Affichage des articles dont le libellé est Henrik Lindell. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Henrik Lindell. Afficher tous les articles

14 octobre 2017

Déconstruction et espérance

En réponse à une question soulevée par Henrik Lindell, sur notre position face à ceux qui ne prêchent que la déconstruction, il me semble que Theobald y répond quand il évoque une tension entre la stratégie de l'accommodement et celle du dépassement. Si je comprends bien sa thèse, dans la première on n'entend pas le cri du monde et des déconstructeurs et l'on rêve dans un repli identitaire que le « reste » soit semence nouvelle. Élie lui-même avait l'illusion de se croire le seul juste. Et il a découvert qu'ils étaient 4.000... (cf. 1 Rois 19).
Dans la deuxième (dépassement) on rejoint l'homme dans sa souffrance et dans son cri et l'on cherche à trouver à ses côtés le chemin du dépassement...

Je pense que l'idée qu'apporte Théobald et qui rejoint le concept de polyèdre du pape François (cf. Evangelii Gaudium 235ss, debeloppé aussi chez Spadaro/François in l'Eglise que j'espère ou chez Christoph Theobald, ibid. p.121) est finalement la reprise d'une thèse de Justin sur les semences de l'Esprit. Chaque homme est porteur d'humanité et il nous appartient, comme le dit le titre provocateur d'un de mes livres de se mettre « à genoux devant l'homme ». Il n'y que la kénose qui est théologale, foi, espérance et charité étant l'unique don de Dieu à l'homme face à un monde qui l'ignore.
« Un missionnaire va là où il n’y a rien encore » (2)

(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017.
(2)) Godin/Daniel, France pays de mission ?, cité par Christoph Théobald ibid. P. 132

12 octobre 2017

Église et ruralité

Refonder notre maison commune passe par "une reformulation de la mission spécifique des Églises dans nos espaces ruraux" (1) où la pauvreté et le désert pastoral est plus criant que dans les zones urbaines et la pauvreté plus évidente. Pourtant l'enjeu n'est pas cantonné au rural. La crise est partout et l'urgence pastorale large. "L'enjeu commun est en effet de changer nos représentations, d'entendre et d'honorer ce que ces églises peuvent apporter de spécifique à l'ensemble du corps ecclésial du pays" (ibid).
Nous avons à creuser sans cesse ces pistes.

Comme je viens de l'écrire dans un échange avec Henrik Lindell, "Il y a un problème qui touche à la sociabilité de nos rencontres. J'ai lu que dans mon village de l'Eure, il y avait jusqu'à 32 cafés au début du XXeme siècle pour une seule église. Les hommes s'y retrouvaient pour parler des cultures, échanger, partager après le travail. L'église n'avait pas cette fonction sociale car peut-être trop pyramidale (...) la crédibilité de notre présence dans le monde et le risque d'une "folklorisation" de nos sacrements loin du réel est ici en jeu. L'intérêt de notre expérience entre foi et vie professionnelle à Saint Philippe du Roule ou à ND de La Défense est de trouver des lieux où social et religieux peuvent se rejoindre... même si ce ne sont que des balbutiements, le côté partage et soucis commun redonne aux hommes des lieux où spirituel et vie peuvent se conjuguer (...) dans une vie de travail, les hommes trouvent là un lieu qui les rejoins. À méditer.



(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 119