Pour le père Ignace de La Potterie, théologien jésuite mort en 2003, parmi les occurrences du mot « vérité » dans l'Évangile de Jean, celle « où Jésus déclare qu'il est lui-même "la Vérité", est incontestablement la plus neuve, la plus hardie et la plus profonde ». Selon le jésuite, ce mot est à comprendre chez saint Jean comme synonyme de « révélation ». Ainsi, analysait le prêtre, en affirmant être lui-même la Vérité, le Christ est « non seulement le révélateur du Père aux hommes, mais il est lui-même en plénitude cette révélation ; il est, dans sa personne, la révélation par excellence, totale et définitive ». « Nous touchons ici du doigt la nouveauté unique de la révélation chrétienne : le chemin de la vérité doit désormais se chercher dans la personne même de Jésus », s'enthousiasmait le père de La Potterie. De plus, comme le Christ « vit de la vie du Père, mais appartient en même temps à notre monde humain », poursuit le théologien, Jésus « nous rend participants à la vie du Père » dès ce chemin sur terre.
Quelques milliers de notes et réflexions interactives sur la vie et la foi, à partir de lectures souvent théologiques et à la lumière d'un Autre... Petit "blog" catholique d'un apprenti théologien (Bac canonique), perdu dans l'immensité de la toile... (ordonné diacre en septembre 2018)...
21 février 2020
Au fil de Jean 14, 6 « Je suis le Chemin, la Vérité, la Vie »
Pour le père Ignace de La Potterie, théologien jésuite mort en 2003, parmi les occurrences du mot « vérité » dans l'Évangile de Jean, celle « où Jésus déclare qu'il est lui-même "la Vérité", est incontestablement la plus neuve, la plus hardie et la plus profonde ». Selon le jésuite, ce mot est à comprendre chez saint Jean comme synonyme de « révélation ». Ainsi, analysait le prêtre, en affirmant être lui-même la Vérité, le Christ est « non seulement le révélateur du Père aux hommes, mais il est lui-même en plénitude cette révélation ; il est, dans sa personne, la révélation par excellence, totale et définitive ». « Nous touchons ici du doigt la nouveauté unique de la révélation chrétienne : le chemin de la vérité doit désormais se chercher dans la personne même de Jésus », s'enthousiasmait le père de La Potterie. De plus, comme le Christ « vit de la vie du Père, mais appartient en même temps à notre monde humain », poursuit le théologien, Jésus « nous rend participants à la vie du Père » dès ce chemin sur terre.
22 avril 2017
Gandhi, le pape François et la Vérité
Face à l'explosion actuelle de la violence, notre Pape à raison d'aller en Égypte au péril d'une Vérité à dévoiler en commun.
(1) op cit. p. 42
21 avril 2017
Une Vérité cachée - de Jn 18 à Claude Geffré
Geffré parle de la "verité-manifestation qui renvoie à une plénitude qui demeure encore cachée (...) dévoilement fugitif qui s'accompagne d'un voilement simultané". Il fait mention de l'aletheia d'Heidegger tout en soulignant son "ignorance étonnante de la vérité au sens hébraïque"(1).
"La vérité entière n'est vérité que parce qu'elle est part de Dieu" souligne-t-il plus loin. "C'est l'essence même de la vérité d'être en partage" (...) car la vérité la plus sacrée, la plus absolue, est toujours livrée dans la contingence d'un langage historique", ce qui rend le dialogue interreligieux d'autant plus essentiel (3) car c'est là où s'éclaire nos propres contingences.
(1) Claude Geffré, Le christianisme comme religion de l'Évangile, op. Cit. p. 40
(2) p. 41
(3) voir mon "dialogue avec Yasmina" à paraître.
20 avril 2017
Idolâtrie de l'unicité
Geffré va plus loin et est très actuel quand il condamne à la fois, à la suite de Mohammed Arkoun (1) le triangle violence-sacré-vérité d'un islam semi-fanatisé(1) et l'idolâtrie plus large qui consiste "à conférer à un peuple, à une Église, une communauté, un livre, une unicité exclusive qui n'appartient qu'à Dieu" (2).
Cet tentation d'affirmer qu'on détient la vérité nous fait oublier que la Vérité est une personne divine, par définition non préhensile comme l'affirme si bien Monique Baujard dans le Dvd 2 du bien commun de la CEF(3)
(1) op. Cit. p. 36
(2) p. 37
(3) editions de l'atelier
Pluralisme et dialogue interreligieux, de Geffré au Pape François en Égypte
"Il y a un mauvais pluralisme, celui qui coïncide de avec une idéologie qui désespère de toute vérité et de toute hiérarchie des valeurs. Mais un bon pluralisme est possible qui témoigne simplement d'une humanité plurielle qui fait de la diversité une chance dans la conquête progressive de la vérité" (1)
Rejoint-on là l'ouverture tracée par Nostra aetate (2) qui voit dans les autres religions des parcelles d'un bien commun ? Nous savons que Christ est chemin, vérité et vie. Mais le christianisme n'est pas forcément le tout de la Vérité car il n'est qu'un héritage parfois défiguré de ce que le Christ cherche à apporter. Le pluralisme devient alors une ouverture et une interpellation pour nous conduire vers le Christ véritable, ce corps trinitaire vers lequel nous cherchons à tendre, cette danse à laquelle nous sommes appelés.
Prions pour qur le voyage du pape François en Égypte fasse grandir le dialogue interreligieux dans cette direction.
(1) Claude Geffré, Le christianisme comme religion de l'Évangile, op. Cit. p. 31
(2) " L’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoiqu’elles diffèrent sous bien des rapports de ce qu’elle-même tient et propose, cependant reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes. Toutefois, elle annonce, et elle est tenue d’annoncer sans cesse, le Christ qui est « la voie, la vérité et la vie » (Jn 14, 6), dans lequel les hommes doivent trouver la plénitude de la vie religieuse et dans lequel Dieu s’est réconcilié toutes choses" Nostra Aetate n.3
13 avril 2017
vérité et humilité
À méditer
18 juillet 2016
Une vérité explosive - Pape François 2
18 juillet 2007
La vérité unique
Balthasar souligne ainsi à la suite de Jn 1,14 que la grâce-charité (Charis) et (la vérité dévoilée) l’alêtheia ont atteint leur plénitude (plêrês) dans le Fils incarné du Père.(2)
Le théologien ajoute non sans raison que cette vérité devient plénitude « seulement lorsque le Père se dévoile intégralement dans le Fils devenu pleinement homme pour en être l’interprète et lorsque cette plénitude est susceptible d’être « reçue » par l’homme grâce à l’Esprit Saint ».
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique II, ibid p. 13ss
(2) Je note d’ailleurs que la traduction de ce verset par la nouvelle Bible de Bayard parle tendresse et de fidélité. Il me semble que traduire grâce-charité en tendresse est intéressant mais que par contre le transfert qui va de vérité à fidélité est peut-être un raccourci pastoral intéressant mais qui en limite le sens. La Tob, quant à elle se contente de parler de grâce et de vérité.