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05 septembre 2019

Au fil de Jean 2, 13-25 - Le Corps et le Temple - Origène

« Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai ». (Jn 2).

Écoutons Origène sur ce thème : « Les hommes charnels et amis des réalités sensibles me semblent désignés ici à travers les Juifs. Ceux-ci sont irrités parce que Jésus a chassé ceux qui, par leur activité, faisaient de la maison de son Père une maison de trafic, et ils lui réclament un signe. Mais par ce signe on verra que le Verbe, qu'ils refusent d'accueillir, a raison d'agir ainsi. Le Sauveur va unir en une seule parole ce qui concerne le Temple et ce qui concerne son propre corps. Lorsqu'ils lui demandent Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais là, il répond : Détruisez ce Temple, et moi trois jours je le relèverai.
(...) Mais, selon une interprétation possible, le Temple et le corps de Jésus, l'un et l'autre, me semblent être la figure de l'Église. Car celle-ci est bâtie de pierres vivantes ; elle est une demeure spirituelle pour un sacerdoce saint ; elle est construite sur les fondations que sont les Apôtres et les prophètes avec, pour pierre angulaire, le Christ Jésus. Elle est donc en toute vérité qualifiée de « Temple ».

Selon l'Écriture, vous êtes le corps du Christ et vous êtes ses membres, chacun pour sa part. Pour ce motif, même si l'assemblage des pierres de ce Temple semble se disjoindre et se défaire ; même si, comme il est écrit au psaume 21, tous les os du Christ semblent dispersés dans la persécution et l'oppression, par les complots de ceux qui attaquent l'unité du Temple à coups de persécutions ; cependant le Temple sera relevé et le corps ressuscitera le troisième jour, après le jour de malheur qui l'a accablé et après le lendemain de celui-ci, jour de l'achèvement.

Car il y aura un troisième jour dans le ciel nouveau et sur la terre nouvelle, lorsque ses ossements, qui sont de la maison d'lsraël se relèveront, lors du grand jour du Seigneur, après sa victoire sur la mort. Par conséquent, la résurrection du Christ après les souffrances de la croix englobe le mystère de la résurrection de son corps tout entier.

De même que le corps visible de Jésus a été crucifié, enseveli, et ensuite ressuscité, de même tout le corps constitué par les fidèles du Christ a été crucifié avec le Christ et ne vit plus désormais. Chacun d'entre eux, comme saint Paul, ne se glorifie pas d'autre chose que de la croix de Jésus Christ notre Seigneur, par laquelle il est crucifié pour le monde, et le monde crucifié pour lui. Non seulement il est crucifié avec le Christ et crucifié pour le monde, mais encore il est enseveli avec le Christ. Nous avons été mis au tombeau avec lui, dit saint Paul. Et comme s'il jouissait déjà d'un avant-goût de la résurrection, il ajoute : Et avec lui nous sommes déjà ressuscités. »

Cette interprétation est plein d'espérance. Il faut probablement la mettre en résonance avec ce que nous dit Paul : « «Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit, cet Esprit qui est en vous et que Dieu vous a donné? Vous ne vous appartenez pas » 1 Corinthiens‬ ‭6:19‬

A méditer

(1) Origène, Commentaires sur l'Evangile de Jean, source office des lectures du 4/9, AELF



17 avril 2018

La tête et le corps

Une petite remarque de Mgr Rouet qui donne à penser : chez Paul, la Tête n'avait pas forcément la suprématie sur le corps (1). Il faut, pour lui, attendre Gatien au 2eme siecle pour que cela prenne sens. Le Christ tête n'exclut pas une dimension polyèdrique de l'Église comme le dirait le pape François. À méditer à l'aune de nos tentations cléricales.

(1) Mgr Albert Rouet, Diacres, une Église en tenue de service, Paris, Mediaspaul, 2016, p. 98

31 août 2017

Au coeur de l'homme -Saint Macaire

« Que l'âme rassemble ses pensées dispersées (...) comme si elle rassemblait des enfants qui folâtrent. Qu'elle les ramène à la maison de son corps, et qu'elle attende toujours le Seigneur dans le jeûne et l'amour, jusqu'à ce qu'il vienne et la recueillDéfrichez pour vous ce qui est en friche, ne semez pas dans les ronces !04 Soyez circoncis pour le Seigneur, enlevez le prépuce de votre cœur, gens de Juda et habitants de Jérusaleme véritablement... Si notre cœur ne s'enfle pas, si nous n'envoyons pas nos pensées pâturer dans les prés aux herbes folles du péché, mais si, au contraire, nous élevons notre esprit et conduisons nos pensées en présence du Seigneur par une fervente volonté, alors, dans son bon vouloir, le Seigneur viendra certainement en nous et nous unira vraiment à lui... 
Empresse-toi donc de plaire au Seigneur, attends-le sans cesse dans ton cœur, cherche-le par tes pensées, incite ta volonté et tes sentiments à tendre à tout instant vers lui. Tu verras alors comme il vient à toi et comme il fait en toi sa demeure." (1)

Comme le  précise Jérémie, il nous faut pour cela "défrichez ce qui est en friche, (...) être circoncis pour le Seigneur, enlevez le prépuce de notre cœur" (Jérémie 4, 3-4)

L'enjeu est de creuser en nous ce désir,  pour faire de notre corps le temple de son corps,  pour devenir les instruments de son amour et danser la danse trinitaire.

(1) Attribué à Saint Macaire d'Égypte, Homélie 31 ; PG 34, 728 (trad. Brésard, 2000 ans A, p. 24), source : Évangile au quotidien

24 septembre 2015

Christ - Église 3

"Le travail du Christ c'est le salut du monde. Le travail de l'Église c'‎est le salut du monde; le monde ne peut être sauvé que par l'Église. L'Église n'est l'Église que parce qu'elle sauvé. Nous ne sommes pas l'Église ‎si nous ne sommes pas toute l'Église : chaque membre appartient à tout le corps. Et nous ne sommes toute l'Église que si nous sommes à notre place en elle" (1)

Il faut avoir lu ce passage pour comprendre ce qu'elle dit ensuite sur l'unité qui a pour elle une cohésion, un sens vital. L'obéissance dans le corps du Christ est aussi un état de fait. Le sang ne coule que dans un sens. (...) L'autorité de l'Église ‎peut nous broyer,  nous enténébrer : il faut obéir parce que pour nous c'est vivre" (2)

Cette unité doit primer. Souvent quand vient en nous la tentation de croire que la hiérarchie se trompe peut être faut il laisser le temps nous éclairer, abandonner la tentation de croire que notre ego prime, qu'il a en main toutes les données et croire surtout dans le travail de l'Esprit que personne ne peut revendiquer pour soi.

"Par le baptême le chrétien a échangé sa liberté contre la liberté du Christ".

(1) Madeleine Delbrel,  Nous autres gens des rues, op. Cit. p. 108
‎(2) ibid p. 109

13 septembre 2015

Cette Église que je veux aimer

Plus j'avance dans la lecture de ces chercheurs de Dieu,  plus je prends conscience que la construction du temple est complexe et que nous devons chercher à faire corps pour ne pas déchirer l'unique tunique du Christ.  L'unité de l'Église devrait nous importer plus que nos petites allergies à certains de ces membres.  Dans cette période délicate où elle est souvent décriée,  nous avons à être attentifs à la manière dont nous contribuons à sa marche vers le Père et dépasser nos hésitations et nos résistances (1). 
Et nous devons prier pour nos évêques...
Cette phrase d'Augustin m'y aide : "Beaucoup sont chrétiens sans être évêques ; ils arrivent à Dieu par un chemin peut-être plus facile et ils marchent sans doute avec une allure d'autant plus dégagée qu'ils portent un moindre fardeau. Quant à nous, nous sommes chrétien, et nous devrons donc rendre compte à Dieu de notre propre vie ; mais nous sommes en outre évêque, et nous devrons donc rendre compte à Dieu de notre gestion." (2)

(1) cf. à ce sujet mes développements dans : Cette église que je cherche à aimer, et Chemins d'Eglise, repris dans Serviteur de l'homme
(2) Saint Augustin,  Sermon sur les Pasteurs, source AELF