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22 avril 2007

Le souffle de Dieu

Lorsque Théobald évoque ce "presque rien que l'on sent derrière la Porte" comme l'exprime le Cantique des cantiques (1) de nombreuses images raisonnent en moi. D'abord cette poétique du Cantique qui décrit l'amour d'un homme et d'une femme et qui au travers du langage hyperbolique révèle autant que le sacrement vivant et efficace d'un couple peut révéler l'amour.

Mais ce silence de Dieu, ce souffle ténu, c'est d'abord ce texte magnifique du 1er chapitre des Rois où Elie découvre que Dieu n'est ni dans le tonnerre, ni dans le feu, mais dans le "bruit d'un fin silence" pour reprendre la traduction attribuée à Lévinas. Le silence de Dieu est chemin de liberté, il vient caresser notre cœur, jusqu'à ce qu'au creux de notre propre silence, nous puissions ouvrir notre âme à l'appel. Viens Seigneur, ton serviteur écoute…

Heureux est tu, si tu entends au fond de toi-même cet appel à l'amour qui libère.
Un silence qui suit ou qui précède la Parole... Quand le temps vient...

(1) Christoph Théobald, La Révélation, Editions de l'Atelier, Paris 2001, p. 99

08 janvier 2007

Kénose...

Balthasar nous parle alors de ce "Le silence où le Père lui-même se retire dans l'invisible." Ce silence rappelle celui de la création, où, de la même manière, "après avoir doué ses créatures de forces fécondantes, il s'était éloigné silencieusement, ne lui parlant plus qu'à travers leur langage propre...". Pour lui, le retrait du Père s'achève et s'accomplit avec la déréliction de la croix. Mais ce silence mortel est le moment imperceptible de la génération et de la naissance de l'homme nouveau en celle qui est le sein de l'Eglise et dans la pauvreté la plus absolue de la compassion. Ce mystère est aussi pour moi, celui de Marie, cette mère qui "souffre avec" est devient en cela l'image même de l'Eglise, impuissante et aimante, image véritable de l'amour même de Dieu.
Ne peut on dire aussi que c'est la mort que Jésus donne sacramentellement aux hommes et qu'il fait fructifier en vie dans le sein de l'Eglise. Une mort qui devient signe. Si le gain de blé ne meurt, il ne portera pas de fruits...

(1) d'après Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, 3 L'action, ibid p.333-5

05 janvier 2007

Le Grand Silence

Comment ne pas saluer ici dans ses pages sur le décentrement, la kénose et l'abandon, le nouveau film de P. Gröning, le Grand Silence et au travers lui cette épopée de la Grande Chartreuse où des hommes font l'expérience de la solitude et de la prière, du dépouillement et de la méditation...
Ce documentaire, qui commence par l'évocation de mon texte préféré de l'Ancien Testament : 1 Rois 19, est une invitation au silence intérieur. A voir absolument...

28 janvier 2005

Silence et timidité

Et si mon goût pour ce silence n'était qu'une timidité.
Le manque d'espérance dans l'épiphanie de Dieu.
Il subsite toujours se paradoxe entre la demande d'évangéliser les nations
et celui d'une kénose où tout se taît pour laisser l'homme libre.
Je crois qu'il faut rester dans cette tension.

26 janvier 2005

Silence - II

Toujours dans Projet, un fiche lecture sur un livre parlant des prêtres ouvriers. Je note cet extrait qui fait écho à cette méditation sur le silence évoquée il y a deux jours... :
Un silence total - Avares de paroles nous l'étions aussi dans notre comportement. Nous ne mettions pas spontanément en avant notre état de prêtres (...) En s'enfonçant en nous, ce silence nous révèlait sa signification et sa profondeur. Partageant la vie de ceux qui se taisent parce que ceux qui ont la parole les empêchent de parler, nous faisions notre cette parole de Jésus : "Père, je te loue de ce que tu as caché cela aux sages et aux intelligents, et de ce que tu as révèlé aux plus petits ! . Par notre silence nous entrions dans le mystère des béatitudes et du message évangélique...*"


On retrouve ce bruit d'un fin silence, qui apparaît à Elie sur la montagne (1 Rois 19), cette brise légère en l'homme qui trahit la présence de Dieu, sans violer notre liberté mais interpelle notre coeur...

Dans une excellente émission sur Madeleine Delbrel, KTO m'avait fait goûter le sens de ce ministère de l'invisible...


* A propros du livre : Prêtres et ouvriers, une double fidélité mise à l'épreuve, 1944-1969 par Charles Suaud et Nathalie Viet-Depaule, Karthala, 2004, 598 p. 47 euros...

24 janvier 2005

Silence - I

Il semble que je m'oriente vers une vision qui favorise la "toute-faiblesse" de Dieu. Un Dieu qui pousserait son amour de l'homme au point de s'effacer dans le silence.
cf. 1 Rois 19 : "Le bruit d'un fin silence"
ou Le silence du Christ pendant la passion (à 7 paroles près, et quelles paroles...)

Dans difficile liberté, E.Lévinas disait que le monde aurait accès à la lumière quand l'Eglise arrêtera de la cacher...

Un chemin ?
Certains pensent que c'est une erreur...
Je cherche...

Certes on a besoin de lumière et de repères...
Mais peut-on être forcé sur une voie avant d'avoir été saisi au coeur par un amour infini qui nous ébranle et nous pousse à ce décentrement...