 2011
Sommet, Jacques, Longchamp, Albert L’acte de mémoire, 50 ans après la déportation, Paris, Éditions de l’Atelier, 1995

6. Littérature

Camus, Albert, La Peste, Paris, ‎Bibliothèque de la Pléiade, 1962.
Michelet, Claude, Les défricheurs d’éternité, Paris, Laffont, 2000
Singer, Christiane, Derniers fragments d’un long voyage, Paris, Albin Michel, 2007.

f) Des travaux personnels qui vont dans ce sens.
Petit chercheur dans ce domaine fragile, je tiens à signaler quelques unes des pistes que j'ai déjà creusé et pour lesquels je continuerais à agir, aux côtés de ceux qui sentent qu'une morale ne suffit pas à changer le monde.



Notes :

(*) Cette partie est extrait et adapté de notre livre "Quelle espérance pour l'homme souffrant ?" (op. cit).
(1) Patrick Baudry, Les funérailles et l'approche de la mort aujourd'hui, dans Villemin, Laurent et Pian, Christian (dir.), Les funérailles aujourd’hui, aspiration des familles, proposition de l'Église, Paris, Éditions de l'Atelier, 2009, p. 80.
(2) Karl Rahner, Appel au Dieu du silence, Mulhouse, Salvator, 1970, p. 89.
(3) Sur le tombeau vide, voir notamment les développements de Joseph Moingt, L’homme qui venait de Dieu, Paris, Cerf, Cogitatio Fidei, 1993-2002, p. 356 s.
(4) « On ne peut parler de Dieu que si Dieu lui-même commence à parler », souligne ainsi Jürgen Moltmann, Le Seigneur de la danse, Paris, Cerf-Mame, 1977, p. 58, citant K. Barth.
(5) « Naissance [...] mariage [...] mort [...]. Qu’est-ce que l’homme religieux ? C’est celui qui ne peut pas supporter [...] que ces moments essentiels de l’existence puissent se passer de la présence de Dieu ». Jean Daniélou, La foi de toujours et l’homme d’aujourd’hui, Beauchesne, 1969, p. 72.
(6) Op. cit. p. 53.
(7) D . Brown, La tradition kénotique dans la théologie britannique, Paris, Mame Desclée, 2010 p. 195.
(8) Pour reprendre le titre éponyme d’un ouvrage de Hans Urs von Balthasar.
(9) « La « pastorale d'engendrement » puise son inspiration dans une certaine manière de se référer aux récits fondateurs ». Il s'agit pour les auteurs de transmettre une manière d'être, faite d'accueil et de don, mais surtout redonner une certaine "fécondité à l'Évangile", susciter une "contagion relationnelle" autour de la Parole de Dieu, vecteur de relecture et d'interpellation personnelle et communautaire. in Une Nouvelle Chance pour l'Évangile, Vers une pastorale d'engendrement, publié sous la direction de P. Bacq et Christoph Théobald en 2004 chez Lumen Vitae/Novalis/Editions de l'Atelier, p. 16-18.
(10) Kénose (Voir plus haut)
(11) La lectio divina est une méthode de lecture des textes bibliques, pratiquée de préférence à plusieurs, qui nous conduit à se faire petit témoin des scènes décrites et à manduquer ensemble ce que cette immersion humble dans le récit fait résonner en nous.
(12) Le rôle de la diaconie au sein d’un triptyque qui comprend également le kérygme et la liturgie est particulièrement développé par Etienne Grieu, « Pourquoi parler de « diaconie ? » Etudes n° 4143, Mars 2011, p. 353-363 et notamment p. 356 et 358.
(13) La diaconie est ce mouvement, remis en valeur par Diaconia 2013, où l'Église prend conscience et vit dans une fraternité partagée, avec, autour et dans l’humilité des plus faibles et des plus souffrants
(14) Laurent Villemin, « L'identité et la mission de l'Église interrogées », dans Villemin, Laurent et Pian, Christian (dir.), Les funérailles aujourd’hui, aspiration des familles, proposition de l'Église, Paris, Éditions de l'Atelier, 2009, p. 93

01 janvier 2014

Vincent Leclerq, Fin de vie, Pourquoi les chrétiens ne peuvent pas se taire


Le sujet défraye la chronique et semble se cristalliser entre euthanasie et suicide assisté. Vincent Leclerq nous conduit plus loin. À partir d’un constat déroutant sur l’état d’abandon des personnes en fin de vie qui trop souvent veulent « ne pas déranger » ou souhaitent « en finir », il met en lumière le développement croissant de ces morts sociétales qui marquent le début d’une perte de désir de vivre. Nos « vieux » se laissent mourir parce qu’on les a coupé de la vie. Face à l’abandon et la souffrance, face à la mort qui est niée et rejetée, qu’elle place laissons nous à ces personnes âgées qui gène souvent nos individualismes ?
À partir de ce constat désolant, l’auteur, médecin et prêtre assomptionniste, dresse un constat accessible de ce qui a contribué à améliorer la prise en compte des souffrances de l’homme face à la mort. Analysant l’intérêt de la Loi Léonetti, et le discours de l'Église, puis l’évolution du concept des soins palliatifs, il nous conduit à percevoir qu’il existe un autre chemin : celui d’une fragilité partagée où le respect de l’homme dans les derniers moments de sa vie nous humanise et nous fait grandir. L’enjeu est immense. Il porte sur le droit à la faiblesse, à la vulnérabilité et la fragilité, non comme des lieux d’exclusion, mais d’accompagnement. « Découvrant sa capacité d’aimer et d’être aimé jusqu’au bout, notre société est à l’école de la vie [...] et de la fragilité ». Cette dernière, conclut-il touche à « l’essentiel de nos vies ».
Un livre à recommander

Vincent Leclerq, Fin de vie, Pourquoi les chrétiens ne peuvent pas se taire, Paris, Éditions de l’Atelier, 2013

12 décembre 2013

Confession d'un cardinal

Je viens de lire d'une traite le livre d'Olivier Le Gendre, paru chez Lattès en 2007, quelques mois après la nomination de Benoît XVI.
Je vous en recommande l'excellent résumé trouvé ici.
http://www.culture-et-foi.com/coupsdecoeur/livres/olivier_le_gendre.htm
Ce qui frappe, 5 ans après, c'est peut-être que ce texte prédit la transition vers une papauté plus humaine, que l'on retrouve dans les traits du Pape François.
Dans ce texte règne la recherche d'une Eglise qui se fait "passeur" de la brise légère, loin du triomphalisme déjà dénoncé par le Cardinal de Smedt au concile.
On ne peut que souscrire à cette vision de l'Eglise...
Si je connaissais Olivier Le Gendre et son cardinal, je leur offrirais volontiers mes textes qui rejoignent ces analyses :
- Cette église que je cherche à aimer
- A genoux devant l'homme.

27 novembre 2013

Evangelii Gaudium - II - Sur la lectio

Deux pépites en lien avec nos essais de lectio divina...


§ 264 "La meilleure motivation pour se décider à communiquer l’Évangile est de le contempler avec amour, de s’attarder en ses pages et de le lire avec le cœur. Si nous l’abordons de cette manière, sa beauté nous surprend, et nous séduit chaque fois. Donc, il est urgent de retrouver un esprit contemplatif, qui nous permette de redécouvrir chaque jour que nous sommes les dépositaires d’un bien qui humanise, qui aide à mener une vie nouvelle. Il n’y a rien de mieux à transmettre aux autres."

§ 266 : "On ne peut persévérer dans une évangélisation fervente, si on n’est pas convaincu, en vertu de sa propre expérience, qu’avoir connu Jésus n’est pas la même chose que de ne pas le connaître, que marcher avec lui n’est pas la même chose que marcher à tâtons, que pouvoir l’écouter ou ignorer sa Parole n’est pas la même chose que pouvoir le contempler, l’adorer, se reposer en lui, ou ne pas pouvoir le faire n’est pas la même chose. Essayer de construire le monde avec son Évangile n’est pas la même chose que de le faire seulement par sa propre raison. Nous savons bien qu’avec lui la vie devient beaucoup plus pleine et qu’avec lui, il est plus facile de trouver un sens à tout. C’est pourquoi nous évangélisons. Le véritable missionnaire, qui ne cesse jamais d’être disciple, sait que Jésus marche avec lui, parle avec lui, respire avec lui, travaille avec lui. Il ressent Jésus vivant avec lui au milieu de l’activité missionnaire. Si quelqu’un ne le découvre pas présent au cœur même de la tâche missionnaire, il perd aussitôt l’enthousiasme et doute de ce qu’il transmet, il manque de force et de passion. Et une personne qui n’est pas convaincue, enthousiaste, sûre, amoureuse, ne convainc personne."

Source : Pape François, Evangelii-Gaudium, voir lien post précédent.



26 novembre 2013

Evangelii gaudium, premier commentaire...


L'exhortation du pape François est en ligne

Que du bonheur... Et en plus, son écrit est lisible.
Un texte qui ne dénote pas avec les ouvrages déjà commenté sur ce blog.
On notera les mentions fréquentes des écrits des conférences locales et des pages centrale sur une pastorale qui nous pousse à "sortir"... sans compter l'invitation à sentir "l'odeur des brebis." §24
A lire jusqu'au bout, en particulier ce qui fait sa spécificité "l'option préférentielle pour les pauvres". §197ss.

En tant qu'apprenti théologien, j'apprécie la pique : "Engagée dans l’évangélisation, l’Église apprécie et encourage le charisme des théologiens et leur effort dans la recherche théologique qui promeut le dialogue avec le monde de la culture et de la science. Je fais appel aux théologiens afin qu’ils accomplissent ce service comme faisant partie de la mission salvifique de l’Église. Mais il est nécessaire, qu’à cette fin, ils aient à cœur la finalité évangélisatrice de l’Église et de la théologie elle-même, et qu’ils ne se contentent pas d’une théologie de bureau." § 133

13 novembre 2013

Selon saint Luc - Déjà 5 chapitres

Le projet continu... Et comme toujours, la Parole conduit à des déplacements.
A consommer sans modération :

18 octobre 2013

Homosexuels catholiques

Je viens de terminer la lecture d'Homosexuels Catholiques, sortir de l'impasse, aux Editions de l'Atelier, de Claude Besson.
Un livre dont je ne peux que recommander la lecture. Plein de sagesse pastorale, il invite à s'interroger en profondeur sur la souffrance des personnes, leur tiraillement intérieur. Il présente une recherche argumentée qui d'une certaine manière est pastoralement plus riche et plus actuel que les ouvrages de Xavier Thévenot (même si la lecture de ce dernier, et en particulier de sa thèse vaut le détour).
Claude Besson nous donne des pistes pour avancer, sans jugement, dans une situation qui a été trop explosive et souvent peu respectueuse de la complexité du sujet.
A l'heure où notre pape appelle à regarder la personne avant ses actes, il y a là un chemin pratique pour tous.

PS : Ce livre est un pendant à mes propres recherches sur le sujet, un petit roman "pastoral", qui fait suite au "vieil homme et la perle", récemment publié sous le titre : "Le désir brisé" chez Amazon.


Mise à jour du 24 Juin :
A noter aussi la parution du texte de l'instrumentum laboris qui reprend certains soucis pastoraux sur ce sujet.

17 octobre 2013

Le vieil homme et la perle - Accueil des divorcés remariés

Comment aborder sereinement la question du remariage dans l’Église ? Plusieurs amis paroissiens m'ont demandé comment je pouvais leur répondre. Auteur de plusieurs livres sur le mariage, je ne pouvais esquiver de m'intéresser à la question. J'ai choisi d'articuler cette réponse sous forme de roman. Le vieil homme et la perle est d'abord le récit romancé de ces vieux prêtres qui m'ont fait aimer l’Église. En les mettant en scène dans un roman, en leur faisant aborder la situation de l'accueil d'un couple de divorcés dans une paroisse parisienne, je cherche à traduire, de manière pratique et accessible, les débats actuels sur le sujet. Je repars notamment de la "disputatio" qui en son temps avait tracé une ligne pastorale dans l’Église, entre les cardinaux Kasper et Ratzinger. Ce débat illustre bien deux directions et deux approches, entre celle qui veut protéger le sens de l'indissolubilité du mariage et celui qui traduit la miséricorde de Dieu pour tout homme. Le vieil homme et la perle, en racontant les discussions entre prêtres et paroissiens sur ce thème, cherche à articuler des éléments de réponse sur un sujet qui reste complexe...

Post publié à l'origine en novembre 2012
NB : Dernière mise à jour du 15/3/2014
Le sujet continue de diviser notre Eglise. Espérons qu'un compromis soit accessible.

14 août 2013

Lectio Divina

Après plusieurs lectures cursives de Jean (cf. http://selonsaintjean.blogspot.fr) j'initie une lecture cursive de Luc à laquelle vous pouvez participer par vos commentaires (ouverts mais modérés). La lecture cursive d'un évangile est toujours une aventure spirituelle particulière. Elle nous décentre et permet un retour au coeur de notre foi.
Principaux posts :
- Pourquoi une lecture cursive de Luc
- Bibliographie
- Premiers versets commentés

12 juillet 2013

Pourquoi j'ai mal - III


Après un an de travaux, je vous informe de la publication de mon petit travail sur la souffrance que vous trouverez sous le titre " Quelle espérance pour l'homme souffrant ? Approches pastorales de la souffrance " chez Createspace/Amazon. Ce texte très théologique a été rédigé dans la lignée ou parallèlement aux trois romans suivant, qui constituent de ce fait un complément "pratique" à cette approche théorique et difficile de la souffrance :
  •  Le collier de Blanche (rédigé de 2009 à 2011 est un roman historique qui nous plonge dans l'histoire d'une famille en Normandie pendant la guerre de cent ans)
  • - La barque de Solwenn (publié fin 2012 est l'histoire d'une famille de pêcheurs à la fin du XIX° siècle)
  • - Le désir brisé (est une petite nouvelle "pastorale", histoire d'un jeune prêtre contemporain à l'écoute de personnes en souffrance : veuvage, homosexualité, deuil, mort d'un enfant). 

  • Ces trois approches très différentes nous permettent de percevoir, au delà des questions posées par la peine, qu'elles peuvent être les moyens de sortir de l'abîme et envisager des chemins de vie et d'espérance.
    Ces quatre livres constituent un ensemble cohérent avec la pensée et les recherches de l'auteur, dans l'accompagnement et la prise de distance, sur un sujet qui reste délicat.
    Ici, la question de la place et de l'existence de Dieu est questionnée, remise en cause, jusqu'à percevoir les solutions esquissées par les nouvelles avancées d'une réflexion sur l'humilité et la souffrance de Dieu (à la suite des réflexions de Varillon, Balhasar, Moltmann, Metz, Gutierrez et Moingt)...

    07 juin 2013

    Je t'ai aimé bien tard

    Je t'ai aimée bien tard, Beauté si ancienne et si nouvelle, je t'ai aimée bien tard ! Mais voilà : tu étais au-dedans de moi quand j'étais au-dehors, et c'est dehors que je te cherchais ; dans ma laideur, je me précipitais sur la grâce de tes créatures. Tu étais avec moi, et je n'étais pas avec toi. Elles me retenaient loin de toi, ces choses qui n'existeraient pas, si elles n'existaient en toi. Tu m'as appelé, tu as crié, tu as vaincu ma surdité ; tu as brillé, tu as resplendi, et tu as dissipé mon aveuglement ; tu as répandu ton parfum, je l'ai respiré et je soupire maintenant pour toi ; je t'ai goûtée, et j'ai faim et soif de toi ; tu m'as touché et je me suis enflammé pour obtenir la paix qui est en toi. 
    Saint Augustin, Confessions

    29 mai 2013

    Pénètre mon âme...

    "Tu es la vie de mon âme ; pénètre donc en elle, modèle-la à ton image, qu'elle soit sans tache ni ride pour que tu l'habites et la possèdes entièrement. Telle est mon espérance, voilà pourquoi je parle, et cette espérance fait ma joie, quand ma joie est saine. Quant aux autres biens de cette vie, plus on les pleure, moins ils méritent d'être pleurés ; moins on pleure sur eux, plus ils méritent d'être pleurés."
    Saint Augustin,  Confessions

    09 mai 2013

    La mulotière, retour en 1942

    Avis de publication... Vous le savez, en dehors de mes études théologiques, l'écriture des romans restent une passion. Ci-joint un extrait de la dernière nouvelle publiée chez Lulu et Amazon. "Des enfants, portant des habits de la ville et tous marqués d’une tache jaune qui ressemblaient à une étoile, descendirent des camions en silence, sous la conduite de deux prêtres en soutane. Bientôt les deux camions firent demi-tour et disparurent. Ce qui nous surprit le plus, ce fut le silence de ces enfants. Au lieu des rires joyeux, on sentait qu’un drame pesait sur eux, et les oppressait. Dans les bras d’une jeune fille, un bébé pleurait." Il y a des rencontres qui s'écrivent en lettres de feu dans notre mémoire. Rien ne peut les effacer. Au cœur d'un drame contemporain, un homme se souvient de la Mulotière, le moulin de son enfance. Entre un passé oublié et son présent, des liens se font et interpellent sa vie. "La Mulotière " est une nouvelle qui nous replonge dans l'histoire d'une Vallée perdue.... Une autre histoire en vallée d’Avre

    16 avril 2013

    De la douceur !

    Il nous faut, comme le souligne certains, y compris Mgr Poitevin ce matin sur RND, relire la lettre de Pierre Mendes France : « Il n’y a des choses qu’une majorité fragile ne peut imposer à une minorité ardente. La majorité doit toujours éviter de procéder par violence. Des hommes d’Etat dignes de ce nom doivent chercher le plus grand dénominateur commun ». Dans une lettre au responsable de la pastorale familiale de Buenos Aires, notre pape parlait aux ardents, sur le même sujet d'une nécessaire "douceur". op. cit. p. 79

    15 avril 2013

    Dieu dans la ville - 2

    Mea culpa. C'est d'ailleurs le véritable intérêt d'une lecture. Dans le post précédent, je parlais de tension entre distance et proximité, reprenant un concept cher à Jean Luc Marion (1), mais notre pape François nous appelle à aller plus loin, à marcher à la rencontre de la ville. Il critique ceux qui restent à distance (2), où se réfugie comme moi à cet instant même, dans la distance du virtuel. Il nous demande d'aller dans la ville, de sortir à la rencontre, comme le "Père miséricordieux qui sort chaque matin et chaque soir sur la terrasse de se demeure, guettant le retour du fils prodigue" (cf. Lc 15) et dès qu'il le voit" court à sa rencontre pour l'embrasser. A méditer. (1) Jean Luc Marion, L’idole et la distance,Poche, 2003 (2) Jorge Maria Bergoglio, Seul l'amour nous sauvera, Rome / Paris, librairie Vaticane, Parole et silence, 2013, p. 31

    14 avril 2013

    Dieu dans la ville

    "La foi nous enseigne que Dieu est présent dans la ville (...). Les ombres (...) ne peuvent nous empêcher de chercher et de contempler le Dieu de la vie jusque dans les milieux urbains." (1). A propos de ce texte, notre nouveau pape François,  nous invite, "pour voir la réalité (...) à avoir un regard de foi, un regard de croyant (...) à élargir l'espérance commune que nous partageons avec tous les habitants de notre ville, et (...) susciter une action commune conduite par la charité":. (2)

    Il rappelle à ce sujet la marche de l'Exode. Dans un étude exégètique d'Ex. 33, je soulignais que la tente de la rencontre n'était pas dans le campement, mais à l'écart. (3). Il y a là une invitation à une tension entre proximité de la ville et transcendance, qui pour moi ne contredit pas la citation mais la complète. Nous avons à rester écartelé entre proximité et vie spirituelle. Ne pas se contenter d'être une ONG humanitaire, mais nous dit encore le pape dans sa première  homélie,  "confesser Jésus-Christ". (4)

    (1) Aparecida, n○ 514, conférence des évêques latino-américains
    (2) Jorge Maria Bergoglio, Seul l'amour nous sauvera, Rome / Paris, librairie Vaticane, Parole et silence,  2013, p. 23 à 27
    (3) l'amphore et le fleuve
    (4) J-M Bergoglio, ibid p. 14

    15 mars 2013

    Habemus papam jesuitam : le pape François

    On ne peut que se réjouir, dans ce blog, des premiers gestes de notre pape François, de son humilité (je parlerais même de sa kénose). Les lecteurs de ce blog ont en effet souvent noté mon insistance sur l'abaissement, sur ce geste du Christ qui ne se met pas en avant, mais se penche vers l'homme, s'agenouille devant lui et devant le père. Ce pape penché à la fenêtre, devant Dieu et son peuple de Rome, est le signe que j'attendais d'un pape. Il va dans le sens d'une pastorale du seuil. C'est cette église que j'ai envie d'aimer.

    25 décembre 2012

    La barque de Solwenn - Pourquoi j'ai mal ? - II

    En septembre 2012, je lançais un avis de recherche sur la pastorale des souffrants. Ce travail de mémoire d'année de licence me conduit à un certain nombre de déplacements. La question du "pourquoi j'ai mal ?" me semble au coeur de l'actualité d'un monde souffrant, à la recherche d'un Dieu qui puisse aborder une réponse au scandale du mal être. Dans cette quête, et conformément à une habitude que j'ai développé depuis 2008, mon travail se nourrit d'une activité romanesque parallèle. C'est dans ce cadre qu'est paru, fin décembre, la barque de Solwenn tome 1. Un petit roman breton, situé à la fin du XIX° siècle qui explore le monde de la souffrance, dans une situation particulière : un petit village de pêcheur confronté à une vie rude, à une mer sans merci. Cette analyse d'une vie familiale simple, d'une fratrie qui se serre les coudes face à l'adversité, vient compléter mes autres recherches romanesques sur la souffrance comme Simon le vieux, les enfants de l'Avre et le Collier de Blanche. Issu il ne s'agit plus du terroir mais de la mer, dans ce qu'elle a de beau et de tragique. Une contemplation où l'amour et la mort se croise et se conjugue en un roman. Ce travail est suivi de deux tomes : - Maria la rousse - La souffrance d'Elena Le tout réuni dans un texte intégral qui gardera le titre original de la Barque de Solwenn. Mais nous en reparlerons.

    20 octobre 2012

    Je viens de finir la lecture des "deux pieds dans un bénitier" d'Anne Soupa et C. Pedotti... On ne peut plus l'éviter maintenant que Christine Pedotti a fait son coming out... et que Pietro de Paoli perd un peu de sa masculinité légendaire. Au fil de la lecture, si je retiens avec intérêt leur leitmotiv : "ni se taire, ni partir", je préfère, à la suite de mon propre chemin de relecture (cf. lien) qui m'a conduit chez Congar et Lubac, une version plus positive... Un "je veux hurler parfois, mais je cherche à aimer"... Certes notre église est pécheresse pardonnée... Certes elle faute parfois... Pourtant, les propos du livre manquent parfois de retenue. Je ne suis pas femme et donc la souffrance du mépris m'échappe peut-être. Il y a des analyses qui provoquent un déplacement. Il reste des choses que je n'aurais pas écrites et d'autres sur lequel je signe... Leur chemin ne laisse, en tout cas, pas indifférent...

    14 septembre 2012

    Pourquoi j'ai mal ? - Avis de recherche

    Depuis la nuit des temps, la question de la souffrance interpelle l'homme ? Cette question, il la pose aussi à Dieu, dès qu'il en perçoit la présence. La Bible nous fait état, à plusieurs reprises de cette question et les psaumes retentissent, souvent de ce cri. A la suite de l'exil, cette question de la souffrance et en particulier de la souffrance des justes, se cristallise dans le texte de Job. Il rebondit ensuite, plus tardivement, dans la question posée par la mort des martyrs d’Israël. Jésus se fait écho de cette question dans l'épisode de la tour de Siloë. Et l'explication qu'il donne, reste alors sous forme d'une aporie. Peut-être, parce qu'une seule réponse nous est offerte, celle de la Croix..., signe élevé pour le monde. Cette question fondamentale pour l'homme affleure dans toutes les rencontres avec les gens du seuil. Un des exemples les plus criants, m'a été rapporté par un jeune, l'année dernière, dans cette phrase : « Quand je vais bien, je regarde le ciel et je lui demande, qu'est-ce que tu vas m'envoyer encore, comme malheur ?»... Face à ce lien entre la peine et Dieu, nous sommes souvent démunis. Et pourtant, l’Église n'a cessé de tenter d'apporter une réponse à cette question. Elle y est parvenue avec plus ou moins de conviction et a peut-être manqué en tout cas de clarté dans sa réponse. Nous chercherons, chez des théologiens comme Moltmann et Balthasar, des clés d'interprétation. Peut-être que ce chemin nous conduira ailleurs, notamment sur la question de la déréliction, mise en avant par A. von Speyr. Une certitude : au delà des concepts, la traduction pastorale ne cessera d'être notre préoccupation... Parce que les mots de l’Église, ses références, ne parlent plus aux hommes d'aujourd'hui. Cet argumentaire trace en quelques mots, mes préoccupations de cette année à venir, puisque je vais y consacrer l'année, dans le cadre de ma dissertation de licence de théologie. Les suggestions de lecture sont les bienvenues...

    14 juin 2012

    L'ineffable

    Plus je cherche à dire Dieu, plus je trouve du sens à la position juive de l'imprononçable... YHWH... Le nom même ne devrait pas être prononcé. La lecture récente de Symbole et Sacrement (1) de Louis-Marie Chauvet m'incite notamment à cette distance sur l'être et l'ontologie.

    On y retrouve la difficulté de dire autre chose que ce qui se révèle en Jésus-Christ. Je comprends ce que dit mon ami Philippe Lestang sur "Le fait Jésus" (2), même si je reste un tout petit peu sur ma faim dans son livre (je ne dois pas être le public visé :-).

    Au fond du fond, la contemplation des rencontres du Christ dit plus sur Dieu que tous les manuels et, comme à Emmaüs, au moment où l'on pense le reconnaître, il s'échappe encore... Ineffable donc, impossible à décrire, à cadrer où enfermer, y compris dans un Tabernacle, sa présence est plus large que dans la seule eucharistie (cf Sacrosanctum Concilium § 7) et comme le disait Pierre Teilhard de Chardin (3), lorsque l'on communie, il nous échappe déjà, en dépit de tous nos désirs de le maintenir au sein même de notre "Temple" personnel. Peut-être parce qu'il n'est pas en l'homme mais "en" l'Eglise et pas "en" l'Eglise seulement, mais dans la danse d'un amour qui dépasse toutes les limites humaines... Peut-être aussi parce que son mode de manifestation, folie pour les sages, est plus dans l'humilité et la faiblesse...

    (1) Symbole et sacrement Une relecture sacramentelle de l'existence chrétienne Par Louis-Marie Chauvet, Février 1987 [2008, 2011]
    (2) Philippe Lestang, le fait Jésus, Actes Sud, 2012
    (3) Pierre Teilhard de Chardin, La custode...

    28 avril 2012

    Eglise et sacrements - I

    Depuis le concile de Latran IV et la définition du septénaire, l'Eglise s'attache, non sans raisons à son auto-limitation à sept sacrements. Ce choix qui se fonde en partie sur la tradition, n'exclue pas l'existence de ce que l'on appelle les sacramentaux, que peuvent être tout signe expressif au sein ou non d'une liturgie appropriée (prise de voeux, consécration, prière, lavement des pieds). Pour le lavement des pieds, les Pères de l'Eglise s'étaient même interrogés sur le fait que cela puisse être un autre sacrement avant de conclure que c'était de fait, toute l'Eglise qui devait vivre dans cette symbolique... Tout cela nous interpelle sur la place et le centre de ces sacrements dans nos vies. Louis-Marie Chauvet, note dans Symboles et sacrements, combien ces sacrements peuvent aussi constituer un goulet d'étranglement, hors de lequel toute vie ecclésiale semble limitée. Cette trop grande focalisation interpelle, aujourd'hui, ceux qui se sont exclus de certains sacrements et cette exclusion décidée par le Magistère est pour nous tous une question posée. Sommes-nous capables d'apprécier à leur juste mesure ce qui se joue ? Avons-nous pleinement conscience de l'enjeu des sacrements, de ce qu'ils disent des dons de Dieu ? La miséricorde divine se limite-t-elle à cela ? Sont-ils des lieux "liturgiques" où l'Eglise se rassemble et exprime, par ce biais, son désir de participer au corps du Christ ? Ceux qui sont exclus de certains sacrements sont-ils exclus du corps de l'Eglise ? Bref, y a-t-il une vie possible hors des sacrements ? Ces questions, je me les pose depuis quelques semaines, dans le cadre de ma formation à l'ICP. Cela fait naître en moi quelques travaux de recherche, dont le plus original est probablement celui-ci, que je vous laisse découvrir... Nous en reparlerons...

    16 février 2012

    Marions-nous ! Un sacré chemin

    Après une longue collaboration avec les Editions de l'atelier, E. Grieu, des équipes CPM, de la JOC et des prêtres de la Mission de France, j'ai la joie de vous annoncer la parution de Marions-nous ! un sacré chemin. Un guide pour ceux qui s'interrogent sur l'éventualité d'un mariage à l'Eglise... Ce guide de 96 pages est l'aboutissement d'un travail sur la pastorale du seuil, déjà longuement commenté dans ce blog.
    Pour en savoir plus...

    25 janvier 2012

    Où est l'Eglise ?

    En cette semaine de l'unité, on peut encore se poser la question de la réalité de ce que l'on appelle l'Église ...
    Notre point de vue catholique attache une (trop ?) grande importance à la tradition apostolique, c'est-à-dire à cette transmission depuis les apôtres de l'héritage par l'onction. L'argumentation se tient. Pourtant, l'affirmation fondamentale de Jean 3 : "le vent/l'Esprit souffle où il veut" vient toujours mettre en question toute tentative de récupération de l'icône du Christ. De fait, si l'on suit Moltmann, la sainteté de l'Église est eschatologique, ce qui sous entend qu'elle est déjà là mais surtout pas encore totalement visible. C'est dans cette direction qu'une vision plus large de l'unité dans la diversité reste possible et que personne, moi en premier, ne peut revendiquer être l'Église. Par contre, une communauté, rassemblée à la double table de l'écoute de la Parole et dans une charité humble et vivante, peut y tendre. Cf. également sur ce point, ma version remise à jour de "Cette Eglise que je cherche à aimer"...

    06 janvier 2012

    A genoux devant l'homme - l'humilité de Dieu...

    J'arrive au bout de mes travaux annoncés plus bas : " A partir d'une méditation cursive sur l'Évangile selon saint Jean, et tout particulièrement les gestes de Jésus devant l'homme, jusqu'au lavement des pieds, ouvrir une tension entre cet agenouillement devant l'homme, ce ""j'ai soif" de toi" et la réalisation que le message que l'on porte nous dépasse, nous porte et rayonne au delà de cet agenouillement. Voir que dans ces attitudes se révèle que l'humilité de Dieu est le coeur du mystère. Une première version du livre, "A genoux devant l'homme" est en ligne. Cela a été pour moi l'occasion de redécouvrir le texte de F. Varillon, L'humilité de Dieu qui gagne à être connu (il faut passer les premières pages un peu difficiles)... J'ai aussi intégré une découverte, "La tradition kénotique dans la théologie britannique", de David Brown, qui retrace l'histoire de la kénose depuis les kénoticiens allemands et Godet jusqu'aux apports écossais, irlandais et anglicans. Un travail majeur. On y rejoint aussi Boulgakof et une valeur sure : Hans Urs von Balthasar, que les lecteurs assidus de ce blog doivent connaître, depuis ma publication de "Retire tes sandales".
    Le résultat de ce travail est un livre que je trouve maintenant construit, volontairement facile d'accès. Une approche innovante sur l'humilité de Dieu qui allie une recherche exgétique, ecclésiologique, théologique et bien sûr pastorale... Ce livre inclut plusieurs de mes travaux précédents (oui je n'arrête pas de chercher dans cette direction...), qui sont revus et allégés :

    10 décembre 2011

    La souffrance de Dieu - 1

    Sous ce titre, on trouve un cours essai de Varillon sur un thème difficile et décrié qui donne pour certains une vision trop humaine et donc réductrice de Dieu. Cela mérite pourtant un détour. Qu'en dit Varillon ? : "Le paradoxe d'un Dieu humble est apparu violent à plus d'un. Voici que celui d'un Dieu qui souffre l'est davantage encore. Est-il vrai que la souffrance, comme l'humilité, est au coeur de la Gloire ? (...) si Dieu souffre, ce ne peut être d'une émotion vague, en quelque sorte marginale, ou qui effleure sans étreindre. Rien n'est accidentel en Dieu. Si Dieu souffre, sa souffrance a la même dimension que son être et que sa joie. Dimension sans dimension. Sans limite. Infinie. (...). Comment croire que Dieu est Amour, s'il faut penser que notre souffrance ne l'atteint pas dans son être éternel ? Quand je pleure ou me dégrade, est-il "marbre absolu "? Si les gens savaient... que Dieu "souffre" avec nous et beaucoup plus que nous de tout le mal qui ravage la terre, bien des choses changeraient sans doute, et bien des âmes seraient libérées" * * Source : LA SOUFFRANCE DE DIEU, François VARILLON, Le Centurion Octobre 1975

    29 octobre 2011

    A genou devant l'homme

    Je travaille actuellement sur l'humilité... Un sujet aussi vaste que difficile...
    La pointe de mon texte pourrait être cela : A partir d'une méditation cursive sur l'Évangile selon saint Jean, et tout particulièrement les gestes de Jésus devant l'homme, jusqu'au lavement des pieds, ouvrir une tension entre cet agenouillement devant l'homme, ce ""j'ai soif" de toi" (cf. "le dernier pont") et la réalisation que le message que l'on porte nous dépasse, nous porte et rayonne au delà de cet agenouillement. Ce serait peut-être ce que je cherche à tracer depuis longtemps, au travers de mes réflexions sur la "Pastorale du Seuil" et mes contemplations dans l'"Amphore et le fleuve"... Une difficulté demeure... Comment écrire et conserver un soupçon d'humilité... Un écueil qui guette chacun et auquel je n'échappe pas...

    24 octobre 2011

    Doctrine sociale de l'Eglise

    Le Ceras vient de compléter la mise en ligne de la "Doctrine sociale de l'Église ". Plus qu'un simple recueil de tous les textes publiés par le magistère, on y trouve commentaires, contextualisations et annotations. On appréciera aussi son index thématique et les multiples liens dynamiques qui améliore la lecture. Une source complète sur le discours de l'Église catholique sur la société. A ne pas manquer.

    Passion pour l'Avre

    Les lecteurs fidèles de mes romans noteront la création d'un petit site en complément de ces livres : Passion en vallée d'Avre Il recense quelques images, vidéos, bonus qui complètent mes essais en écriture. J'en profite pour vous signaler la mise en ligne de "Simon le vieux" qui vient compléter "Les enfants de l'Avre". Les deux romans historiques qui couvrent la période de 1350 à 1450 sont réunis aussi dans un même recueil : "Le collier de blanche - Drames en vallée d'Avre". Simon le vieux retrace la vie d'un jeune homme en 1350. Confronté à une période dramatique (Peste, Guerre de cent ans, divisions sur une terre frontière avec la Normandie), le héros voit sa foi basculer. Quels sont ses écueils, ses cris ? Ce n'est qu'à travers la rencontre d'une femme, puis de moines, que sa confiance en Dieu va reprendre vie. Cette théodicée nous replonge dans l'histoire. On y croise notamment l'histoire du Bec Hellouin, qui après la période de gloire d'Herluin, de Lanfranc et d'Anselme, subie aussi les affres de la guerre. A partir de ma passion pour la vallée d'Avre, un nouvel essai romanesque.

    30 juin 2011

    Léa (texte intégral)

    Une nouvelle version de Léa est en ligne.
    Elle intègre des travaux de recherche sur la préparation au mariage...
    Mais oui, vous ne rêvez pas. Mette en roman une séance de préparation au mariage s'est avéré pour moi un exercice intéressant, car il permettait de mettre en pratique des idées théoriques. L'interaction entre des personnages de roman et le projet de guide que je suis en train de travailler pour un éditeur catholique m'a permis de détecter les lourdeurs du projet.
    Selon mes premiers lecteurs, Léa est pour tous les couples, une bonne initiation à la préparation de son mariage ou une bonne révision, pour ceux qui ont déjà franchis le pas...
    De fait, cela devient plus qu'un roman. Une initiative intéressante de pastorale de l'engendrement ?
    A travailler.

    25 juin 2011

    La crise catholique

    Je viens de finir la Crise catholique de Denis Pelletier*. Un ouvrage qui vous plonge au cœur de la France en 1968. Pour moi qui ne l'ai connu que de loin, un éclairage intéressant sur l'évolution de notre Église au cœur de la tourmente... Une bonne explication pour certains traits de l'Église actuelle. On ne refait pas l'histoire, mais on apprend et on comprend...

    * Religion, société, politique en France (1965-1978) Paris, Payot, 2002