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28 novembre 2018

Les dangers de l’apocalyptique extrême - Hans Urs von Balthasar

Alors que la liturgie de cette fin d'année nous plonge dans la contemplation de l'apocalypse, il est bon d'entendre les avertissements d'Hans Urs von Balthasar : le danger dit-il en substance est un penchant toujours plus fort vers « la mystique sous la forme des apocalypses » (...) « d'une science secrète (...) appuyée à des formes prophétiques » (...) , d'oublier le présent et de contempler la gloire du Christ dans le temps, comme le reflet du Seigneur céleste sur la terre »(1)
L'enjeu est de se diriger non pas dans une fuite du réel mais plutôt vers une « veille comme prière, comme ouverture du coeur à Dieu qui peut venir et surprendre en tout temps (...) qui ne fait pas disparaître l'eschatologie ds la mystique » (2)

Toute contemplation n’a de sens que lorsqu’elle trace un chemin dans nos vies, met le Christ au centre, lui donne une place aujourd’hui.
Descente de croix, Vert en Drouais, (c) CHD


(1) Hans Urs von Balthasar, la prière contemplative op. cit. p. 128sq
(2) ibid p. 131

27 novembre 2018

Au fil de Luc 21, 5-11 - Apocalypse - Saint Cyrille d’Alexandrie


« Veillez à ne pas vous laisser égarer. Beaucoup, en effet, viendront en se servant de mon nom, en disant: « C'est moi! », et: « Le temps s'est approché! » N'allez pas à leur suite. » ‭‭(...) « Quand ces évènements commenceront, redressez-vous et relevez la tête » Luc‬ ‭21:8‬, 28

Les images de l'Apocalypse ou celles qui ponctuent le discours du même style chez Luc 21 sont-elles à prendre au premier degré ?
Oui et non, probablement. On sait maintenant combien de drames et de catastrophes ont rempli l'univers. Il y a le mal de peine, ce qui touche à la nature et, comme le souligne saint Thomas, le mal de faute, ce qui vient des hommes. 
Comme l'écrit saint Cyrille, « Ces villes renversées, selon nous, ne sont pas celles que l'on peut percevoir par les sens, ce ne sont pas les hommes qui y vivent. Mais, à notre avis, il s'agit plutôt de chacune des puissances mauvaises et hostiles, et avant tout de Satan, qui est appelé ici une ville, et une « ville forte »...
Lorsque l'Emmanuel est apparu et a brillé sur le monde, la troupe impie des puissances adverses a été ruinée, Satan a été renversé « depuis ses fondements » ; il est tombé, il est affaibli à jamais et ne peut plus espérer se redresser un jour, ni relever la tête. » (1)
Certes nous savons maintenant que le mal renaît de ses cendres. Pour autant, nous devons résister à cette double tentation : celle de nous croire exempt de combats intérieurs et celle de penser que Dieu est vaincu. Croire en la grâce et la miséricorde divine doit nous inviter à persévérer. 
Dieu est plus grand que la mort. Telle est notre espérance. C'est pourquoi nous pouvons, « nous redressez et relevez la tête »  
« C'est pour cela que « le peuple pauvre et la ville des hommes opprimés te bénira » (LXX). (...).. Lorsque le Christ en personne est apparu et que, chassant la tyrannie du diable, il les a conduites à son Dieu et Père, alors elles ont été enrichies par la lumière de la vérité, par la participation à la gloire divine, par la grandeur de la vie de l'Évangile. C'est pourquoi elles ont fait jaillir des hymnes d'action de grâce au Dieu et Père : « Oui, Seigneur, tu as accompli ton dessein ancien et vrai » (v.1) en récapitulant tout dans le Christ. Tu as « illuminé ceux qui étaient assis dans les ténèbres » (Lc 1,79) en renversant les puissances qui dominent le monde (Ep 6,12), comme on renverse des villes fortifiées. « C'est pourquoi le peuple pauvre te bénira, toutes les villes te glorifieront. » (2)

C’est peut-être cela qu’il nous reste à contempler : le Christ, lumière et phare pour nos vies et espérance pour les hommes.

(1) Saint Cyrille d'Alexandrie, Sur Isaïe, III, 1 (trad. Sr Isabelle de la Source, Lire la Bible, t. 6, p. 76), source Evangelizo 
(2! Ibid.







16 novembre 2018

Au fil de Luc 17,26-37.- Le retour

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Comme cela s’est passé dans les jours de Noé, ainsi en sera-t-il dans les jours du Fils de l’homme. » (Luc 17, 26)

Il faut lire cet extrait dans la foulée des lectures précédentes. La vision apocalyptique nous incite à réfléchir sur notre propre salut. Il viendra de notre capacité à entendre la Parole. Le salut vient de Dieu.

Au delà de  l’accent un peu noir du texte, à contextualiser dans l’epoque post 70 (chute de Jérusalem) de l’Ecriture c’est un regard sur notre aujourd’hui qui est en jeu.

« Nous annonçons la venue du Christ : non seulement son premier avènement, mais encore un second beaucoup plus éclatant. Le premier en effet a été marqué du signe de la patience, tandis que l'autre portera le diadème de la royauté divine... Lors du premier avènement, il a été emmailloté et couché dans la crèche ; lors du second, il sera « drapé de lumière comme d'un manteau » (Ps 103,2). Lors du premier, il a subi la croix et méprisé la honte ; lors du second, il s'avancera dans la gloire escorté d'une armée d'anges.
Il ne nous suffit pas de nous appuyer maintenant sur le premier avènement ; nous attendons encore le second. Et après avoir dit, lors du premier : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » (Mt 21,9), nous le redirons encore au moment du second, quand nous viendrons avec les anges à la rencontre du Seigneur pour l'adorer. Le Sauveur viendra non pour être à nouveau jugé, mais pour juger ceux qui ont porté jugement... Il était venu alors pour réaliser le salut et enseigner les hommes par la persuasion ; mais ce jour-là, il soumettra tout à sa royauté ». (1)

(1) Saint Cyrille de Jérusalem, Catéchèse baptismale 15, 1-3 ; PG 33, 870-871 (trad. Orval), source Evangelizo 



24 juillet 2017

Exode et apocalypse

Il y a une dimension apocalyptique à la poursuite des Hébreux par l'armée de Pharaon. Loin d'une lecture historique fragile, il nous faut contempler le récit comme celui d'une lutte extérieure ou intérieure avec les forces du mal qui nous entourent.

Alors peut résonner ce "ne craignez pas" que l'on trouve autant de fois dans la Bible que de jour de semaines: 365(1) fois.

Et ce cri est la réponse quotidienne de Dieu à nos soucis. Il est le grand vainqueur. L'oublier c'est nier sa divinité.

(1) source Pray as you go