13 septembre 2022

En cette fête de saint Jean Chrysostome…

 

Nous allons déguster cette semaine le cycle 11sq de Corinthiens et cela a commencé hier fort d’actualité d’une actualité brûlante…

« Frères,

    puisque j’en suis à vous faire des recommandations,

je ne vous félicite pas pour vos réunions :

elles vous font plus de mal que de bien.

    Tout d’abord, quand votre Église se réunit,

j’entends dire que, parmi vous, il existe des divisions,

et je crois que c’est assez vrai,

    car il faut bien qu’il y ait parmi vous

des groupes qui s’opposent,

afin qu’on reconnaisse ceux d’entre vous

qui ont une valeur éprouvée.

    Donc, lorsque vous vous réunissez tous ensemble,

ce n’est plus le repas du Seigneur que vous prenez ;

    en effet, chacun se précipite pour prendre son propre repas,

et l’un reste affamé, tandis que l’autre a trop bu.

    N’avez-vous donc pas de maisons

pour manger et pour boire ?

Méprisez-vous l’Église de Dieu

au point d’humilier ceux qui n’ont rien ?

Que puis-je vous dire ? vous féliciter ?

Non, pour cela je ne vous félicite pas !

    J’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur,

et je vous l’ai transmis :

la nuit où il était livré,

le Seigneur Jésus prit du pain,

    puis, ayant rendu grâce,

il le rompit, et dit :

« Ceci est mon corps, qui est pour vous.

Faites cela en mémoire de moi. »

    Après le repas, il fit de même avec la coupe,

en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang.´Chaque fois que vous en boirez,

faites cela en mémoire de moi. »

    Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain

et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.

    Mes frères, quand vous vous réunissez pour ce repas, attendez-vous les uns les autres. » (1 Co 11, 17-26.31a)


            « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d'eux… »


Oui mais, ajoute saint Jean bouche d’or (Chrysostome) que nous fêtons aujourd’hui « Les vagues sont violentes, la houle est terrible, mais nous ne craignons pas d'être engloutis par la mer, car nous sommes debout sur le roc. Que la mer soit furieuse, elle ne peut briser ce roc ; que les flots se soulèvent, ils sont incapables d'engloutir la barque de Jésus. Que craindrions-nous ? Dites-le-moi. La mort ? Pour moi, vivre, c'est le Christ, et mourir est un avantage. L'exil ? La terre appartient au Seigneur, avec tout ce qui la remplit. La confiscation des biens ? De même que nous n'avons rien apporté dans ce monde, nous ne pourrons rien emporter. Les menaces du monde, je les méprise ; ses faveurs, je m'en moque. Je ne crains pas la pauvreté, je ne désire pas la richesse ; je ne crains pas la mort, je ne désire pas vivre, sinon pour vous faire progresser. C'est à cause de cela que je vous avertis de ce qui se passe, et j'exhorte votre charité à la confiance. ~

N'entendez-vous pas cette parole du Seigneur : Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d'eux ? Et là où un peuple aussi nombreux est uni par le lien de la charité, le Seigneur ne sera pas présent ? J'ai sa garantie : est-ce à ma propre force que je fais confiance ? Je possède sa parole : voilà mon appui, voilà ma sécurité, voilà mon havre de paix. Que l'univers se soulève, je possède cette parole, j'en lis le texte : voilà mon rempart, voilà ma sécurité. Quel texte ? Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin des temps.

Le Christ est avec moi : que vais-je craindre ? Même si les flots de la mer ou la colère des puissants s'élèvent contre moi, tout cela est aussi peu de chose pour moi qu'une toile d'araignée. Et sans l'amour que j'ai pour vous, je n'aurais pas refusé de partir aujourd'hui même. Car je ne cesse de dire : Seigneur, que ta volonté soit faite. Non pas ce que veut un tel ou un tel, mais ce que tu veux. C'est là ma citadelle, c'est là mon roc inébranlable, c'est là mon appui solide. Que la volonté de Dieu se fasse. S'il veut que je reste ici, je rends grâce. Quel que soit le lieu où il me veuille, je le bénis. ~

En quelque lieu que je sois, vous y êtes aussi : le corps ne se sépare pas de la tête, ni la tête du corps. Si nous sommes éloignés par la distance, nous sommes unis par la charité et la mort elle-même ne pourra couper ce lien. Si mon corps vient à mourir, mon âme restera vivante et se souviendra de mon peuple. ~

Vous êtes mes concitoyens, vous êtes mes pères, vous êtes mes frères, vous êtes mes enfants, vous êtes mes membres, vous êtes mon corps, vous êtes ma lumière, et même vous êtes plus doux pour moi que la lumière. En effet, la lumière du soleil ne m'apporte rien de comparable à ce que m'apporte votre charité. Le soleil m'est utile à présent, mais votre charité me prépare une couronne pour l'avenir. »(1)


Continuons la lecture de Corinthiens avec le texte d’aujourd’hui :


« Frères, prenons une comparaison : le corps ne fait qu’un, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps. Il en est ainsi pour le Christ. C’est dans un unique Esprit, en effet, que nous tous, Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres, nous avons été baptisés pour former un seul corps. Tous, nous avons été désaltérés par un unique Esprit. Le corps humain se compose non pas d’un seul, mais de plusieurs membres. Or, vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps.

    Parmi ceux que Dieu a placés ainsi dans l’Église, il y a premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement ceux qui ont charge d’enseigner ; ensuite, il y a les miracles, puis les dons de guérison, d’assistance, de gouvernement, le don de parler diverses langues mystérieuses. Tout le monde évidemment n’est pas apôtre, tout le monde n’est pas prophète, ni chargé d’enseigner ; tout le monde n’a pas à faire des miracles, à guérir, à dire des paroles mystérieuses, ou à les interpréter. Recherchez donc avec ardeur les dons les plus grands. »


Suivre un fil rouge ?

Il est peut-être là. Dans l’axe de ce que nous proposera dimanche prochain la méditation de l’Ecriture. (2)

Notre richesse, notre trésor c’est de trouver ce qui fait de nous un Corps…le roc…


(1) HOMÉLIE DE S. JEAN CHRYSOSTOME AVANT SON DÉPART EN EXIL (401)

(2) venez manduquer avec nous cette parole dans la Maison d’Évangile - La Parole Partagée

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