19 avril 2024

La foi et la danse

De la foi à la danse

A la suite des hésitations de Thomas, le soir de Pâques, il est pas anodin de se poser la question de notre propre foi, 2000 ans après des faits qui ont bouleversé notre univers.  

D’où vient notre foi ? N’est ce pas ce désir intérieur, qui réside en nous dès l’origine, souffle ténu qui vient  d’ailleurs et qui nous conduit à l’amour. Danse avec ce Dieu qui se révèle dans un tressaillement particulier et fait naître un désir, une confiance et une espérance.

« La foi c’est faire confiance » nous glisse J. Moingt. 

« La foi est l'acte de marcher, d'aller de l'avant, sans s'arrêter ni regarder en arrière, acte de se laisser aspirer par un terme infini dont nous ne savons rien sinon qu'il est notre raison d'exister », parce que l’on veut « aimer ».

Une phrase qui résonne avec ce que dit Paul aux Philippiens (3) : « avancer, tâcher de Le saisir et se laisser saisir par lui ».

Le théologien poursuit : « Ce n'est pas remettre notre vie dans la main des dieux, c'est la prendre en charge et lui assigner un but, mais un but infini dont on éprouve que c'est lui qui nous a mis et nous maintient en route. Ce qui différencie la foi chrétienne de la croyance primitive et de toute autre croyance religieuse, c'est que le chrétien vise Dieu à travers un homme de notre histoire, Jésus : et c'est ce qui l'empêche de s'aliéner hors du monde et du temps. C'est aussi ce qui soumet la foi à l'épreuve de la vérité historique (1) ».

Il ajoute dans le même sens cette phrase  qui touche à notre distance avec le texte que l’on appelle parfois trop vite Parole de Dieu, même si elle nous travaille jusqu’aux jointures de l’âme : «  il arrive un jour où le croyant se rend compte que la Bible lui raconte des histoires, qu'il ne faut pas croire, mais à travers lesquelles se joue une histoire vraie, celle de Dieu avec nous. Dans l'histoire, il y a du visible et de l'invisible, il ne faut pas croire ce qui n'est que visible, mais l'invisible qui lui donne sens. Quand il a compris cela, le croyant accède à une foi « critique », adulte »

« Et pour ce qu'il en est de nous-mêmes, [se pose alors la question] ce que nous croyons « en nous ». « Croyons-nous que nous existons vraiment, savons-nous qui nous sommes? (2)»


J’ajouterais la foi n’est rien si elle ne s’ordonne vers la charité au sens le plus fécond du terme. 

Car la foi seule serait une cymbale qui résonne dans le vide. L’enjeu devient alors de se laisser habiter par ce en quoi l’on croit, non parce que Dieu va enlever les pierres qui sont sur notre chemin, mais parce que la foi et l’Esprit qui vient en nous nous met en marche, nous donne l’énergie, la force intérieure de quitter notre enroulement sur nous mêmes pour aller vers l’amour qui ne cherche pas son intérêt, prend patience etc (au sens donné par 1 Co 13).

C’est peut être en ce sens qu’il faut entendre ce qu’on appelle les vertus théologales, foi espérance et charité étant un don de Dieu qui nous enveloppe et nous dépasse dans le « tourbillon trinitaire » qui est pour nous l’éternelle invitation de Dieu à la danse qui le définit trine.



C’est peut-être ce qui habite ma nouvelle trilogie, disponible gratuitement sur Kobo/Fnac (3) et bientôt au format papier à prix coutant sur le vilain Amaz… Les amis fidèles intéressés peuvent demander leur exemplaire en MP…



(1) Joseph Moingt, Croire quand même, op. cit. p.114sq

(2) p. 115

(3) Mes livres sur Kobo


05 janvier 2024

Pause ?

 Vous le voyez, ce blog est en pause apparente. Mais je ne renie aucun de ces billets dont les mots clés vous donnent des centaines de clés d’entrée. 

Depuis quelques années j’ai basculé vers Facebook mon écriture y trouvant plus d’interactions fécondes. 

À paraître néanmoins dans quelques semaines mon nouveau livre « J’ai joué de la flûte » qui présentera le fruit de ces discussions sous forme numérique gratuite et papier à prix coutant…