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17 août 2018

Don et obéissance - La servante du Seigneur - Adrienne von Speyr

A propos du mariage la lecture mystique d'Adrienne va très loin à partir d'une contemplation de Jean et Marie au pied de la Croix : « Le véritable amour doit donner à la personne aimée la possibilité d'obéir à Dieu, de sorte qu'il est lui-même disposé à obéir (...) ultime obéissance envers Dieu. (...) le regard est tourné vers Dieu (...) changement de direction total » (1)

Depuis le oui originel jusqu'au oui de la Croix, « jaillit en une effusion pure et eucharistique, ouverte et féconde à l'infini » (2) toute la dynamique sacramentelle d'une vie.

(1) Adrienne von Speyr, La servante du Seigneur, Johannes Verlag, 1948/79, p.173
(2) ibid p. 177

29 août 2016

Indifférence, élection et obéissance

La voie tracée par Ignace, qui doit éviter la tentation mystique, "comme une oeuvre, au sens stoïcien ou boudhiste" (...) en s'élevant, "en vertu d'une pseudo éthique, au dessus de l'humanité considérée comme illusoire, insignifiante ou dangereuse"‎ doit trouver, dans l'élection et l'obéissance à Dieu, un "chemin étroit et abrupt" (1).

Cette analyse est pertinente dans le contexte baroque dont "le point culminant est dans la glorification de l'Etat, paré du scintillement religieux du Baroque ecclésial"(2)‎. Elle l'est aussi dans notre environnement actuel. A ceux qui se laissent tenter par un communautarisme étriqué, le discernement ignatien ouvre les portes vers le monde et sa "périphérie". Le monde n'est pas à abandonner. 
L'élection vise cette oeuvre ouverte habitée par les trois paraboles de Luc 15 (brebis perdue, fils prodigue,..). En cette année de la miséricorde, le pape nous le rappelle avec une acuité nouvelle.

Mais l'élection elle même peut devenir lieu de chute. L'oebéissance devient alors, chez Ignace, l'ultime garde-fou, celui qui nous fait échapper à la tentation de faire de notre élection un nouveau lieu de pouvoir et d'autorité. La force du catholicisme est de tout ordonner sous une hiérarchie qui, non-obstant son poids et ses abus humains, à le mérite de conduire l'homme au-delà de lui-même, dans une diaconie véritable.

Il y a là, d'ailleurs, un chemin de contemplation que nous n'avons pas esquissé encore dans ces pages. Ignace parle d'abord de l'obéissance à Dieu, qui "purifie notre intelligence, notre volonté et notre sentiments(3)", mais ses voies ne prennent pas seulement le chemin de la Parole. L'Église est aussi un lieu d'exercice de l'obéissance divine.

Chose inouïe aujourd'hui à l'ère du tout est permis, il faut reconnaître à la communion vivante des Apôtres un pouvoir qui ne peut qu'être structurant pour l'homme. 
Cela n'empêche pas un liberté intérieure, mais cela impose une exigence, celle d'éclairer sa conscience, de toujours vérifier qu'elle ne succombe pas à l'illusion solitaire du pouvoir et du valoir. La direction spirituelle obéissante aux "surveillants" épiscopaux ou autres, est lieu de discernement et de croissance. 
Obéir "c'est avoir l'avant denier mot", disait mon évêque. J'aime l'expression qui sous-entend un dialogue. Une Église fermée au dialogue est fermée à l'Esprit mais le libre-penseur ne doit pas cesser d'écouter. Il y a la une tension (encore une) qu'il convient de maintenir.


(1) GC7 p. 168
(2) p. 166.
(3) p. 170


08 juin 2016

Obéissance à l'Église ?

Là encore, Balthasar nous conduit un pas plus loin. Quand l'obéissance hiérarchique nous pèse, il nous faut réaliser que l'enjeu est ailleurs. Il est dans l'imitation de "l'obéissance rédemptrice du Christ vis à vis de son Père"(1) et nos difficultés prennent alors une autre dimension, celle du travail de l'humilité sur nos orgeuils et nos vanités.

(1) Hans Urs von Balthasar, GC1 op Cit p. 506

09 février 2016

De l'humilité à l'Église

Si je suis bien les propos de Balthasar qui part du postulat que l'humanité du Christ est la voie principale, "l'accès ouvert vers le Père" (1), le processus d'expropriation de l'homme, de décentrement, trouve son aboutissement dans une humilité extrême qui conduit l'homme à "renoncer à sa nature individuelle au profit d'une anima ecclesiastica" (2), c'est à dire qu'il n'est plus rien qu'une âme vouée à plus grand que lui-même, cette Église des saints auquel il donne tout.

On entre ici en correspondance avec l'obéissance décrite chez Madeleine Delbrêl par B. Pitaud dans son petit complément à la lettre des Amis de Madeleine Delbrêl sur les prêtres ouvriers où il insiste sur cette fidélité malgré tout à l'Église en 1953, alors même que la crise fait rage. Cette obéissance est chemin, non parce qu'elle serait une forme de soumission aveugle mais bien parce que Madeleine a compris combien l'Église prime ici sur l'individuel.‎ "On ne fait rien de bon en dehors de l'Église. On ne peut annoncer Jésus-Christ que si l'on est soi-même greffé à son Corps".

(1) Hans Urs von Balthasar, La Gloire et la Croix, Apparition, tome 1, Cerf DDB, 1965-1985, (GC1) p. 212
(2) ibid p. 216
(3) Bernard Pitaud, Supplément n. 91 à la Lettre aux Amis de Madeleine Delbrêl, p. 11


04 février 2016

Obéissance 2

Il n'y pas de coïncidence fortuite. Si je tombe sur Jn 21 et la pêche miraculeuse après ma réflexion sur l'obéissance chez Madeleine Delbrêl, c'est probablement que cela doit encore travailler en moi. On veut pêcher tout seul ou entre amis (Thomas, Nathanaël, Jean et Jacques), mais les poissons ne sont pas là. N'est ce pas la leçon de Dieu face à nos ambitions humaines. "Cette nuit là ils ne prirent rien" (Jn 21, 3). 
A la question de Jésus sur le rivage, ils doivent reconnaître l'échec de leurs volontés humaines. Et ce n'est qu'en obéissant à l'ordre du Christ que se révèle les dons de Dieu. Une leçon intérieure qui se poursuivra pour Pierre jusqu'à sa fin : " tu étendras‎ la main et c'est un autre qui nouera ta ceinture et te conduira jusqu'ou tu ne voudras pas". (v. 18)
Comme il est dur, souvent de consentir, alors que l'illusion de notre valoir nous semble justifier nos actes. Et pourtant nous ne sommes que des serviteurs, instruments fragiles d'un plan de Dieu qui nous dépassera toujours.


Le culte de l'obéissance

Je poursuis ma lecture commentée de la lettre à Louise Brunot, sur les traces de Bernard Pitaud(1). Si elle insiste sur notre mort, c'est que notre naissance à Dieu au sens de Jean 3 se fait "à proportion" de notre mort. C'est à dire que tout abandons, de l'obéissance à notre père spirituel  jusqu'au renoncement qui nous conduit à "obéir au métro qu'on rate" est à la fois obéissance au monde, renoncement à "sa volonté propre" et de ce fait abandon au vouloir de Dieu sur nous. Plus qu'un regard mystique sur le monde, c'est aussi une hygiène de vie, un retour au centre
 Non pas ce que je veux mais ce que Tu veux.

(1) supplément 99 de la lettre que Amis de Madeleine Delbrêl, op. Cit p. 3


03 février 2016

Visage intérieur

‎"Prendre conscience du jardin intérieur (...) causer interminablement avec le Verbe fait chair et nous enfoncer dans son visage" (1)
L'expression est bizarre. S'enfoncer dans le visage. Que veut dire Madeleine Delbrêl dans cette métaphore ? Probablement que derrière le visage réside l'âme, derrière l'apparence demeure le Saint des Saints, ce coeur auquel on ne parvient que lorsqu'on a fait silence, fait taire notre "propre brouhaha", quand au delà de l'émotion causée par le visage on se laisse mouvoir par autre chose, par l'Esprit qui nous conduit à Dieu.

Pour cela, précise-t-elle‎ il faut atteindre "la volonté de ne plus vouloir", se couler dans "l'obéissance qui tue si bien notre volonté" qui n'est plus alors esclavage, mais liberté de celui qui a trouvé sa voie, qui n'écoute plus les tentations du monde, mais l'amour qui se cache en nous pour éclore.

(1) Lettre à Louise Brunot du 4 janvier 1933, cité dans le supplément 99 de la Lettre aux Amis de Madeleine Delbrêl.

04 octobre 2015

Obéissance ecclésiale

La question de l'obéissance est souvent le point d'achoppement de notre relation ecclésiale. Car, souvent, nous la conditionnons instinctivement à un désir de liberté intérieure, mêlée à un besoin de reconnaissance. Madeleine la conçoit quant à elle comme "une obéissance à la fois passive et active parce qu'elle est obéissance à un ordre vital, à une propagation vitale. De cette obéissance on ne se tire pas avec une oraison dite à la messe, avec un dévouement à un prêtre ou à un mouvement. On ne s'en tire même pas avec une vie sacramentelle fidèle, ni avec une vie de prière fervente, mais en assumant notre vie sacramentelle et notre vie de prière jusque-là où elles doivent aller jusqu'à ce pour quoi elles ont été faites". (1)

On sent chez Madeleine une contemplation de l'obéissance du Christ à son Père, de cette course infinie (Ph 3) de l'apôtre véritable qui se laisse conduire par l'Esprit.

Pour elle, l'Église est "le signe le plus prodigieux du mystère de Dieu, car en elle sont les fameuses dimensions de la charité" (...) que nous ne pourrons incarner qu'en "acceptant d'abord l'incarnation de cette charité dans l'Église‎, dans le Corps mystique de Jésus-Christ".

Il est évident que beaucoup rejette cette image
Elle est pourtant de notre responsabilité commune, tant l'Église n'est faite que de ce que nous en faisons.‎ Nous sommes ses "cellules intelligentes et aimantes". Si ces cellules étaient capables de comprendre et d'aimer elles exploseraient de "reconnaissance pour chaque prêtre qui donne le sang du Christ, ‎ seraient en anxiété priante pour chaque évêque qui a des décisions à prendre..." (2)
Ce discours n'est pas idyllique mais programmation et réaliste :
Pour elle, l'Église est "la Passion du Fils de Dieu fait homme perpétuée au milieu de nous" (3)

‎(1) Madeleine Delbrel, Nous autres gens des rues, op. Cit. p. 134
‎(2) p. 135
(3) p. 136 

23 septembre 2015

L'espérance de l'unité

Impossible obéissance qui ne cesse de diviser nos églises,  au nom d'ego et de refus de communion.  Je suis frappé par l'insistance de Madeleine à défendre justement cette obéissance,  même au temps où ses choix pastoraux semblaient incompris par la hiérarchie.
Nous ne cessons de reproduire les causes et les schémas qui conduisent à la division.  Espérons que le synode sur la famille conduira à la paix.

Ézékiel 37:22 "Je ferai d’eux une seule nation dans le pays, dans les montagnes d’Israël; ils auront tous un même roi, ils ne formeront plus deux nations, et ne seront plus divisés en deux royaumes."

06 août 2007

Théologie négative - II

Au lieu d’un exercice méthodique de plongée en soi, on s’ouvre pour lui à une attitude d’adoration, échappant à toute méthode. Une obéissance nue, dans l’amour, envers un Dieu qui exige avec tendresse, remplace des approches et des ascensions systématiques. Abraham devient l’archétype de cette double attitude. (1)
C'est aussi pour moi le début du décentrement véritable...

(1) ibid p. 101

25 avril 2007

Conscience, Une loi intérieure – Obéissance - VIII

"Au fond de sa conscience, l'homme découvre la présence d'une loi qu'il ne s'est pas donnée lui-même, mais à laquelle il est tenu d'obéir. Cette voix, qui ne cesse de le presser d'aimer et d'accomplir le bien et d'éviter le mal, au moment opportun résonne dans l'intimité de son coeur : « Fais ceci, évite cela. » Car c'est une loi inscrite par Dieu au coeur de l'homme; sa dignité est de lui obéir, et c'est elle qui le jugera.

La conscience est le centre le plus secret de l'homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où Sa voix se fait entendre. C'est d'une manière admirable que se découvre à la conscience cette loi qui s'accomplit dans l'amour de Dieu et du prochain. Par fidélité à la conscience, les chrétiens, unis aux autres hommes, doivent chercher ensemble la vérité et la solution juste de tant de problèmes moraux que soulèvent aussi bien la vie privée que la vie sociale.
" Gaudium & Spes n°16

Je ne reprendrais mon petit laïus sur le concept d'obéissance (cf. Balises), mais il me semble qu'il s'impose là encore. Difficile transmission des vérités divines.

15 avril 2007

Suivre – Obéissance - VII

Suivre et découvrir où il demeure, tout un programme. Pour Théobald "ceux qui ont commencé par le suivre avec leurs pieds doivent comprendre où il demeure (Jn 1, 38) s'ils veulent aller au bout de leur désir (de l'asymétrie du départ à "une connaissance intérieure de ce qui habite leur maître (…) pour passer ainsi à une relation symétrique de compagnonnage ou d'amitié avec celui lui) (1)

C'est ce concept de compagnonnage qu'il serait bon de méditer, pour sortir peut-être d'une vision étroite de l'obéissance et passer non de l'esclave à l'ami, non du serviteur au rang de fils…

(1) Christoph Théobald , in La Révélation, Editions de l'Atelier, Paris 2001, p. 79

07 avril 2007

Obéissance - VI

Il y aussi dans la symbolique de l'évangile, une notion qui illustre le concept de décentrement. Il s'agit de "passer sur l'autre rive". Pour Théobald, il est impossible de passer sur l'autre rive sans que le mystère de la vie qui s'y trouve m'attire à lui, créant en moi la confiance et le courage de tout mettre en jeu. Cette inversion du mouvement, pressentie en tout engagement gratuit, suggère que nous sommes ici au seuil "où la foi se sépare de la non foi en découvrant au cœur de sa propre singularité la révélation même de Dieu". (1) Et c'est peut-être là où le décentrement permet d'approcher l'obéissance.

(1) Christoph Théobald, La Révélation, Editions de l'Atelier, Paris 2001, p. 62

05 avril 2007

Obéissance - V

Théobald introduit un intéressant parallèle entre croyance et créance chez Benveniste. Pour lui, on confie (fait créance) avec la certitude de récupérer ce que l'on a donné. C'est là où la démarche du Christ est différente et l'on approche ici le décentrement véritable et dans cette mouvance le sens de l'obéissance : "Des sacrifices et des holocaustes, tu n'en as pas voulu, mais tu m'as donné un corps. Holocaustes et sacrifices pour le péché ne t'ont pas plu : alors j'ai dit : me voici … Ps 40,7-9, He 10, 5-7)

(1) Christoph Théobald, La Révélation, Editions de l'Atelier, Paris 2001, p. 62

04 avril 2007

Obéissance - IV

Dans Dei-Verbum, chap. 1, § 5 on trouve une belle invitation à l'obéissance de la foi : "A Dieu qui révèle, il faut apporter " l'obéissance de la foi " (Rom. 16, 26; coll. Rom. 1, 5; 2 Cor. 10, 5-6), par laquelle l'homme s'en remet tout entier et librement à Dieu en apportant " au Dieu révélateur la soumission complète de son intelligence et de sa volonté et en donnant de toute sa volonté son assentiment à la révélation qu'Il a faite. Pour apporter cette foi, l'homme a besoin de la grâce prévenante de Dieu et qui l'aide, et du secours intérieur de l'Esprit-Saint".

Lorsque j'ai travaillé récemment avec un groupe sur ce texte, je me suis rendu compte de la distance entre les concepts employés dans ce texte et le vocabulaire d'aujourd'hui. Comment expliquer l'obéissance si l'on n'a pas fait tout le chemin d'appropriation esquissé dans mes billets précédents… Je préfère le concept d'écoute attentive, qui est plus parlant…

27 mars 2007

Obéissance - III

Pour Théobald, on peut concevoir la révélation sous la formule d'une instruction (c'est le sens retenu par Vatican I) alors que Vatican II parle maintenant de communication : "La révélation entre Dieu et les hommes, tout comme la relation entre l'Eglise et la société sont conçues sous forme de dialogue et l'obéissance est comprise comme capacité d'écoute". N° 5 Déi Verbum (1) Devenir écoutant de la Parole, n'est-ce pas le sens même de l'obéissance, telle que nous l'avons esquissé dans le billet précédent ?

(1) cité par Christoph Théobald, La Révélation, Editions de l'Atelier, Paris 2001, p. 41

26 mars 2007

Obéissance - II

On a tendance à réduire le terme d'obéissance à un asservissement vile de l'esclave sous les ordres du maître. Je pense que le sens chrétien du mot ne peut être perçu qu'à la lumière du sens même qu'il a pris pour le Christ. C'est dans ses paroles si mystérieuses et si profondes au mont des Oliviers que l'on peut comprendre ce que cela sous-entend. "Non pas ma volonté mais la tienne" et dans ce sens, se retrouve tout ce que nous avons cherché à thématiser dans notre recherche sur le décentrement.

17 mars 2007

Obéissance divine

Pour Hans Urs von Balthasar, le mystère auquel nous pouvons donner le nom d'Obéissance est incommensurable. C'est l'acquiescement d'un amour parfait entre Dieu et Dieu. (1)

C'est peut-être pour cela que l'utilisation même du mot est un anthropomorphisme. De même que l'on ne peut comparer la justice divine (celle de l'ouvrier de la dernière heure) à nos réflexes humains, on ne peut comprendre l'obéissance selon nos critères (servilité et esclavage) alors qu'il s'agit de la forme la plus mystérieuse de l'amour trinitaire.

(1) d'après Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, IV, Le Dénouement, Culture & Vérité, Namur 1993 p. 81

10 mars 2007

Ecoute et obéissance

Enzo Bianchi le rappelle, l'Ecoute (shma) signifie en hébreu obéir. Ainsi les Écritures elles-mêmes exigent l'obéissance dit-il (1) citant 2 Tim 3, 14. Mais que dit justement ce texte : "Les Saintes Écritures peuvent donner la sagesse qui conduit au salut par la foi en Jésus-Christ. Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner la vérité, réfuter l'erreur, corriger les fautes et former à une juste manière de vivre, afin que l'homme de Dieu soit parfaitement préparé et équipé pour faire toute action bonne".

Pour lui, la valeur de l'Écriture n'est pas d'abord pédagogique, morale ou dialiectique mais sotériologique. "Elle donne le salut par la foi" (2) et rend capable de charité, d'accomplir le bien (cf. 1 Tim 3,17). Ce pouvoir est fondé pour lui par l'action de l'Esprit qui de ses énergies accompagne l'Écriture et donne le salut à qui s'en approche dans la foi. (3)

(1) Enzo Bianchi, Ecouter la parole, Les enjeux de la Lectio Divina, Lessuis 2006, p. 71

(2) Paul Beauchamp, Parler d'Écritures Saintes, Seuil Paris, 1987 p. 14

(3) E. Bianchi, ibid. p. 74

05 février 2007

Obéissance

Pour Hans Urs von Balthasar, la mort des Justes (Camus) est orgueil parce qu'elle est choisie à la différence de celle de Jésus, qui n'est pas de l'orgueil "puisqu'il en abandonne l'heure au Père". Ce n'est pas lui qui prend l'initiative de se charger du poids des péchés; il s'en laisse imposer le fardeau dans l'heure et par l'heure. Il ne pourra donc déployer aucun héroïsme, en se montrant capable de prendre la charge : celle ci est pour lui tout simplement insupportable et il ne peut l'accepter que parce qu'il vit dans l'obéissance à la volonté du Père. C'est l'obéissance qui donne le poids à tout et la différencie de l'orgueil.


(1) Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, 3 L'action, ibid p. 458-459