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01 septembre 2021

Pierres dansantes - 14

L’expression pétrinienne « pierres vivantes » (1 P. 2,5) ne s’écrit qu’au pluriel, tant notre quête individuelle est stérile si elle ne nous ramène pas au Christ, seul maître.

L’idéal du théologien n’est pas de se distinguer mais de participer à cette construction fragile du nouveau temple dont le sommet est un vide laissé par le Crucifié, un manque, un souffle ténu, le bruit d’un fin silence et le chœur des anges (1).

Le sommet d’1Rois 19 n’est pas la victoire d’Elie mais la découverte qu’il n’est pas seul, que le « reste » est un amas de « pierres vivantes » habitées par le souffle et dansantes.

Nos ossements desséchés ont besoin d’une musique venue d’ailleurs…


Comme le souligne saint Jérôme, l’interprétation de l’Ecriture ne peut se faire qu’à plusieurs dans la « course infinie » vers l’insaisissable. 


« Tu as voulu, Seigneur, que la puissance de l’Évangile travaille le monde à la manière d’un ferment ; veille sur tous ceux qui ont à répondre à leur vocation chrétienne au milieu des occupations de ce monde : qu’ils cherchent toujours l’Esprit du Christ, pour qu’en accomplissant leurs tâches d’hommes, ils travaillent à l’avènement de ton Règne. » (oraison de l’office des laudes)


(1) cf. mon analyse dans pédagogie divine…

10 mai 2020

Dépouillement 3 - pierres vivantes - méditation suite


Contemplation

Qui suis-je devant la Voie lactée, l'océan déchaîné, la fleur fragile, la main d'un enfant, la mort...?
Dieu est grand.



Méditation

Pourquoi l'homme ? Pourquoi la liberté ? Que nous veux-tu ?

Agenouillement

Pourquoi m'aimes-tu ? Au point de te mettre à genoux, de me laver les pieds, au point de mourir, sur le bois d'une croix ?



Silence

Où es-tu ? Pourquoi ?

Appel

Je suis là. Je t'aime. Où es-tu ?

Amour déposé

Et si ? Et si l'amour vibrait en toi ? Et si tu me suivais.
Et si tu aimais.
Je crois en toi...



Pierres vivantes

Tu es la pierre vivante. En toi je bâtirai mon Église.
Chacun a sa place.
Il y a de multiples demeures dans la maison du Père
Cesse de rêver sans l'amour
« Je suis » si tu contemples ma croix et que tu te dépouilles enfin de ce qui n'est pas amour, unité.
Je suis le chemin, la vérité et la vie.
Viens. Danse avec moi...

——-

« Lumière enfouie sous le boisseau,
Le prince de l'ombre m'épuise !
Vous n'aurez plus besoin de lune ou de soleil,
Agneau de feu, je suis votre flambeau ;
Moi seul peux vous conduire au jour,
Mon Jour qui lève aux cieux nouveaux,
Par le jardin où j'agonise.

Parole atteinte par les eaux,
L'angoisse me force au silence !
Vous n'aurez plus besoin de lune ou de soleil,
Agneau vainqueur, je suis votre flambeau ;
Moi seul peux vous parler de paix,
M
Paix qui règne aux cieux nouveaux,
Puisque la croix me fait violence.

Victime offerte à mes bourreaux,
Mon corps n'est plus rien que blessure !
Vous n'aurez plus besoin de lune ou de soleil,
Agneau de Dieu, je suis votre flambeau ;
Moi seul peux vous combler de joie,
Ma Joie qui s'ouvre aux cieux nouveaux,
Puisqu'au calvaire on me torture.

Semence enfouie dans le tombeau,
La mort m'a couché sous la pierre !
Vous n'aurez plus besoin de lune ou de soleil,
Agneau vivant, je suis votre flambeau ;
Moi seul peux vous donner la vie,
Ma Vie qui fait les cieux nouveaux,
Dans la cité de notre Père.

Hymne de l’office des lectures du 5eme dimanche de Pâques, source AELF 

Rappel : l’interêt de ce blog, désormais vieux de 15 ans, réside surtout dans l’interactivité des balises (tags) qui comptent maintenant près de 2.500 billets)

01 mai 2020

Le bon berger... Méditation pour le 4eme dimanche de Pâques


Projet version 5 à discuter (merci à Georges pour sa contribution)

Qui est le bon pasteur ?
Le droit de l'Église qu'on appelle le droit canon distingue fort bien (canon 516sq) celui à qui est donné la tâche de diriger, des autres ministres de l'Église. Cela appelle au moins une double réflexion :
  1. D'où vient ce pouvoir ?
  2. Qu'est-ce que l'autorité ?
Peux-t-on distinguer les deux ?
La réponse à la première question est a priori simple. Elle se trouve directement dans l'évangile de la Passion dans le dialogue avec Pilate : «Tu n'as aucun pouvoir (...) à part celui que Dieu t'a accordé.» Jean‬ ‭19:11‬ ‭
De cette réponse peut dériver celle que l'on peut faire à la deuxième question. L'autorité viendrait de Dieu,. Mais le risque est d’abuser de cette affirmation. En réalité l’enjeu n’est pas  d’imposer une autorité, mais que cette autorité rejoigne l’agapè qui « prend patience, est longanime et ne cherche pas son intérêt » (1 Co 13), c'est-à-dire qu'elle dérive de l'amour, est amour, n'est qu'amour(1)

Toute autorité qui n'est pas pétrie de cela sort de la « porte sainte », ne vient pas de Dieu. Depuis Luc et Matthieu 4, nous savons que le pouvoir est l'une des tentations centrales de l'homme. Elle n'échappe pas à Jésus lui même tenté au désert. Le Christ a dépassé cette tentation en prenant le chemin de l'humilité (kénose) et de l'amour jusqu'à la Croix, c'est pourquoi l'autorité lui est donnée par Dieu, non pour ses mérites et sa connaissance mais parce que l'amour est la véritable autorité, le chemin, la vérité et la vie.

Les épîtres pastorales complètent cette direction : « si quelqu'un souhaite la fonction de dirigeant dans l'Église, il désire une belle tâche. Il faut qu'un dirigeant d'Église soit irréprochable, mari d'une seule femme, sobre, raisonnable et convenable, hospitalier, capable d'enseigner; qu'il ne soit ni buveur ni violent, mais doux et pacifique; qu'il ne soit pas attaché à l'argent; qu'il soit capable de bien diriger sa propre famille et d'obtenir que ses enfants lui obéissent avec un entier respect. En effet, si quelqu'un ne sait pas diriger sa propre famille, comment pourrait-il prendre soin de l'Église de Dieu? Il ne doit pas être récemment converti; sinon, il risquerait de s'enfler d'orgueil et de finir par être condamné comme le diable. Il faut aussi qu'il mérite le respect des non-chrétiens, afin qu'il ne soit pas méprisé et qu'il ne tombe pas dans les pièges du diable.»
‭‭1 Timothée‬ ‭3:1-7‬ ‭BFC‬‬

Nous avons besoin d’une autorité qui reste collégiale et qui surtout demeure un agenouillement (2) devant l’inviolable nature d’autrui.
C’est tout le la difficulté. L’autorité n’a de sens que si elle est au service de l’unité. C’est le projet de l’Église, toujours visé, souvent manqué. Chacun doit travailler à y contribuer.

L’éternel risque est de désirer le pouvoir que nous apporte une éventuelle autorité en oubliant que la kénose (cf. Ph 2) est la porte étroite : le Christ en renonçant à l’autorité nous montre la « porte étroite », celle du bon berger, qui met ses brebis avant lui-même..., s’agenouille pour les soigner, cours après les perdus et les aime plus que lui-même, jusqu’à en mourir. La croix est la porte étroite, comme nous le rappelle la lettre de Pierre de la liturgie d’aujourd’hui (1P2, 20-25). Le Christ est l’unique pasteur, parce qu’il a été jusqu’au bout de l’amour.
Dans l’échange qui précède la consécration, le peuple s’efface devant le prêtre et lui confie le dialogue liturgique, mais cet effacement ne lui enlève rien, car ni le peuple, ni le prêtre n’a autorité pour reproduire le sacrifice unique, célébré par le Christ : « Ceci est mon corps, donné pour la multitude ».

(1) François Varillon, joie de vivre, joie de croire
(2) cf mon livre https://www.amazon.com/genoux-devant-lhomme-French-ebook/dp/B00HKTU838

Annexe :

Ajout tardif : pour Alain Madelin, cf. Heurs et malheurs de l’autorité (Éd. Lessius, 2018), l’autorité se mesure « à la capacité de faire grandir autrui pour lui permettre de donner sa pleine mesure ».

Pour mémoire : Can. 516 - § 1. Sauf autre disposition du droit, la quasi-paroisse est équiparée à la paroisse: elle est une communauté précise de fidèles dans l'Église particulière qui est confiée à un prêtre comme à son pasteur propre, mais n'est pas encore érigée en paroisse à cause de circonstances particulières2. Là où il n'est pas possible d'ériger des communautés en paroisse ou en quasi-paroisse, l'Évêque diocésain pourvoira d'une  autre manière à leur charge pastorale.
Can. 517 - § 1. Là où les circonstances l'exigent, la charge pastorale d'une paroisse ou de plusieurs paroisses ensemble peut être confiée solidairement à plusieurs prêtres, à la condition cependant que l'un d'eux soit le modérateur de l'exercice de la charge pastorale, c'est-à-dire qu'il dirigera l'activité commune et en répondra devant l'Evêque.
§ 2. Si, à cause de la pénurie de prêtres, l'Évêque diocésain croit qu'une participation à l'exercice de la charge pastorale d'une paroisse doit être confiée à un diacre ou à une autre personne non revêtue du caractère sacerdotal, ou encore à une communauté de personnes, il constituera un prêtre pour être muni des pouvoirs et facultés du curé, le modérateur de la charge pastorale.

09 novembre 2019

Notre Dame de Paris, une cathédrale vivante ? - Dédicace

Après avoir fêté hier les saints du diocèse le fait que nous fêtions la dédicace du Latran et à travers elle celle de nos églises interpelle à l'aune de ce que nous dit le pape François sur la dimension polyédrique de notre Église et en écho à l'expression petrinienne de "pierres vivantes".

"Vous-mêmes, comme des pierres vivantes, construisez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d'offrir des sacrifices spirituels, agréés de Dieu, par Jésus-Christ; car voici ce qu'on trouve dans l'Ecriture: Je vais poser en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse" (cf. 1P2, 4sq)

Une cathédrale est signe efficace de la présence du Christ incarné reposant sur sa pierre angulaire.



Du temple coule un fleuve immense nous dit Ezékiel 47.

Les propos du cardinal Newman nous invitent à entrer dans cette contemplation :
"Une cathédrale est-elle le fruit d'un désir passager ou quelque chose qu'on puisse réaliser à volonté ? À coup sûr, les églises dont nous héritons ne sont pas une simple affaire de capitaux, ni une pure création du génie ; elles sont le fruit du martyre, de hauts faits et de souffrances. Leurs fondations sont très profondes ; elles reposent sur la prédication des apôtres, sur la confession de la foi par les saints, et sur les premières conquêtes de l'Évangile dans notre pays. Tout ce qui est si noble dans leur architecture, qui captive l'œil et va au cœur, n'est pas le pur effet de l'imagination des hommes, c'est un don de Dieu, c'est une œuvre spirituelle.
La croix est toujours plantée dans le risque et dans la souffrance, arrosée de larmes et de sang. Nulle part elle ne prend racine et ne porte de fruit si sa prédication n'est accompagnée de renoncement. Les détenteurs du pouvoir peuvent porter un décret, favoriser une religion, mais ils ne peuvent pas la planter, ils ne peuvent que l'imposer. Seule l'Église peut planter l'Église. Personne d'autre que les saints, des hommes mortifiés, prédicateurs de la droiture, confesseurs de la vérité, ne peut créer une vraie maison pour la vérité.
C'est pourquoi les temples de Dieu sont aussi les monuments de ses saints. (...) Leur simplicité, leur grandeur, leur solidité, leur grâce et leur beauté ne font que rappeler la patience et la pureté, le courage et la douceur, la charité et la foi de ceux qui, eux, n'ont adoré Dieu que dans les montagnes et les déserts ; ils ont peiné, mais non en vain, puisque d'autres ont hérité des fruits de leur peine (cf Jn 4,38). À la longue, en effet, leur parole a porté fruit ; elle s'est faite Église, cette cathédrale où la Parole vit depuis si longtemps. Heureux ceux qui entrent dans ce lien de communion avec les saints du passé et avec l'Église universelle. Heureux ceux qui, en entrant dans cette église, pénètrent de cœur dans le ciel" (1)

C'est dans cet axe que nous pouvons alors entrer dans la dynamique donnée par Paul en 1 Cor 3 : "j'ai posé la pierre de fondation. Un autre construit dessus. Mais que chacun prenne garde à la façon dont il contribue à la construction.
La pierre de fondation, personne ne peut en poser d'autre que celle qui s'y trouve : Jésus Christ.
Ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous ?
Si quelqu'un détruit le sanctuaire de Dieu, cet homme, Dieu le détruira, car le sanctuaire de Dieu est saint, et ce sanctuaire, c'est vous.(2)

(1) Bienheureux John Henry Newman PPS, vol 6, n° 19 , source : l'Évangile au Quotidien
(2) cf. 1 Co 3, 9c sq


Envoyé de mon iPhone

01 novembre 2019

Homélie de baptême n.23 - 1 Pierre 2, Ps 33, Marc 10

Les textes que vous avez choisis ne sont pas communs et montre que vous avez travaillé la question.
Que nous dit la lettre de Pierre ?

Les baptisés sont des pierres vivantes (1 Pierre 2). C'est à dire que chacun participe à la construction d'un monde plus juste et plus aimant. Chaque baptisé à une mission particulière. 

X aura la sienne, même si pour l'instant elle est difficile à deviner.

Dans l'évangile (Marc 10) Jésus nous dit que les enfants ont une place toute particulière, la première place, même. Pourquoi ?

Parce qu'ils sont confiants dans leurs parents, ils ont confiance dans la vérité, dans l'amour reçu de leurs parents.
Là est l'essentiel... C'est même nécessaire à leur croissance psychologique et spirituelle.

Cette confiance, cette foi est chemin pour nous qui doutons souvent de l'amour des autres, de l'amour de Dieu...

Mais contemplons nous assez ce qu'il fait vraiment pour nous ? Quels sont ses dons ?
Pas la richesse ou le pouvoir. Dieu n'est pas là. Dieu est dans l'amour qui naît, qui se partage, qui se donne...

Cela évoque pour moi madame notre première discussion au téléphone. Vous évoquiez votre joie d'avoir reçu vos deux enfants comme des dons de Dieu. C'est dans cette dynamique, cette direction que vous aurez à faire grandir Clémence avec l'aide de son parrain et de sa marraine. Rejeter ce qui éloigne de l'amour, contempler le don et donner en retour.

Il y a un extrait de la lettre de Pierre que la liturgie a omis. Il évoque une pierre d'angle. La pierre d'angle est ce qui fait tenir la voûte. Pour les chrétiens c'est le Christ. C'est lui qui est l'amour porté à son accomplissement.

X va aujourd'hui être baptisée selon cette dynamique particulière du Christ. En la plongeant dans l'eau, elle va symboliquement mourir à ce qui l'empêche d'aimer pour vivre dans l'amour. Et vous parents, parrain et marraine en renonçant de même au mal, tout à l'heure vous allez signifier que pour elle vous choisissez l'amour plus que ce qui vous empêche d'aimer. Ce choix est un début, le début d'une conversion intérieure. Vous allez être les pierres vivantes de cette transformation de X. Grâce à votre soutien l'amour va brûler en elle comme un feu d'amour. Vous allez être porteur de ce feu, de cette flamme qui va faire d'elle un feu de joie pour le monde... 

Bien sûr ce chemin n'est pas simple. Le chemin du Christ l'a conduit à la croix. Que sera son chemin ? Beaucoup de joie nous l'espérons tous, mais aussi des souffrances, c'est pourquoi elle aura besoin de vous tous, parents parrain et marraine pour avancer. Nous allons exprimer cela, dans le rite qui va suivre

26 mai 2016

Pierres vivantes

" Vous aussi, comme pierres vivantes, entrez dans la construction de la demeure spirituelle, pour devenir le sacerdoce saint et présenter des sacrifices spirituels, agréables à Dieu, par Jésus Christ." (1 P 2, 5)

Cette phrase de l'épître de Pierre, donnée par la liturgie d'aujourd'hui nous invite à la contemplation et à l'humilité.  Nous ne serons jamais en effet le tout de l'Église, même pas une église locale.  Nous ne sommes qu'une pierre, un caillou sur le chemin.  Seul nous ne servons qu'à faire trébucher le passant.  Et pourtant Dieu se sert de notre pierre pour le grand édifice,  parfois comme signe, souvent comme contre signe. Il nous place au bon endroit, caché dans une fondation obscure ou ciselé sur un chapiteau.  Peu importe,  seuls nous ne sommes rien. Ensemble, nous faisons l'Église.