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05 août 2022

En route vers la Galilée - 3

 Chapitre 1.2

La voie du silence (1 Rois 19)

L’arrivée d’Élie, dont le nom hébreu Elia-Yahu  veut dire « Yhwh mon Dieu » au 17ème chapitre du livre des Rois, est abrupte. On ne trouve pas les introductions typiques de vocation des autres prophètes. Il n’y a pas ici de première apparition de Dieu. Élie affirme s’impose par une sentence. Il invoque le nom de Dieu. Les chapitres 17 et 18, qu’il faudrait relire doucement, construisent la renommée du prophète. Il y a d’abord son annonce de la sécheresse qui semble souligner la volonté de punir le peuple et le roi de ses fautes, de son abandon de Dieu. Vient alors la fuite d’Élie, sa cachette seul au désert, puis auprès de la veuve étrangère, jusqu’à ce récit de la résurrection du fils de la veuve, où Élie implore le secours de Dieu. L’examen attentif de ces chapitres montre la fragilité du prophète, au-delà de sa prétention à annoncer la parole de Dieu. Il doit fuir, se cacher, subir la soif, le désert. C’est alors qu’il retourne vers le roi et se sent plein de zèle pour Yhwh. Vient alors le duel avec les prophètes de Baal, suivi de leur massacre (1 R 18, 40) et le retour de la pluie, annoncé par Élie et interprété comme signe de la faveur de Dieu.

Il y a donc une lente succession narrative qui cherche à comparer les anciens pouvoirs des rois hébreux dont le grand Salomon, à celui du prophète. Mais, comme nous venons de le décrire, la figure même du prophète est délicate. Les chapitres 17 et 18 préparent sa lente conversion, même si la fin du chapitre 18 montre qu’il reste empreint d’un désir de puissance.

Le chapitre 19 semble nous plonger plus encore dans la question de la légitimité du prophète. Comme le souligne certains auteurs la toute-puissance du prophète s’est exprimée par ses seules forces et l’on peut se demander à juste titre dans cette introduction si Dieu est bien présent : « Selon le narrateur, Élie n’a pas reçu mission du Seigneur pour lancer son défi et provoquer la sécheresse. Pas plus d’ailleurs que le Seigneur ne lui dira de convoquer les 450 prophètes de Baal (1 R 18 17-46). Au contraire, le Seigneur lui avait seulement dit, la 3ème année de la sécheresse, d’annoncer au roi Akhab que la pluie allait revenir. Élie continue de professer un « super Baal », logique de puissance et de concurrence qui n’engendre que la mort (1R19, 1-5).».

Écoutons la suite du texte dans la version liturgique :

Le roi Acab avait rapporté à Jézabel comment le prophète Élie avait réagi et comment il avait fait égorger tous les prophètes de Baal.


02 Alors Jézabel envoya un messager dire à Élie : « Que les dieux amènent le malheur sur moi, et pire encore, si demain, à cette heure même, je ne t’inflige pas le même sort que tu as infligé à ces prophètes. »


03 Devant cette menace, Élie se hâta de partir pour sauver sa vie. Arrivé à Bershéba, au royaume de Juda, il y laissa son serviteur.


04 Quant à lui, il marcha toute une journée dans le désert. Il vint s’asseoir à l’ombre d’un buisson, et demanda la mort en disant : « Maintenant, Seigneur, c’en est trop ! Reprends ma vie : je ne vaux pas mieux que mes pères. »


05 Puis il s’étendit sous le buisson, et s’endormit. Mais voici qu’un ange le toucha et lui dit : « Lève-toi, et mange ! »


06 Il regarda, et il y avait près de sa tête une galette cuite sur des pierres brûlantes et une cruche d’eau. Il mangea, il but, et se rendormit.


07 Une seconde fois, l’ange du Seigneur le toucha et lui dit : « Lève-toi, et mange, car il est long, le chemin qui te reste. »


08 Élie se leva, mangea et but. Puis, fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu.


09 Là, il entra dans une caverne et y passa la nuit. Et voici que la parole du Seigneur lui fut adressée. Il lui dit : « Que fais-tu là, Élie ? »


10 Il répondit : « J’éprouve une ardeur jalouse pour toi, Seigneur, Dieu de l’univers. Les fils d’Israël ont abandonné ton Alliance, renversé tes autels, et tué tes prophètes par l’épée ; moi, je suis le seul à être resté et ils cherchent à prendre ma vie. »


11 Le Seigneur dit : « Sors et tiens-toi sur la montagne devant le Seigneur, car il va passer. » À l’approche du Seigneur, il y eut un ouragan, si fort et si violent qu’il fendait les montagnes et brisait les rochers, mais le Seigneur n’était pas dans l’ouragan ; et après l’ouragan, il y eut un tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre ;


12 et après ce tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n’était pas dans ce feu ; et après ce feu, le murmure d’une brise légère.


13 Aussitôt qu’il l’entendit, Élie se couvrit le visage avec son manteau, il sortit et se tint à l’entrée de la caverne. Alors il entendit une voix qui disait : « Que fais-tu là, Élie ? »


14 Il répondit : « J’éprouve une ardeur jalouse pour toi, Seigneur, Dieu de l’univers. Les fils d’Israël ont abandonné ton Alliance, renversé tes autels, et tué tes prophètes par l’épée ; moi, je suis le seul à être resté et ils cherchent à prendre ma vie. »


15 Le Seigneur lui dit : « Repars vers Damas, par le chemin du désert. Arrivé là, tu consacreras par l’onction Hazaël comme roi de Syrie ;


16 puis tu consacreras Jéhu, fils de Namsi, comme roi d’Israël ; et tu consacreras Élisée, fils de Shafath, d’Abel-Mehola, comme prophète pour te succéder.


17 Celui qui échappera à l’épée d’Hazaël, Jéhu le tuera, et celui qui échappera à l’épée de Jéhu, Élisée le tuera.


18 Mais je garderai en Israël un reste de sept mille hommes : tous les genoux qui n’auront pas fléchi devant Baal et toutes les bouches qui ne lui auront pas donné de baiser ! »


Le récit semble être directement rattaché à la scène précédente. On peut cependant noter que le rédacteur introduit une coupure en 1 Rois 18, 46 en introduisant une sorte de sentence qui dans sa version littérale  (*) donne ça : « Et la main de Yhwh fut sur Élie ». Elle ponctue tous les développements précédents par une sorte de conclusion : Dieu semble du côté d’Élie.

Il n’y a pas eu cependant de rupture. On note cependant que la superbe d’Élie, lors du chapitre 18, laisse place au désespoir, de manière assez abrupte. Élie est dans une situation de grand danger suite aux massacres des prophètes et la reine veut sa mort. Élie fuit aux portes du désert. Il est seul et donc disponible pour une rencontre, c’est dans cette solitude et son désir de mort que va apparaître le messager, l’ange puis Yhwh.

La manifestation de Dieu va prendre plusieurs formes. D’abord le texte évoque la Parole, puis le souffle et enfin « une voix ». Ces trois modes d’apparitions de la parole se succèdent, sans pourtant être distingués. Mais d’une certaine manière, le récit présente deux voire trois formes de manifestation :

-    celle qui interroge : La parole de Yahweh lui fut adressée « Que fais-tu ici, Élie ? » (v9),

-    puis le murmure, la brise ou la voix du murmure (v12)

-    enfin « Une voix se fit entendre » qui repose la question : « Que fais-tu ici ? » (v14).

Le lecteur attentif devrait être alerté par la récurrence ici de cet « Où es-tu ? » qui n’est pas sans rappeler l’appel de Dieu au Jardin (Gn 3). Ici se joue autre chose… Dans l’environnement du récit, intervient également la nature par le biais d’éléments divers (le genêt seul, le désert, le tonnerre, le feu, la brise). Le genêt souligne l’ambiance mortifère du récit, puisqu’il servait à couvrir le défunt de ses branches, ce qui en fait un symbole de mort.

Élie est le centre apparent du récit, mais YHWH est omniprésent dans le texte (on rencontre treize fois le mot YHWH du verset 4 au verset 15) sous ses diverses formes et c’est bien de sa présence, de sa révélation et de son action qu’il s’agit. Élie a finalement peu d’initiative, malgré le récit de ses états d’âme, sa recherche. C’est Dieu qui guide, protège, pousse le prophète, l’interpelle, et se révèle à lui pour lui donner mission.

L’enjeu du récit est finalement ce basculement intérieur, la transformation d’Élie, d’un état passif, à la limite de l’agonie et du découragement, en un agissant capable d’accomplir des gestes pour Yhwh : appeler, oindre, justifier… Il y a, comme dans d’autres récits un véritable chemin d’humilité, où Élie est conduit à une conversion intérieure qui rend la rencontre possible.

Élie croyait être seul, mais il va se retrouver au milieu d’une plénitude de justes. À son cri vient en effet répondre l’intervention de Dieu qui permet une rupture, le don du pain et de l’eau pour la marche suivie de la traversée du désert, comme un temps de purification où Dieu conduit Élie par la main et lui redonne vie. Il y a « passage », dénouement, d’un état à un autre.

Le centre du récit est encadré par une répétition longue, un peu surprenante pour certains. avec une répétition presque exacte de l’échange d’un long dialogue entre la « voix de Yhwh » et Élie. Dans sa version littérale (*) elle donne ça :

-     « Quoi ? pour toi ici Élie. Et il dit : aimer passionnément j’ai aimé passionnément YHWH (…) et je suis resté moi moi seul et ils ont cherché mon être pour le prendre » aux versets 9 et 10

-    Sors et tu te tiendras dans la montagne (v11) (…)

            Après le feu une voix de silence ténu.

-    il sortit et il se tint à l’entrée (v 13)

-    « Quoi ? pour toi ici Élie. Et il dit : aimer passionnément j’ai aimé passionnément YHWH (…) et je suis resté moi moi seul et ils ont cherché mon être pour le prendre ». (v13 et 14)

L’enjeu du texte, très travaillé, se concentre dans les modes de révélation de Dieu et cette image particulière («une métaphore vive ») qui décrit une expérience par analogie, mais tout en maintenant une tension. L’indicible est ici au service du lecteur, le conduisant progressivement à un décentrement de sa propre vision de Dieu. On est là au cœur même de tout le plan de révélation de Dieu, qui ne raye pas d’un trait toutes les impressions et révélations antérieures, mais vient corriger par petites touches et avec tendresse, ce que l’homme perçoit de l’imperceptible.

La question « Quoi pour toi ici Élie ? » interpelle. Est-ce Dieu qui veut la présence d’Élie ou Élie qui cherche Dieu ? Il me semble qu’il ne faut pas répondre trop vite, mais plutôt maintenir cette tension. Il y a, rappelons-le, l’état dépressif du prophète qui le pousse dans sa quête, mais également, très vite, l’accompagnement du messager. On peut dire que le désir de Dieu est au cœur d’Élie, mais qu’il est aussi d’une certaine manière conduit et accompagné au désert… La main de Dieu reste sur lui, pourrait-on dire, en écho au chapitre 18.

On peut y voir à l’inverse une certaine forme d’ironie, qui semble remettre en cause sa raison d’être et la réalité de sa mission de prophète. Pour rebondir sur l’interrogation soulevée plus haut de l’auto-proclamation d’Élie en « super-prophète», on peut se demander si Dieu ne joue pas sur une mise en distance entre les prétentions prophétiques de l’homme et la réalité même de Dieu. Cette thèse pourrait expliquer que la mission principale qui lui sera confiée ne soit pas de prendre un pouvoir quelconque, mais seulement de choisir un successeur.

Nous poursuivons cet extrait, dépourvu des nombreuses notes, pour tracer notre chemin. Commentaires toujours bienvenus.


* traduction littérale hébreu /français, voir dans les commentaires ci-dessous

04 août 2022

En chemin vers la Galilée - 2

Chapitre 1.1 Le désert

Le chemin de notre liberté passe par le désert. Première invitation, ardue, s’il en est, à s’extraire de notre course souvent futile pour entendre l’essentiel. Ce n’est pas dans un bruit incessant que Dieu pourra toucher notre cœur. Il nous conduit au désert dès les livres les plus anciens de la Bible. C’est en effet dans l’un des plus vieux ouvrages, au chapitre 2 d’Osée qu’en retentit le premier appel. 

Qu’est-ce que ce désert ? En quoi est-il le premier pas, nécessaire, incontournable, vers Dieu ? Pourquoi, est-ce par là, d’ailleurs, que le Christ commence, dès le début de sa mission de jeune baptisé ? 

Dieu nous invite, sur la base d’une trame conjugale entre le prophète Osée et Gomer, sa femme perdue : 

« C'est pourquoi, voici que moi je l'attirerai, et la conduirai au désert, et je lui parlerai au cœur » Osée 2,16.


Ici l’on sent une tension, un paradoxe. Comment attirer quelqu’un en l’emmenant au désert ? On perçoit bien que le sens propre ouvre vers autre chose, ce qu’on appelle une métaphore. Ici, l’enjeu est de sauver un peuple qui s’est égaré. L’idée derrière « je l’attirerai » met en valeur les efforts et le charme déployés par Dieu pour reconquérir le cœur de son peuple.

Il y a là les accents dramatiques d’un mari qui a vu sa femme lui échapper et qui cherche à la ramener sur ses sentiers. 


Pourquoi le désert‍ ? 

Probablement parce que la tradition en fait le lieu fondateur : c’est dans le désert que les anciens esclaves de l’Égypte sont devenus un peuple libre. C’est dans le désert que Moïse a trouvé sa voie et a conduit ensuite le peuple,

derrière la nuée, autre analogie, vers la terre promise.

Le désert est dépouillement, mise à nu, fragilité qui nous fait perdre nos fausses certitudes.

Le désert et la soif qui sont, dans d’autres textes, le chemin pris par Dieu pour affiner le cœur de l’homme, ont chez Osée un aspect plus dramatique. Conduire au désert est plus qu’une épreuve physique, un lieu de conversion.

C’est au désert que naît notre soif de l’essentiel. 

Quel est le sens de cette invitation ? 

Une épreuve ? 

Le chemin du désert est-il un chemin de mort‍ ? Une invitation au renoncement ? Probablement, sans pour autant qu’il soit de l’ordre de l’obligation. Je ne veux pas de sacrifices affirme le psaume, mais un cœur brisé.

Les mots sont forts. Une brisure…

D’autres images viennent l’expliquer. Celui qui résiste, qui fait le fier, l’orgueilleux qui pense tout maîtriser lui-même, a perdu la souplesse du roseau qui ploie et se couche sous le souffle du vent…

Le désert est dépouillement d’une carapace inutile. Il est “chemin de nudité”. “Enlève tes vêtements”, dira un des premiers versets d’Exode 33, juste après l’épisode du veau d’or…

Ta parure humaine, ta carapace extérieure ne te permets pas de trouver ton Dieu. 

“Je la mettrai à nu” crie plusieurs prophéties à propos du peuple, dont Osée lui-même.

Nudité où l’homme se sent fragile, quitte toute certitudes ? Est-ce là la voie du désert ? 


Nous touchons là à un point très délicat de toute expérience chrétienne. Le désert n’est pas un parcours forcé, mais bien une invitation. Un franchissement nécessaire, une étape, un passage, un choix.


Dieu cherche à nous séduire…

« Le mot hébreu mə-pat-te-ha est unique dans la bible. La traduction latine de saint Jérôme introduit, par contre, un double sens : en latin "lactabo" peut signifier allaiter ou séduire. C’est ce premier concept qui inspire saint Antoine : « Je l'allaiterai, dit-il, et la conduirai au désert, et je parlerai à son cœur » (cf. Os 2,14 Vg.). [Pour lui], les trois expressions allaiter, conduire au désert, parler à son cœur désignent les trois étapes de la vie spirituelle : le début, le progrès, la perfection. Le Seigneur allaite le débutant lorsqu'il l'éclaire de sa grâce, pour qu'il grandisse et progresse de vertu en vertu. Il le conduit ensuite à l'écart du vacarme (..) du désordre des pensées, dans le repos de l'esprit ; enfin, une fois amené à la perfection, il parle à son cœur. L'âme éprouve alors la douceur de l'inspiration divine et peut se

livrer totalement à la joie de l'esprit. »


Se laisser conduire au désert implique une démarche personnelle, intérieure, un quitter. Nous reviendrons sur ce point. Il faut peut-être se laisser le temps de suivre ce mouvement, de partir nous aussi au désert pour y trouver l’essentiel. C’est ce que découvrent ceux qui s’avancent vers Compostelle… Le chemin, la marche a cette vertu de travailler notre cœur, par les pieds…


N’est-ce pas aussi le chemin du Christ, poussé par l’Esprit, dès son baptême ? C’est ce que note à l’unisson Luc et Matthieu.

L’idée de Dieu, suggérée par d’autres lectures, comme Proverbes 8, est de changer, séduire celui qu’il appelle, pour l’éloigner du futile, vers l’essentiel. Le Christ lui-même y fait allusion : « J’ai joué de la flute et vous n’avez pas dansé » (Lc 7, 32). La séduction de Dieu pour nous conduire sur ses chemins fait partie de cette pastorale particulière qui permet à l’homme de quitter ses calculs rationnels. Depuis les charmes de la création jusqu’aux élans mystiques, le Dieu de l’Ancien Testament nous prépare à une danse particulière qui sera celle des anges. Il déploie ici, dès les premiers chapitres, une « pédagogie » qui n’a pour but que la séduction respectueuse de l’homme libre.

Séduction parce que Dieu ne s’impose pas. L’homme reste libre. Dieu ne force pas, il appelle. Le chemin auquel nous introduit Osée est un chemin original, fait d’exhortation comme de tendresse. Si l’on y sent parfois la tristesse et la révolte face à l’homme qui s’égare, il transparaît un désir, celui que l’homme change son cœur de pierre en cœur de chair, se convertisse vers son Dieu. Pour cela, Dieu va “déchirer ses entrailles” (Osée 11), comme une mère déchirée de voir son enfant lui échapper. Le désert est la première contemplation d’un Dieu qui se penche vers l’homme, pour le relever et en faire un homme libre.

L’attraction au désert, loin des repères traditionnels, contribue à creuser un désir. En travaillant l’humilité de l’homme, mis à nu devant le « rien », il le met en condition « pour entrer dans sa danse ». C’est dans le désert que l’on retrouve son Dieu. Jésus lui-même y invite ses disciples : « Venez à l’écart, dans un lieu désert » (Mc 6, 31). 

C’est au désert que l’oreille s’affine, se fait écoutante, sensible à la musique de Dieu.

Un des plus beaux passages de la Bible sur le désert est probablement celui qui conduit Élie vers la révélation de Dieu. 

Prenons le temps de suivre ses pas…


Comme indiqué, voici le début du premier chapitre, dans sa version brute de coffrage et déjà je m’aperçois de deux choses : 

1. je retravaille des chemins déjà parcourus. (Ici mon livre, le chemin du désert, publié il y a une dizaine d’années, disponible gratuitement sur Kobo/Fnac cf. https://www.kobo.com/fr/fr/search?query=claude%20j%20heriard). Peut-être parce que l’on n’a jamais fini de manduquer cette parole qui nous dérange…

2. il est dur d’être simple quand la tête se met à penser…

Mais j’élague et cela rend les choses peut-être plus accessibles. À vous de me dire 🙂

03 août 2022

En chemin vers la Galilée - 1 *

 


« Introduction 

La Parole de Dieu nous travaille, elle nous donne à penser et oriente notre agir.

Elle nous dérange parfois, nous remuant « jusqu’au jointures de l’âme ». Souvent elle nous perd aussi, parce qu’elle est plurielle, croisement de paroles humaines et de ce souffle discret de l’Esprit qui oriente la plume et conduit à l’essentiel.

C’est pourquoi il nous faut parfois des fils d’Ariane, des pistes fragiles, pour que soudain s’éclairent en nous des étincelles de l’invisible.


Marcheur vers l’infini, je médite depuis des années, avec d’autres, les Écritures. Ce nouveau livre que j’entame depuis quelques jours va chercher à tracer avec des mots simples quelques-uns de ces fils qui ont éclairé mon chemin. Loin des milliers de pages de mes 17 tomes de Lectures Pastorales, je prends ici le temps d’aller à l’essentiel, en espérant vous donner dans ces quelques pages, ce qui me tient à cœur. En espérant vous conduire, à ma façon vers cette “Galilée” évoquée à Marie Madeleine, ce royaume annoncée par Jésus à l’aube de son retrait… »


Si j’en ai le temps et si vous voulez marcher avec moi dans ce voyage au long court, je vous propose d’en publier, sous ce nouveau fil, les premières pages, pour que par vos réactions se construisent la trame d’un livre accessible à tous. 


Chemin catéchuménal ? 

Compréhensible ?

Accessible ?

Ce n’est qu’avec vous que cette trame estivale peut devenir chemin.


L’été est propice à ce travail. J’ai déjà écrit les 15 premières page et pressent les 15 suivantes. Déjà un titre et un fil rouge se dessine. À vous de me dire s’il vaut la peine d’être tiré plus loin.