28 janvier 2006

L'intouchable

Il y a dans la kénose une piste essentielle, celle d'un homme qui va jusqu'à se déposer lui-même et à rendre possible grâce à l'histoire de Dieu parmi les hommes la rencontre de l'être même de Dieu. Pour J. Ratzinger (1) on peut tracer là un parallèle entre Thomas d'Aquin et Irénée de Lyon : "le véritable fondement de la théologie catholique dans ses démêlés avec le gnosticisme : ce que Jésus-Christ apporte de nouveau dit-il, c'est qu'il a ouvert accès à la rencontre avec l'Intouchable, avec celui qui était jusqu'alors inaccessible, avec le Père lui-même, et qu'il a abattu le mur infranchissable qui séparait l'homme de l'être de Dieu et de sa vérité".
Cela implique que le sens même de la christologie est manqué, dès lors qu'elle reste enfermée dans le cercle de l'anthropologie et de l'histoire et ne devient pas une théo-logie dans laquelle s'exprime la réalité métaphysique de Dieu lui-même.
J'ajouterai que nous devons poursuivre cette démarche qui consiste à partir de la rencontre de l'homme, sans s'arrêter au seuil d'une révélation qui donne sens, sans se révéler totalement mais comme une aube nouvelle où la lumière divine vient tout d'un coup couronner le chemin du montagnard.
Souvent nous percevons la cîme derrière les nuages, mais notre chemin reste embué par nos propres errements, nos hésitations et souvent nous restons sans lumière... La méditation, le retour à l'essentiel de notre foi est chemin... et la route est longue...

(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 358

Balises : Ratzinger kenose anthropologie

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