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27 septembre 2014

Pour une lecture historico-critique, J.P. Meier, vol.1 - IV

A l'heure des Lumières et d'une foi qui ne peut ignorer le travail de la raison, je rejoins la tentative de Meier d'approfondir sa recherche historico-critique du Jésus historique*. On peut plus valablement se contenter d'une lecture acrobatique de l'écriture qui passerait au-dessus des nombreuses contradictions des textes sans s'intéresser à leur genèse, à la manière dont chaque auteur à conçu et travaillé ce que l'on peut appeler fort justement une lecture spirituelle, théologique ou pastorale du fait Jésus.

Depuis que j'ai entrepris  une lecture pastorale du NT, ce travail me semble essentiel.

* Cf. J.P. Meier, op. Cit p. 119ss

05 juillet 2014

Bonhoeffer - VII - L'image de Jésus

‎Le commentaire qui prolonge le texte de Bonhoeffer nous permet de comprendre son apport dans un contexte de crise sur l'historicité et les thèses du "Jésus historique" qui ont marqué le début du XXème siècle. Si la foi en Christ ne "naît pas de l'image historique de Jésus" elle ne peut naître "sans l'image de Jésus"*. Il faut donc aller vers une théologie de l'histoire de Jésus, c'est à dire dépasser la polémique de la pure historicité pour entrer dans la foi en ce que l'église nous révèle sans cesse sur  Lui.

Comment vivre cela, près d'un siècle plus tard. Nous avons longtemps développé dans ce blog l'idée d'un Dieu qui en s'incarnant se fait "faiblesse" pour mieux rejoindre l'homme dans son humanité. L'image d'un Jésus faible, pauvre parmi les pauvres n'est probablement pas la seule voie. Elle doit être pondérée avec celle que l'Eglise relève souvent : son "autorité", la force de sa Parole. Ignorer cette tension serait mettre trop l'accent sur l'un et oublier l'importance de l'autre. L'incognito souligné par Bonhoeffer à la suite de Luther est peut-être une manière de nous rappeler qu'une pastorale du seuil ne peut se faire par la force. Elle demande un travail intérieur, le réveil au plus profond de l'homme d'une prise de conscience du fait Jésus, non plus le "Jésus historique" inaccessible, mais ce "Jésus pour moi" venu en notre chair pour nous conduire vers le Père. Ce qu'il réveille en nous dans la foi n'est pas communicable autrement que par ce que l'Amour transpire de notre être, plus que tout discours. C'est peut-être cela qu'il faut retenir de cette lecture.

Bonhoeffer, en s'opposant au nazisme a payé ce message de son sang. 

* ibid. p. 146