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09 mai 2017

La danse des âmes

Si l'on suit Simone Weil et son défenseur François Cheng, notre chemin est de devenir rien (1), pour que Dieu nous habite entièrement, c'est-à-dire que notre désir ne devienne autre que Son désir, que notre voie est celle de rejoindre la Voie, que notre destinée est d'être uni à elle, pour ne faire plus qu'un avec le désir veritable, pour danser et chanter avec notre Dieu, alors la phrase de Jésus nous invite à la danse : mon Père et moi nous sommes un. Devenir rien pour être uni à l'Un. Tel est notre chemin.

"Le Seigneur m'a fait comprendre comment les trois Personnes n'étant qu'une même chose, elles sont cependant distinctes. En présence de telles merveilles, l'âme éprouve un nouveau désir d'échapper à l'obstacle du corps, qui l'empêche d'en jouir. Quoiqu'elles semblent inaccessibles à notre bassesse et que la vue en passe en un moment, l'âme en retire beaucoup plus de profit, sans comparaison, que de longues années de méditation, et sans savoir comment."(2)


(1) retrouve-t-on ici une idée déjà citée de Thérèse d'Avila : "tout est rien" ?
(2) Sainte Thérèse d'Avila, Les relations, œuvres complètes, tome 1 p. 418

06 mai 2017

L'âme et la beauté

La construction pédagogique de Cheng mérite que je ne le cite plus, à ce stade, pour inviter le lecteur à s'y plonger à son tour. En marge de sa sixième lettre je voudrais écrire néanmoins ce constat intérieur : "l'âme devant la beauté se tait, car elle perçoit soudain qu'elle est dépassée par quelque chose de plus grand, de plus indicible, de plus divin. Et ses yeux montent alors vers Dieu, terme de son Désir" (1)

(1) variation personnelle sur une allusion à Bach par François Cheng, De l'âme, Paris, Albin Michel, p.139

04 mai 2017

L'épée de l'infini - Kierkegaard

Elle crée en nous une faille béante qui entrouvre en notre coeur l'appel incessant de Dieu et nous dispose à le recevoir. Écoutons encore Cheng nous citer Kierkegaard :"pour qui l'homme est cet être dont la chair finie est transpercé par l'épée de l'infini. (...) la vraie vie est dans l'humble abandon à quelque chose de plus grand, de plus élevé, de plus infini que soi"(1), un abandon qui conduit à la vraie joie "indescriptible" au delà de tout bonheur futile.

(1) François Cheng, De l'âme, op cit. p. 79.

01 mai 2017

La vie partagée

Ce qui compte n'est pas de savoir, de pouvoir, de valoir, mais de partager la vie avec d'autres vies et de rester dans la faim et la soif du mystère de l'autre et de Dieu. ˆLe désir d'une vie ouverte en communion avec d'autres vies, dans une commune Présence où tout fait signe, où tout prend sens' (1)

(1) Cheng, op. Cit. p. 77

30 avril 2017

La danse de l'âme

Encore une citation ! "Le corps est le chantier de l'âme où l'esprit vient faire ses gammes"(1). Quelle vienne du XIIeme siècle ne réduit pas sa pertinence. Elle me fait penser à ce que j'écrivais il y a dix ans sur la danse trinitaire(2). Notre invitation est d'entrer tout entier dans cette danse de Dieu, qui a voulu, par l'incarnation du Fils nous conduire à percevoir l'enjeu de cette trinité intérieure image de la symbiose divine.

(1) Hildegarde de Bingen, citée par Cheng p. 50

29 avril 2017

Une âme ?

Bien sûr mon message précédent sur l'âme est caricatural comme l'est l'affirmation inverse qui à pourtant fait des dégâts : les femmes ont elles une âme ? Le risque de cette simplification est de réduire l'âme à la sensibilité alors que ce qui en fait le coeur est justement le lien entre l'âme et le divin...
L'âme est "une basse continue qui résonne en chacun de nous" disait Jacques de Bourbon Busset(1). Elle est reliée au "Souffle originel" précise Cheng.
La encore, je résonne avec le "bruit d'un fin silence" qui a marqué ma recherche. Quand l'esprit s'enferme dans sa raison, le souffle est ailleurs, il n'est pas dans le tonnerre ou le vent, mais dans ce souffle imprévisible qui nous conduit ailleurs.

(1) Cheng, ibid. p. 42

28 avril 2017

Y a-t-il une âme masculine ?

La lecture de Cheng continue de m'inspirer... dans une simplification qu'il qualifie lui-même de "percutante"(1), il distingue "l'esprit yang masculin" de "l'âme ying féminin". Cela évoque pour moi cette phrase de Jean Paul II qui qualifiait les femmes de sentinelles de l'invisible. Il est possible que ce centre intérieur de l'émotion et des sens soit plus féminin. Bien sûr, en tant que masculin, je ne peux penser que je suis dépourvu d'âme. Mais c'est peut-être ce qu'il y a de plus sensible en moi qui me rapproche du féminin et me fait entrer en résonance avec cet univers pourtant inaccessible...

On pourra aussi relire sur ce point les propos de mon ami Christophe Gripon sur la sagesse (2)

(1) François Cheng, De l'âme, p. 41
(2) cf. Tag de 2016.

27 avril 2017

Face à la mort

Je poursuis la lecture de Cheng. Dans une confrontation avec un serpent mortel, il a pris conscience, dans sa jeunesse que la mort était là dans son champ de possible. Ce qui devient intéressant c'est que loin d'en tirer un pessimisme morbide, il y voit la possibilité d'une ouverture, "un désir de tendre vers l'au-delà, vers un Ouvert" qui rejoint "le Désir initial qui du Rien a fait advenir le Tout"(1)
A méditer à l'aune du pessimisme ambiant. Qu'est-ce que cet Ouvert ?

(1) op cit p. 35

25 avril 2017

De l'âme - François Cheng

Qu'il est beau de plonger un instant dans la quête de ce grand poète de l'intérieur(1) qui nous conduit, plus loin que "le dialogue de Tienyi" dans une quête visant à refaire émerger ce souffle intérieur que l'on oublie trop souvent, ce tressaillement de l'âme en nous qui nous appelle à plus d'être.
"Cette simplicité de l'âme, nous consacrons notre vie à l'acquérir, ou à la retrouver si nous l'avons connue, car c'est un don de l'enfance qui le plus souvent ne survit pas à l'enfance. Il faut très longtemps souffrir pour y rentrer, comme tout au bout de la nuit on retrouve une autre aurore..."(2)

(1) François Cheng, De l'âme, Albin Michel, 2016
(2) Bernanos, Blanche de la Force dans le dialogue des Carmélites cité par Cheng p. 28