Affichage des articles dont le libellé est soif. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est soif. Afficher tous les articles

27 mars 2021

La Croix 12.0 - danse finale ? (Billet n.45)


Peut-on épuiser le mystère ? Il y a au moins douze dimensions dans la Croix que notre entrée en semaine sainte nous permet de manduquer lentement :

 1. La dimension verticale et descendante qui est celle de l’abandon trinitaire. Triple kénose où :

 • Le Père renonce à toute puissance pour laisser l’homme Jésus révéler l’amour.

 • Le Fils renonce à toute divinité pour se dépouiller d’abord de son vêtement par le mime kénotique tout symbolique d’un lavement des pieds (Jn 13) puis « forcé » sur la croix pour prendre la condition finale d’un esclave, d’un rejeté...(1)

 • L’Esprit sera déposé au fond de nos cœurs de pierre pour faire danser en nous l’amour(2)

 2. La dimension horizontale où les bras ouverts d’un Dieu transpercé nous invitent à sa danse pour l’humanité toute entière 

 3. La dimension « inversée » où le serpent moqueur qui nous empêche d’aimer et nous pousse à la violence, la jalousie, l’orgueil ou la cupidité est transpercé et dressé (Nb 11) par le feu d’un amour qui se révèle derrière un rideau déchiré (3)

 4. L’appel mystique d’un fin silence qui pèse sur le bruit du monde avant que bruisse le chant des anges à la sortie de nos carêmes...(4). Chant discret qui apparaît au terme de nos chemins de désert (5) et se prépare à l’Alleluia pascal...

 5. Un homme au paroxysme de la souffrance, agneau innocent qui révèle l’amour d’un Dieu avec nous.

 6. La déréliction de celui qui va jusqu’à connaître l’abandon du Père et rejoint ainsi les assoiffés du monde qui crie leurs « où es-tu ? » solitaires et souffrant.(6)

 7. La nudité révélée de l’Epoux déchiré sur le bois et qui n’en a plus honte, nouvel Adam au sens transcendé de Gn 2,25 (7) 

 8. La soif d’un Dieu qui crie pour la énième fois un « où es-tu ? » à l’homme depuis l’appel du premier jardin, le « donne moi à boire » de Jean 4 au « j’ai soif » de toi final d’un Dieu mourant de son désir d’amour (8).

 9. La joie cachée d’un Dieu qui en criant « tout est accompli » révèle qu’au delà de la souffrance et de l’abandon du Père se cache le mystère d’un chemin trinitaire.(3)

 10. L’Alliance ultime de l’homme Dieu qui épouse l’humanité par une danse ultime 

 11. Le don inouï d’un Dieu qui meurt et entre dans le silence du samedi saint dans l’attente fragile que le murmure d’une femme, devenue fidèle par une danse aimante(9), révèle à des hommes incrédules le bruissement du ressuscité qui déjà les précèdes en Galilée 

 12. La petite espérance où la soif de l’homme-Dieu se change en don et transforme un corps transpercé et « livré pour nous » en source jaillissante d’eau et de sang mêlés(10)


Je suis sûr que j’en oublie. 

Le chiffre 12 est révélateur mais on pourrait parler aussi de  l’Église fondée par un « Mère voici ton Fils » ou d’un « m’aimes tu ? » qui encadre le mystère. Je vous laisse compléter 😉. On n’épuisa jamais la révélation dans un billet sur FB ni d’ailleurs dans les milliers de pages citées ci-dessous.


Pour aller plus loin :

(1) relire Philippiens 2 ou ma « danse trinitaire » et « Serviteur de l’homme » en téléchargement libre sur Kobo

(2) Ezechiel 36, 26 et mon « Dieu dépouillé »

(3) voir Marc 15, 38 ou mon « Rideau déchiré »

(4) 1 Rois 19

(5) cf. mon livre éponyme 

(6) voir Hans Urs von Balthasar - Dramatique divine.  les travaux d’Adrienne von Speyr, Jurgen Moltmann et son Dieu crucifié ou mes deux livres sur ce thème dont « où es-tu ? »

(7) cf. « Le Dieu est nu » d’Arnold longuement commenté dans mes billets précédents...

(8) cf. À genoux devant l’homme 

(9) cf mon billet précédent 

(10) Ezeckiel 47 ou mon  livre « L’amphore et le fleuve »

17 avril 2019

Au fil de Jean 18-19 - Homélie du vendredi saint, La passion de notre seigneur selon saint Jean.

Cinquième ébauche...

Frères sœur entendons-nous le cri de Dieu vers l’homme ?
Entrons dans le silence. Entendons-nous son « J’ai soif »
Son « j’ai soif de toi », crié à l’humanité ?

Je vous propose de regarder d'abord un détail du texte lu ce soir avant de prendre un peu de recul.


Il y a entre les lignes, dans l'Évangile une triple affirmation de Jésus : « Je suis ». Il l'a redit trois fois dans le jardin ! Si vous ne l’avez pas entendu, prenez le temps ce soir de le relire.
Je suis… Comme nous l’expliquait Vital dernièrement, le « Moi Je suis » est l’affirmation propre de Dieu. On l’entend dans le récit du buisson ardent : Moi je Suis… (Ex 3). Le Christ nous révèle son Je suis, car il ne renie pas sa place. Si Dieu se tait sur la Croix c'est après avoir affirmé qu'il était Dieu. 
Face à ce "Je suis", devant qui tous tombent à terre, Pierre lance trois fois son « Je ne suis pas »… En grec, cela sonne très proche « ego eimi / ouk eimi » Je suis / Je ne suis pas…

Et nous, frère et sœurs… Qu'aurions nous répondu ? 
La question est difficile...  « Je suis avec toi ? Où, je ne suis pas… Il serait prétentieux d’affirmer que nous sommes plus forts que Pierre. Nous le savons, trop souvent nous fuyons.

Il nous faut maintenant prendre un peu de recul au delà de ce récit. 
S’il y a en effet un mouvement que cette triple affirmation et négation révèle et que l’on peut observer dans la nuit du vendredi Saint, c’est celui d'un grand V… Et je vous invite à le voir se dessiner dans votre cœur, en fermant les yeux...

Ce signe a commencé à être tracé par le Verbe de Dieu, dès le commencement du monde. C’est le signe de l’amour de Dieu qui sépare le ciel et la terre et nous donne déjà son amour par la finesse inouïe de sa Création.
C’est le signe donné à l’homme dans le jardin d’Eden, en plantant en son milieu un arbre fragile, que l’homme ne va pas voir…
Après ces merveilles qui font écho avec les dons que Dieu nous fait, résonne une question, qui amorce la descente de Dieu... Le mouvement du V se trace alors vers le bas. Alors qu'Adam cherche à monter, Dieu descend, se fait "plus bas"...

Où es-tu ? Demande Dieu à Adam… (cf. Gn 3, 9)
Cet où es-tu ? nous l’avons entendu tout au long de l'Évangile de Jean. Je vous l’ai déjà évoqué lors du récit de la Samaritaine, dans son « Donne moi à boire ». Il s’est entendu aussi, très discrètement hier dans le récit du lavement des pieds, quand Jésus se met à genoux devant l’homme et lui demande son amour.
Où es-tu homme ?

Le V trouve aujourd’hui son point bas, sur une Croix…
J’ai soif… (1) J'ai soif de toi...
Nous entrons maintenant dans le silence qui suit ce point bas… Dieu semble se taire...
Quand nous souffrons, nous avons du mal à l'entendre...
Et pourtant déjà Jean nous donne un signe que Dieu nous relève, dans ce cœur transpercé. Ce qui jaillit du coeur du Christ transpercé nous arrose de ses biens et nous introduit à la lumière éternelle de Dieu. Pour saint Jean en effet, l'eau et le sang, jaillissant du cœur du Christ est le signe d'un amour débordant, de ce grand fleuve que nous annonçait déjà Ezéchiel. 

Nous allons vite remonter vers l’autre face du V, vers la Résurrection. Mais ne remontons pas trop vite. Méditons d'abord ce V de Dieu vers l’homme, son agenouillement et son cri. « J’ai soif de toi ». A ce cri, dans le silence de la nuit répond le cri de l’homme souffrant. Jésus en allant jusqu’au bout de « Me voici » en répondant Oui à l’appel de Dieu dans le jardin, nous conduit jusqu’à l’heure où à notre tour nous ne répondrons plus, comme Pierre au jardin "je ne suis pas"… Disons dans notre cœur, devant un Dieu à genoux, ce « Me voici » qu’il attend depuis toute éternité. 

Le vendredi saint nous fait entrer dans le grand silence intérieur qui se poursuit jusqu'à Pâques. C’est d’abord le silence abasourdi de contempler ce qui a conduit l’homme Dieu à la Croix. Il peut ensuite devenir “silence habité de la Parole divine, laissant celle-ci agir et donner son fruit de louange et d‘action”(2).

Ce silence, nous le partageons avec tous les hommes. La grâce de Dieu qui nous habite nous permet peut-être de répondre à l’"où es-tu ?" Elle devient grâce de liberté(3), agir, réponse libre aux cris de l’homme. Écoutons ce soir, dans le silence, cet où es-tu de Dieu. C'est dans le silence que nous trouverons la force qui faisait défaut à Pierre. Nous avons reçu ce qu'il n'avait pas encore. Au fond de nous, la force de l'Esprit, au fond de notre cœur, nous appelle sans cesse à répondre, en toute liberté à l'appel. Alors, dans le silence, glissons un "Me voici, Seigneur"...

Écoutons sur ce point Edith Stein : "Auparavant, c'était le silence de la mort. À sa place succède un sentiment d'intime sécurité, de délivrance de tout ce qui est souci, obligation et responsabilité par rapport à l'agir. Et tandis que je m'abandonne à ce sentiment, voici qu'une vie nouvelle commence peu à peu à me combler et - sans aucune tension de ma volonté – à me pousser vers de nouvelles réalisations. Cet afflux vital semble venir d'une Activité et d'une Force qui n'est pas la mienne et qui, sans violence, devient active en moi" (4)

Ce détachement, ce décentrement est peut-être ce que Jean Duchesne décrit comme la grâce de la liberté. Il se nourrit de cette quête intérieure, est souffle au sein de la chambre haute, travail de l'Esprit, communion avec cette Activité et cette Force dont parle Edith Stein en utilisant des majuscules.

 Amen…

(2) François Marxer, Au péril de la Nuit, Femmes mystiques du XXeme siècle, Paris, Cerf, 2017, p. 267
(3) cf. Jean Duchesne, Chrétiens, la grâce d’être libres, Paris, Artege, p. 9
(4) Edith Stein, La causalité psychique, article de 1922, cité par François Marxer, Au péril de la Nuit, Femmes mystiques du XXeme siècle, Paris, Cerf, 2017, p. 268

24 mars 2019

De quoi avons nous soif ? - 2

D'avoir, de pouvoir, de reconnaissance 
Nos cupidités, notre avarice, c'est notre soif d'avoir...
Nos violences, c'est notre soif de pouvoir
Notre tendance à juger, notre orgueil, c'est notre soif de valoir.

Tout cela est notre lot. Le Seigneur le sait, puisque comme nous, il a été tenté au désert. 

Et pourtant, comme le suggère saint Léon le Grand, « Le seigneur a dit : Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs. Il n'est donc pas permis à aucun chrétien de haïr qui que ce soit : personne ne peut être sauvé si ce n'est dans le pardon des péchés et, ceux que la sagesse du monde méprise, nous ne savons pas à quel point la grâce de l'Esprit peut leur donner du prix. Que le peuple de Dieu soit saint et qu'il soit bon : saint pour se détourner de ce qui est défendu, bon pour agir selon les commandements. Bien qu'il soit grand d'avoir une foi droite et une saine doctrine, et que soient digne de louange la sobriété, la douceur et la pureté, toutes ces vertus demeurent pourtant vaines sans la charité. Et on ne peut pas dire qu'une conduite excellente soit féconde si elle n'est pas engendrée par l'amour. ~

Que les croyants fassent donc la critique de leur propre état d'esprit et qu'ils examinent attentivement les sentiments intimes de leur cœur. S'ils trouvent au fond de leur conscience quelque fruit de la charité, qu'ils ne doutent pas que Dieu est en eux. Et pour devenir de plus en plus capables d'accueillir un hôte si grand, qu'ils persévèrent et grandissent dans la miséricorde par des actes. Si en effet l'amour est Dieu, la charité ne doit connaître nulle borne, car aucune limite ne peut enfermer la divinité.

Pour traduire en actes ce bien de la charité, mes frères, il est vrai que tous les temps sont bons ; et pourtant, les jours que nous vivons nous y exhortent particulièrement. Ceux qui désirent accueillir la Pâque du Seigneur avec la sainteté de l'esprit et du corps doivent s'efforcer avant tout d'acquérir cette grâce que contient la somme des vertus et couvre une multitude de péchés.

Sur le point donc de célébrer le plus grand de tous les mystères, celui où le sang de Jésus Christ a effacé nos iniquités, préparons tout d'abord le sacrifice de la miséricorde. Ce que la bonté de Dieu nous a donné, nous le rendrons ainsi à ceux qui nous ont offensés. Que les injures soient jetées dans l'oubli, que les fautes ignorent désormais la torture et que toutes les offenses soient libérées de la peur de la vengeance ! Que chacun sache bien que lui-même est pécheur et, pour recevoir le pardon, qu'il se réjouisse d'avoir trouvé à qui pardonner. Ainsi lorsque nous dirons, selon l'enseignement du Seigneur : Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés, nous ne douterons pas, en formulant notre prière, d'obtenir le pardon de Dieu.  (1)

(1) Saint Léon le Grand, Sermon sur la Passion

23 mars 2019

2eme Scrutin, Homélie du troisième dimanche de carême, année A - La samaritaine

De quoi avons nous soif ? 
Quel est le point commun entre ces textes que nous venons d’entendre ?  On y parle beaucoup de soif et de désert, d’eau et de source, pourtant le cœur de ces textes est ailleurs ? Quel est le centre, la pointe commune à ces trois textes ? 

Les mots du texte nous conduisent à une contemplation, puis à une interpellation 

Les Hébreux sont conduits par Dieu au désert, comme nous à ce temps de carême. Quel est finalement l’enjeu si ce n’est de nous amener à l’essentiel ?

De quoi avons nous soif ?

Qu’est-ce que cherche la femme de Samarie, la femme aux  6 maris. 
De quoi avons nous soif ? D’aimer, d’être aimé, d’argent, de pouvoir, de reconnaissance ? Ces soifs du monde qui deviennent des addictions ?


La Samaritaine vient au puits à l’heure la plus chaude, probablement pour éviter de rencontrer les femmes bien de son village. Et pourtant c’est là où elle rencontre Jésus. Ce qui est le plus surprenant, ce n’est pas son discours, mais la manière dont il l’aborde.  Lui le juif qui ne devait pas, selon sa loi, parler à un étranger, une impure, au risque de se rendre impure...

Quels sont ses mots ?  Donne moi à boire. Pour Mère Teresa qui a beaucoup médité ce texte, c’est un « j’ai soif » qu’il faut entendre. Un j’ai soif de ton humanité. Jésus est au bord du puits, là où la tradition nous décrit les fiançailles des patriarches. Il est là et il cherche à rencontrer l’humain de cette femme. Un peu comme le cri de Dieu au jardin d’Eden, après qu’il ait mangé le fruit interdit. Où es-tu  ? Où es-tu Adam ? Où es-tu Ève ? Où es-tu Samaritaine au 5 maris plus un (7 étant le chiffre de la plénitude, le 6 est le manque absolu) donne moi à boire, où es-tu ? Que cherches-tu vraiment ?

Peut-être doit on entendre nous aussi ce cri de Dieu, dans le silence, dans le désert où nous conduit notre marche du carême.  Alors nos soifs trouverons ce que notre cœur désir. L’amour véritable, un Dieu qui nous aime.  Quel est en effet le centre, la pointe commune à ces trois textes ? C’est le Rocher d’où coule l’eau qui apaise notre soif, c’est l’eau vive qui comble nos cœurs en quête d’amour?

Écoutons à nouveau l’échange pour comprendre leur liens. Dans la première lecture, Moïse entend la soif du peuple il frappe le rocher de son bâton faisant jaillir l’eau tant attendu par les hébreux. La Samaritaine elle parle à Jésus de la montagne que ses frères vénèrent comme étant le centre de la religion. Pourtant le centre est ailleurs, le centre est en Jésus-Christ. Il est le centre parce qu’il nous aime. Le J’ai soif qu’il dit-il entre les lignes, ce j’ai soif de toi, d’un amour en vérité, il le redira à la Croix juste avant d’être transpercé du glaive d’où sortira, comme pour le rocher frappé par Moise, la source immense d’un Dieu immense, l’eau vive, celle qui comble toute soif.

Le désert conduit à l’amour et le plus grand amour c’est Dieu cloué sur une croix, un Dieu qui se fait faible pour nous laisser, pour nous transmettre l’esprit, l’amour, source de vie, au delà de la mort...

Quelle activation pratique ? Au bout de cette quête n’oublions pas l’essentiel. Cet eau qui comble nos soifs ne nous appartiens pas. Comme la Samaritaine il nous faut courir au village et répandre la bonne nouvelle. Comme le dit le Cantique des Cantiques il nous reste à crier au monde : «  j’ai trouvé celui que mon cœur aime »....

23 août 2018

J'ai soif - Sainte Thérèse de Lisieux

Une des contemplations de Thérèse mérite un arrêt sur image tant elle est charnière de sa vocation :
"Je fus frappée par le sang qui tombait de ses mains Divines (...) et je me résolus de me tenir en esprit au pied de la Croix pour recevoir la Divine Rosée,  comprenant qu'il me faudrait ensuite la répandre sur les âmes.  Le cri de Jésus retentissait aussi continuellement dans mon coeur.... "J'ai soif !" (Jn 19, 28). Ces paroles allumaient en moi une ardeur inconnue et très vive... Je voulais donner à boire à mon Bien-Aimé et je me sentais moi-même dévorée de la soif des âmes". (1)

Il y a la chez Thérèse une contemplation qui rejoint l'axe de lecture de Jn 4 à 19 (2) alliant la soif de la Samaritaine à celle de Jésus.

On retrouve ce thème dans le début du manuscrit B : "Il n'a pas craint de mendier un peu d'eau à la Samaritaine.  Il avait soif... Mais en disant "donne moi à boire" c'était l'amour de sa pauvre créature que l'univers réclamait. Il avait soif d'amour. Ah je le sens plus que jamais,  Jésus est Altéré" (3)

(1) Manuscrit A,  46 recto, ibid p. 143
(2) cf. "Sur les pas de Jean"
(3) Thérèse de Lisieux,  Manuscrit B, 1v, ibid. p. 221

01 mai 2015

Désert 3 - sur les pas de Thérèse


En décrivant des expériences de participation à la souffrance du Christ, Thérèse d'Avila parle d'un tourment suffisant pour donner la mort mais ajoute qu'elle ne mérite pas un tel bonheur. "Cette soif de voir Dieu me fait oublier tout le reste, et ce désert, cette solitude, me paraissent préférable à toutes les compagnies du monde." 

Ste Thérèse d'Avila, Livre de la vie, ch
 20, &13, oeuvres complètes, tome 1, Cerf, 1995, p. 145

29 octobre 2011

A genou devant l'homme

Je travaille actuellement sur l'humilité... Un sujet aussi vaste que difficile...
La pointe de mon texte pourrait être cela : A partir d'une méditation cursive sur l'Évangile selon saint Jean, et tout particulièrement les gestes de Jésus devant l'homme, jusqu'au lavement des pieds, ouvrir une tension entre cet agenouillement devant l'homme, ce ""j'ai soif" de toi" (cf. "le dernier pont") et la réalisation que le message que l'on porte nous dépasse, nous porte et rayonne au delà de cet agenouillement. Ce serait peut-être ce que je cherche à tracer depuis longtemps, au travers de mes réflexions sur la "Pastorale du Seuil" et mes contemplations dans l'"Amphore et le fleuve"... Une difficulté demeure... Comment écrire et conserver un soupçon d'humilité... Un écueil qui guette chacun et auquel je n'échappe pas...