03 septembre 2022

Discernement, folie ou don de Dieu ?


Il y a quelques fausses pistes à discerner dans les textes de ce dimanche. La première est de croire que nous pouvons tout résoudre seul. Que nous savons tout, que nous sommes mème capables de parler de Dieu, alors qu’il est à la fois l’inaccessible et le tout proche.

Et en même temps, quand nous reprenons le chemin d’humilité auquel nous conduisaient déjà les textes de dimanche dernier quelque chose se révèle.

Reprenons les textes un à un pour trouver ce que le Seigneur veut nous dire dans le silence.

Où courons nous sans cesse, nous dit le psaume ?

Nos journées passent….

Mais peut-être sont elles futiles… 

un jour qui s’en va, une heure dans la nuit.

Ce n’est qu’un songe ;

dès le matin, c’est une herbe changeante :

elle fleurit le matin, elle change ;

le soir, elle est fanée, desséchée.

Apprends-nous la vraie mesure de nos jours :

que nos cœurs pénètrent la sagesse.


La première lecture insiste dans la même direction. 

Quel homme peut découvrir les intentions de Dieu ?

Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ?

Les réflexions des mortels sont incertaines,

et nos pensées, instables ;


Dans cette même direction les deux paraboles de l’Evangile rappellent la folie de nos actes. Nous entreprenons des combats, construisons des tours, mais sans discerner l’essentiel.

Prendre le temps d’évaluer, de peser, de compter nos forces…

Nous reprenons, avec la rentrée, le chemin de l’école, du travail, de belles intentions. Prenons le temps du silence, de l’écoute, du discernement ?

Cherchons cette liberté de cet Onésime de la deuxième lecture, qui a trouvé chez Paul la véritable liberté.


C’est peut-être là que le basculement doit se faire.

Notre force, notre sagesse n’est rien si nous ne n’acceptons pas des renoncements pour discerner, renoncer et peut être de quitter pour mettre en premier ce à quoi Dieu nous appelle.

Quitter, mourir à cette course futile, à ces attaches qui nous entravent, pour prendre notre « croix » celle de l’amour du frère, de la véritable charité, de l’humilité ou autrui et premier et où l’Esprit vient alors bouleverser nos petits calculs humains dans une autre direction, celle où Dieu seul nous conduit…


Notre raison s’ouvre alors à cette folie dont parle Paul…

Si nos raisonnements sont toujours l’antichambre du pessimisme, la folie du christianisme c’est de soulever sa croix, sortir du raisonnable bien installé pour faire le saut de la foi.

Là il ne s’agit pas d’un petit pas, mais d’un changement radical. Presque impossible.

Impossible à l’homme mais folie en Dieu…si l’Esprit nous embrase véritablement dans cet amour auquel Dieu nous appelle.

Philémon, tes raisonnements humains, ta vision sur Onesime est faussée, dit Paul. Il n’est pas l’esclave que tu croyais, il est ton frère ! Là est la folie de Dieu.


Renonçons vraiment à nos petits raisonnements humains.

Arrêtons de nous juger nous mêmes et surtout autrui sur l’apparence 

La folie de Dieu c’est de quitter nos attachements stériles, renoncer au confort de notre propre vie pour vivre en véritable disciple du Christ.

Cela ne nous conduit pas à mépriser nos frères, nos sœurs, nos pères, mais à changer de perspectives. Être disciple du Christ c’est changer de calculs, oser la folie d’un amour large, la folie de l’espérance, la folie de la charité et la folie de la foi qui nous vient de Dieu.

Si nous calculons nos forces à la manière des hommes nous n’irons pas loin.

Si nous mettons notre force en Dieu, l’Esprit nous conduira là où Dieu nous attend.

Aucun commentaire: