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28 octobre 2020

Homélie pour la Toussaint - v4

Homélie pour la Toussaint 


Projet 4

Ces gens vêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d'où viennent-ils ? »


Qui sont les saints d'aujourd'hui ?

L'Évangile répond à sa manière à la question posée dans l'Apocalypse, mais avant de contempler les béatitudes je vous propose de méditer sur la réponse donnée par Jean : 

 Ce sont ceux qui « viennent de la grande épreuve ;

« ils ont lavé leurs robes, ils les ont blanchies par le sang de l'Agneau. »

La sainteté la plus visible est celle des souffrants qui résistent au désespoir et ont mis en Christ leur force. Non parce qu'ils sont resté forts - qui peut l'être quand la souffrance nous assaille ? - maïs parce qu'ils sont restés debout, droits, en dépit de ce qui les a terrassé.

Alors me vient à l'esprit de nombreux visages, innombrables de personnes qui autour de moi sont rayonnants en dépit de la souffrance, cette hancippée qui garde en elle la joie de Dieu alors que son corps n'est que douleur, cette mère de famille qui se lève toute les nuits depuis 30 ans pour son enfant malade...


Pourquoi Seigneur ?

La question mérite d'être posée même si elle n'a pour seule réponse que ce signe élevé sur le bois de La Croix...


« L'homme au cœur pur, aux mains innocentes,

qui ne livre pas son âme aux idoles.

Il obtient, du Seigneur, la bénédiction,

et de Dieu son Sauveur, la justice.

Voici le peuple de ceux qui le cherchent ! » nous dit le psaume.


Le pape François les appellent à juste titre les saints de la porte d’à côté. 


« Heureux les pauvres de cœur,

car le royaume des Cieux est à eux.

    Heureux ceux qui pleurent,

car ils seront consolés.

    Heureux les doux,

car ils recevront la terre en héritage. »


Chacune des béatitudes est une réponse et l'on se sent bien petits pour ajouter quoi que ce soit au texte.


Pourquoi cette souffrance ?

Jean ne répond pas...?

Mais il trace un chemin d'espérance « nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n'a pas encore été manifesté.

Nous le savons : quand cela sera manifesté,

nous lui serons semblables

car nous le verrons tel qu'il est. »


Notre chemin et notre espérance n'est pas dans la recherche de la souffrance mais dans cette traversée subie de ce qui viens à nous, sans que nous l'ayons demandé...

Alors nous verrons Dieu comme Moïse au bout de sa longue marche au désert (cf. Ex 34) et notre visage sera illuminé.


Heureux les cœurs purs,

car ils verront Dieu.

    Heureux les artisans de paix,

car ils seront appelés fils de Dieu.

    Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice,

car le royaume des Cieux est à eux.


J’aime contempler cette belle peinture de Fra Angelico qui montre les anges en train de danser au Paradis. Illusion ou espérance ? Les béatitudes nous introduisent au renversement de toute tentation de pouvoir, de valoir ou de savoir. Le royaume est pour les petits...


Et notre chemin est d’avancer sur cette route et passer par la porte étroite de ceux qui répondent par leur vie à l’appel discret et insistant de l’où-es-tu ? de Dieu.


La fête de là Toussaint, comme le glisse une amie est notre fête, celles de tous ceux qui désirent marcher à la suite de Celui qui a tracé le Chemin et qui nous conduira vers cette danse des bienheureux qui est notre espérance.




Version pour la messe des jeunes :
Questions à affiner...

Aimez vous vos parents ?
Aimez vous vos frères et sœurs autant que votre maman ?
Aimez vous vos copains de classe de la même manière ?
Même celui qui vous embête ?
La sainteté est la fête de ceux qui ont aimé jusqu’à leurs ennemis 
Voulez vous avancer dans cette direction ?
Qui va vous aider à cela ? 

 

20 juillet 2019

Grâce et Gloire 2

Quand le Créateur, une fois son travail achevé, contemple son œuvre et la trouve très bonne (tob) - et dans le bon est inclus le beau - le caractère bon et beau du cosmos n'est certainement pas séparable de l'acte et de la vision du Créateur puisque c'est dans la lumière rayonnante que baigne le monde ; malgré tout, ces biens de la grâce sont réellement donnés par Dieu au monde et il peut les garder légitimement aussi longtemps qu'il les restitue au Créateur en le louant et en lui rendant hommage. Cette transcendance et cette immanence du bon et du beau sont  (...) [rayonnement et resplendissement ] divins. Ce ne serait pas la grâce si elle ne faisait que rayonner au-dehors sans affecter intérieurement l'être doué de grâce. Si la grâce est sans cesse comparée avec la source d'eau vive jaillissant de Dieu (Isaïe 12,3 ; 55,1 Jérémie 2,13, Ezéchiel 47, 1 ; Psaume 36,9-10 ;  46,5 ; Zacharie 14,8 ;  Jean 4,14 7,37 ; Apocalypse 7, 17 ; 22, 17), ce n'est pas seulement pour que l'homme s'y baigne extérieurement, mais pour qu'il la boive et étanche sa soif. La grâce avec sa suavité peut devenir intérieure et propre à la créature dans la mesure même où celle-ci est prête à restituer le don divin : Ainsi Abraham n'a jamais possédé plus intimement son fils qu'après avoir passé par le suprême renoncement. (1)

Que retenir de ce long passage ? Balthasar insiste beaucoup sur la restitution. A méditer à l'aune des dons que Dieu nous fait...

(1) Hans Urs von Balthasar, ibid p. 129

10 mars 2016

Les innocentes, Film d'Anne Fontaine

Il m'a fallu du temps pour percevoir l'ampleur du message théologique d'Anne Fontaine,  dans ce film dramatique quii évoque le viol de religieuses par des soldats russes à la libération. 

Ce qui en ressort après huit jours de "digestion" du drame, c'est que l'on est porté par ce film dans le mystère même de l'incarnation. 

Le contraste entre ces chants de moniales et l'horreur est révélé au coeur de ce qui se prépare : des enfants à naître qui sont autant de Christs innocents,  plongés dans le "sang de l'agneau" ( Ap 7.14) et vainqueurs de toutes haines,  parce que "figures d'espérance".

A contempler...

Ce sang qui nous lave

On connaît cette affirmation de l'apocalypse : "ils ont lavé leurs vêtements dans le sang de l'agneau" (Ap. 7, 14). Je découvre cette phrase de Léon le Grand,  "le sang sacré du Christ a éteint ce glaive de feu qui interdisait d'entrer dans le domaine de la vie. Devant la vraie lumière, l'obscurité de la nuit ancienne a disparu. Le peuple chrétien est invité à posséder les richesses du paradis, et l'accès à la patrie perdue s'offre à tous ceux qui ont reçu le sacrement de la nouvelle naissance, pourvu que personne ne se fasse fermer ce chemin qui a pu s'ouvrir devant la foi d'un malfaiteur." (1)

Ce texte résonne aussi avec cette vallée d'Achor, patrie perdue, promise dans Osée 2 et Isaïe 65, 8

(1) Saint Léon le Grand,  Sermon sur la Passion,  Source AELF