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22 mars 2007

Eucharistie et parole, fleuve d'amour

Quelle est cette eau vive jaillissant en vie éternelle que le Christ promet à la Samaritaine, ce fleuve d'amour face à laquelle notre jarre est bien petite, n'est-ce pas à la fois le pain rompu, cet amour partagé pour l'éternité, multiplié par nos mains et en dépit de nos mains et cette Parole qui se proclame par nos voix ou à notre insu, qui se répand dans l'air et au travers de nos écrits, sans même que nous puissions en maîtriser le flux, au-delà de toutes nos erreurs et nos tâtonnements, par la simple et silencieuse action de l'Esprit. Dire plus grand que le dit, pour reprendre les mots de Lévinas, Parole plus forte que l'Ecriture, plus vive encore que l'intonation monophonique d'un évangile, mais stéréophonie de Dieu, symphonie de nos voies qui s'accordent malgré nous à l'unisson de l'Esprit.

"Le Fils ressuscité est terre dans le ciel, tandis que son eucharistie est ciel sur la terre" (1)

(1) Adrienne von Speyr, Isaias, p. 217 (cité par Hans Urs von Balthasar, DD IV p. 103)

20 mars 2007

Disponible

Adrienne von Speyr définit la foi comme une "disponibilité constante [qui] est ainsi la base de tout amour" (1)

Chacun laisse à l'autre le temps et l'espace dont il a besoin pour concevoir et proposer ses désirs, pour préparer ses dons. Pour Hans Urs von Balthasar, sans cette distance, l'éloignement du Fils incarné vis-à-vis du Père (jusqu'à la déréliction) ne serait pas compréhensible. (2) Le monde aussi est à distance, tout en gardant la capacité de "recevoir sa figure définitive dans la pleine participation à la vie trinitaire". Pour lui "la pensée n'a sa forme définitive qu'en Dieu". (3)

"Dieu a donné dès ici-bas, à l'image créée quelque chose qui est lui-même; il a insufflé à la figure périssable qu'elle que chose d'impérissable", c'est ainsi que "l'image acquiert une étroite parenté avec le Verbe de Dieu". (4)

Peut-être retrouvons nous là d'une certaine manière ce que j'évoquais comme la "transpiration trinitaire" dans le monde.

(1) Adrienne von Speyr, Katholische Briefe I 138,41

(2) d'après Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, IV, Le Dénouement, Culture & Vérité, Namur 1993 p. 84

(3) ibid p. 89

(4) Adrienne von Speyr, Das Licht und die Bilder, 92-93, cité par Hans Urs von Balthasar, DD IV, p. 89

28 février 2006

Adrienne von Speyr et la kénose

Je découvre l'influence d'Adrienne von Speyr chez Balthasar et cette "christologie à dominante johannique dans tout ce qui relève de l'obéissance et de la kénose, de la mort conduisant le Christ jusqu'en enfer, ce que Balthasar appellera l'expérience du Samedi Saint, de la substitution dans la souffrance" (1) Ma lecture encore inachevée de la Dramatique divine m'a effectivement sensibilisé à cette dramatique typiquement balthasérienne... Mais ce que j'ai le plus retenu est peut-être cette insistance sur la kénose et qui n'est pas autant relevé par le commentateur. Or c'est pour moi, indirectement le lien le plus sensible avec Rahner, même si celui-ci n'en fait qu'une approche discrète dans le Dieu du silence... Le silence de Dieu n'est-il pas cette kénose du Verbe dans l'Ecriture qu'évoque Balthasar à propos de Soloviev ?

(1) ibid p. 62