Quelques milliers de notes et réflexions interactives sur la vie et la foi, à partir de lectures souvent théologiques et à la lumière d'un Autre... Petit "blog" catholique d'un apprenti théologien (Bac canonique), perdu dans l'immensité de la toile... (ordonné diacre en septembre 2018)...
17 novembre 2020
Incarnation et danse trinitaire - 10
06 novembre 2019
Au fil de Luc 14 et Luc 20, Homélie du 32ème dimanche du Temps Ordinaire - année C
De quel côté sommes-nous ?
Du côté de la vie, de la foi, de l’espérance et de la charité
Ou du côté de la mort, de la haine et du jugement ?
Il n’y a pas d’entre deux et saint Luc depuis le récit du Fils prodigue nous conduit vers ce choix.
Un petit mot sur le contexte...
Le cœur de ces trois textes s’ordonne en effet autour de la résurrection.
La première lecture est pratiquement le seul texte de l’Ancien Testament où ce concept effleure et la question posée par les Saducéens montre que le sujet n’était pas partagé par la plupart des Juifs.
S’il n’y a pas de résurrection tout s’arrête. Et l’on peut percevoir le désespoir des Juifs qui sont face aux premiers martyrs.
Et nous que pensons nous du sujet ?
J’ai vu passer une étude qui affirmait qu’une tranche importante des catholiques ne croyait pas à la résurrection. Comment est-ce possible ? Si le Christ est mort sans ressusciter que croire ?
Si Jésus fait allusion à Abraham, Isaac et Jacob comme des vivants et non des morts, c’est pour nous entraîner au delà de notre vision étriquée du monde. Croire en Dieu c’est croire que l’amour dépasse les limites de la mort. C’est croire qu’en dépit de nos erreurs, il continue à crier vers nous.
La question de Dieu au jardin d'Eden dans Gn 3 : « où es-tu ? ». traduit cette bienveillance de Dieu au delà de nos erreurs. Rappelons nous : L'homme était nu et devant le mal commis, Dieu l'interpellait alors pour le ramener à lui(1)
Depuis Adam, Dieu ne cesse de courir à nous...
Et la Bible n’est qu’un long récit de nos manières de ne pas entendre l’appel...
La résurrection est le cadeau final, ce qui nous inscrit dans l’espérance...
Christ est mort par la faute des hommes, mais Dieu est plus grand que nos erreurs. Dieu ne cesse de nous tendre la main...
Dans les icônes orthodoxes on voit même le Christ relever Adam et Ève des ténèbres de la nuit, signe que Christ est venu pour sauver l’humanité passée et future, alors n’ayons pas peur. Il est vivant !
Annexe
Mon projet 1, bien hors sujet... comme quoi l’art de l’homélie reste difficile
04 novembre 2019
Au fil de Luc 19, 1-10 Zachée, homélie du 3 novembre - 31ème dimanche…
Aujourd'hui est un jour de joie, parce que Dieu veut demeurer chez nous.
Il y a une correspondance intéressante entre ce que je disais hier et les textes d'aujourd'hui.
Notre Dieu [nous] trouve dignes de l'appel qu'il [nous] a adressé ;
Souvent nous voulons prendre la main sur notre histoire, maîtriser l'autre. C'est la tentation du diacre, comme du mari, de la femme sur sa maison, comme du prêtre ou de certains laïcs sur la paroisse.
Prenons le temps d'entendre Jésus nous dire cela...
31 octobre 2019
Homélies du 2 et 3 novembre - Messe des défunts et Zachée
- Homélie du 2 novembre - Commémoration de tous les fidèles défunts
Aujourd’hui nous faisons mémoire de nos défunts. l,enjeu pour nous n’est pas de tomber dans une mémoire négative ou un jugement de ceux qui nous ont précédé.
Non l’enjeu si bien décrit par le livre de la sagesse est de croire, d’espérer et d’aimer.
Ces trois vertus théologales doivent être la clé de l’approche de la mort.
croire en la résurrection
espérer que nous nous retrouverons dans l’amour
vivre de cet amour:
14 avril 2019
Au fil de Luc 22 et 23, dimanche des Rameaux, homélie 3
22 novembre 2018
Au fil de Luc 19,41-44 - Jésus pleure sur Jérusalem
21 novembre 2018
Au fil de Luc 19,11-28 - les dix mines
21 novembre 2017
Le tressaillement de Zachée
« Jésus leva les yeux et lui dit :
« Zachée, descends vite :
aujourd'hui il faut que j'aille demeurer dans ta maison. »(Luc 19,5).
Contempler le Christ descendu à Jéricho jusqu'à Zachée, c'est voir le Christ agenouillé devant l'homme pour demander de demeurer en lui. Un acte qui préfigure le mystère de l'eucharistie et nous fait tressaillir comme a dû le faire le petit homme devant la phrase du Fils de Dieu.
Un monde à l'envers. Il cherche à monter et Jésus descend...
Seigneur, je ne suis pas digne, mais dit seulement une parole et je serais guéri...
(1) Op. cit. p. 47 et 62
31 octobre 2016
Miséricorde - suite
parce que tu peux tout.
Tu fermes les yeux sur leurs péchés,
pour qu'ils se convertissent. (...)
Ceux qui tombent, tu les reprends
peu à peu,
tu les avertis, tu leur rappelles en quoi
ils pèchent,
pour qu'ils se détournent du mal
et croient en toi, Seigneur." (Sg 11, 22 – 12)
Le psaume 144 souligne cela avec tendresse,
reprenant l'affirmation d'Exode 34 :
"Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d'amour ;
la bonté du Seigneur est pour tous,
sa tendresse, pour toutes ses œuvres."
La tendresse du Christ
pour Zachée (Lc 19, 1-12),
se révèle quant à elle quand il
qui veut habiter chez le publicain.
Que nous dit tout cela ?
La faute de l'homme ne demande
pas une "expiation infinie" mais
"qu'il se redresse et se relève
par lui-même" nous dit saint Anselme (1).
Et pour offrir ce choix, le seul chemin
tracé par Dieu est la voie
prise librement par l'homme-Dieu
et qui interpelle notre liberté
tout en criant cet "où es-tu ?" (Gn 3)
qui nous réveille et nous invite
à la danse. Cette voie n'est pas de l'ordre
de la réparation, mais de la justification
au sens paulinien et non français :
Dieu n'exige rien, il pleure et il souffre
de nos erreurs, il meurt de nos violences,
Il est partout où l'homme souffre et meurt,
Il est crucifié de nos collusions au mal,
Et son cri n'a qu'un but : nous aider à prendre
le chemin de la justice, à suivre le fils
aimant et en cela à nous "justifier", à devenir juste
c'est-à-dire à choisir le destin auquel ils nous appellent.
Cf. Rom 8, 30.
(1) Anselme, CDH 2, 8 cité par Hans Urs von Balthasar in GC2 p. 226
20 novembre 2015
Archaïsmes religieux ? - Luc 19, 27 - René Girard 2
Ce texte qui suit la parabole des dix mines est propre à Luc, même si on lui met en parallèle celle des talents en Mat 25. Pourtant, on trouve chez Luc des traces de violence qui contrastent avec les chemins de miséricorde propre au même auteur (Luc 15).
Matthieu envoie celui qui ne fait pas fructifier son talent aux ténèbres, ce qui n'est pas mieux, mais moins violent. L'égorgement propre à Luc serait-il un hapax, c'est à dire un terme unique dans le NT ? Et le terme serait-il de Jésus ou propre à Luc. On peut espérer que la deuxième réponse soit la bonne, tant elle a dans les jours actuels des résonances avec d'autres archaïsme tout aussi violent. En prenant de la distance avec toutes les violences, à l'école de René Girard, on met en lumière ces faiblesses d'une transmission orale et de l'importance d'une exégèse construite.
Pastoralement, ces phrases mériteraient d'être expliquées, plutôt qu'ignorées en oubliant l'impact qu'elles ont sur les âmes sensibles.
En toutes hypothèses, il faut entendre en contrepoint la phrase qui elle vient de l'AT : "Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse et qu'il vive". Ezéchiel 18,23
(1) traduction liturgique, source AELF
Ajout du 23/11 qui me semble bien compléter le post ci-dessus :