En réponse à une question soulevée par Henrik Lindell, sur notre position face à ceux qui ne prêchent que la déconstruction, il me semble que Theobald y répond quand il évoque une tension entre la stratégie de l'accommodement et celle du dépassement. Si je comprends bien sa thèse, dans la première on n'entend pas le cri du monde et des déconstructeurs et l'on rêve dans un repli identitaire que le « reste » soit semence nouvelle. Élie lui-même avait l'illusion de se croire le seul juste. Et il a découvert qu'ils étaient 4.000... (cf. 1 Rois 19).
Dans la deuxième (dépassement) on rejoint l'homme dans sa souffrance et dans son cri et l'on cherche à trouver à ses côtés le chemin du dépassement...
Je pense que l'idée qu'apporte Théobald et qui rejoint le concept de polyèdre du pape François (cf. Evangelii Gaudium 235ss, debeloppé aussi chez Spadaro/François in l'Eglise que j'espère ou chez Christoph Theobald, ibid. p.121) est finalement la reprise d'une thèse de Justin sur les semences de l'Esprit. Chaque homme est porteur d'humanité et il nous appartient, comme le dit le titre provocateur d'un de mes livres de se mettre « à genoux devant l'homme ». Il n'y que la kénose qui est théologale, foi, espérance et charité étant l'unique don de Dieu à l'homme face à un monde qui l'ignore.
« Un missionnaire va là où il n’y a rien encore » (2)
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017.
(2)) Godin/Daniel, France pays de mission ?, cité par Christoph Théobald ibid. P. 132
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