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23 mai 2019

Au fil de Jn 14, 23-29, garder sa Parole - homélie du 6ème Dimanche de Pâques. Assemblée dominicale en absence de prêtre (ADAP)

« Si vous n'acceptez pas la circoncision
selon la coutume qui vient de Moïse,
vous ne pouvez pas être sauvés. »
Ac 15, 1-2.22-29

Qu'est-ce que la circoncision des juifs symbolisait et pourquoi y échappe t on ? Elle avait une vertu hygiénique dans un pays de poussière et de sable, mais l'enjeu était ailleurs, elle signifiait pour les juifs une ouverture véritable du cœur, un schma Israël : Écoute... 

Saint Paul l'explique : « Le vrai Juif, ce n'est pas celui qui l'est au dehors, et la vraie circoncision, ce n'est pas celle qui paraît dans la chair. Mais le Juif, c'est celui qui l'est intérieurement, et la circoncision, c'est celle du cœur, dans l'esprit, et non dans la lettre: ce Juif aura sa louange, non des hommes, mais de Dieu. » Romains 2, 27-28

Il développe pour cela une exhortation de Jérémie : « Si tu veux revenir Israël, - oracle de Yahweh, reviens vers moi. (...) : Défrichez vos jachères, et ne semez pas dans les épines. Circoncisez-vous pour Yahweh, et enlevez les prépuces de votre cœur, hommes de Juda et habitants de Jérusalem » Jérémie 4:1 ;3 BCC1923

Il nous faut nous aussi devenir plus attentif, devenir écoutant, devenir signe efficace du Verbe que nous avons reçu...

Nous allons recevoir le pain de vie. Certains l'attrape avec deux doigts comme un truc à saisir. Non, ce n'est pas un truc, c'est Jésus qui vient et mettre nos deux mains ouvertes et dire amen, c'est commencer à signifier l'attitude intérieure qui se fait en nous. 

Combien de temps portons nous le Christ en nous ? Est-ce qu'il demeure vivant en nous ? 
Combien de temps avant que les soucis du monde reprennent le dessus sur le Christ ?
Cette expérience que nous venons de faire de l'Ecriture, [ce partage en petits groupes, cette manducation lente et silencieuse] doit éclairer et interpeller notre façon de vivre la messe du dimanche. Est-ce que nous prenons vraiment part à la danse à laquelle Dieu nous invite ?

Entendons-nous son cri : « J'ai joué de la flûte et vous n'avez pas dansé » (Luc 7, 32)

Il nous faut transformer nos corps et nos cœurs pour devenir temple véritable du corps du Christ, être de véritable « porte-Christ » comme le disait une vieille catéchèse des premiers siècles.

L'Apocalypse 21 nous y invite : « Dans la ville, je n'ai pas vu de sanctuaire, car son sanctuaire, c'est le Seigneur Dieu, Souverain de l'univers, et l'Agneau. La ville n'a pas besoin du soleil ni de la lune pour l'éclairer, car la gloire de Dieu l'illumine : son luminaire, c'est l'Agneau. »

Nous ne devrions plus avoir besoin d'aller à la messe tous les dimanches si nos corps et nos cœurs continuaient de porter le Christ comme le centre de nos vies, si nous demeurions signe vivant de Dieu ressuscité, si notre joie était image fidèle du sacrement que nous avons reçu comme ces 7 enfants baptisés ce week-end et que je vous demande de porter dans la prière. 

Je vais maintenant exposer le saint sacrement et je vous invite à écouter une nouvelle fois l'Evangile, comme un trésor : 
: « Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole ; mon Père l'aimera,
nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure.
    Celui qui ne m'aime pas ne garde pas mes paroles.
Or, la parole que vous entendez n'est pas de moi : elle est du Père, qui m'a envoyé.
    Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ;
    mais le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.
    Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n'est pas à la manière du monde
que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé.
    Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m'en vais,
et je reviens vers vous. Si vous m'aimiez, vous seriez dans la joie
puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi.
    Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu'elles n'arrivent ; ainsi, lorsqu'elles arriveront, vous croirez. »(1)

Ce Dieu qui vient, nous pouvons nous sentir indigne de le porter, surtout si nous n'avons pas confessé nos fautes depuis longtemps. Quand viendras la communion, faites-le en toute conscience. Dieu entendras alors votre cri et quel que soit votre geste (mains tendues ou croisées » il habitera votre cœur, telle est ma foi...

(1) Textes liturgiques, source © AELF.
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