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08 avril 2007

Le passeur

Pour Théobald, le passeur est celui qui permet ce décentrement, cette aptitude à quitter nos certitudes. Qui est-il, dans quel contexte, au bout de quelle stratégie ? Impossible de structurer une réponse. Et pour cause, il s'agit du mystère de chaque rencontre entre l'homme et Dieu, le lieu ou "une parole décisive d'un autre" ou le "regard bienveillant" rend possible de "faire soi-même le pas qui coûte (…) mystère de sa propre singularité, nullement aliénée par celle d'autrui mais attisée et habitée, au même titre que la sienne par le mystère de la vie" (1)

Etre passeur, ce n'est pas un état préparé mais une manière d'être, un souffle qui passe à travers nous et qui prend sens pour l'autre. Ce n'est pas le lieu d'un discours, mais d'un autrement être au sens lévinassien ?

En cela, le passeur de Nazareth est le vecteur. "Toutes ces rencontres de Jésus où l'autre devient unique… (…) "Devenir unique face à autrui, n'est-ce pas à proprement parler devenir comme Dieu lui-même ?" (2)

(1) Christoph Théobald, La Révélation, Editions de l'Atelier, Paris 2001, p. 63
(2) ibid p. 64

21 février 2007

Expérience de la vie en soi

Tout chemin pastoral devrait permettre de développer son intériorité, travailler sur soi et "découvrir ses propres voies d'intériorité (…) partir vers soi et vers Dieu en soi" (1)

(1) Pierrette Daviau, Spiritualité d'engendrement et praxis pastorale, in Une nouvelle chance pour l'Evangile, p. 142

20 février 2007

Une nouvelle voie

"La pastorale de l'engendrement implique de passer de la pastorale du reproche à celle de l'approche, du dialogue dialectique au dialogue dialogal". En privilégiant le dialogue dialectique, ils se trompent de terrain : "les rites de passage déclenchent sur le plan psychosocial, des ressorts archaïques d'autant plus puissants que davantage latents" (1). Pour Sophie Tremblay, parce qu'il se "cantonne au jeu des arguments rationnels, le dialogue dialectique ne fait qu'affleurer la pointe de cet iceberg" (2). Pour elle, la présence de l'institution écclésiale induit une dissymétrie. La pastorale d'engendrement doit conduire à "abandonner toutes les formes de coercition, même les plus subtiles". Citant Olivier Le Gendre, in Les masques de Dieu, elle rappelle que "ceux qui croient pouvoir imposer [Dieu] grâce à leur détermination, leur conviction, et même leur enthousiasme, voire leur simple volonté, ne portent qu'une cause vide, désertée par Dieu". Cela n'implique pas pour autant qu'il faille se taire mais cela implique que la liberté soit toujours respectée, première dans la relation. L'autorité n'est pas là pour imposer sa vérité mais pour aider le travail de la conscience intérieure.

Rappelons à ce sujet, Gaudium & Spes (§17) : La dignité de l'homme exige donc de lui qu'il agisse selon un choix conscient et libre, mû et déterminé par une conviction personnelle et non sous le seul effet de poussées instinctives ou d'une contrainte extérieure. (…) Ce n'est toutefois que par le secours de la grâce divine que la liberté humaine, blessée par le péché, peut s'ordonner à Dieu d'une manière effective et intégrale". En cela, on ne peut discerner pour eux mais avec eux…

(1) Louis-Marie Chauvet, cité par Sophie Tremblay, in le dialogue pastoral revisité , Une nouvelle chance pour l'Evangile, p. 130

(2) Sophie Tremblay, ibid, p. 130

19 février 2007

Le dialogue pastoral

"Le dialogue pastoral (…) ne signifie pas que l'on renonce à la pastorale de proposition suggérée par les évêques en France mais elle situe cette pastorale dans un cadre plus large, où il s'agit autant de recevoir que de donner". Pour Malvaux, ce cheminer ensemble est susceptible de produire des fruits inattendus. Il n'est pas impossible, par exemple, "qu'au terme d'un dialogue, il apparaisse aux deux parties qu'un geste non-sacramentel est possible" (1)

Il me semble que cette piste n'est pas à ignorer, non que l'on pense que la grâce du sacrement n'est pas efficiente, mais dans la mesure où la liberté de la démarche prime sur tout, afin de mettre en condition au travail de la grâce, celui qui nous échappe, parce qu'il vient de Dieu...

(1) Benoît Malvaux, Plaidoyer pour pratiquer l'ouverture sans brader. Pour une approche positive de la diversité, Une nouvelle chance pour l'Evangile, p. 123

18 février 2007

Le semeur

Pour Odile Ribadeau Dumas, le vrai semeur n'a pas le désir "de maîtriser l'action pastorale, il perd la maîtrise dans un mouvement de non violence totale ; il œuvre dans la foi, sûr que malgré ses échecs, ses semailles porteront à 30, 60 ou 100 pour 1." (1)

Dans une société marquée par la rentabilité, la productivité, cette approche nous interpelle sur notre façon d'agir. Souhaitons nous gagner des âmes à notre cause où laisser le Christ agir, à sa manière, à sa vitesse, dans le respect de chaque personne humaine, avec la tendresse de Dieu...
Encore un décentrement.

(1) d'après Odile Ribadeau Dumas et Philippe Bacq, Une nouvelle chance pour l'Evangile, ibid p. 106

Rappel :
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- Reprise de notre lectio divina sur l'Evangile de Jean, le 21 février...

15 février 2007

Les limites du dogme

Une catéchèse qui repose sur l'enseignement des dogmes pose les balises de la foi mais ouvre peu à une rencontre avec le Dieu vivant qui est la source même de ces dogmes. C'est pourquoi, d'une certaine manière, "l'Eglise est en décalage avec la culture actuelle qui donne une place prépondérante à l'expérience vécue et aux relations" (1). D'une certaine manière, on rejoint là l'argumentation pour une pastorale inductive ou "d'engendrement" (pour reprendre l'appellation donnée par les auteurs) qui vise plus d'abord le dialogue et le partage, le "cheminer avec" que l'enseignement des principes de la foi. Cela nécessite cependant une conversion des façons de faire, de l'ensemble des structures. En disant cela, je ne parle pas de la catéchèse des enfants, qui ont besoin de repères structurants, mais bien de toute approche qui viserait les adultes, recommençants où demandeurs de sacrement.

(1) d'après Odile Ribadeau Dumas et Philippe Bacq, Une nouvelle chance pour l'Evangile, ibid p. 98

11 février 2007

Deux approches complémentaires

Même lorsque nous intervenons dans le cadre d'une recherche "d'humanisation" on ne peut pour autant mettre en place une "tactique d'évangélisation ou une stratégie pastorale" (1) Il faut trouver un lieu de cohabitation entre ces deux réalités, humaine et spirituelle de nos actions pastorales. Si ces actions sont de fait un "terreau naturel pour l'annonce de l'Evangile" il est important ne pas en faire nécessairement un lieu de prosélytisme mais de liberté, d'accompagnement, qui sans ignorer ce qui nous habite, laisse à l'autre un chemin de liberté et d'humanisation qui ne soit pas nécessairement, pour l'instant, celui du sacrement.

(1) André Fossion, Une nouvelle chance pour l'Evangile, ibid p. 81

07 février 2007

Dogme et écoute mutuelle

"Il ne s'agit plus de partir d'une Eglise définie par un dogme, une tradition et une hiérarchie dont la mission est de définir les contours d'un système d'emprise (…) mais de la retrouver à l'écoute qu'elle accorde à ceux qui disent leur foi." (1)

Ces propos sont peut être un peu durs, mais ils interpellent le cœur de notre situation pastorale. A quoi sert de prêcher le dogme si nous ne vivons pas les valeurs évangéliques, pourrait-on dire. Mais à l'inverse, peut-on encore vivre ces mêmes valeurs, sans se retrouver structurer dans un cadre, une structure qui limite le "vagabondage" de la pensée et la recentre sur l'Evangile. Cela rejoint pour moi les propos entendus lors d'une homélie de Mgr Perrier en 2000 où il distinguait le problème de la rigueur personnelle de l'ouverture pastorale. Pour être aimant vers l'autre, il faut se contenir soi-même. Mais cette rigueur n'est pas une obéissance aveugle, elle doit résulter d'un travail sur soi, un travail de liberté.

Jean Marie Donegani, Une nouvelle chance pour l'Evangile, ibid p. 44

27 janvier 2007

Pastorale du seuil...

Dans nos sociétés modernes, l'exculturation de la foi a conduit le monde à une individualisation de la pensée. Je crois qu'une véritable pastorale du seuil devrait constituer avant toute chose à restaurer le lien ténu entre l'homme et Dieu, à éclairer la conscience sur la nature de ce lien et lui donner des ouvertures pour que ce dialogue se réinstalle...
On est loin d'une catéchisation ou sens d'une "stratégie d'acquisition de connaissance essentielle". Il me semble que l'enjeu est plus dans le fait de relancer le désir de Dieu, donner le goût à cette interpellation de la personne humaine et satisfaire d'une certaine manière sa recherche de sens...

21 janvier 2007

Dans la faiblesse

"C'est dans la faiblesse, craintif et tout tremblant que je suis arrivé chez vous. Mon langage, ma proclamation de la bonne nouvelle, n'avaient rien à voir avec le langage de la sagesse qui veut convaincre ; mais c'est l'esprit et sa puissance qui se manifestaient, pour que votre foi ne repose pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu." 1 Cor 2,1-5
Sans commentaires

11 janvier 2007

Soif de Dieu...

Si le désir est l'aspiration de l'âme vers Dieu, c'est en ayant soif de Dieu qu'elle devient capable de le saisir. Ce n'est donc pas par un enseignement subi qui impose que la soif peut naître, mais dans un "être avec" qui fait jaillir en l'autre la soif véritable. C'est pour moi le fondement de toute pastorale inductive, celui du compagnons d'Emmaüs, qui marche avec et laisse transpirer le désir d'aller plus loin.

17 mars 2006

La pastorale de l'attente...

On ne peut forcer l'homme au delà de sa conscience intérieure. Et c'est pourquoi la pastorale de l'attente rejoint le principe de l'attente théologique.
C'est le mouvement qui permet de rejoindre la liberté fondamentale de chaque homme perçu comme une histoire sacrée. On retrouve là l'idée lévinassienne du "Comment Dieu vient-il à l'idée ?". Mais aussi d'une certaine manière la croissance de l'empètrement dans le mal et du besoin d'un "salut" qui va faire irruption. L'homme est en recherche tout en essayant de l'ignorer et de repousser à la périphérie cet Eros enfoui qui le pousse vers un ailleurs.