20 février 2022

Le premier pas - danse 2.37

Nous sommes venus et nous sommes repartis.

Qu’est ce qui a changé ?

Comment notre vie est-elle bouleversée par Christ ?

Cette question, nous ne pouvons la poser à la dérobade et je n’ai à peine le droit de la poser ici. Et pourtant elle devrait me travailler, nous travailler, au plus profond de notre cœur, car elle est essentielle. Elle est au cœur de notre engagement de chrétien.

Dans la première lecture de ce dimanche, David surprend ses interlocuteurs, alors qu’il s’inscrivait dans une logique de violence, le voici qui est transformé de l’intérieur, qu’il renonce à mettre la main sur son roi et interpelle sa raison.

Dans la deuxième lecture Jacques interpelle de la même façon notre humanité. Sommes-nous des fils d’Adam, des « terreux » ou des fils spirituels ?

Que sont d’ailleurs les fils de l’Esprit ? C’est peut-être ceux qui acceptent d’être changés en profondeur, qui sentent monter en eux la violence et qui la répriment, changent leur « cœurs de pierre en cœur de chair » et se laissent conduire par l’Amour, l’amour avec un grand A, celui qui « ne cherche pas son intérêt » mais entre dans la démesure du don, un don immense, dont le Christ est seul icône parfaite.

Jésus nous parle aujourd’hui dans ce texte particulier de Lc 6, 27-38 qui suit juste le message des béatitudes. Il va un pas plus loin. Et quel pas !

Si l’on te frappe, tends la joue gauche. Ne répond pas. Tends ton regard vers l’agresseur, ne lui tends pas la première joue, celle qui a souffert, ce qui serait du masochisme, mais interpelle-le par ton regard, et en même temps, change ton regard pour changer le sien. Laisse toi envahir par le par-don, par l’Amour. Ce à quoi nous conduit le Christ est plus grand que tout. Il est cet amour que décrit Luc, débordant, démesure, don qui ne compte pas, qui ne juge pas.

Il est agenouillement, devant tous les Judas que nous sommes, comme ceux que nous subissons.

Christ croit en toi, en moi, en nous.

Le voici, à genoux, pleurant, pour que se réveille enfin, l’amour, celui qu’Il porte sur nous, qu’Il nous partage à l’infini, à chaque fois que nous entrouvrons la porte de notre cœur et qu’en nous se glisse le don de l’indicible, et nous conduit au « me voici » qui nous fait danser la musique de Dieu. 

Aujourd’hui, comme tous les dimanches, il est là, à genoux, non pas pour nous mettre à genoux, mais parce qu’il croit en l’impossible, qu’il est Amour.

La veille de sa passion, quand il s’est mis à genoux devant celui qui le livrait, comme devant Pierre, il a fait le premier pas de danse (1). Sommes nous prêts à faire le second. Allons nous communier à cet Amour qui se donne et se redonne dans la démesure d’une eucharistie en actes.

C’est le rêve de Dieu, de toute éternité…






Notes pour l’homélie de ce jour….


(1) peut-être pas le premier comme je le montre dans ma trilogie (cf. Lien sous l’Image 4), mais d’une certaine manière le plus fou, l’unique, celui de cette mesure débordante que nous n’imiterons jamais assez…

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