Affichage des articles dont le libellé est élection. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est élection. Afficher tous les articles

05 août 2018

Élection et miséricorde - Sainte Thérèse de l’enfant Jésus

« Dieu n'appelle pas ceux qui en sont dignes, mais ceux qu'il lui plaît » nous dit la petite Thérèse. On n'est pas pour autant dans un arbitraire de Dieu, mais bien dans une contemplation des voies insondables de Dieu qui appellent même les pêcheurs à son service. On retrouve la même idée chez François dans sa devise. Thérèse précise : « Ce n'est donc pas l'ouvrage de celui qui veut ni celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde »(1)

À contempler

(1) Thérèse de Lisieux, Oeuvres complètes, Manuscrit A, p. 71

29 août 2016

Indifférence, élection et obéissance

La voie tracée par Ignace, qui doit éviter la tentation mystique, "comme une oeuvre, au sens stoïcien ou boudhiste" (...) en s'élevant, "en vertu d'une pseudo éthique, au dessus de l'humanité considérée comme illusoire, insignifiante ou dangereuse"‎ doit trouver, dans l'élection et l'obéissance à Dieu, un "chemin étroit et abrupt" (1).

Cette analyse est pertinente dans le contexte baroque dont "le point culminant est dans la glorification de l'Etat, paré du scintillement religieux du Baroque ecclésial"(2)‎. Elle l'est aussi dans notre environnement actuel. A ceux qui se laissent tenter par un communautarisme étriqué, le discernement ignatien ouvre les portes vers le monde et sa "périphérie". Le monde n'est pas à abandonner. 
L'élection vise cette oeuvre ouverte habitée par les trois paraboles de Luc 15 (brebis perdue, fils prodigue,..). En cette année de la miséricorde, le pape nous le rappelle avec une acuité nouvelle.

Mais l'élection elle même peut devenir lieu de chute. L'oebéissance devient alors, chez Ignace, l'ultime garde-fou, celui qui nous fait échapper à la tentation de faire de notre élection un nouveau lieu de pouvoir et d'autorité. La force du catholicisme est de tout ordonner sous une hiérarchie qui, non-obstant son poids et ses abus humains, à le mérite de conduire l'homme au-delà de lui-même, dans une diaconie véritable.

Il y a là, d'ailleurs, un chemin de contemplation que nous n'avons pas esquissé encore dans ces pages. Ignace parle d'abord de l'obéissance à Dieu, qui "purifie notre intelligence, notre volonté et notre sentiments(3)", mais ses voies ne prennent pas seulement le chemin de la Parole. L'Église est aussi un lieu d'exercice de l'obéissance divine.

Chose inouïe aujourd'hui à l'ère du tout est permis, il faut reconnaître à la communion vivante des Apôtres un pouvoir qui ne peut qu'être structurant pour l'homme. 
Cela n'empêche pas un liberté intérieure, mais cela impose une exigence, celle d'éclairer sa conscience, de toujours vérifier qu'elle ne succombe pas à l'illusion solitaire du pouvoir et du valoir. La direction spirituelle obéissante aux "surveillants" épiscopaux ou autres, est lieu de discernement et de croissance. 
Obéir "c'est avoir l'avant denier mot", disait mon évêque. J'aime l'expression qui sous-entend un dialogue. Une Église fermée au dialogue est fermée à l'Esprit mais le libre-penseur ne doit pas cesser d'écouter. Il y a la une tension (encore une) qu'il convient de maintenir.


(1) GC7 p. 168
(2) p. 166.
(3) p. 170